Un soir, en messagerie instantanée, j'ai reçu ça : « Quel cul, vous voulez dire ! »
C'était elle, A., qui venait de trouver mon commentaire au sujet de sa photo.
Cette photo, prise de dos, montrait les fesses nues, le haut des cuisses barrées par les attaches de porte-jarretelles qui retenaient une paire de bas à couture couleur chair, genre vintage.

Je suis admiratif de jambes de femmes gainées de bas vintage tendus par un porte-jarretelles. On peut appeler cela être fétichiste. Tout simplement, il doit s'agir d'un souvenir d'enfance. À la fin des années 50, les collants n'existaient pas encore ; les femmes portaient donc ce genre de dessous. J'ai dû apercevoir plusieurs fois des jambes gainées de bas et l'attache des jarretelles, dans l'ombre d'une jupe un peu relevée. Depuis cette époque, je fantasme sur des dessous identiques. Lors de mon adolescence, j'étais friand de revues où s'étalaient sur des pages glacées des photos de femmes exhibant leurs cuisses recouvertes de bas.

Beaucoup plus tard, grâce à Internet, j'ai souvent navigué sur des sites dont le thème principal est en rapport étroit avec les bas nylon. J'ai fini par en découvrir un où des amatrices postaient des photos de leurs jambes gainées de bas, certaines avec un porte-jarretelles, chaussées d'escarpins aux talons fins. L'on pouvait y poster de courts commentaires d'appréciation.

Comme beaucoup d'autres, j'y ai – moi aussi – donné mon avis sur celles que je trouvais particulièrement belles. Une photo avait particulièrement retenu mon attention : elle représentait une partie du corps de A., de la taille aux genoux, les cuisses gainées de bas marrons à couture, bien tirés par un porte-jarretelles blanc, et des fesses dénudées, très rondes et bien pleines, au sillon profond. Je trouvais cette photo magnifique ; je l'ai d'ailleurs sauvegardée sur mon disque dur.

J'ai donc posté un commentaire admiratif, en insistant sur les jolies fesses rondes et pleines. Ce n'était pas le premier commentaire que je postais pour cette femme. Quelques minutes à peine après avoir envoyé mon message, j'ai reçu de sa part le fameux « Quel cul, vous voulez dire ! » Puis quelques minutes plus tard, après quelques échanges polis, elle m'envoya un message provocateur : « Vous aimeriez me prendre dans l'abri d'une porte cochère ? » Ça devenait chaud… J'ai répondu « Oui, bien sûr, debout contre le mur ! »

Nous avons donc commencé à gentiment correspondre. Elle avait un blog où elle exhibait quelques photos d'elle, très élaborées au niveau décor et lumière. A. possédait un don pour la pose : aidée par de très belles jambes aux attaches fines, elle savait les mettre en valeur. Parfois entièrement habillée, d'autres fois uniquement en dessous et escarpins, toutes les photos étaient superbes ; certaines sages, d'autres un peu moins, mais jamais porno : que du charme. Le décor était toujours très épuré : un simple canapé, une table et une chaise, avec comme fond un mur nu, comme celui de vieilles bâtisses rénovées.

Je ne savais rien d'elle, sinon qu'elle avait un mari et au moins une fille. Et puis un jour j'ai osé : je lui ai écrit que j'aimerais beaucoup l'inviter à déjeuner en toute amitié. À mon message, j'avais joint une photo de mon visage pour la rassurer. Au moment de cette invitation, elle a laissé entendre, sur son blog, que sa vie venait de basculer dans un sens négatif. Je la sentais triste, ou plutôt désemparée. Toutefois, elle a accepté mon désir de la rencontrer au cours d'un déjeuner, ajoutant « Vous ne m'en voudrez pas de paraître un peu mélancolique ? »

J'ai compris qu'elle n'allait pas bien du tout. Sans me l'avoir dit, elle était en train de subir une séparation douloureuse.

J'ai bien entendu confirmé que je viendrai à Bordeaux. Je lui ai laissé le choix du restaurant. Elle m'en a proposé deux ; j'ai opté pour celui qui était sur la rive droite de la Garonne, le Café du Port. Nous nous sommes mis d'accord pour une date : ce serait en octobre.

« J'espère que vous viendrez. » m'avait-elle écrit. C'est le genre de phrase qui fait plaisir. Je ressentais beaucoup de respect envers elle. J'allais avoir la chance de pouvoir passer un moment en sa compagnie et, suprême joie, elle espérait vraiment me voir…

Huit jours avant la date de cette rencontre, une grève des transporteurs routiers est survenue. Difficultés d'approvisionnement des stations-service, certaines d'entre elles étaient déjà fermées. Je l'ai alors prévenue que je reculais ma venue à plus tard, lorsque la grève serait terminée.
Ce que l'on peut être vraiment, mais vraiment con parfois ! En me renseignant un peu, j'aurais su que les stations sur l'autoroute de Toulouse à Bordeaux étaient correctement approvisionnées. Ou alors j'aurais pu prendre le train.
Elle avait besoin que je vienne la voir, elle avait besoin de réconfort ; et puis, par maladresse, je n'ai pas répondu à son attente.

Trois semaines plus tard, j'ai pu dégager une journée de libre dans mon agenda de travail surchargé. Nous nous sommes mis d'accord sur la date, et j'y suis allé.

Trente minutes avant d'arriver sur le lieu de notre rencontre, je recevais un SMS. Je me suis arrêté sur la plus proche aire d'autoroute, et j'ai lu le texto : « Bonjour, Patrick. J'ai réservé une table au nom de A. X. ; j'y serai à partir de midi trente. »
Dans ce message elle indiquait son nom de famille… j'étais abasourdi. J'aurais pu être n'importe qui, profiter d'elle, bien plus encore. Quelle confiance elle m'accordait sans jamais m'avoir vu ni entendu ma voix au téléphone !

Entré dans Bordeaux vers midi, je suis arrivé facilement dans la rue du restaurant grâce à la voix suave de mon GPS. Était-ce à cause du stress ? J'ai galéré autour de la place du Pont de Pierre, me retrouvant dans un passage réservé aux bus. Bien entendu, il y en avait un derrière moi qui klaxonnait pour que je dégage de son chemin. J'étais pourtant passé devant le restaurant sans même le voir, qui était tout simplement sur les bords de Garonne en face d'une caserne de pompiers. Arrivé largement à l'heure sur le lieu du rendez-vous, je suis entré dans le restaurant avec dix minutes de retard !

C'est alors que je l'ai découverte en vrai : de dos, assise devant une grande table ronde recouverte d'une nappe blanche, disposée contre la large paroi vitrée. Je me suis approché, l'ai salué tout en lui demandant de m'excuser pour mon retard. Je me suis assis à ses côtés, face à la baie vitrée.

Elle était d'une tristesse infinie, celle d'une femme qui ne croit plus en rien. Ce n'était pas de la mélancolie, mais du désespoir. Je la sentais fragile, malheureuse. J'ai trouvé son visage amaigri, du moins par rapport aux photos que j'avais vues d'elle. Elle était vêtue d'un chemisier noir il me semble, d'une jupe droite lui arrivant aux genoux. Légèrement maquillée, les cheveux noirs coupés au carré, sa tenue vestimentaire était classique ; mais malgré sa tristesse, il émanait d'elle un charme naturel.

Son attitude m'a rendu mal à l'aise. Je ne savais pas de quoi lui parler, quel sujet aborder. Je ne voulais pas lui poser de questions sur ce qui lui arrivait, bien que je m'en doutais. Si elle avait éprouvé le besoin d'en parler, elle l'aurait fait d'elle-même.

Heureusement, grâce à la table qu'elle avait réservée, la vue sur la Garonne et les superbes bâtiments de la rive gauche m'ont donné un sujet de conversation. Je l'ai questionnée sur Bordeaux, la rénovation réussie des quais rive gauche, le tramway. Toutefois, je crois ne pas avoir réussi à obtenir un sourire pendant tout le repas.

Après avoir pris un café, elle est partie aux toilettes. Je l'ai enfin vu marcher : quelle allure ! Elle fait partie de ces femmes qui, malgré la hauteur des talons, ont une démarche classe et sexy à la fois.
J’ai profité de son absence pour payer le repas. Debout devant le bar, j'ai attendu quelques minutes son retour. Lorsqu'elle est revenue, j'ai tout de suite remarqué qu'elle avait rectifié son maquillage. Bien que très mince, elle était superbe. Et quelle allure lorsqu'elle marchait ! Cette femme avait vraiment une classe folle. Elle devait avoir environ quarante ans, le visage carré, avec de grands yeux tristes. Elle m'a parue un peu moins triste, plus décontractée. Nous avions peu bu, juste un verre de vin chacun. S'approchant de moi, elle m'a demandé :

— Combien je dois ?
— Mais voyons, A., je ne vous ai pas invitée à déjeuner pour que vous payiez votre part !
— Ah bon ; merci, Patrick.

Jamais de ma vie je n'avais rencontré une femme me demandant de partager l'addition alors que je l'avais invitée !

Elle a enfilé sa veste de laine assortie aux tons de sa jupe. Nous sommes sortis du restaurant. Il faisait beau et doux, le soleil d'hiver réchauffait l'atmosphère. Je lui ai proposé de marcher un peu le long de la Garonne. Suite à l'ambiance ayant régné pendant le déjeuner, je m'étais préparé à un refus poli. À ma grande surprise elle a accepté avec un vrai sourire, d'un ton presque enjoué.

Nous avons donc marché, côte à côte, sur le quai longeant la Garonne. Je lui ai parlé du site de bas nylon où elle avait posté quelques photos. Tout à coup, elle s'est mise à doucement pleurer. Je l'ai prise dans mes bras, tentant de la rassurer à l'aide de quelques mots de réconfort. J'ai déposé un baiser sur son front, ses joues, à la commissure des lèvres. Elle me laissait faire ; des larmes coulaient lentement le long de ses joues, auxquelles je répondais par de doux baisers.

La serrant toujours contre moi en la tenant par la taille, j'ai posé mes lèvres sur les siennes, une fois, deux fois, puis suis revenu sur ses tempes. Lorsque, une fois de plus, j'ai posé mes lèvres sur les siennes, elle les a entrouvertes ; ma langue s'est faufilée à la rencontre de la sienne. Notre baiser fut d'abord timide, doux, puis plus profond. Nos langues se sont emmêlées. Elle s'est offerte, collée contre moi. Nous avons repris notre respiration, elle m'a souri, puis nous nous sommes encore embrassés, fougueusement cette fois-ci. C'était délicieux ! Je n'étais pas excité, mais dans un état d'agréable plénitude, bien que les battements de mon cœur avaient fortement accéléré. Le stress qui m'avait paralysé jusqu'à présent avait disparu.

Nous avons passé l'après-midi à marcher, main dans la main, ou moi lui tenant la taille, et à nous embrasser en nous arrêtant tous les dix mètres. Ses baisers, nos baisers, étaient d'une tendresse, d'une profondeur inouïe. J'ai rarement connu une femme qui embrasse aussi bien qu’A. : des baisers profonds, humides, une langue qui se liait à la mienne ; j'en ai encore un souvenir ému.

J'ai ouvert deux boutons de son chemisier, saisi un sein dans ma paume, agacé le téton dur et tendu en le pinçant légèrement. Elle se laissait faire et me tendait ses lèvres dès que j'approchais les miennes.

Nous nous sommes assis sur un banc, face à la Garonne. Vérifiant que les autres promeneurs ne pouvaient nous voir, j'ai posé une main sur son genou, tentant de remonter un peu sa jupe pour découvrir ses cuisses, avec difficulté car la jupe était serrée. Elle m'a aidé en desserrant les genoux. J'ai pu découvrir que les bas qui gainaient ses jambes étaient tirés par un porte-jarretelles blanc ! Etait-ce habituel dans sa vie de tous les jours, ou l'avait-elle mis pour moi ? Je n'aurai jamais la réponse à cette question. J'ai doucement caressé sa cuisse, joué avec l'attache de la jarretelle.

Elle était passive, tellement passive que, alors que j'aurais dû bander dur, je n'ai eu qu'une demi-érection. À quelques années de la soixantaine, je ne bande plus comme un jeune homme ; il me faut me sentir désiré pour être en pleine érection.

Nous avons repris notre promenade tout en continuant à nous embrasser tous les vingt mètres. Nous nous sommes approchés du muret de pierre bordant le fleuve ; elle s'y est appuyée. Me collant contre son dos, j'ai agrippé l'ourlet de sa jupe, l'ai lentement remonté pour caresser ses cuisses. Elle me laissait faire, toujours passivement. Elle ne participait activement que lors de nos profonds et délicieux baisers, offrant ses lèvres, enroulant sa langue autour de la mienne.

La fin de l'après-midi approchant, nous sommes retournés vers le parking du restaurant. Sur le chemin, nos mains se serraient convulsivement. Je la sentais beaucoup plus décontractée, plus proche. Depuis une bonne heure elle m'offrait de larges sourires.

Arrivés à nos voitures, je me suis adossé à la sienne. Elle est alors venue se coller contre moi. Agrippant mon cou de ses doigts fins, elle a posé ses lèvres sur les miennes, ou plutôt elle a saisi ma bouche, a enfoncé sa langue et m'a embrassé encore plus profondément, plus fougueusement que durant notre promenade. Elle s'est décollée de moi, m'a regardé les bras ballants. À mon tour je l'ai attiré contre moi, l'embrassant en pétrissant ses fesses, « son cul », comme elle me l'avait écrit. Je l'ai repoussée, fou de désir. Après quatre ou cinq secondes, elle est revenue contre moi, son bassin se frottant contre le haut de mon jean. À ce moment je réalisai que je bandais dur ; ma queue était emprisonnée, collée contre ma cuisse droite. Et le baiser a repris, avec une fougue certainement provoquée par notre départ.

Sa voiture, contre laquelle nous étions, était protégée des regards par d'autres véhicules garés en épi sur le parking du restaurant. J'ai failli profiter de la situation : j'avais envie de la plaquer contre la portière, remonter sa jupe à la taille, sortir ma queue et la prendre debout ! Je n'ai pas osé… Peut-être m'aurait-elle laissé faire. Sentir pour la première fois son désir envers moi m'avait mis dans un état d'excitation exacerbée.

Finalement, après un dernier baiser, elle est montée dans sa voiture, s'est assise au volant. J'avais sous les yeux les cuisses découvertes à la lisière des bas. Alors, d'une voix rendue rauque par l'excitation, je lui ai dit :

— Ouvrez les cuisses, je veux vérifier quelque chose…

En me souriant, elle a remonté sa jupe et écarté largement les genoux. J'ai faufilé la main entre ses cuisses, écarté le tissu de la fine culotte, et plongé deux doigts dans sa chatte. Elle était gluante de mouille, de jus de femme excitée. J'avais envie de la masturber, de la faire jouir. J'ai fouillé quelques secondes, récoltant un maximum de cyprine, puis porté les doigts à mes narines. Nous avons échangé un dernier baiser avant qu'elle ne parte.

Le retour vers Toulouse fut étrange. Tout en conduisant j'ai souvent posé mes doigts sous mes narines pour sentir l'odeur de sa mouille, de sa chatte.


A., si un jour tu trouves cette histoire, sache que j'ai encore un souvenir ému de cette journée, de TOI.