Premières aventures

Je suis une fille unique parmi trois enfants issus d'un père français et d'une mère d'origine malgache (de Madagascar, pour ceux qui auraient du mal). Pour que vous puissiez vous représenter un peu mon physique, voilà quelques lignes qui vous permettront de mettre une image sur un nom.

À l'heure où je vous écris, je suis de teint métis plutôt clair (un peu comme Michelle Obama, vous voyez le genre ?), petite (1,69 m), et j'ai de longs cheveux noirs coiffés en queue-de-cheval avec une grande mèche qui tombe sur le front. J'ai aussi un petit nez plutôt court, des yeux marron très foncé, et une petite bouche légèrement pulpeuse. Au niveau des formes du corps… eh bien je n'ai pas beaucoup de formes : des fesses ni grosses ni petites, plutôt rebondies quand même et fermes, un ventre plat que j'entretiens en faisant un peu de sport chez moi (pas très sportive, mais il faut bien s'entretenir), et pour ce que les garçons trouvent souvent très excitant, désolée, mais je n'ai pas des seins surdimensionnés (85B pour ceux que ça intéresse, et qui ressemblent un peu à des poires). A priori, physiquement, je n'ai rien d'exceptionnel.

Je suis la plus jeune, ayant deux grands frères (le plus âgé, Benoît, a six ans de plus que moi tandis que le second, Alex(andre) en a trois de plus). Mon père travaille souvent à l'étranger, et ma mère s'occupe de jeunes enfants dans un hôpital ; donc autant dire que j'ai en grande partie été élevée et éduquée par mes frères, mes parents n'étant pas souvent à la maison. Même si j'ai parfois des côtés très garçon (il m'arrive de faire du foot avec mes frères et j'aime jouer à des jeux vidéo), je pense que je sais être tout de même féminine : je ne suis pas un garçon manqué !

Je ne suis très certainement pas la fille la plus sociable qui puisse être ; à vrai dire, je suis d'une timidité incroyable qui me pourrit parfois la vie lorsque je suis en société. Je passe mon temps à chanter, à jouer, mais surtout la tête dans les livres. Je suis le genre de personne qui rêverait d'être Hermione Granger dans Harry Potter et vivre des aventures incroyables dans un monde magique plutôt que de voir la vraie vie qui est bien moins passionnante pour moi. En fait, on me qualifie souvent de bizarre…

Lucas, c'est mon meilleur ami. On s'est rencontrés en sixième. On s'est rapprochés au cours du temps (notamment depuis la troisième) et nous sommes devenus amis alors que nous étions en première. Étant plutôt asociale, je n'ai que très peu d'amis (pour pas dire que je n'ai que lui), et généralement j'ai du mal à parler aux gens de ma vie privée ou de trucs intimes, même à mes proches. Comment dire… ma mère est la seule avec qui je peux partager mes trucs de fille, mais comme on ne se voit pas souvent, c'est compliqué. Pourtant, Lucas, je lui fais entièrement confiance, et on se dit tout. Enfin, « tout », c'est ce qu'on avait dit. On a abordé des tas de sujets ensemble, aussi intimes soient-ils, sauf la sexualité. Je n'ai pas vraiment peur d'en parler ; ce n'est pas un sujet tabou dans ma famille, mais pour le coup, Lucas me donne – ou plutôt me donnait – l'impression qu'il y avait des sujets à ne pas aborder.

Ce qui fait notre particularité, c'est notre proximité, notre complicité. En fait, ça nous a menés à des sentiments amoureux et on est sortis ensemble pendant une courte période, au début de l'année de terminale. Oui, je me suis rendu compte que, finalement, je ne l'aimais pas vraiment d'amour, mais plus d'amitié, même de fraternité. La séparation a été dure pour moi, et presque insupportable pour lui. On a coupé les ponts pendant près de cinq mois. Difficile de vivre comme ça quand on se connaît depuis si longtemps, quand on se voit et se parle si régulièrement.

À l'approche du mois de juin, j'ai décidé de lui parler (par SMS, n'ayant pas eu le courage de l'affronter en face…). J'ai fait ce que j'ai pu pour essayer de le convaincre de nous reparler, mais il a montré beaucoup de signes de réticence. Lui avait des amis, des amis qui le soutenaient, alors que moi, je n'avais que ma famille proche, et encore : seul Benoît m'a vraiment soutenue, les autres m'ont plutôt fait comprendre que j'ai fait une bêtise. J'avais perdu celui à qui je tenais le plus, au même titre que mes frères, quand… il m'a dit qu'il acceptait de refaire un essai pour qu'on se parle. J'avais une chance, et j'ai réussi à le convaincre. Au final, nous voilà à nouveau meilleurs amis !

Après le bac, on continuait à se parler tous les jours (et pendant presque toute la journée, ça en devenait presque addictif). Vous vous en doutez, au bout d'un moment surgissent des désaccords, des disputes, des réconciliations, mais aussi arrive un moment où les sujets de discussion sont épuisés.

J'avais tenté de démarrer une conversation en faisant une blague un peu salace à propos de la taille des écrans (il avait reçu un nouveau téléphone pour ses 18 ans, et moi un ordinateur portable) ; vous la connaissez tous, cette blague : « Ce n'est pas la taille qui compte, c'est la qualité. » Je lui avais sorti ça avec un petit « mon chou » à la fin… Je crois qu'il avait compris l'allusion, mais comme il était gêné il s'est contenté de dire oui.

Lucas, c'est un mec, mais pas comme tous les autres. Ce n'est pas le genre à parler de sexe ouvertement et de mater toutes les filles qu'il voit. Il était assez réservé sur ce sujet. Voyant qu'il avait esquivé mon allusion un peu perverse, j'ai enchaîné en essayant d'être la plus naturelle possible, avec un « Au fait, t'as déjà mesuré la taille de ton… pénis ? » Et là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans sa tête, mais je crois qu'il a été très surpris de lire une question pareille de ma part ! Déjà qu'avec les garçons il ne parlait pas de sexe, mais alors avec une fille encore moins ! Moi, j'en avais parlé un peu quand je jouais en ligne avec des mecs.

Je savais bien qu'il n'était pas le genre à faire ça ; il m'a juste répondu « Euh, non… Pourquoi cette question, maintenant ? » Ce n'est pas qu'il était coincé ou quoi, mais ça m'a fait rire qu'il y ait un sujet un peu gênant pour lui alors qu'en général il est bien moins timide et réservé que moi. Je lui ai expliqué qu'on pouvait, et DEVAIT tout se dire (d'ailleurs, on se l'était promis quand nous étions devenus vraiment meilleurs amis l'année précédente). Du coup, j'en ai profité pour lui poser un tas de questions sur sa sexualité, etc. Il ne devait pas jouer à des jeux en ligne, si vous voyez ce que je veux dire… Il m'a avoué avoir regardé une vidéo porno une fois, mais que ça ne l'intéressait pas. Hmm, j'ai bien été obligée de le croire car il ne sait pas mentir. J'ai vite compris qu'il n'était pas coincé, juste qu'il n'y connaissait pas grand-chose (la plupart des mots du genre « clitoris, cyprine, levrette », il ne connaissait pas, ou il les avait entendus sans savoir ce que c'est).

Nos conversations des jours suivants se sont transformées en cours d'éducation sexuelle ; si on m'avait dit cela un jour, je ne l'aurais pas cru. C'est peut-être cliché, mais en général ce sont les mecs qui expliquent ce genre de choses aux filles, je me trompe ?

Quand on en est arrivés à la masturbation, j'ai été presque rassurée qu'il la pratique, quoiqu'un peu étonnée : étant tous deux croyants, on sait que c'est un péché… mais chhhhut ! En fait, il a été plus surpris que moi quand je lui ai dit qu'il m'arrivait aussi de me masturber (bien que très rarement). À force de parler de tout cela, je lui ai avoué que ça m'excitait un peu et je lui ai demandé s'il était excité lui aussi. Je n'ai jamais entendu autant de « euh… » dans une conversation ; il était tellement mignon avec sa timidité ! Il est habituellement assez viril comme garçon, mais là il était tellement chou…

Un soir, je lui ai proposé de parler un peu de masturbation, quand une idée m'est passée par la tête…

Retrouvez ce texte en édition numérique au format .pdf ou au format .epub. Le téléchargement est gratuit.
Vous pouvez également télécharger d'autres publications sur la page des ebooks.