Comment fait-il pour s'en servir après avoir autant picolé ?
C'est vrai qu'il préfère le pinard à l'eau qui le ferait rouiller.
Alors comment fait-il pour encore bander, ce vieux pervers ?
C'est vrai qu'il préfère les verres pleins aux fruits bien verts.

Puis de sa bouteille vide à la suivante, il n'a donc pas de repos.
Ou alors seulement pour se les rouler, ses incroyables mégots.
Son coude levé est légendaire, son verre vidé est mythe autant,
Et ses clopes parfois bien chargées, c'est encore plus marrant.

Il baise comme il vit ; ma foi, c'est dit : cochon qui s'en dédit !
De la pétasse bon marché, parfois payée pour un après-midi,
Des femmes au grand cœur pourvu qu'il lui reste de l'artiche,
Et bien entendu que pour le sucer, s'il paye elles s'en fichent.

Alors comment fait-il pour encore bander, ce vieux débris
Qui espère toutefois toujours trouver la plus belle des souris
À la sortie d'un bistrot où il se sera une fois de plus bituré ?
Mais c'est désormais moins de verres qu'il lui faut absorber.

Si d'aventure une pucelle farfelue vient à monter chez lui,
Est-ce qu'il saura encore un minimum remonter sa momie,
Celle dont il était si fier, celle qu'il a noyée dans tant de bières
Et qui aujourd'hui ne ressemble plus qu'à une serpillière ?

Passant du gin au calva, sans oublier la bouteille de vodka,
Il espère encore après cela s'occuper de leurs si beaux cas.
Il en oublie parfois qu'à force de faire la nouba avec ses potes,
Sa bite fatiguée regarde moins son nez qu'elle ne reluque ses bottes !

Mais si tailler une pipe à de la guimauve n'est pas chose tellement aisée,
Et puisqu'il sort souvent de ses fouilles des paquets de billets fripés,
Les filles de joie s'en fichent pas mal, que pour bander il ait des difficultés,
Pourvu, pourvu mon Dieu, qu'en fin de compte elles soient payées.