En ce vendredi soir de décembre, il neige à gros flocons. Je reviens d'une soirée passée chez des amis. J'ai du mal à voir la route tant la couche qui se forme sur le bitume est désormais épaisse. Heureusement, je connais bien le chemin de ce charmant coin des Yvelines, près de Rambouillet. Plus que quelques kilomètres et je serai arrivé chez moi. Je suis pressé de rentrer pour me mettre au chaud. Malheureusement, il n'y aura personne pour me réchauffer : ma femme et ma fille de seize ans sont mortes dans un accident de voiture il y a plus d'un an. Un chauffard ivre a percuté leur véhicule de face, en pleine ligne droite, alors qu'elles rentraient à la maison après avoir vu un spectacle pour enfants. Elles ont été tuées sur le coup, et aux dires des médecins, elles n'ont pas souffert. Ce salopard, lui, est toujours là et poursuit sa vie presque normalement – riche, il a de très bons avocats et n'a été condamné qu'à une peine de prison avec sursis, son permis ayant été suspendu pendant un an. Ce ne sont évidemment pas les maigres dommages et intérêts que j'ai obtenus qui pourraient faire disparaître le chagrin qui m'habite.

J'ai repris ma triste vie jalonnée d'envies suicidaires que je n'ai jamais menées à bien. Trop lâche peut-être, ou peut-être croyant en un monde meilleur que je ne pourrais atteindre qu'en évitant de me donner la mort car la religion catholique en a fait un péché mortel.

Tout à mes pensées, je m'aperçois que je ne me suis même pas présenté. Je m'appelle Bruno ; je suis âgé de quarante-et-un ans. Ma femme, Chantal, en avait trente-six lors de son décès. Nous étions un couple heureux, follement amoureux l'un de l'autre, mariés depuis plus de quinze ans, et le désir mutuel de s'étreindre n'avait jamais faibli au fil du temps. Je nous revois souvent faire l'amour toute une nuit sans être rassasiés l'un de l'autre. Nous n'avions aucun tabou et nous nous suffisions à nous-mêmes sans aucun besoin d'aller voir ailleurs ou de pratiquer l'échangisme.

Couple hors du temps ? Peut-être. Mais à quoi ça peut servir d'être à la mode ? Être plus heureux ? Je ne l'ai jamais cru.

Tout à ma conduite, je poursuis ma route quand, au détour d'un virage, j'aperçois une silhouette à une centaine de mètres qui me fait des signes désespérés. J'hésite à m'arrêter car j'ai peur de ne pas pouvoir repartir ; et puis, à notre époque, il y a toujours des malfaisants prêts à agresser quelqu'un pour lui voler son smartphone ou le détrousser de quelques billets.

C'est mon côté « bon samaritain » qui prime, alors je m'arrête, prêt à repartir si je m'aperçois de quelque chose de suspect.

Je vois avec stupeur que c'est une femme jeune, à peine couverte, qui grelotte au bord de la route. Je baisse la vitre côté passager et, sans réfléchir à cette situation incongrue, je lui dis de monter. Elle me jette un pauvre regard, déverrouille la portière et monte rapidement.
En la voyant, tremblante, s'asseoir dans la voiture, je me penche pour récupérer dans la boîte à gants une couverture de survie que j'ai toujours avec moi en cas de besoin. Elle s'en enveloppe immédiatement et me remercie d'une faible voix.

Curieux, je lui pose la question qui est aux bords de mes lèvres :

— Que faites-vous à cette heure et dans cette tenue au bord de la route ? Vous auriez pu mourir de froid si je n'étais pas passé là.
— Mon copain… laissé moi… pas coucher… me dit-elle dans un borborygme incompréhensible.
— Vous allez où ?
— Je ne sais pas ! finit-elle par prononcer.
— J'habite non loin d'ici. Si vous voulez, nous pouvons y aller. Vous pourrez vous réchauffer et nous aviserons pour la suite.
— D'accord ; je veux bien, mais je ne voudrais pas vous déranger.

Elle m'explique alors qu'elle passait le week-end chez son ami d'enfance et qu'ils sont allés en boîte de nuit. Au retour, ils ont eu une discussion houleuse car il voulait lui faire l'amour alors qu'elle disait qu'elle ne voulait pas car elle n'était pas amoureuse de lui, comme il semblait le croire. Il l'a traitée de salope, d'allumeuse, et l'a abandonnée sur le bord de la route alors qu'il ne neigeait pas encore : bel exemple de goujaterie et d'ignominie !

— Comment un homme peut-il se comporter ainsi ? c'est la question que je lui pose.

Elle me dit qu'elle ne comprend pas. Il n'avait même pas bu, supposant que cela puisse être une excuse. Elle ne veut plus le revoir et ne veut pas porter plainte contre lui. J'en prends acte.

Arrivés chez moi, j'actionne l'ouverture du portail et de la porte du garage. Elle me regarde d'un air interrogateur une fois ceux-ci fermés. Je lui fais signe de sortir et je l'emmène vers la pièce de vie où il règne une température plus clémente. Je déclenche les éclairages diffus qui révèlent la splendeur de cette pièce.

Ma « réfugiée » reste coite tant cet endroit est accueillant. Elle semble perdue, seule, hésitant à entrer.
La couverture de survie tombe à ses pieds, révélant son corps de gamine aux seins à peine formés. J'ai un doute qui m'assaille alors : ne me suis-je pas fait piéger par une gamine mineure qui profiterait de moi pour me faire chanter ?
Comme si elle lisait dans mes pensées, elle me dit alors :

— N'ayez crainte. À voir votre regard, vous pensez que je ne suis pas majeure et que j'ai fait une fugue. Je connais ce type de réaction ; j'ai l'habitude : c'est mon quotidien habituel.

Elle fouille dans son sac et en sort une carte d'identité qu'elle me met sous les yeux. Je peux alors voir qu'elle a juste vingt ans et porte le même prénom que ma défunte femme. Ironie du sort, c'est aujourd'hui son anniversaire !

— Je suppose que personne ne vous l'a encore souhaité ?
— Quoi ?
— Votre anniversaire…
— Non.
— Vous voulez boire quelque chose ? Un café ? De l'eau ?
— Je veux bien un café.

Pendant que je prépare la boisson, elle va s'asseoir sur le canapé proche et se love dans l'un des coins. De la cuisine je l'observe. Ses cheveux noirs, encore mouillés, tombent sur ses épaules, encadrant son visage de gamine. Il se dégage de celui-ci comme une aura la rendant vulnérable. Est-ce dû à ses yeux noirs, à sa bouche, peut-être à ses pommettes, ou bien à son manque total de maquillage, je ne saurais le dire ; toujours est-il qu'elle m'émeut. Il y a longtemps que je n'ai pas été atteint par ce type de sentiment. « Allons, Bruno, reviens à la réalité : elle a dix-neuf ans de moins que toi ! » me dis-je en moi-même.

C'est alors que je m'aperçois que, moulue par la fatigue, elle s'est endormie sur le sofa. Je vais chercher une couverture, la couvre en évitant de la réveiller, et vais me coucher.


Une odeur de café et de toasts grillés me tire de mon sommeil. Après avoir enfilé un boxer-short, je me dirige vers la cuisine où je découvre Chantal, juste en petite culotte et soutien-gorge, qui prépare le petit-déjeuner. Nul ne pourrait penser en la voyant agir qu'elle ne connaît pas ma maison. C'est comme si elle habitait là depuis longtemps.
Comme je lui fais part de mon étonnement, elle se met à rire en me disant :

— Tu sais ; j'ai l'habitude de vivre seule et je sais bien me débrouiller même dans un lieu inconnu. Et puis, on est bien chez toi. Tu vis seul ?

« Tiens, elle me tutoie… » Comme dans une psychanalyse, je lui déballe tout. Tout ce que je retenais en moi depuis plus d'un an : la mort de ma femme et de ma fille, les pensées suicidaires qui me poursuivent depuis, ma vie morne et sans joie.

Elle est là à m'écouter sans dire un mot. Je me libère totalement face à cette inconnue qui me semble tellement proche maintenant. Ses yeux, profonds, me regardent avec tendresse. Je suis bien, libéré de mes angoisses. Elle fait alors un geste de la main vers mon visage et me caresse doucement la joue comme pour m'apaiser encore plus.

Je la regarde à contre-jour dans la matinée naissante. Comme elle est belle, telle une nymphe, sans aucun artifice, devant moi, juste en petite culotte et soutien-gorge ! Sa petite poitrine n'a pas besoin de beaucoup de tissu pour être couverte, mais ses hanches sont pleines et mettent en valeur ses fesses sans aucune trace de cellulite. Je sens comme une douce chaleur qui envahit mon bas-ventre et je me mets à bander. J'ai honte de mon comportement devant cette gamine qui doit me prendre pour un vieux vicieux.

Pourtant, nulle gêne de sa part, car je suis sûr qu'elle a détecté mon état. Au contraire, elle se rapproche de moi. Elle est petite, sa tête arrive juste sous mon menton ; elle lève les yeux vers moi et prononce juste deux mots :

— Embrasse-moi…

Je ne peux que répondre à cette invite, subjugué que je suis par cette demande. J'approche mes lèvres des siennes ; elles sont fraîches et sentent la menthe de mon dentifrice. Elle répond immédiatement à mon baiser en entrouvrant sa bouche. Sa langue darde entre ses dents et vient rejoindre la mienne, avide de ce premier contact. Elle entoure mon cou de ses bras et se hisse contre moi, tendrement, sans heurt.

Elle est légère ; je n'ai aucun mal à la soulever. En cet instant, elle ne peut que sentir la protubérance à l'intérieur de mon boxer-short : j'ai mal tellement je suis dur de désir. Son corps m'électrise ; ses petits seins s'appuient sur mon torse, sa langue virevolte autour de la mienne. J'ai maintenant pleinement envie de profiter de ce corps juvénile. Je dégrafe son soutien-gorge, baisse sa petite culotte le long de ses cuisses ; un mouvement de ses jambes et elle tombe à ses pieds. La voilà nue, offerte, consentante, prête à se donner à moi ; c'est ainsi que je la mène jusqu'au canapé proche.

Avant que je ne la couche, elle aussi veut me déshabiller. Elle le fait habilement, sans heurt, en faisant glisser mon boxer-short jusqu'au sol. Nous voilà nus tous les deux.

Je la fais s'allonger et laisse butiner mes lèvres sur sa peau. D'abord sa bouche que je dévore, puis le lobe de ses oreilles que je viens titiller. Viennent ensuite ses tétons très proéminents pour une si petite poitrine : on dirait des œufs sur le plat, que je mordille alternativement.

Chantal gémit, ondule sous mes caresses qui accompagnent mes délicates morsures. Je continue ma descente pour atteindre le Graal : la fourche de ses cuisses. Je glisse lentement mon index entre ses lèvres vaginales que j'écarte doucement. Ses cuisses s'entrouvrent pour faciliter mon intromission. Ma tête se glisse entre elles, et ma langue remplace mon doigt pour un cunnilingus qui la fait crier son bonheur. Un premier orgasme la foudroie dès que je débusque son bouton d'amour niché à l'entrée de son antre de jouissance. Elle mouille abondamment et manifeste son plaisir en réclamant que je la prenne sur le champ. Elle me veut, mais je me refuse à elle : il est trop tôt. Je veux qu'elle se souvienne de cette première fois, et moi aussi. Nous devons sublimer cet instant.

Je la doigte encore ; c'est son point G que je vise. Mes doigts en fourche la pénètrent pour la branle de plus en plus rapidement. Elle crie et jouit encore une fois, m'aspergeant le visage d'un jet de mouille abondant.
Je n'en peux plus. Je suis trop dur… Je la veux !

Elle me réclame en me disant :

— Prends-moi, mon chéri, j'ai trop envie de toi ! Je veux te sentir me pénétrer. Laisse-toi aller : je prends la pilule, n'aie aucune crainte.

Je me couche alors sur elle. Elle me serre très fort dans ses bras. Mon sexe glisse tout seul en elle dans son con bien baveux. Elle attendait ce moment avec tellement d'impatience qu'au seul contact de mon vit elle prend son pied encore une fois, mais il n'est nullement question que je m'arrête là.

Je la prends lentement, tout en douceur, puis mes allers et venues se font de plus en plus rapides. Son con s'élargit pour me prendre entièrement jusqu'à ce que je touche l'entrée de son utérus. Je m'arrête alors. Tout en elle me veut : son vagin se contracte sur ma queue, ses ongles s'enfoncent dans mon dos, sa bouche dévore la mienne, son bassin réclame une pénétration plus violente. Mon gland pulse contre le col de son utérus. Chantal est en train d'atteindre un sommet de jouissance.

C'est alors que je sors d'elle – elle pousse un cri de surprise – pour mieux m'enfoncer à nouveau, puis encore et encore jusqu'au moment où, ne tenant plus, j'éjacule longuement au fond de sa chatte. Au même moment elle pousse un long cri, proche de l'agonie, signifiant qu'elle vient d'atteindre la plénitude en même temps que moi.

Recrus de fatigue, nous nous endormons dans les bras l'un de l'autre.


Il est quasiment midi lorsque nous nous réveillons. La neige recouvre la campagne. Il fait bon dans la maison où, malgré notre nudité, nous n'avons pas froid. Je me soulève sur un coude pour admirer le corps de Chantal, la courbure de ses hanches, le bombé de son pubis, la splendeur de ses aréoles au centre desquelles s'érigent ses longs tétons. Je me penche sur eux pour les suçoter. Ma main part à la découverte de son corps. Sa peau est merveilleusement douce. Je descends sur ses jambes et atteins ses pieds que je masse doucement en pressant chaque orteil. Elle se laisse faire ; seul le frissonnement de sa peau me révèle qu'elle aime ce que je lui fais. Elle me dit alors :

— Tu sais, Bruno, jamais un homme ne m'avait autant fait jouir. Dès la première seconde je me suis sentie bien avec toi. Tu as abusé de mon corps pendant de longs moments, exacerbant mes sens au maximum ; j'étais aux limites du plaisir, me menant à chaque fois jusqu'à l'orgasme final. Je n'ai pas compté le nombre de fois où je l'ai atteint. Tu t'es fait désirer encore et encore… Je voulais t'avoir en moi mais tu as repoussé toutes mes demandes jusqu'à l'instant final où, dans un feu d'artifice inoubliable, tu m'as enfin pénétrée. J'ai alors perdu toute notion du temps sous tes assauts vigoureux et tendres à la fois. Je voulais qu'enfin toi aussi tu gardes un souvenir impérissable de ce premier moment où tu as éjaculé en moi. Je n'ai pas été déçue, et j'espère que toi aussi tu ne l'as pas été.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle reprend la parole :

— C'est à mon tour de m'occuper de toi et te montrer comment je peux faire avec le premier homme qui compte, déjà, dans ma vie et à qui je veux faire oublier un triste passé.

Pendant plus d'une heure elle va jouer avec mon corps en utilisant tous les artifices qu'une femme peut avoir à sa disposition, ralentissant ses actions à des moments précis lorsqu'elle me sent venir. Elle va frotter ses fesses contre ma verge distendue, me branler à deux mains, me prendre en bouche et même me faire faire connaissance avec sa luette dans une gorge profonde inédite pour moi.

J'aurai droit aussi à un magnifique anulingus suivi d'un lent massage prostatique. Mais alors que, ne tenant plus, je m'apprête à vouloir la pénétrer, elle me prend à nouveau en bouche pour me pomper la queue afin que je puisse finir dans sa cavité buccale pour mon plus grand bien, et le sien apparemment puisqu'elle avale tout sans en perdre une goutte.


C'est à une heure avancée de l'après-midi que nous constatons que, sous l'emprise de nos émotions, nous n'avons ni pris notre petit-déjeuner – le café est froid désormais – ni un repas à midi.

Comme elle n'a pratiquement rien à se mettre (sa robe est trop légère), je lui propose d'essayer une robe de ma femme un peu plus chaude et de mettre l'un de ses manteaux.
Ça me fait drôle de la voir ainsi habillée ; elles font la même taille, hormis la poitrine que ma femme avait plus volumineuse. Il reste deux formalités : l'emmener chercher sa valise chez son copain – elle a les clés de l'appartement – et ensuite nous sustenter dans un restaurant proche.

Son copain n'est pas là ; ça tombe bien : ça m'évitera de lui casser la gueule ! Elle laisse les clés sur la table et nous claquons la porte en partant.

Je l'emmène dans un petit resto sympa où j'avais mes habitudes. C'est le moment des confidences et de discuter de notre avenir mutuel si nous devons faire un bout de chemin ensemble. Bien entendu, notre différence d'âge est un problème, mais cela ne semble pas gêner Chantal qui m'avoue avoir toujours eu un faible pour des hommes plus mûrs. Elle est prête à venir habiter avec moi car elle sent qu'un réel courant s'est installé entre nous. Elle n'a pas peur de ça car pour elle, c'est un coup de foudre. Je lui avoue que moi aussi je ne me suis jamais senti aussi bien et qu'il semble que je n'échappe pas à la réciproque.

Nos mains se rejoignent sur la table et s'étreignent pur moment de bonheur…

J'ai très envie qu'elle vienne vivre chez moi. Il semble qu'il n'y ait aucun obstacle : elle doit juste libérer sa chambre d'étudiante ; elle est élève en troisième année de médecine à l'université de Versailles. Pour ma part, je suis ingénieur en informatique, spécialiste des réseaux, et je gagne très bien ma vie ; c'est une spécialité très demandée sur le marché du travail.
Elle est follement heureuse de cette proposition. Nous décidons de fêter ça en prenant une coupe de champagne.

Nous rentrons ensuite chez moi en n'ayant qu'une hâte : nous retrouver dans les bras l'un de l'autre.

À peine arrivés, nous fonçons dans ma chambre. En un tour de main nous nous retrouvons nus, serrés l'un contre l'autre. Notre envie de faire l'amour est tellement forte que je peux l'enconner sans heurt, d'une seule poussée. Elle est trempée. Tel un jeune collégien, je gicle en elle toute ma semence alors qu'elle pousse un cri montrant que malgré ma rapidité, elle a joui elle aussi.

Nous faisons plusieurs fois l'amour au cours de la nuit, essayant toutes les positions du Kamasoutra dans plusieurs lieux : la cuisine, la salle de bain, et même sur le lave-linge le linge en plein essorage !

Au petit matin, alors que mon sexe se trouve entre ses fesses, elle désire que je la sodomise, ce que je fais tout en douceur en lubrifiant bien son anus. Elle apprécie, et en redemande désormais.

Épilogue

C'était il y a vingt ans. Chantal a aujourd'hui quarante-deux ans ; elle est chirurgienne orthopédiste. Moi, j'en ai soixante-et-un ; je suis proche de la retraite. Nous avons un fils de dix-huit ans, Paul, qui veut suivre les traces de sa mère. Tout comme elle, il est brillant : il a eu son bac à seize ans !

Chantal et moi, nous nous aimons comme au premier jour. Nous nous remémorons souvent cette nuit de décembre ; ce n'était pas Noël, mais ce fut le plus beau cadeau de notre vie.

On dit souvent que le bonheur se paye un jour. Est-ce le cas aujourd'hui ? C'est ce que je me dis en écrivant ce récit interrompu par les pressions que je fais sur la pompe à morphine.

Je suis dans mon lit d'hôpital ; plus que quelques jours, quelques mois à vivre. Atteint d'un cancer du pancréas, je n'ai aucune chance de survie.

Adieu, Chantal ; adieu, Paul. Prends bien soin de ta mère. Je vous aime !