Je savais que ceci allait arriver, tu me l'avais dit. Toute la semaine, tu m'as préparée mentalement à cette soirée qui allait débuter. Depuis ce matin, tu es d'une douceur et d'une gentillesse qui me ravit. Même si j'appréhende ce qui va se passer, si je ne connais rien de ce que tu vas me demander, je suis pourtant prête dans ma tête. Prête à te faire plaisir, prête aussi à faire mien ce plaisir que je sais que tu vas m'offrir.

Tu m'as caressée, juste assez pour entretenir mon envie, suffisamment pour que le feu couve en moi. J'ai bien compris que tu attisais mes sens par des caresses d'une incroyable douceur pour que je sois livrée, chaude et prête à l'emploi. Puis, après le dîner pris en amoureux, comme si de rien n'était, tu m'as demandé de me mettre debout. Tu m'as fait baisser la tête, et autour de mon cou tu as fermé le collier de cuir. Autour de chacun de mes poignets est venu se serrer un bracelet, de cuir aussi. Puis mes chevilles ont également été ornées des mêmes attributs.

Ensuite, nous avons pris la route, quittant le nid douillet de notre chalet pour une destination inconnue de moi. Notre véhicule a plongé sur Remiremont, pris la voie rapide, direction Épinal-Nancy. Nous avons laissé Épinal sans quitter cette double route, et j'ai un instant pensé que nous nous rendions à Nancy, mais j'ai compris que ce n'était pas notre destination quand tu t'es engagé sur la sortie « Bayon » puis nous avons filé sur Blainville-sur-l'Eau. Après une soixantaine de minutes, tu t'es arrêté sur un parking. Ta main est passée derrière ma tête, tu as pris ma nuque dans tes doigts, et m'as attirée vers toi. Un long baiser nous a réunis encore et encore, jusqu'à ce nous en perdîmes presque le souffle.

J'ai compris que les choses sérieuses allaient débuter quand tu m'as fait passer les mains derrière le dos, que tu as accroché les mousquetons qui pendent de chaque bracelet, m'interdisant de la sorte tout mouvement avec les bras. Pour parachever l'ensemble, un foulard est venu se greffer sur cette panoplie de prisonnière volontaire dont j'étais affublée. Consentante, je l'étais : je te l'ai immédiatement prouvé en baissant le front et la tête pour te faciliter la réalisation du noeud qui allait sceller le bandeau, me rendant ainsi temporairement aveugle.

J'ai senti également la chaîne venue s'arrimer sur l'anneau du collier ; j'ai su que j'étais comme une chienne, en laisse. Puis je t'ai entendu appeler au téléphone, prévenant je ne savais qui de notre arrivée. J'avais une boule au fond du ventre, une crampe délicieuse qui venait de s'installer et qui me paralysait, mais je t'ai fait confiance ; je n'avais que le trac de l'arrivée, pas vraiment une peur panique. Je savais que tu allais bien veiller sur moi et que mon plaisir et le tien allaient bientôt commencer. Le chemin qui nous séparait de notre but ne prit que quelques minutes, et la voiture s'immobilisa doucement.


Je t'entends descendre, fermer ta portière et – le temps que tu fasses le tour pour m'ouvrir – me détacher de ma ceinture et m'aider à m'extirper de ma place. J'ai des frissons partout. Pour moi, c'est le grand inconnu ; le noir absolu m'entoure. Tu tires doucement sur la laisse, m'obligeant par là-même à avancer.

— Attention ! Devant tes pieds, il y a trois marches.

Je tâtonne du bout de mes escarpins, et avec d'infinies précautions je grimpe une à une ces montagnes qui, d'ordinaire, ne présentent aucun danger. Je suis au milieu de nulle part, mais je sens une chaleur bienveillante m'entourer ; je suis donc dans une pièce chauffée.

— Je vais passer la main à quelqu'un d'autre, mais je veille sur toi. Surtout, tu obéis bien à toutes les directives qui vont t'être données. Je suis là, quelque part, et tu n'as rien à craindre.

C'est vrai que je perçois des présences tout autour de moi. J'aime entendre ta voix qui me donne une assurance que je n'ai absolument plus. La laisse devenue molle est soudain de nouveau tendue. Passer la main voulait bien dire que tu me donnes à une autre personne. Je ne bronche absolument pas d'un pouce ; j'attends juste que l'on me dise quoi faire. Je sens la présence de quelqu'un, tout proche de moi, et la chaîne se tend, signe que je dois avancer. Je mets prudemment un pied devant l'autre et continue ainsi sur quelques mètres.

— Arrête ! Reste bien droite ! Voilà ! Ne bouge plus !

Je suis certaine de ne pas connaître cette voix.

— À partir de maintenant, tu es à nous pour la soirée. En es-tu bien consciente ? Comprends-tu et entends-tu ce que je te dis ? Désormais tu réponds par oui ou par non, et tu dis « Monsieur » ou « Maître » à toute personne qui te parle. Compris ?

— Oui, Maître.

C'est d'une voix un peu chevrotante que je viens de répondre. Par ces mots, je respecte les consignes que tu m'as données, pas vraiment ce que l'autre m'a dit. Je sens que l'on bricole mes poignets, et mes mains sont détachées. Ensuite on me demande de placer mes bras le long de mon corps. Je ne fais aucune difficulté pour me conformer aux instructions que l'on me débite sur un ton monocorde. Il ne s'agit que de conseils, pas vraiment des ordres. Je sens que ma jupe est ouverte et qu'elle m'est retirée, puis c'est au tour de mon corsage de s'ouvrir et d'être ôté.

Je m'imagine en culotte et en soutien-gorge, là, devant des gens qui regardent ce spectacle. Je me dis qu'ils doivent se rincer l'œil.

— Écarte tes jambes. Plus vite ! Allez, ouvre-les, bon sang !

Je m'exécute sans sourciller et mon pied gauche s'éloigne du droit. Mes mains sont reprises et j'entends un bruit métallique ; je pense que l'on vient d'accrocher les mousquetons des bracelets à je ne sais quoi. Un petit ronronnement et mes bras montent vers le ciel. Impossible d'empêcher ça ; mais je n'aurais pas envie de le faire, de toute façon. Mon coeur bat à tout rompre pendant que mes bras se tendent lentement et que je commence à être dans l'obligation de me mettre sur la pointe des pieds.

Encore un bruit bizarre, et ce sont maintenant mes pieds qui s'écartent l'un de l'autre sans que je puisse faire un geste. Je suis en extension, et c'est presque douloureux quand enfin l'écartèlement s'arrête. Combien de minutes me laissera-t-on dans cette position ? J'ai mal aux muscles des bras, et puis à ceux des cuisses aussi. Mon soutien-gorge est détaché, puis enlevé. Mais comment, puisque mes bras sont en l'air ? Il en va de même pour ma culotte, qui est baissée ; je pense que quelqu'un l'a coupée pour qu'elle me soit enlevée sans me détacher.

Ces gestes ont été réalisés dans une sorte de silence religieux, et je ne sais toujours pas combien ils sont autour de moi à suivre les manoeuvres que l'un d'entre eux orchestre. Voilà que des mains me frôlent, m'effleurent ; j'ai des frissons. Elles ne s'attardent sur aucun endroit en particulier, mais elles courent partout. J'en dénombre déjà au moins quatre : deux sont sur ma face avant et deux autres me caressent le dos. Les frissons qui me secouent l'échine et le ventre sont de plus en plus nombreux et commencent à me tirer de petits gémissements audibles de tous.

Les mains qui frictionnaient mon ventre sont remontées et elles s'occupent maintenant de ma poitrine. D'abord elles se contentent d'en faire le tour lentement en massant les deux globes qui apprécient cette délicate attention, puis deux doigts pincent le téton que je sens durcir immédiatement. Sous la pression, il doit gonfler de façon significative ; enfin, j'en ai bien l'impression. Ces deux doigts continuent leur ouvrage et leur pincée alors que déjà une autre main s'en prend à l'autre sein. Le traitement est le même, et celui-là durcit lui aussi de plus en plus, puis les pincements se transforment en écrasements qui me tirent des cris. Bien sûr, c'est encore supportable, mais pour combien de temps ?

Je suis déjà toute trempée, côté chatte, et je pense qu'ils vont bientôt s'en apercevoir. C'est quand même assez inconcevable que dès que l'on maltraite un peu mes seins je perde pied de cette manière et que mon corps réagisse en me donnant envie de baiser ! Mais depuis que je suis les bras levés, mes muscles deviennent douloureux et chaque mouvement, chaque geste que je fais pour échapper au malaxage de mes nichons m'oblige à tirer sur les liens qui me retiennent prisonnière. Le résultat ne se fait pas attendre : des larmes me montent aux yeux et commencent à ruisseler sous mon bandeau, le mouillant autant que je mouille mon entrejambe. Je sens bien que le long de mes cuisses une coulée descend, et qu'elle doit être parfaitement visible des spectateurs et acteurs de cette scène dont je suis l'unique figurante. J'ai maintenant aussi envie que l'on me frotte le sexe, alors je roule des hanches dans de voluptueux mouvements circulaires qui m'arrachent les bras, mais personne ne dit quoi que ce soit, et mes seins sont toujours les cibles des attentions particulières de ces mains invisibles.

Wouah ! Quelque chose vient de se planter dans l'aréole du sein gauche, ce qui me fait hurler sous la douleur provoquée par ce qui vient de me mordre le téton. Je n'ai pas vraiment le temps de réaliser que c'est du droit qu'une douleur similaire parvient à mon esprit. Aussi curieux que ceci puisse paraître, je crois que je ne retiens plus ma mouille qui fuse en jets discontinus, très violents et rapprochés.

Les mains qui dansent sur ma poitrine entraînent avec elles les choses accrochées à mes nichons, et je hurle littéralement sous la douleur que ces pattes m'infligent. Enfin elles cessent de tirer sur mes globes suppliciés, mais mon souffle est court et j'ai du mal à respirer normalement. Quand j'inspire de l'air, chaque montée de ma poitrine fait bouger ma cage thoracique, et les larmes arrivent à mes yeux sans que je puisse en retenir une seule. J'ai mal aussi aux muscles des cuisses aussi se tétanisent de plus en plus, et mes mouvements n'y changent rien, sinon qu'ils amplifient toutes mes souffrances.

Je sens aussi que l'on vient de toucher mon sexe. Une main est là à le caresser, à faire glisser ses doigts dans la jute qui la lubrifie abondamment. La main fait entrer et ressortir de la cavité qui baigne dans l'humidité quelques doigts qui me liment comme de petites bites. Je halète sous les allées et venues de ces queues improvisées ; bien entendu, je ne peux m'empêcher de me trémousser et ce sont mes seins qui en pâtissent de plus belle. J'entends comme dans un brouillard le bruit que font les doigts qui m'astiquent le berlingot ; un bruit de succion, un bruit qui me donne une envie encore plus violente.

Mes bras, mes jambes, mes seins, mon ventre maintenant, tous entrent en jeu pour me secouer de partout, et je jouis. Je jouis si brutalement que je suis complètement folle de désir et que je ne peux rien contre ce qui m'arrive.

— Parfaite, elle est vraiment parfaite ; une salope de première. Comme elle mouille bien… Elle aime ça, la douleur ; elle s'épanouit dans cet état de dominée qui subit son châtiment. Bravo, Michel : elle est très bien éduquée, ta Claude. Merci de nous la prêter.

J'entends tout ceci, je perçois ces mots alors que mon esprit se libère en me faisant jouir sans arrêt, et je dois reconnaître que c'est somptueux comme effet ; je prends un pied magistral ! Je t'en serais presque reconnaissante, toi, mon amour, qui sais si bien révéler cette facette de ma personnalité qui aurait pu rester enfouie au fond de moi. C'est une litanie de cris, de soupirs et de gémissements qui s'entrecroisent, qui s'emmêlent, qui se superposent, et je voudrais que cela ne se termine jamais. Je dis n'importe quoi ; je leur demande de me baiser, de m'enculer. Je leur demande tout et rien, je veux être prise.

Je pleure que je suis une pute, je crie que je serai leur salope ; je leur hurle tout ce qui me passe par la tête pendant que les spasmes qui me secouent n'en finissent plus de revenir, toujours plus forts, toujours plus puissants, toujours meilleurs aussi. Mon Dieu, comme c'est bon cette folie qui s'empare de ma personne, cette jouissance qui me perturbe l'esprit ! Je ne sens plus mes bras ni mes jambes ; la douleur est partout, mais elle engendre le plaisir à l'état pur et je voudrais que tout s'arrête là, puis l'instant suivant je hurle le contraire pour pouvoir encore et encore sentir cette lame de fond qui me porte vers un univers que je ne partagerais avec personne pour rien au monde.

Sauf peut-être avec toi, Michel.

Mais tu es de moins en moins présent dans mon esprit depuis que la montée de mon plaisir se fait par vagues successives et ininterrompues. Mes jambes sont ruisselantes de cette eau précieuse qui s'échappe de mon ventre en jets chauds et maintenant continus. Dans cette étrange atmosphère, il me semble les entendre, ces spectateurs invisibles qui battent des mains et rient de me voir ainsi en folie. Ma tête se balance de gauche à droite et mes cris sont remplacés par des gémissements qui n'en finissent plus de crever ma nuit forcée. Dans un ultime spasme, je hurle à la cantonade les mots les plus crus, et les plus doux sans doute à leurs oreilles :

— Bande de salauds, je vous aime tous… Et surtout toi, mon salaud magnifique ! Et j'espère que tu prends toi aussi un plaisir analogue au mien… Je t'aime, Michel.

Puis aussi vite qu'il est venu, le plaisir s'estompe. Mais la douleur, elle reste là, bien présente. Seulement, je peux ne plus bouger du tout puisque mon corps s'est mis au repos. Et même si je ressens encore les affres de cette souffrance, je n'ai plus cette tension due aux mouvements et tout devient bien plus supportable. Donc, pour les voyeurs redevenus silencieux, je n'offre sans doute plus d'intérêt. L'un d'eux me touche de nouveau. Une autre main est sur mes fesses et les ouvre doucement, délicatement, laissant traîner un doigt câlin dans la raie profonde.

Ce doigt a su trouver d'instinct l'endroit qui me fait encore frémir ; j'ai beau tenter de ne pas broncher, je ne résiste guère à ce flatteur intrépide. Il frappe d'abord doucement à la porte de l'œillet sombre qui lui résiste un peu, et comme il veut absolument visiter les lieux, il force de plus en plus. Il peine quand même à se frayer un chemin dans ce sanctuaire peu usité, et comprend qu'il a tout intérêt à être rusé. Ce doigt tendu lâche sa proie quelques secondes, sachant où se rendre pour s'humecter de ma mouille qui ne sèche toujours pas. Il fait une entrée fracassante dans ma moule bien baveuse, s'y enfonce jusqu'à la dernière phalange et remonte entre les deux vallons bien remplis de ma lune ouverte. Quand il se présente au centre de cette raie qui ne fait que l'attirer, il trouve le passage qui l'emmène immédiatement dans l'antre sombre. Et là, inutile de vous dire que mon souffle est de nouveau court.

L'intromission se fait lentement ; la reptation ne faiblit absolument pas. Désormais maître de la place, il se met en devoir de tourner, d'élargir les muscles qui ne peuvent que lui obéir. Ma croupe répond à ces sollicitations nouvelles : l'anneau se détend calmement, au rythme des mouvements de ce majeur qui masse de l'intérieur le conduit rectal. À cet instant, je comprends que les jeux ne font que débuter.

Pendant que je suis sodomisée par une mini-verge, mes seins sont de nouveau soumis à des tiraillements qui me tétanisent entièrement. Je sens que les mains qui s'affairent après mes globes laiteux accrochent aux pinces des objets indéfinis, des choses lourdes qui entraînent leur masse vers le bas. Peut-être s'agit-il de poids qui me font gesticuler comme une damnée ? Mes cris fusent encore dans cet endroit où je suis captive pour ton plaisir, mais il n'est pas question que je cède à la panique.

Dans mon cul, un second doigt vient d'investir la place. Mais pour lui, pénétrer en moi n'est plus qu'une simple formalité, son frère ayant bien ouvert les portes du bastion. Les poids ballottent doucement sur mon ventre pendant que dans mon derrière un troisième, puis un quatrième élément viennent s'introduire. Chaque poussée pour se rendre au plus profond de mon anatomie entraîne un balancement de mon corps en avant, et aussi infime soit-il, ce mouvement me fait bouger les seins, et par là-même les pinces qui, par extension, remuent les poids. Je ne suis plus qu'un cri ; enfin, une sorte de plainte longue et aiguë.

Les autres doivent en avoir pour leur plaisir, là, tout autour de moi. Je pense qu'ils doivent mater avec le plus de bonheur possible ma longue descente aux enfers.

La main qui s'infiltre en moi par l'arrière parvient à l'ultime étape de sa pénétration, celle plus délicate du passage de son intégralité en moi. Je ne sais pas combien de temps a duré cette intromission, mais ça fait déjà un très long moment que le possesseur de cette menotte me besogne ainsi pour parvenir à ses fins. L'entrée du poignet se fait enfin. Je suis totalement étirée, dilatée à l'extrême, mais je n'ai pas mal ; juste une sensation de gêne qui provoque encore des soubresauts de mon ventre et qui fait bouger l'ensemble du matériel accroché à ma poitrine.

Mes seins sont labourés par ces pinces tendues, et pourtant, du fond de mes entrailles, alors que rien ne le laisse présager, je sens que remonte cette lame, cette immense vague qui va venir sans que je puisse la retenir, éclater au vu et au su de tous. J'explose littéralement de jouissance en beuglant comme jamais je ne l'ai fait et je suis envahie de frissons monstrueux. Mon corps tout entier est secoué par cette envie, par cette jouissance innommable et infernale.

— Michel… Je t'aime !

Dans ces moments-là, mon esprit ne m'appartient plus. Il n'est plus qu'une sorte de machine qui me fait jouir sans discontinuer, longuement, et la douleur se transforme en plaisir à l'état pur. Mais toute chose a une fin, et quelqu'un retire les poids, puis les pinces. Je ne sais pas vraiment ce qui est le plus désagréable de la pose ou du retrait de ces ustensiles. La main dans mon anus tourne doucement, sans heurts, juste pour me remplir complètement, et je la sens profondément ancrée en moi. Finalement, des mains me massent la poitrine, et j'ai quand même moins mal ; mes douleurs s'atténuent sous ces caresses prodiguées avec une dextérité toute particulière.

Il me semble aussi que ces caresses sont accompagnées par une huile ou un onguent quelconque parce que les sensations de brûlure, de morsure aux endroits douillets où ils étaient placés disparaissent dès que les paumes sont passées. C'est aussi la main qui me quitte lentement, laissant mon fondement distendu et bien ouvert pour un long moment sans doute. Là encore, j'ai cet étrange vide qui me prend, et je suis presque malheureuse de ne plus rien sentir bouger sur et en moi. J'ai froid et je me rends compte que mes bras et mes jambes sont toujours en extension, attachés dans une position qui n'est guère commode.

Je perçois quelqu'un devant moi. Cette présence se concrétise lorsque deux bras me serrent contre un corps habillé. Les mains viennent prendre ma nuque et mes lèvres ; en fait, je comprends que ce sont tes lèvres qui viennent de se coller aux miennes. Tu m'embrasses, et je réponds favorablement à ce baiser. Il est tendre, long, langoureux. Il me rassure aussi sur ta présence à mes côtés. C'est une merveilleuse manière de me faire savoir que tu es là, et qu'en toutes circonstances je peux compter sur toi.

— Merci, ma jolie salope, merci pour ce que tu nous offres ce soir ! Comme tu es belle quand tu jouis… Comme tu nous donnes envie… C'est parfait. Personne ne saurait mieux que toi nous rendre plus heureux. Merci, Claude.

Ces mots que tu viens de me murmurer juste au creux de l'oreille, je les aime tous. Ils sont ma motivation pour de nouveaux jeux qui vont venir. Je te fais confiance pour avoir bien tout préparé, orchestré ce scénario sans faille. Je tremble bien un peu aussi de me dire que ce n'est pas fini, mais ma peur n'y changera rien, je me fais une raison. Et puis c'est si bon de jouir totalement, d'être ainsi libérée de tous ces tabous qui entravent nos envies, qui coupent nos plus profonds plaisirs… Mon amour, je veux t'offrir autant mon corps que mon esprit ; alors prends ce qui te plaira de moi, et donne-moi cette satisfaction de t'avoir rendu heureux. J'accepte les moyens puisqu'ils justifient la fin, quelque part.

Le ronronnement électrique que je perçois coïncide exactement avec l'assouplissement de mes bras qui redescendent vers le sol. Mes jambes quant à elles se rapprochent l'une de l'autre, et les tensions sont beaucoup moindres. Il me faut cependant un certain temps pour que mes membres se réhabituent à une position quasi normale. Puis mes yeux sont délivrés eux aussi, et je peux tout à loisir regarder la pièce où je me trouve.

Elle doit être rectangulaire, pratiquement vide, sauf les trois immenses canapés disposés en U qui entourent la place que j'occupe. Une table basse et une sorte de pouf cylindrique constituent le reste du mobilier. Plutôt sommaire, en somme. Enfin, c'est sans doute juste une salle de jeux pour adultes avertis. Maintenant que je suis libre de mes mouvements, je m'aperçois qu'il ne reste plus qu'une femme près de moi, sinon la salle est entièrement déserte ; pourtant, je reste persuadée qu'ils étaient plusieurs à me mater depuis ces sofas moelleux.

La jeune femme est aussi nue que moi, avec seulement une immense cape noire, laquelle est attachée à son cou par un collier ressemblant étrangement à celui qui enserre le mien. Elle me désigne une petite porte dans le fond de la salle.

— Tu as une demi-heure pour te refaire une beauté ; mais ne dépasse pas : tu devrais payer pour le retard. Vas-y, tu trouveras tout ce dont tu as besoin derrière cette porte.

Je me rends à l'endroit indiqué. La douche, c'est toujours pour moi un de ces moments magiques où j'aime à me ressourcer. J'aime sentir cette douceur de l'eau qui me surprend ; sa tiédeur ou sa brûlure parfois, autant de chaud que de froid. J'aime quand elle coule sur ma peau, liquéfiant chaque partie de moi par des millions de gouttelettes qui s'infiltrent partout. Il y a aussi la cérémonie du savonnage. J'ai reconnu des affaires à moi dans cet endroit où pourtant je n'ai jamais mis les pieds. C'est encore et toujours toi qui veilles au bien-être de ta petite « salope » ?

Dans ce filet de nylon roulé en boule où je fais couler mon bain moussant préféré, ce fameux bain moussant « Angel » de Thierry Mugler, je vois bien la patte du Maître. Je frotte, n'oubliant aucun petit coin, aucun repli de peau, pour effacer les traces les plus infimes de ce qui s'est passé. Et puis je me fais l'effet de sentir très bon ; j'adore quand je ne suis pas négligée. Le sexe et l'amour s'entendent parfaitement, à condition que l'hygiène soit des plus rigoureuses ; la salle d'eau est un passage obligé, surtout après ce que je viens de subir.

La boule de nylon glisse entre mes seins, les câline un peu, en fait plusieurs fois le tour avant de passer à bien d'autres endroits qui nécessitent sa prévenance. Je n'ai mal nulle part ; juste un peu endolorie. Les muscles des bras et des cuisses, trop longuement exposés à une extension non voulue, ont quelque peine à revenir à leur top niveau. Demain, je serai peut-être courbaturée de partout. Je commence un savant séchage avec d'épais draps de bain ; des serviettes qui ne m'appartiennent pas, j'en suis persuadée, j'en suis certaine.

J'ai juste fini cette dernière opération quand de légers coups sont frappés contre la porte et qu'une voix féminine me dit qu'il ne me reste que deux minutes et qu'il me faut revenir dans la salle. Un dernier coup de brosse à cheveux dans cette tignasse encore humide et me voilà qui repars d'où je viens. La même jeune femme nue est là, m'attendant avec dans les mains les bracelets et le collier qu'elle m'a retirés avant la douche. Elle remet en place les instruments qui vont servir encore, du moins je le pense. Je ne fais aucune difficulté à la dame qui me harnache sans hâte.

Un bandeau propre m'est lui aussi remis sur les yeux. La salle vide devient obscure, mais des sons me permettent de savoir que des personnes sont entrées dans la pièce où je me trouve. Le bruit de corps qui prennent place sur les fauteuils est lui aussi caractéristique. On me fait avancer vers la table assez basse mais longue qui trône devant les sofas. On me pousse dans le dos, alors je fais ce que le bon sens me dicte : je me retourne, et mes mollets arrivent en contact avec le tablier de cette table.

Des mains m'empoignent, et je suis littéralement soulevée du sol pour être allongée sur le dos sur le verre du plateau. C'est froid et peu agréable comme toucher. Je suis au bord de la table à partir des genoux, et mes escarpins que l'on me réajuste sur les pieds touchent juste le sol. Mes chevilles sont immédiatement entravées aux pieds de la table ; quant à mes bras, ils sont positionnés le long des autres pieds du meuble et y sont attachés. Mon ventre, mon buste, ma chatte, tout est bien visible, ouvert et accessible à tout et à tous.

— Ouvre ta bouche, la gazelle. Plus grand. Ouvre-moi ton bec, allez ! Écarte tes mâchoires. Encore. Encore. Là ! Voilà !

Je les ouvre le plus largement possible, et je sens un objet froid entrer dans ma bouche. Je cherche d'instinct à resserrer les dents, mais je ne trouve que du métal froid qui cogne contre elles. Impossible de fermer le bec ; je suis donc largement béante. Ça n'a rien de douloureux ; juste très gênant, surtout pour respirer. Un autre objet s'introduit dans ma chatte ; une sorte de sexe assez mou qui navigue bien dans l'endroit choisi. Dès qu'il est au fond, j'entends un bruit étrange et inconnu de mes oreilles qui tentent de décrypter de quoi il s'agit.

Au fur et à mesure que le bruit s'intensifie, j'ai l'impression que le sexe en caoutchouc gonfle en moi de manière incroyable. Il n'arrête pas de croître, il devient énorme, étirant la paroi de ma chatte avec une facilité déconcertante. J'ai presque peur qu'il me déchire, qu'il fende en deux cette partie si prisée ce soir. Il gonfle, gonfle encore, et déjà les premiers soubresauts de mes envies déferlent au fond de ce ventre monstrueusement dilaté. Quand il s'arrête, le volume de la chose est tel que j'ai du mal à imaginer comment est ma fente, tant elle se trouve déformée. C'est là que je pense que rien n'est plus élastique que cette foufoune de femme qu'ils viennent d'ouvrir de manière exagérée. Je ne souffre pas ; j'ai juste l'impression qu'un éléphant vient de m'enfiler sa trompe.

Une personne lisse mes cheveux, et je sens que l'on vient presque s'asseoir sur mon visage. Une bite fine est enfoncée dans ma bouche ; elle me fait saliver. Elle glisse sur ma langue mais je ne peux pas sucer dans cette position ; alors la queue – qui doit être assez longue – me lime avec des mouvements semblables à ceux qu'elle ferait dans un sexe féminin. Le manège de cette impertinente dure longtemps, et je ne peux pas me défiler. Ma bouche est devenue un vide-couilles parfait. Cette première bite se soulage en jets drus et chauds dans ma gorge offerte avant qu'une autre ne vienne la remplacer sans attendre. J'ai du mal à déglutir, mais le sperme coule tout seul dans ma gorge alors je dois bien avaler sous peine de m'étrangler, de m'étouffer. Je m'évertue à le faire descendre dans mon estomac quand une autre queue s'insère en moi par le trou béant que crée l'appareil que l'on m'a mis.

Elle aussi s'épanche dans cette grotte de velours qui ne peut que l'accueillir sans broncher. Puis encore une autre, et ainsi de suite. Je ne compte plus. Je fais presque une overdose de sperme mais je n'arrive pas à suivre le rythme endiablé de ces éjaculations qui, toutes, voient mollir les queues dans ma bouche après qu'elles aient vidé leurs couilles. Soudain je sens glisser sur ma peau, alors qu'un nouvel appendice est en mouvement dans ma gorge, quelque chose que je ne définis pas vraiment. Cet objet coule sur moi avec mille petits chatouillis qui me donnent la chair de poule. Il est parti de mes pieds, lentement, remontant sur mes longues jambes. Il frôle mes cuisses par l'intérieur de l'une puis de l'autre pour ensuite s'aventurer sur mon sexe qui est bien découvert par ma position.

Maintenant, l'engin se trouve promené sur mon bas-ventre et chatouille mon nombril dont il fait le tour plusieurs fois avant de remonter sur mes seins et de les caresser, toujours en pratiquant de douces rondes. Puis le truc quitte ma peau alors que la bite dans ma bouche éclate, elle aussi, en jets de sperme puissants. Dans la nuit que l'on m'impose, je suis tout alanguie. Plus rien ne se passe, et ma bouche est enfin délivrée du mal. Une main douce passe sur ma joue, va sur mon front. Celle-là, je le reconnaîtrais entre mille : je sais bien que c'est toi qui viens de me câliner la joue, mais je sais aussi que ce geste ne présage rien de bon. Juste le temps d'y songer, et j'ai l'impression inouïe que l'on vient de m'arracher le bas du ventre. Je comprends que la chose que l'on a fait jouer sur moi était un martinet ou quelque engin similaire.

Le premier coup m'a coupé en deux le bas-ventre, et je crie. Mais c'est long pour que le deuxième impact m'atteigne, lui, en travers des deux seins. C'est cuisant, et le feu de la morsure des lanières de cuir n'a pas le temps de s'apaiser qu'une autre volée m'atteint sur le nombril. Retour sur mes seins qui subissent le contrecoup des lanières qui strient maintenant sans arrêt mon corps. Je n'arrive pas à savoir combien de fois le martinet s'abat sur ma peau. Je suis tendue à l'extrême dans l'attente de l'arrivée suivante, crispée de ne pas pouvoir me défiler. Mes larmes roulent sous le bandeau, me piquant les yeux, et je crie sans cesse.

Voilà, la volée est terminée, et des mains passent de nouveau sur ces traces qui sont lancinantes et douloureuses. Après leur passage, les brûlures se calment comme par miracle. Qu'avez-vous mis sur ces traces qui doivent me violacer le ventre, la poitrine, et chaque endroit où le cuir a touché mon corps ? Je suis une fois de plus libérée, mais pas pour longtemps : il s'agit juste de me faire changer de place. Je suis emmenée, tirée par la laisse, mais c'est seulement de quelques pas que je me déplace. Des bras me soulèvent du sol et d'autres agrippent mes mains et mes chevilles.

Mon ventre est délicatement posé sur une sorte de cylindre – enfin, sur un truc assez haut – et mon derrière se trouve surélevé. La pointe de mes pieds touche à peine le sol alors que mes mains, elles, sont étirées vers le bas, tendues au bout de chaînes. Je suis en arc de cercle, et les jambes bien écartées, je ne peux absolument plus bouger. Quelqu'un disjoint les globes de mes fesses et un objet est enfoncé entre ceux-ci. L'engin se positionne sur l'œillet brun qui se niche au fond du sillon largement ouvert et presse dessus, lentement mais inexorablement. Je suppose que c'est une bite en latex qui me rentre dans le cul. Elle pousse sur l'anus, et sous la pression, les muscles n'ont d'autre choix que de céder le passage.

Mon petit trou est envahi par l'engin qui me semble démesurément épais. Il entre et s'enfonce pendant un long, un très long moment. Il me semble que cette pénétration ne s'arrêtera jamais. Il monte dans mon rectum d'une manière lente, mais sans à-coups. Combien de centimètres se sont enfoncés en moi en quelques secondes ? Quand enfin sa progression s'achève, j'ai les fesses bien écartées, et mon souffle – que j'ai retenu pendant tout le trajet aller de la chose – revient quand même à la normale. Mais l'olisbos recule aussi, beaucoup plus vite qu'il n'est entré ; et alors que je crois qu'il va ressortir, il est repoussé aussitôt en avant. Ma respiration est de nouveau bloquée par l'avancée de la bête. Alors commencent des allers et retours à une vitesse vertigineuse, et de plus le sexe factice tourne sur lui-même. Le jeu continue ainsi pendant de longues minutes.

Mon ventre est en feu, ma chatte pleure d'envie. Je suis enculée et impatiente de recevoir enfin une queue libératrice dans ce minou qui n'attend que cette venue. J'essaie de remuer mon popotin, mais impossible de bouger d'un seul millimètre tant ils m'ont bien attachée. Et soudain la vague qui me submerge m'expédie dans un monde coloré, dans une autre dimension. Je sais que je coule de partout, mais je m'en moque : je suis là pour une jouissance suprême. Je suis ta salope et je t'offre le meilleur de ce que j'ai : mon plaisir.

Je hurle au travers de la pièce, je crie :

— Je t'aime !

Puis je continue et vous braille de plus belle :

— Prenez-moi ! Faites de moi votre chose ! Je suis à vous ! Je suis votre pute ; baisez-moi, enculez-moi, faites-moi jouir ! Allez-y, servez-vous, je suis à vous.

Je parle sans arrêt, je m'adresse à vous, à toi. Je ne sais plus exactement ce que je dis, mais je voudrais que l'on n'arrête pas de me faire du bien. Je prie pour que cette crampe qui m'inonde de partout ne cesse plus, qu'elle dure toujours, que la jouissance qui me fait un bien fou continue jusqu'au bout de la nuit. J'ai envie de queues, de toutes les bites du monde à ce moment-là ; j'en veux des grosses, des petites, des droites, des tordues, des dures, mais pas des molles. J'en veux dans les mains, j'en réclame dans la bouche, et je ne demande rien d'autre que d'être remplie par tous les trous.

Quand le latex ressort, je ne m'aperçois pas immédiatement que c'est une bite bien raide qui le remplace. Elle me lime un grand moment, puis j'entends son propriétaire qui, avec un cri rauque, se soulage dans ce trou qui l'accueille. Il me quitte alors que j'en redemande, et mon anus est repris par une autre queue. Elle aussi se liquéfie en moi. Ensuite, c'est une ribambelle de sexes que je sens me rentrer dans le cul. Je ne veux pas savoir à qui ils appartiennent ; je me contente de glousser de plaisir alors que les uns après les autres ils éjaculent leur semence dans mes boyaux.

Quand le dernier est passé pour me livrer sa précieuse cargaison, je sens une langue qui vient pour finir de me fouiller, une langue douce qui masse le petit œillet qui dégouline de cette substance mâle qui s'écoule de l'orifice béant. J'ai joui, j'ai joui comme une damnée ! J'ai aimé ces sensations au plus profond de moi. Cette multitude de bites qui viennent de se vider dans cet endroit peu fréquenté me laisse encore une petite faim.

Vous m'avez détachée et posée sur un sol très doux. Je ne suis plus entravée, juste les yeux bandés. Quelqu'un me touche les épaules et me les caresse, puis des mains viennent à ma rencontre. Ces mains qui se posent sur mon visage, je les connais par coeur : juste au toucher, je sais qu'il s'agit des tiennes, et je jouis presque de leur arrivée. Tes mains quittent mon visage, descendent sur la fourche de mes cuisses qu'elles écartent, puis je sens que tu t'es placé entre elles quand tu remontes doucement mes genoux. Ensuite, sans que ta peau me touche, j'ai la sensation que tu es tout proche. Sensation confirmée dès que tu me pénètres, lentement et longuement. Tout en tenant mes genoux écartés, tu me limes doucement devant les autres qui sans doute observent.

Tes mouvements lascifs et lents me donnent des frissons, et mon ventre se creuse de plus en plus pour accueillir cette offrande que tu me fais. Ta longue tige épaisse va de plus en plus profond en moi et je relève les bras pour te saisir le corps. Je m'accroche à tes épaules, t'obligeant à te coucher sur moi. C'est alors que, tout étendu sur moi et que je sens ta peau, je ne suis plus qu'un immense orgasme et continue ce long voyage que nous avons commencé depuis le début de la soirée. Je recommence à jouir de tous les pores de ma peau, et dans le brouillard de cet instant magique j'entraperçois – ou plutôt parvient à mes oreilles – le bruit assourdissant des applaudissements des voyeurs qui te remercient de m'avoir ainsi offerte à leurs bon plaisir.


Dans la voiture qui nous ramène à la maison, je somnole un peu, alanguie et repue. Ma tête est contre ton épaule, et toi, en homme heureux, tu sifflotes tout le long du trajet.

Finalement, le bonheur ne tient qu'à peu de chose… et tu sais si bien me le prouver !

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