Histoire d'O… nirisme

D'entente réelle à ébats virtuels, il ne nous a fallu que quelques pas/pages. Notre rencontre fut un honneur et très vite je ne voulus plus que ton bonheur. Sans arrière-pensées, après quelques enjambées, nous étions enlacés. Pourtant, la promenade fut respectueuse mais elle s'avéra vite délicieuse, prometteuse… Et les mains devinrent baladeuses… Nous échangions les maux, nous rivalisions de mots, noyés dans l'émoi, noués toi et moi. En miroirs brisés, amants réfléchis. Ainsi, rassemblés, on se jouait de nos douleurs dans une mathématique haute en couleurs :

Maux-mêlés + maux-croisés = maux-fléchis

Jeux avec les maux qui habillaient nos phrases, avec des mots habiles et sans emphase. La somme de nos petits moins nous rendait positifs ; l'addition de leurs pénombres, plus combatifs. On se complétait par une passion-théorème. On se contemplait, en adéquation suprême.

Nous éliminions nos ennuis en illuminant nos nuits par des feux sans artifices. Les brasiers allumés, incendiant nos corps-édifices. Nous attisions nos fins esprits et dans les flammes nous étions pris, voire épris. Madame, j'aimerais t'y voir ; Laurie, j'aimerais te voir : me frotter enfin à ton amitié, sentir le parfum de ta dignité. Tu as fait de moi ton amant ; tu es la fée et moi le manant. Toute en bienveillance et en magie, tu es brillance, ta lumière m'assagit. Tes valeurs de cœur, Madame, font de moi le voleur, braqueur de ton âme.

Et puis, je t'ai aperçue et je me suis perdu. J'ai découvert la peau aux roses : plus soyeuse que la fleur, le soir au mieux je t'effleure. Mais ce n'est que par la pensée, tant de songes pour toi dépensés. Tu es la rose disais-je, piquante et magnifique à la fois. Je t'observe et dès lors je rêve. Encore et encore… de mes mains longer ton corps ; dès demain plonger dans ton cœur. Tes yeux brillants de malice. Tes cheveux friands de manuels délices. Des heures à te caresser en rêve ; désert et cabossé au rév…eil. Comme un espoir, mais pas commun espoir : te voir en vrai, t'avoir en vrai. J'ai découvert la peau aux roses, et je l'habille de ma prose. Et puis…

Et puis, je t'ai entendue. Une voix à suivre et une voie à suivre. Une soie à vivre. De cette voix si envoûtante, telle Shéhérazade tu pourrais me parler pendant 1001 nuits… Pour commencer. J'aimerais que tu me lises pendant que je bise, pendant que je m'enlise dans les sables émouvants. À t'écouter ; à tes côtés. Ta voix me traverse et me transperce, de part en part. Elle résonne dans tout mon être en douce réponse, elle rayonne dans chaque lettre que tu prononces.

Et puis… un jour peut-être, te sentir, te toucher, te goûter, te voir, t'entendre. Mettre tous mes sens en éveil, mon âme sans dessus-dessous. Je te veux dans mes bras, je me veux dans tes draps. Ta tête sur mon épaule, ta nudité contre la mienne. Ma main papouille tes cheveux, ma bouche bafouille quelques aveux. Tu relèves ton visage vers moi.

— Encore… murmures-tu.

Tes yeux brûlent du même désir que les miens. Nos regards se parlent, nos bouches se regardent. Nos corps se frôlent, nos cœurs s'affolent. Je n'écoute plus que ton souffle et son tempo. Nos corps se frottent, nos cœurs s'effritent. Je me noie dans le parfum subtil de ta peau. Nos corps s'embrassent, nos cœurs s'embrasent. Je dépose quelques doux baisers sur tes lèvres, au goût sublime. Nos corps s'étirent, nos cœurs s'attirent. Je te caresse à l'infini, c'est la marque de la passion que j'imprime. Te voir, te regarder, enregistrer dans mon esprit chaque partie de toi. Tout mon corps en éveil, mon cœur sans dessus-dessous.

Dans ton lit, nous accomplissons le lubrique délit, nos âmes se lient, nos envies s'allient, nos langues se délient, tous les mots  –les plus polis, les plus jolis, les plus salis – sont de sortie.

— Encore… susurres-tu.

J'accède à cette requête, je cède et pars en quête. Ma bouche dévore ton infinité, ma langue explore tes intimités. Bouche et langue dévouées à ton corps, Divinité. Tes soupirs m'inspirent et je t'écoute à mesure que je te goûte. Pendant que je te savoure, mes mains s'aventurent sur toi. Elles te parcourent ; tu les parfumes, de ta sueur, de tes senteurs. Douce et légère douche dans ma bouche, ton essence nourrit le moteur à explosion de mon désir. Ta main saisit la mienne, tu trembles de partout. Nos mains unies se tiennent, tu sembles être à bout. Si le plaisir avait un visage, il aurait le tien à cet instant. Si te faire rosir est ce que j'envisage, il me faut retenir le temps. Abandonne-toi, tandis que je m'adonne à la luxure ; donne-toi tandis que je m'abonne à ta texture, à ta mixture. Tu me serres les doigts à mesure que je te sers l'émoi. La barrage a cédé par le léchage excédé. Ton adorable vague envahit mon rivage et ravit mon visage. Puis vient le calme après la tempête. Un silence seulement brisé et grisé par nos vagues souffles, comme deux brises légères qui se feraient la bise. Je remonte vers toi et viens t'embrasser dans le cou. Tu tournes ta tête vers moi et chuchotes :

— Encore…

Ce simple mot prononcé dans un soupir, déclenche une paire de sourires. Je te regarde, tu rayonnes… Tu brilles et je vrille. Tu illumines et j'hallucine. Tu as fait entrer du soleil dans ma vie, tu as fait rentrer le sommeil dans son lit. Par tes mots, par tes sourires, par tes valeurs. Une éclaircie dans un fauve orage, une accalmie qui sauve du naufrage. Tu rayonnes en moi. Un rayon de soleil ? Non, un soleil ! Le soleil. Mais revenons-en à nos débats, ne retenons pas nos ébats.

— Encore ? Mais que veux-tu ?
— Me livrer aux doux gamahuchages. Soyons ivres et fous ; pas plus sages.

Ainsi, chacun de nous deux vient goûter l'autre. Tes lèvres sont douces et expertes, elles m'enfièvrent où qu'elles se perdent, où qu'elles se trouvent. Quand elles s'entrouvrent… et se referment. Quand elles me couvrent et me découvrent, quand elles s'affirment et se font fermes. Tu me détectes, tu me détailles… Tu te délectes et je défaille. Ou presque. Parce que, maline exquise, tu stoppes ta mignardise.

— Encore ? tenté-je.
— Pas encore… Pas tout de suite. Je te veux contre moi, je te veux en moi. Qu'on se colle comme des aimants, qu'on s'envole dans le firmament, viens contre moi mon fier amant.
— J'arrive, mon doux diamant.

Impérieuse et décideuse autant que charmeuse et désireuse, c'est ainsi que je t'adore, ainsi que je t'aborde. Nos cœurs tendres appellent nos corps à s'étendre. Nos corps se soudent, nos cœurs se sondent. Nos esprits se fondent, nos défenses s'effondrent. Front contre front, nos bouches se confrontent. Et voilou, des bisous, des baisers volées, des embrassades en brassées, des smacks qui marquent. En ce joli jour, on se cajole, on se joue, on s'ajoute, joue à joue, en sublimes joutes mais sans joug. Enjoués, en jouets mais jamais surjoués. Tu rayonnes en moi, tu brilles et tu fais briller. Sentir ta peau contre la mienne, sentir ton âme frôler la mienne. Il n'est pas de mots suffisamment beaux pour exprimer le délice de nos doux vices. L'un pour l'autre, l'un contre l'autre, l'un dans l'autre, nous faisons corps, pendant des heures, dans le désordre de nos désirs. On se révise et on s'avise, comme quand on devise, plus rien ne nous divise.

— Encore… souffles-tu.

Oui, encore, encore un peu… Nos sueurs, nos odeurs, mêlées, embaument l'atmosphère d'un parfum érotique. Tant de passion et de sentiments que même Eros tique. Tu es solaire : par ta grâce, nos corps sont œuvres d'incandescence ; par nos voluptés nous nous ouvrons à la jouissance. Gémissements en harmonie, nous chantons la mélodie du plaisir. Génies-amants à l'infini, nous célébrons, ô Lady, nos désirs assouvis. Assoupis, à présent, asservis au répit, nous nous reposons, nus, ta tête sur mon épaule, ma main dans tes cheveux. Et nous discutons. Tu rayonnes, encore et toujours, brillante et brûlante, belle et rebelle, douce et câline…

Mais tout ceci n'est que rêve, et le jour amène avec lui son affreuse trêve. Tu es loin de moi ; je suis moins que rien. Dommage. Rien de ce que je dis, écris ou crie ne saurait te rendre vraiment hommage. Tu ignores à quel point tu es lumineuse, à quel point tu es éclairante, solaire… j'étais dans la pénombre, tu m'as fait entrer dans la clairière.
Mais je ne suis qu'une ombre cachée dans ta lumière.
Adorable adorée, je te remercie d'être entrée dans ma vie.
Je te serre virtuellement dans mes bras et te sers réellement cette scribouille. Dont la fin va t'inspirer le mot :

— Andouille !