Queue, Bite, Teub, Zob, Braquemart, Zgeg.
Chibre, Pine, Zizi, Kiki, Popaul, Sabre, Verge, Phallus, Gourdin, Anaconda, Baobab, Poutre de Bamako, Concombre, Asperge, Banane, Quéquette, Biroute, Pénis, Vit, Ithyphalle, Mandrin, Lingam, Koko, Bangala, Lingala…

Quel mot que ce mot : « QUEUE » ! Le lire et le dire… ça claque, son brut et cru, immédiate animalité… Le primaire en l'homme, appendice arrogant à pénétrer la femelle, bien plus violent et direct que sexe, bite, pine, phallus et autre chibre…

Dans ma bouche, le prononcer me fait frissonner… « QUEUE » ! Palais, intérieur de mes joues et ma langue en sont pleins, humides… Pour un peu, la bave me monte aux lèvres, l'eau à la bouche ; j'ai faim. De ce totem, matraque, mât, bâton, lance, sabre… De ce serpent, boa, cobra, anaconda, python, lézard, vipère ou couleuvre, chaud reptilien… Cette peau qui brûle au contact du féminin… Ce membre qui cherche les espaces qui le complètent, le font gonfler, danser et exploser…
Katana qui cherche son fourreau, serpent son nid chaud…

J'en ai beaucoup connues, et poursuis mon exploration assidue, jamais lassée… J'ai parfois cru savoir – enfin, reconnaître – les mieux à même de me faire grimper dans les aigus… Je la choisissais incurvée, frottant le point magique ; mais, par surprise, une trapue me faisait un effet encore insoupçonné… Ou longue et fine glissant si loin… jusqu'à la jolie riquiqui toute yummy qui me fait feuler telle une hyène…

La débutante au bal de la Queue n'avait alors pas compris combien le regard du propriétaire, ses mots, son humour, ce je-ne-sais-quoi comptaient bien autant que l'appendice et l'expertise que le monsieur avait de son outil… Des colosses à la queue moins spectaculaire que leur musculature, et des petits hommes secs à la bite volumineuse… Surprise au déballage, sans jamais pouvoir augurer de la suite…

À ce jeu de pochettes-surprises, certaines sont entrées dans mon Panthéon phallique. Et, malgré mon addiction aux sombres, toutes n'ont pas un goût d'Afrique ou d'Antilles…
Celle d'Oury est restée inoubliable. Un des plus stupéfiants spécimens dont il m'ait été donné de jouir des assauts, dans toutes les cavités moelleuses que mon corps offre aux esthètes de la baise…

Il est arrivé, plutôt frêle, regard louche d'une récente opération, tongues, bermuda tombant de ses hanches, veste de survêt informe et écouteurs… maladroite allure adolescente malgré ses 35 ans, étrange voix enfantine ajoutant au trouble… Désarçonnée : les photos sont vraiment loin de tout dire…

Mais le rire avait immédiatement jailli entre nous, l'entente, ce « feeling » comme on dit… Il avait retenu de nos échanges que quelques bouffées d'un joint léger aidaient à libérer la bête folle qui se cache derrière mes lunettes de prof intello… et ce ne fut pas long pour que je l'entraîne sur mon lit et lui arrache son bermuda. En soudain face-à-face violent avec un extraordinaire garde-à-vous: une queue longue, longue, longue et si fine, dont le dard rose vif circoncis en &laqup; free style » zigzaguant – « Œuvre d'un toubib imprécis ou original ! » dit-il en riant de mon regard amusé – dépassait allègrement la hauteur du nombril !

Ces gabarits XXL me font peur, surtout quand il s'agit d'aller fureter dans le petit trou serré à sodomies car, oui, « De toutes les manières, c'est l'anal que je préfère… » Mais le vilain petit bougre se dévoilait sexpert ! D'abord une bouche qui dévore tout, tout, tout, et l'anulingus est, à mon avis, l'expression d'une véritable adoration du corps de la femme, tout entier… Très, très bon point, jeune homme ! Et ça ne loupe pas, je me liquéfie… Mots empruntés avec beaucoup d'humour au répertoire porno, comme des tirades sues et répétées, sans qu'il en soit ridicule.

Celui-là me faisait rire, et moi, plus spontanément attirée par les colosses, je lui ouvrais mon corps, sa si stupéfiante queue se faufilant alors aisément partout, sous des coups de reins d'une force étonnante pour un corps si peu athlétique. Le serpent savait aller se lover dans les recoins les plus chauds… Corps-à-corps animal, mené par la danse effrénée de ce cobra à la puissante vitalité.

Bien placée dans mon anthologie intime des queues gravées dans ma mémoire, celle de P., dont je conserve un moulage parmi mes culottes en dentelle, gode-reliquaire…

Celle du si beau J., courte et tellement épaisse, massif cylindre de chair chaude qui savait m'ouvrir, m'élargir en douceur…

Celle du jeune D., si… TOUT… monstrueuse et bouleversante, surmontée par un visage à l'expression si douce, comme un petit animal effrayé dont le sexe serait incontrôlable… Des années plus tard, celle-là frétille toujours à l'envie de jouir de l'instant où ma peur des dimensions de l'engin disparaissant soudainement sous l'effet d'un mot ou d'un changement de position, le délicieux pistonnage pouvait alors s'enclencher…

Et puis, la tienne, effrayante.
Ta queue cogne si loin dans mon ventre que tu explores mes territoires encore vierges, me remplissant comme jamais auparavant.
L'évidence d'être ton fourreau parfait, ton « sur-mesure » !
Sur un claquement de tes doigts, rouler des kilomètres, en état second…
Pour cette QUEUE-là.