Ouvre la penderie sans faire de bruit,
Car c'est tout juste la fin de la nuit.
Certains s'éveillent, la tête troublée
Par le rêve, l'esprit encore embrumé,
Dans cet état second où se mêlent douceur
Et cette indéfinie et troublante langueur.

Choisiras-tu dans l'aube à peine naissante
Cette jolie robe qui te semble seyante ?
Avec toutefois cette puérile inquiétude
De ne savoir si le choix de ton étude
Sera apprécié par celle qui la portera,
Et qu'à loisir longuement tu contempleras.

Ouvre plutôt le répertoire des poèmes
Et choisis au hasard quelques rimes
Qui sauront certainement l'émouvoir,
Car avec ces simples et petits pouvoirs
On éveille bien mieux les sentiments
Qu'avec les plus beaux vêtements.