À toi… que j'aurais tant aimé, toi mon amour.
Je t'ai tellement espéré durant toutes ces années,
Tant fait de folies de mon corps resté toujours si vide
Pour avoir la joie de te serrer dans mes bras un jour.
Toi qui t'es pourtant toujours caché à moi la bernée,
Me laissant sur ma faim, espérance de présence avide.

Combien d'entre eux se sont couchés sur mon corps ?
Combien m'ont menti pour avoir une nuit de plaisir ?
M'assurant de la qualité de leur généreuse semence,
Pour en fin de compte me laisser à l'aube, les retors,
Aussi vide dans l'âme que dans le cœur, de voir partir
Mes espoirs en même temps que leurs grosses panses.

Pas un n'a eu un geste de tendresse pour ce bidon
Excellemment labouré et limé par leurs joyeuses pines
Dont ils sont tous si fiers, ces fieffés vieux salauds !
Et souvent endormis bien avant de revenir sur l'édredon
Pour une seconde séance, la bite faisant triste mine,
Combien sont partis à l'aube, l'air tellement penaud ?

Ces jours moroses où le sang noir n'apportait que tristesse,
Revenant chaque mois, flots maudits qui m'épuisaient,
Me laissant exsangue, en colère contre cet utérus inutile
Que tant de laboureurs tentaient d'ensemencer en finesse,
Ces jours-là ont marqué de traces indélébiles à tout jamais
Mon esprit tout autant que ma pauvre petite bedaine stérile !