Gna-gna-gna ! Gna-gna-gna ! Gna gna-gni-gna-gna !

Elles étaient saturées par cette rengaine
Qu'elles entendaient depuis des semaines ;
Comme elles ne trouvaient pas ça drôle,
Elles en avaient modifié les paroles :

« Vive les Chouettes ! qui sont Chouettes !
Elles sont Super-Chouettes.
Pour une journée de boulot,
C'est normal à l'hosto.
Vive les Chouettes ! qui sont Chouettes !
Elles sont Super-Chouettes… »

Comme ce soir elles ne feraient pas réveillon,
Elles s'étaient fait porter un mini-gueuleton
Et, après avoir fait leur habituelle tournée,
En paix, elles pourraient enfin le déguster.

À minuit se mirent à sonner sur l'alerteur
Toutes les chambres ; sans doute un blagueur
Qui avait envie de se faire remarquer ?
Elles parvinrent à toutes les acquitter.

Mais une chambre résistait ; il fallait y aller :
Il n'y avait pas d'autre moyen pour l'arrêter.
Elle se situait dans la chambre deux-cent-six,
Inoccupée depuis le départ de Monsieur Lecoqsix.

Arrivées dans la pièce, juste en plein milieu
Se tenait une forme nimbée d'un halo lumineux.
C'était un Père Noël vert, vert comme la mer,
Qui semblait les attendre en cette nuit d'hiver.

Personne ne pouvait dire si son visage rubicond
L'était par le froid, la confusion ou bien l'émotion.
Il remit à toutes une boîte à secrets, une boîte à baisers
Puis, la distribution terminée, il se mit à chanter :

« Oooh Oh Oooh… »
Alors les chouettes reprirent à l'unisson :

« Vive les Chouettes ! Qui sont Chouettes !
Elles sont Super-Chouettes.
Pour une journée de boulot,
C'est normal à l'hosto.
Vive les Chouettes ! qui sont Chouettes !
Elles sont Super-Chouettes…

Tandis qu'elles chantaient, le Père Noël disparut
Sans bruit, aussi rapidement qu'il était venu,
Laissant là les Chouettes encore sidérées,
Avec leurs boîtes, preuve qu'elles n'avaient pas rêvé.