Il est 8 h 45 ; j'ai rendez-vous à 9 h 00. Je suis largement à l'heure.

Je me gare sur le parking de cette petite tour de bureaux de la banlieue parisienne où je dois passer mon dernier entretien, celui qui validera mon embauche. Madame Géraldine Leray, Chef de Département, m'attend. Je réajuste mon nœud de cravate et franchis la porte d'entrée. Face à moi, le comptoir d'accueil trône entre deux rangées de portillons qui ouvrent sur les cages d'ascenseur, pour peu que l'on ait le badge qui permet de les franchir. Les trois hôtesses sont de jolies femmes que je trouve particulièrement élégantes dans leur tailleur bleu marine. Ajoutez à cela le charmant sourire qui accompagne les instructions qui me sont données, et me voilà momentanément un peu moins tendu.

— Voici votre badge, c'est au septième étage. Vous récupérerez votre pièce d'identité en sortant. Bonne journée.

Les portes s'ouvrent ; j'entre dans la cabine et appuie sur le 7. À la façon d'un compte à rebours, les étages vont maintenant défiler. Les battements de mon cœur recommencent à s'accélérer, le moment fatidique approche. Un arrêt au premier étage suspend cependant le temps pour laisser entrer une charmante passagère. Plutôt grande, blonde aux cheveux longs attachés en queue-de-cheval. Tailleur-jupe gris, talons assortis, et chemisier blanc. Sa mise classique et son allure distinguée me font d'autant plus d'effet que le léger parfum de patchouli qu'elle dégage me fait énormément d'effet. Les portes étant fermées, la gêne qui frappe si souvent les inconnus qui se retrouvent dans la promiscuité d'un ascenseur ne m'épargne pas. Et le coupable renflement de mon pantalon m'enfonce un peu plus. Elle appuie sur le 10. Dernier étage, et probablement celui de la direction, je suppose.

C'est elle qui engage la conversation ; je ne l'aurais pas fait de toute façon.

— Vous êtes nouveau ici ? Nous ne nous sommes jamais rencontrés.
— En fait, je viens passer un entretien.
— Je vois. Bonne chance, dans ce cas.

Sourires. Silence. Je rougis et mon pantalon continue à essayer de me trahir. C'est lorsqu'elle touche la bosse à travers le tissu de la braguette que je réalise que sa main s'est mise en devoir – certes avec douceur – de tenter de me mettre en confiance. Je suis pétrifié, mon cœur monte en régime. J'ai une dernière pensée pour mon entretien, et lorsque la porte s'ouvre au septième étage je l'ai déjà oublié. La jolie main aux doigts fins et agiles caresse maintenant plus fermement. Elle a même réussi à libérer mon pauvre sexe comprimé au moment où nous reprenons notre ascension. L'élégante personne me branle. Ici. J'ai de toute façon oublié où je suis.

Deux hommes en costume-cravate attendent au dixième. Lorsque l'ascenseur ouvre ses portes, ma bienfaitrice est accroupie. Sa jupe est retroussée autour de sa taille. Ses si jolis doigts s'occupent maintenant de son sexe à elle, avec un léger bruit de clapotis qui en dit long sur le plaisir qu'elle a à m'engloutir dans sa bouche. Les deux hommes restent immobiles. Je les regarde avec un sourire crispé. Le spectacle ne dure que quelques secondes. Notre course reprend, vers le bas cette fois, abandonnant à leur hébétude nos deux spectateurs. Lorsque nous arrivons au quatrième étage, où notre cabine a apparemment été appelée, la dame s'est relevée et a repris mon membre en main.

J'ai dû défaire quelques boutons de son chemisier pour accéder à sa poitrine. Mes lèvres rencontrent les siennes, mes mains glissent sur ses seins. Nos langues se mêlent, ses tétons roulent entre mes doigts. La porte s'ouvre sur deux nouveaux cadres tirés à quatre épingles, mais l'un d'eux est cette fois une femme. La créature est blonde platine et ses longues boucles tombent sur un chemisier de soie noir avec lequel elles contrastent admirablement. Elle porte un pantalon gris qui met en valeur un tour de taille inversement proportionnel à celui de son exceptionnelle poitrine. À nouveau, nous reprenons notre course sans que ces braves gens n'aient pu embarquer.

Nos gémissements sont étouffés par ce long baiser gourmand qui n'en finit pas. Il ne s'interrompt même pas quand je pars à l'assaut de son vagin, délaissant un instant l'un de ses seins pour guider mon sexe dans le sien. Il est chaud, humide et grand ouvert. Lorsque les portes s’écartent, je reconnais mes deux cadres, supérieurs ne serait-ce que parce qu'ils résident au dixième étage où ils nous ont à l'évidence rappelés. Ils n'ont pas bougé depuis que nous les avons laissés quelques instants plus tôt, mais sont en train de se masturber avec ferveur devant le nouveau spectacle particulièrement indécent que nous leur offrons. J'ai la honteuse mais bien agréable impression d'être l'acteur d'un peep-show improvisé.

Nous redescendons. Ma belle partenaire plaque ses mains de part et d'autre de la porte et se cabre de façon à m'offrir son superbe postérieur. Quelques caresses, et je la réinvestis alors que nous arrivons au quatrième où j'imagine que deux autres personnes sont restées sur leur faim. La plantureuse blonde et son compagnon sont toujours là et nous font miroir, le hasard ayant voulu qu'ils adoptent la même position que nous. Les deux imposantes mamelles blanches se balancent frénétiquement hors du chemisier noir. Malgré les coups de boutoir qui les agitent, les deux femmes parviennent à se saluer à pleine bouche, couvrant de salive leurs mentons et le rouge de leurs lèvres dans la violence de ce baiser furieux.

La cabine nous emporte à nouveau et s'ouvre pour la troisième fois sur nos admirateurs du dixième. Ma compagne de voyage, maintenant agenouillée, m'a vivement repris en bouche afin d'obtenir son dû en liquide. Les deux hommes s'avancent dans l'encadrement et l'un d'eux arrache la jeune femme à son ouvrage en la tirant par sa queue-de-cheval. Les deux pénis gonflés, nerveusement secoués par leurs propriétaires, expulsent presque simultanément leur abondante semence sur son impeccable tailleur et son chemisier qui n'a désormais plus rien d'immaculé. À peine troublée, la goulue reprend notre tête-à-tête alors que l'ascenseur se referme sur notre duo en sonnant, contrarié d'avoir été maintenu ouvert un peu trop longtemps.

Le voyage continue, et le spectacle qui nous apparaît au quatrième étage l'inspire : tout contre la porte qui finit de s'ouvrir, la blonde platine a glissé ses mains sous ses seins, les offrant comme sur un plateau à son partenaire. Ce dernier se masturbe en annonçant qu'il est prêt à en finir. Ma belle m'attire sur le seuil, se place entre lui et moi face à sa collègue, et se saisit de nos deux membres. Haletante, elle fixe ses deux belles mains en train de nous branler, entrechoquant parfois nos deux glands. L'homme explose le premier ; je le suis après quelques secondes. La généreuse agenouillée masse ses seins inondés de sperme blanc et poisseux. D'insolentes traînées se détachent sur son élégant chemisier noir. L'ascenseur, qui n'ose refermer ses portes sur moi, laisse retentir sa sonnerie.

J'appuie sur le 7. Ma bienfaitrice de ce début de matinée réajuste sa tenue, apparemment peu embarrassée par les pourtant très visibles taches blanchâtres qui sont en train de sécher. Alors que la cabine s'ouvre une dernière fois pour me laisser définitivement sortir, elle me tend sa jolie main pour me saluer.

— Vous allez voir, tout va bien se passer. Et je suis sûre que vous vous plairez ici…

Il est 9 h 30, et je suis en retard.


— Madame Leray va vous recevoir.

L’assistante de la directrice du Département des Ressources Humaines se lève et m’invite à faire de même. Son rouge à lèvre carmin, seule touche de couleur se détachant de cette charmante personne toute en noir et blanc, habille son rayonnant sourire en sensuelle invitation. Ses interminables jambes gainées de nylon noir reposent sur de non moins interminables et non moins noirs talons aiguilles vernis. Une épaisse chevelure, noire également, tombe en larges boucles sur ses épaules. Les rayures noires et blanches de son chemisier allongent encore sa fine silhouette, bien équilibrée toutefois par la généreuse poitrine qui tend le tissu soyeux et par le ferme derrière moulé par sa jupe, noire toujours, qu’elle offre à mon regard en se retournant pour gagner la porte. Elle s’efface pour me laisser entrer et m’abandonne à mon sort.

— Asseyez-vous, je vous en prie.

Madame Leray se tient debout à côté de son bureau. Elle est blonde, les cheveux courts et coiffés en arrière. Elle porte un tailleur-pantalon noir à fines rayures grises et une chemise blanche dont le col s’ouvre sur un carré Hermès. Un geste de la main complète ses brèves paroles de bienvenue, m’indiquant un confortable fauteuil. Je m’assois et l’élégante bourgeoise quinquagénaire m’imite, s’installant face à moi de l’autre côté de la table basse en verre sur laquelle repose un dossier que j’imagine être le mien. Elle croise les jambes, me fixe intensément quelques secondes avec ses grands yeux bleus, et chausse une paire de lunettes à monture métallique pour examiner de plus près les quelques pages qui résument mes références professionnelles. On frappe à la porte.

— Le livreur de la teinturerie, Madame.

L’assistante introduit un homme athlétique vêtu d’un jean et d’un polo blanc. Il porte sept ou huit cintres métalliques auxquels sont pendus des tailleurs ou des chemisiers protégés par des housses plastique transparentes. Il s’avance dans la pièce, passe derrière le bureau de la directrice et ouvre un placard qu’il connaît à l’évidence déjà. Il y range précautionneusement les élégantes tenues qu’il transporte, referme la penderie et vient se placer aux côtés de mon interlocutrice dont l’attention reste toute acquise aux pages qu’elle feuillette. Sans détourner le regard, elle lève sa main libre dont l’index autoritaire s’agite nerveusement de haut en bas pour signifier que la fermeture Éclair qu’il pointe ne devrait pas rester fermée. L’homme s’exécute, ouvre sa braguette et en extrait un sexe énorme qu’il se contente de laisser pendre. Les doigts de la directrice glissent dessus comme sur la tête d’un chat qu’on caresse machinalement.

— Bien.

Ce mot marque la fin de la lecture. Les yeux bleus se fixent à nouveau sur moi. Si l’attention de Géraldine Leray semble maintenant entièrement portée sur ma personne, la réciproque n’est pas complètement vraie. Mon regard est attiré par le va-et-vient régulier de son avant-bras. La souplesse de son joli poignet permet d’imprimer un léger mouvement rotatif dans cet exercice de masturbation que j’imagine des plus agréables. Madame a du doigté, et le membre du livreur présente désormais une raideur lui permettant de tenir seul à l’horizontale. Les questions sur mon CV et mes motivations s’enchaînent de façon très classique, et je me dois de faire quelques efforts pour tenter de demeurer impassible devant le surréalisme de la situation. Mon cœur bat la chamade sous mon costume, et le renflement de mon entrejambe prend malgré toute ma bonne volonté un volume aussi important que gênant. Comme il est impoli et, il faut bien le dire, peu pratique de parler la bouche pleine et les mâchoires grandes ouvertes, l’entreprenante directrice profite des instants que je consacre à lui répondre pour engloutir l’objet disproportionné de son travail manuel.

— Excusez-moi un instant.

Elle dépose ses feuillets sur la table et abandonne un instant l’indécent pénis qui reste au garde-à-vous pour baisser sa propre braguette. Son tailleur doit avoir un intéressant sens pratique, car la fermeture semble courir inhabituellement loin entre ses jambes. Ses genoux s’écartent pour se caler sur les accoudoirs du fauteuil, offrant à mon regard hébété un superbe abricot duveteux et moite semblant reposer sur le tissu noir du pantalon qui habille ses cuisses grandes ouvertes. Elle dépose ses lunettes sur mon dossier et pointe une nouvelle fois son index autoritaire, cette fois dans ma direction. Je m’exécute.

Pour la deuxième fois depuis que j’ai pénétré dans cette société ce matin, mon sexe bondit, fier et droit, hors de son nid. Lui aussi veut faire bonne impression, et je ne peux faire autrement que de le prendre en main devant le spectacle qui s’offre à moi : la dame est toujours dans la même position, mais elle a profité des quelques secondes nécessaires à l’extraction et à l’exposition de mes attributs pour laisser le serviable teinturier s’installer entre elle et le fauteuil. Vautré dans le cuir luxueux, l’heureux homme la laisse guider son membre dans un vagin luisant d’humidité. Elle assure sa position assise confortablement pour reprendre l’entretien, comme si de rien n’était.

— J’aime mener ce genre de discussion sous pression. Je dois dire que j’apprécie votre capacité à garder votre sang-froid et à vous concentrer sur notre conversation.

Elle ajoute, avec un petit sourire gourmand :

— Notez que la façon que vous avez de vous occuper de votre beau pénis laisse présager une excellente intégration dans notre organisation.

L’entretien continue, à bâtons rompus. Dans sa position, je peux seulement distinguer les bras et les jambes du livreur zélé. Il prend à l’évidence un certain plaisir à s’acquitter de sa tâche, à en juger par la nervosité avec laquelle ses mains, passées sous les aisselles de sa partenaire, agrippent et malaxent la poitrine managériale à travers la veste de son tailleur et son chemisier. L’énorme piston va et vient sur toute sa longueur, déposant en écumes blanches sur les lèvres qui l’enfournent le trop-plein de lubrifiant féminin naturel. Je me surprends à travailler mon propre engin sur le rythme régulier qu’il impose.

Alors que l’entrevue se conclut, le teinturier interrompt grossièrement notre discussion en gémissant. D’un geste rapide et maladroit, il a tout juste le temps de s’extraire pour expulser dans les airs, à la manière d’un geyser, d’impressionnants jets de sperme qui retombent en éclaboussures sur l’élégante mise de sa cliente. L’assistante entre alors, un document à la main.

— Il manque un paraphe sur votre contrat. Si vous voulez bien…

Elle a posé le dit contrat sur le bureau, et je dois me lever pour m’approcher. Mon sexe reste à l’air libre ; il n’a de toute façon ni l’envie ni les moyens de rentrer dans son étroit logis. L’entretien s’arrête donc là.

Madame Leray s’est levée. De nouvelles rayures, épaisses et blanches, se sont ajoutées à celles de son tailleur. De larges taches luisantes maculent son chemisier, et une grosse goutte blanchâtre s’étire en tombant de son carré Hermès. J’ai à peine le temps de constater que mon contrat est déjà dûment signé que la charmante secrétaire qui se tient à mon côté empoigne le gros stylo toujours à disposition hors de ma braguette. Il lui suffit de le remonter trois ou quatre fois pour qu’il expulse à son tour son encre sur le papier. La responsable du Département des Ressources Humaines est en sous-vêtements. Le teinturier jette un dernier regard à l’élégante femme, à ses dessous de dentelle beige, ses bas couleur chair et ses talons hauts noirs, puis prend congé, emportant en professionnel consciencieux les vêtements qu’il a lui-même souillés.

Mes dernières gouttes tombent sur le précieux document. Je mets quelques secondes à reprendre mes esprits, et émergeant de la douce torpeur qui suit la jouissance je me rhabille en rougissant. L’assistante semble satisfaite de la volumineuse et poisseuse signature qui s’étale sur le papier. Elle me sourit et s’éclipse.

Ma désormais supérieure hiérarchique ne s’est à aucun moment déparée de son allure distinguée, et j’admire autant en mon for intérieur sa fougue perverse que son professionnalisme. En boutonnant la veste croisée du tailleur-jupe gris qu’elle vient d’enfiler, elle me serre la main.

— Soyez le bienvenu parmi nous. Je pense que nous ferons de l’excellent travail ensemble…


Je saisis le premier dossier de la pile qu’Aurélie, l’assistante de notre Département des Ressources Humaines, vient de déposer sur mon bureau.

Je me laisse aller dans mon fauteuil pour parcourir les quelques feuillets qui relatent les commentaires et les conclusions d’un entretien annuel. Cela fait partie de mon nouveau travail : compiler les informations concernant le personnel de l’entreprise, les mettre à jour dans une base de données, produire des statistiques, assurer les suivis de carrière… c’est ce qu’on appelle la gestion de ressources humaines, et je dois dire qu’elle prend ici une dimension toute particulière dont on m’a donné un très bon aperçu à mon arrivée.

Tous ces dossiers que je me dois d’éplucher parlent de compétences, de performance, d’évolution, et dans tous les domaines. On y évoque même la taille d’un pénis ou le volume d’une poitrine, la qualité d’une fellation ou la capacité à enchaîner les pénétrations. Contre toute attente, il n’y a rien de sexiste ni de discriminatoire là-dedans. Ces informations sont présentées avec le même objectif que les autres : évaluer les employés, leur intégration dans une équipe, leur travail et la manière dont ils l’accomplissent. « Le cul, c’est aussi important dans le relationnel professionnel. » comme le dit Anne, la jeune fille qui partage mon bureau.

À 25 ans, cette petite rousse à lunettes et sa queue-de-cheval occupent ici depuis un an leur premier poste. Brillante, zélée et particulièrement décomplexée, Anne est une personne sociable, habitée jusqu’au bout des tétons de sa plantureuse poitrine par un sens de l’humain aussi généreux que pervers. Mon regard s’attarde un instant sur son visage. Elle se concentre sur son écran ; je me replonge dans mon dossier.

Géraldine Leray entre dans la pièce et nous salue. Nous lui répondons tous les deux. La directrice se dirige vers mon bureau et Anne se remet à son ordinateur, puisque ce n’est apparemment pas d’elle dont la patronne a besoin. Géraldine est définitivement une personne d’une grande élégance. Au-delà de sa tenue, c’est dans sa façon d’être, sa démarche, ses attitudes, sa voix, son vocabulaire. Elle porte un tailleur marron. Veste croisée. Jupe droite. Elle s’installe dans le fauteuil qui me fait face.

— Restez assis, je vous en prie, ajoute-t-elle.

Je crois percevoir dans sa voix une petite pointe de sarcasme qui pourrait être tout à fait justifiée : j’aurais en effet bien du mal à me lever alors qu’Aurélie, à genoux entre mes jambes, engloutit mon pénis. Les boucles de sa belle chevelure noire ondulent sur ses épaules et sur le pantalon de mon costume gris. Elle s’interrompt un instant, se redresse, prend le temps de m’offrir un charmant sourire et une vue imprenable sur ses seins libérés du chemisier noir anthracite dont quelques boutons ont été judicieusement défaits. Sa main droite, experte masturbatrice, maintient fermement mais agréablement ma raideur. Ayant repris son souffle, elle se remet à l’ouvrage, proposant au regard bleu de Géraldine les formes rebondies de sa superbe croupe emprisonnée dans une jupe blanche tendue à craquer. Je sens ses lèvres rouges se resserrer autour de ma verge avec un léger bruit de succion. Le mouvement de va-et-vient redémarre, accompagné par ses doigts taquins.

— J'aurais aimé faire avec vous un premier bilan de l'ensemble des entretiens, commence la directrice.

Désignant de la main les documents empilés sur mon bureau, elle ajoute :

— Je sais qu'il vous en reste quelques-uns à éplucher, mais je voudrais avoir une première idée pour le Comité Exécutif de demain.

Elle s’enfonce dans le fauteuil, prête à écouter ma présentation.

Les chiffres et les points-clefs noircissent mon tableau blanc au fur et à mesure que mon exposé avance. Madame Leray écoute avec beaucoup d'attention, pose des questions, commente. Ses jambes écartées sont passées par-dessus les accoudoirs et l'un de ses escarpins noirs est tombé sur la moquette. La veste du tailleur bâille et ouvre un décolleté des plus profonds. La jupe, retroussée autour de sa taille, dévoilerait dans toute sa splendeur une chatte bien baveuse si elle n'était pas masquée par Aurélie qui a pour la circonstance changé d'entrejambe. Professionnelle et efficace, on dit que, non contente d'être trilingue, cette assistante chevronnée est aussi à l'aise dans le domaine de la fellation que dans celui du cunnilingus. « Une chatte bien baveuse » : les mots résonnent dans ma tête et dans mon sexe qui tressaille. Dur et droit, il reste fièrement à l'horizontale hors de la braguette de mon pantalon alors que je continue à parler. Je rassemble mes idées comme je peux. Ma chef semble rester impassible malgré Aurélie qui se dandine entre ses cuisses. De l'autre côté de la pièce, Anne reste concentrée sur son clavier et son écran, apparemment hermétique à l'exercice technico-sexuel auquel je suis soumis.

— Parfait. Bon travail.

Sur cette laconique appréciation, Géraldine se lève. Son sexe m'apparaît enfin pour quelques instants dans sa provocante nudité. Humide. Dégoulinant. L'élégante femme réajuste sa tenue et se rechausse. Aurélie se met debout à son tour, reboutonne son chemisier et se passe la main dans les cheveux. En sortant, la directrice lâche ses dernières instructions :

— Le mieux serait de finir votre synthèse pour la réunion de demain.

Marchant sur ses talons, l'assistante me lance une dernière œillade complice et referme la porte.

Je reste bouche bée devant mon tableau. Confus. Le pénis au garde-à-vous. Anne quitte son poste et vient se planter devant moi, les poings sur les hanches. Elle porte un chemisier rose pâle sans plis, au col et aux manchettes impeccablement repassés, suffisamment ample pour contenir sa forte poitrine. Sa mise de première de la classe binoclarde est complétée par une jupe droite noire moulant ses jolies cuisses et sa taille de guêpe.

— Ne t'inquiète pas, je vais t'aider. Je les connais, ces dossiers, et on aura vite fini ta note d'ici ce soir.

Ses paroles me rassurent, bien que mes idées aient toujours un peu de mal à se mettre en ordre. Elle soupire :

— Tu es décidément un grand sensible… Bon, je te vide les couilles et on s'y met.

Tout en parlant, elle déboutonne son chemisier, en extrait ses deux magnifiques mamelles et s'agenouille. Elle avale ma raideur sans préliminaires, la pompe en la branlant et guette mon orgasme en levant vers mon visage ses beaux yeux verts. Ils me fixent avec intensité par-dessus ses lunettes qui ont glissé sur le bout de son nez. « Allez, jouis ! » semble-t-elle me dire.

Quand Anne suce, elle est efficace. Comme dans son travail. Le geste est précis, le rythme soutenu. La bouche happe, la langue caresse. On ne peut que se laisser emporter sans pouvoir résister. Aurélie, elle, est toute en douceur, toute en nuances. Langoureuse. Elle joue, accélère ou ralentit au gré des soubresauts de l'engin qu'elle dompte. « Montre-moi comment tu suces, je te dirais qui tu es… »

Anne perçoit le sifflement de l'air qui s'échappe entre mes dents et la crispation qui s'empare de tout mon corps. Mes yeux se ferment. Elle a tout juste le temps de se redresser, maintenant sa main sur mon sexe qui expulse en jets saccadés l'épais sperme blanc. Les traînées blanchâtres et visqueuses zèbrent sa poitrine. Ses doigts branlent frénétiquement le membre mollissant pour lui faire cracher ses dernières gouttes. Elle se relève, exposant sans honte ses attributs mammaires souillés, réajuste ses lunettes, frappe dans ses mains et lance en souriant :

— Au boulot !


J'éteins mon ordinateur et repose le dernier dossier sur la pile. Je n'ai pas vu passer la journée, et je dois dire que nous avons été particulièrement performants, Anne et moi. Je commence à lui trouver beaucoup de qualités, à cette culture d'entreprise…


Un homme entre. Les pas résonnent sur le carrelage. Il s’arrête à côté de moi, face au mur de faïence blanche. Mes yeux se baissent vers l’urinoir dans lequel je suis en train de me soulager, gêné comme on peut l’être quand un inconnu vient interrompre votre confortable solitude dans une cabine d’ascenseur. Il ouvre sa braguette. Du coin de l’œil, je le devine de taille moyenne, plutôt élancé, blond. Il porte un costume gris, une chemise blanche et une cravate bordeaux. Il fait un pas en arrière. Je n’ai pas le temps de me dire qu’il en a bien vite terminé qu’il fait un second pas, sur le côté cette fois. Il est juste derrière moi. Un léger frisson me parcourt, et je me fige. Il est tout près. Très près. Je le sens, je l’entends respirer. Les pans de sa veste frôlent la mienne. Son bras gauche passe le long de mon flanc, et le léger bruit de frôlement du tissu vient se superposer dans mes oreilles à celui, sourd, des battements de mon cœur.

Une main fine aux longs doigts se pose délicatement sur mon sexe. Il se presse contre moi, allonge encore le bras pour mieux se saisir de ma virilité timidement flétrie en ces circonstances. La sienne est beaucoup plus forte. Je la sens s’écraser contre ma cuisse, puis se caler entre mes fesses. Je déglutis. Des sentiments mélangés m’envahissent et m’étourdissent : peur, curiosité, honte, excitation… Excitation. La main me saisit avec fermeté et commence son va-et-vient, me faisant grandir et durcir petit à petit à la force du poignet. Son corps bouge imperceptiblement contre le mien au rythme de la masturbation, langoureux. Mon cœur accélère encore. Une douce chaleur m’envahit, anesthésiant l’angoisse. Brutalement, ses deux mains agrippent mon pantalon et le baissent sèchement sur mes chevilles. La ceinture défaite n’offre aucune résistance.

Il me saisit la nuque, me force à baisser la tête. Je perds l’équilibre, fais un petit pas en arrière et plaque mes deux paumes contre le mur pour me rattraper. L’étreinte reste ferme. Quelque chose de froid et de visqueux s’insinue dans la raie de mon derrière. La pression est désagréable. Il cherche et trouve le petit orifice dans lequel il semble vouloir faire son nid. Je sens le gel dégouliner. Il se fige un instant puis me déchire. La douleur est si soudaine et si forte que je ne puis réprimer un cri, prolongé en long râle.

Il se retire doucement. J’ai la désagréable sensation que mes intestins vont se vider à sa suite, à travers mon anus écartelé. Il entre à nouveau, plus doucement cette fois, m’arrachant un nouveau gémissement. Il me saisit fermement par les hanches pour trouver son rythme de croisière. Le tissu de son pantalon vient effleurer la peau délicate de mes testicules à chaque coup asséné. La douleur persiste mais se mêle de plaisir. Il ralentit. Le baroud d’honneur est le plus violent ; il me choque. Je ne résiste pas à la main ferme qui s’abat à nouveau sur ma nuque et me jette au sol.

À quatre pattes sur le carrelage, je tente de reprendre mes esprits. Toujours derrière moi, sans me laisser la moindre seconde de répit, il m’empoigne par les cheveux. Je ferme les yeux, serre les mâchoires, redresse la tête. Je le sens se baisser, son torse plaqué contre mon dos. Je sens sa poitrine se mouvoir contre moi. Sa main libre se saisit de ma main droite et la porte au sexe encore dur qui pointe entre mes jambes, ne la lâchant qu’une fois le mouvement de masturbation amorcé. Je m’exécute, obéissant. J’accompagne la ferme traction qu’il exerce ensuite sur mon cuir chevelu pour me redresser sur mes genoux. Fièrement dressé hors de la braguette du pantalon de costume gris, son sexe me fait face : un énorme gode noir et luisant sur lequel il m’empale. J’ai un haut-le-cœur lorsque le pieu de plastique effleure ma luette. Ses deux mains plaquées sur mes tempes imposent petit à petit un rythme que ma main branleuse tente de suivre. Le bout de sa cravate bat la mesure en venant chatouiller mon front à chaque temps.

J’essaye de lever les yeux sur mon agresseur, mais ne puis en apercevoir que la poitrine : deux magnifiques seins aux formes généreuses encadrés par la chemise blanche et la veste grise, et entre lesquels tombe le métronome bordeaux. J’explose littéralement. Les mains humiliatrices accélèrent leur mouvement ainsi que le piston noir qui envahit ma bouche alors que mon sperme se répand à gros jets. La dernière goutte de ma jouissance expulsée, elles rejettent ma tête en arrière pour mieux reprendre leur emprise sur ma nuque et me jeter à nouveau à terre. Le nez dans ma propre semence. La pression s’intensifie, écrasant mon visage contre le sol. Se relâche. S’intensifie à nouveau. Jusqu’à ce que mes lèvres s’entrouvrent. J’aspire et déglutis avec peine. La pression cesse. Le calme semble étrangement revenir en moi. Les battements de mon cœur ralentissent. Et pourtant je ne bouge pas. Je respire.

Les pas résonnent sur le carrelage. Une femme sort.