Pourquoi répondre à un tissu de mensonges ?
Il est bien vrai que chacun souvent y songe
En se demandant par quelle maligne subtilité
Le menteur prend plaisir à travestir la vérité.

Heureusement, le hasard fait bien les choses :
Alors on s'aperçoit qu'au lieu d'une jolie rose
On ne détenait, en fait, qu'une simple ronce
Qui marque, et dans la chair tendre s'enfonce.

On se méfie des ajoncs de la lande, de leurs épines
Autant que de ces frêles et sauvages aubépines
Car si l'on s'y frotte, on sait bien ce qu'on risque :
Il suffit de voir pour comprendre que ça pique.

On ne peut bâtir une relation sur du sable ;
La qualité a souvent besoin d'un sol stable
Si l'on veut y construire un édifice durable :
On ne doit pas lui rendre la base friable.

Quand éclate la vérité, on perd la confiance
Et l'on n'a plus envie de livrer ses confidences.
On acquiert alors une naturelle méfiance
Et l'on se dit qu'on a eu beaucoup de chance…