Ce soir, le monde me paraît
tellement absurde
que si je ne t'avais pas, mon amour,
je me ferais sauter la cervelle…

Je viens de les voir défiler,
habillés d'arrogance et de bêtise,
hautains et sûr d'eux ;
ils savent que le monde
leur appartient,
mais ils ne voient pas qu'ils sont en train
de le détruire.

Ils vont s'abreuver de football,
d'informations inutiles et mensongères,
d'émissions débiles
et de fantasmes crétins…

Je suis au milieu d'eux ;
et je les entends parler,
et j'ai envie de vomir…

Je regarde le paysage urbain,
gris, sale, moche et désespérant,
et une envie de bombes
se déversant sur tout cela
me prend à la gorge.

Je suis un inutile au milieu des inutiles,
et rien de ce que je peux dire ou penser
ne pourra changer quoi que ce soit.

Et je m'accroche à tes mots d'amour
qui n'arrivent pas
parce que tu es si loin,
parce que tu es prisonnière de toute cette crasse
toi aussi ;
et tout ça me rend fou,
et je voudrais que tu sois là,
et je voudrais mourir,
parce que tu n'es pas là.

Et je n'ai rien à boire…