Stéphanie et Marie : connectées…

Stéphanie est allongée sur la couette du grand lit conjugal. Sa chemise blanche un peu trop large s'ouvre sur ses jolis seins qu'elle masse alternativement d'une main, l'autre étant bien trop occupée à enfoncer un monstrueux godemichet rose dans sa chatte dégoulinante. Elle a suivi les conseils de Les, histoire de s'émoustiller un peu elle-même. Elle a mis des bas noirs et des talons aiguilles, noirs également. Les yeux mi-clos, elle se laisse aller dans les vagues de jouissance qui l'emportent. Entre deux orgasmes, elle imagine que son coquin correspondant et son mari sont là, à ses côtés, nus. Ils se masturbent, et éjaculent sans discontinuer. Leurs sexes giclent, les jets de sperme viennent s'abattre sur sa poitrine et son visage, engluer sa chevelure, et lubrifier l'énorme jouet qui s'enfonce inlassablement entre ses cuisses poisseuses. Et emportée dans son délire, elle s'abandonne encore et encore.

On sonne à la porte.

Le carillon la ramène brutalement à la réalité. Elle émerge tant bien que mal et s'assoit sur le lit, reprenant doucement ses esprits. Le réveil posé sur sa table de nuit indique 8 h 30. Elle n'a pas vu le temps passer mais, pour autant, elle attendait cette visite un peu plus tôt… Elle se lève, se passe la main dans les cheveux pour les rendre aussi présentables que possible et descend répondre à l'appel de la sonnette.

La porte s'ouvre sur une Marie tirée à quatre épingle, telle que Les la lui a décrite un peu plus tôt. Le nœud de sa cravate rose est parfaitement ajusté sur le col lisse et net de sa chemise blanche. Son tailleur-jupe noir et ses lunettes rondes lui donnent un air extrêmement strict. Les a juste oublié de mentionner les boutons de manchette, élégamment assortis à la cravate. Il est étonnant, connaissant son souci du détail, qu'il ait oublié celui-ci.

Marie reste immobile, les bras le long du corps, attendant que son hôte l'invite à entrer. Stéphanie lui envie cette prestance très bourgeoise, cette élégance naturelle qu'accentue la petite dizaine d'années qui la sépare de la distinguée quadra.
Les deux femmes s'embrassent, d'abord sur les deux joues, puis furtivement sur les lèvres.

— Bonjour, Marie. Tu t'en doutes peut-être, mais ton mari n'a pas résisté à l'envie de me décrire ta tenue… et j'avoue que je comprends son émoi. Tu as des airs de grande patronne !

Marie sourit à cette allusion. Les a plusieurs fois mis en scène son goût pour les femmes d'affaires cravatées dans des textes dont sa muse Stéphanie est l'héroïne. Elle est tombée dessus un jour où elle lui a emprunté sa tablette. Un onglet du navigateur malencontreusement laissé ouvert lui a permis de découvrir le forum érotique sur lequel il partage ses histoires. Cela l'a un peu déboussolée au départ, mais elle y a pris goût. Outre de longs moments de lecture, le forum lui a donné l'occasion de rencontrer Stéphanie, qu'elle a finalement contactée sur un coup de tête. Et elles sont devenues amies.

— Toi en revanche, j'ai l'impression de t'avoir tirée du lit ; pourtant, je ne suis pas en avance…

Stéphanie rougit. Elle est, en effet, à moitié nue et tient encore à la main son indécent phallus de latex. Elle sourit en plaquant le gros gland rose encore humide contre la bouche de son amie.

— Si tu savais ce que j'ai joui… J'ai passé pas loin d'une heure à me farcir la chatte avec cet engin. C'est cette journée, là, elle me rend folle ! Je suis si excitée…

Marie donne un coup de langue de principe sur le godemichet et ne peut retenir un sourire canaille. Elle déboutonne la veste de son tailleur et tire de sa poche intérieure un minuscule boîtier de télécommande rond qu'elle agite sous le nez de Stéphanie. Devant le regard désespérément interrogateur de la jeune femme, elle trousse sa jupe pour dévoiler un entrejambe totalement épilé, dépourvu de culotte, d'où pend une fine lanière noire. Marie tire dessus et extrait de son vagin un petit œuf vibrant argenté que Stéphanie fixe, les yeux écarquillés.

— Il y a longtemps que tu te l'es mis ? Ce n'est pas très prudent pour conduire…
— Inutile de te moquer : je ne l'ai fait fonctionner que lorsque j'étais bloquée dans les bouchons. Ton Cédric a apparemment eu, lui aussi, quelques problèmes de trafic, et il a décidé de tuer le temps en jouant un peu avec moi ; si j'en crois ses messages, monsieur se branlait dans sa voiture.
— Tu parles… Je serais curieuse de voir ça. Quel vantard !
— Moi, en revanche, j'ai roulé jupe troussée. Ce que cela pouvait être gênant ! Et je crois que je me suis bien épanchée sur le siège…

Stéphanie éclate de rire. Levant légèrement la tête, elle happe le petit œuf luisant qui se balance au bout de son fil et se met en devoir de sucer ce délicieux bonbon nappé de jus de bourgeoise. De son côté, Marie gobe le gland du gode. Ses lèvres glissent sur le latex, ses joues se creusent, et elle amorce un léger mouvement de va-et-vient que Stéphanie, la main serrée sur le manche, accompagne en rythme.

Ce petit jeu ne dure qu'une minute, juste le temps de débarrasser les deux objets de plaisir des sécrétions qui les recouvraient. Les deux femmes esquissent un nouveau sourire. Coquin pour Stéphanie, la brûlante trentenaire survoltée à l'idée de pouvoir réaliser aujourd'hui l'un de ses grands fantasmes. Un peu emprunté pour Marie, la femme mûre et réfléchie qui se laisse entraîner presque malgré elle par les pulsions honteuses qu'elle a jusqu'ici réservées à son époux.

Stéphanie, sur un ton un brin hautain qui lui donne un air de chipie, se décide à faire entrer son invitée :

— Si Madame veut bien se donner la peine…

Le visage de Stéphanie se ferme, non sans avoir au préalable adressé à l'impertinente une petite moue complice. Elle redescend proprement sa jupe, reprend son port altier et le rôle de grande dame que la jeune femme attend d'elle.


Stéphanie est allongée sur son grand lit. Elle se caresse le clitoris d'une main tout en consultant les messages de son téléphone portable. Marie se tient près d'elle, debout, raide comme la justice et le regard sévère. Telle une maîtresse d'école sermonnant une élève indisciplinée, elle pose de longs silences entre les phrases qu'elle assène sèchement.

— Allez, petite salope, caressez-vous comme il faut. Vous n'êtes bonne qu'à ça, de toute façon…

Et pendant ces longs silences, elle presse sur sa petite télécommande, provoquant spasmes et gémissements chez Stéphanie.

— Et puisque mon cochon de mari vous parle, ayez au moins la décence de continuer à lui répondre…

C'est un message de Les à Stéphanie qui les a quelque peu excitées. Il est plus ou moins 9 heures, il est au bureau, mais il n'a apparemment pas vraiment envie de travailler. Son épouse lui a préparé une surprise en début d'après-midi, et cela lui occupe apparemment l'esprit. Il est tout émoustillé, au point de vouloir jouer un moment avec Stéphanie. Il aimerait tant qu'elle se caresse pour lui… Il ne faut pas le décevoir…

— Et demandez lui de se branler, je vous prie…

Stéphanie s'exécute, enjoignant son correspondant à s'empoigner alors que le petit œuf de Marie se remet à vibrer dans son vagin. La jeune femme laisse soudain échapper un petit ricanement.

— On dirait que ton homme hésite à sortir sa queue au bureau… Je vais le chauffer un peu…

Retirant prestement le jouet de son intimité inondée, elle bondit hors du lit pour tirer les rideaux et prendre la pose à la lumière du jour. Ses doigts courent sur l'écran de son téléphone. Elle rit à nouveau, puis ouvre la fenêtre, enjoignant son amie à venir la rejoindre pour admirer la vue sur le jardin. Marie hésite, un peu déstabilisée. Elle s'était glissée dans la peau de l'autorité un rien dominatrice qui prend en charge la jouissance de son hôte, et elle ne comprend pas ce qui vient de se produire. Stéphanie insiste.

— On dirait que l'exhibitionnisme excite ton Les. Viens ici, qu'on s'amuse un peu. Viens me caresser devant la fenêtre…

Marie s'approche. Elle pose ses mains sur les hanches de Stéphanie qui s'est retournée, face au jardin, pour continuer à converser avec Les. Elle retransmet et commente, même, ses messages à voix haute.

— Mais non, mon chéri, personne ne peut me voir… Mais ce serait si excitant… N'est-ce pas Marie ? Caresse-moi, ma belle, s'il te plaît…

Marie rechigne un peu.

— Personne, personne… Il y a quand même cet immeuble, juste en face, là.
— C'est une maison de retraite. Ca t'embête que les petits vieux se rincent l'œil ? Allez, vas-y, caresse-moi…

Marie finit par céder. Elle déplace ses mains sur la taille de Stéphanie et fait glisser le tissu de la chemise sur sa peau. Elle remonte peu à peu jusqu'à la poitrine, trouve les tétons, ces tétons qu'elle aime tant. Elle les pince, les fait rouler entre ses doigts pendant que Stéphanie continue à envoyer ses messages. Elle décide de ramener l'une de ses mains sur l'entrejambe, se reprend, agrippe à nouveau le sein si rond et si plein pour finalement le délaisser et introduire son index et son majeur dans la chatte de son amie, qui semble s'amuser de la situation.

— Mais oui, mon bon Les, j'ai assez de mains pour m'occuper de moi et t'écrire en même temps… Si tu savais que ta charmante femme est en train de me doigter…

Marie se plaque contre le dos de Stéphanie comme pour mieux l'étreindre. Ses doigts fébriles courent de ses seins à son vagin, en passant par ses hanches, froissant la chemise au passage… La jeune femme sent son souffle chaud dans son cou. Marie est en train de jouir.

— Tu aimerais être là, Les, n'est-ce pas ? Mais c'est ta femme qui se serre contre moi et qui mouille pendant que tu te branles dans ton bureau…

Les deux femmes gémissent à l'unisson. Les vient de se rendre à la raison de ses impératifs professionnels et interrompt la conversation. La pragmatique Marie ne peut s'empêcher de murmurer une remarque, incongrue en cet instant, mais qui la travaille tout de même.

— J'espère qu'il n'a pas juté… Quand je pense à Cédric qui m'a dit qu'il t'a éjaculé dessus ce matin… J'aimerais qu'ils gardent leurs couilles pleines pour tout à l'heure, quand même…

Stéphanie ne répond pas à cette réflexion boudeuse. Elle est sur le point de jouir à son tour. Son regard se perd dans le vague, vers les fenêtres de la maison de retraite derrière lesquelles elle sait qu'on épie leurs jeux lesbiens.


Marie lâche Stéphanie et fait un pas en arrière. Son smartphone vient d'émettre une brève vibration. Probablement une notification de message. Elle le sort de la poche intérieure de sa veste pour constater, effectivement, que Cédric a repris contact. Stéphanie se retourne, s'interrogeant sur la raison qui pousse son amie à la délaisser ainsi.

— Qu'y a-t-il ?
— Ton chéri. Cédric…
— Ces messieurs n'ont décidément pas l'esprit au travail, ce matin… Vas-y réponds-lui.

Stéphanie a l'air un peu agacé… mais son sourire canaille revient vite. Et Marie le lui rend avant de se mettre à taper sur son écran. « Oui, mon cher Cédric, ta Marie est là. Mais elle travaille, elle, elle est sérieuse et appliquée… Elle est occupée… Occupée par un dossier important… Du genre qui poisse sur ses doigts qu'elle aurait dû nettoyer avant de les poser sur son téléphone. »

— Léchez-moi ça, petite perverse !

Marie a repris son ton autoritaire pour exiger que l'on nettoie ses phalanges couvertes de mouille tiède. Stéphanie ne se fait pas prier et suce consciencieusement, se délectant du jus exquis qu'elle a produit elle-même.

La conversation peut reprendre. Cela semble amuser Marie, d'ailleurs, et elle ne peut s'empêcher de partager le court échange qu'elle vient d'avoir avec Cédric. Elle tend le portable à Stéphanie qui s'en amuse à son tour.

— Voyez-vous ça… Mon chéri veut se taper une femme d'affaires BCBG… Il faut dire que tu y as mis les formes : ces talons aiguilles, cette cravate… rose, bien sûr… Allumeuse ! Bien, prépare-toi à te faire baiser, alors offre-lui ta chatte.

Stéphanie esquisse un clin d'œil et tourne les talons pour se diriger vers la commode qui se trouve de l'autre côté de la chambre, face au lit. Tout en fouillant dans le tiroir du bas, elle ajoute une dernière instruction :

— Et interdis-lui de jouir, Madame prudence ! Rappelle-toi : ce n'est pas le moment de gaspiller tout ce bon sperme, n'est-ce pas ?

Marie tape consciencieusement. Lorsqu'elle lève enfin les yeux, c'est pour découvrir la jeune femme lui faisant face, les jambes légèrement écartées, les poings sur les hanches et un gode-ceinture noir sanglé entre les cuisses.

— Donne-moi ce téléphone.

Marie obéit. Stéphanie lit les dernières lignes.

— Coquine… Eh bien, mets-toi en position ! Trousse ta jupe et penche-toi sur ton bureau. Enfin, je veux dire, appuie-toi sur la rambarde de la fenêtre et montre-moi ton cul !

Marie s'exécute, un peu désarçonnée.

— Voilà. Maintenant, je veux voir ta main glisser entre tes jambes, je veux la voir caresser ta chatte. On dirait que tu as déjà bien coulé, sainte-nitouche…

Stéphanie passe du téléphone – sur lequel elle a repris la discussion à la place de sa propriétaire – à sa trique noire qu'elle masturbe comme s'il s'agissait d'un vrai sexe masculin. Elle admire cette superbe paire de fesses bien rondes que la veste du tailleur noir ne parvient pas à dissimuler. Les bas noirs et les longues jambes entre lesquelles les doigts s'affairent. Et ces talons aiguilles, la faiblesse de son chéri.

Que c'est pervers… Marie a déjà bien des fois joué avec Cédric, mais, cette fois, c'est complètement fou. Elle repense à leur premier contact. Stéphanie avait suggéré qu'elle lui demande de l'ajouter à sa liste d'amis en feignant de s'être adressée à la mauvaise personne. Cela l'avait excitée comme une puce, et un peu inquiétée à la fois. Heureusement, elle n'avait pas eu besoin de faire beaucoup d'efforts pour le convaincre : la curiosité et la lubricité du monsieur avaient assuré le succès du plan de la démoniaque Stéphanie… Depuis, leurs jeux épistolaires avaient atteint des sommets d'inventivité et de luxure, de suggestions torrides et d'assauts bien crus, invariablement conclus d'éjaculations rageuses. Marie avait souvent pioché dans les écrits de son mari et ses échanges avec Stéphanie, qu'elle n'aurait jamais dû lire… Son cœur bat à tout rompre, emporté par d'irrépressibles pulsions entachées d'une terrible culpabilité. Emporté surtout par une incroyable soif de plaisir.

Le gode s'enfonce dans son vagin. Glisse d'un coup, de toute sa longueur, sans autre heurt que celui du pubis de Stéphanie qui vient se plaquer contre son derrière. Marie ouvre grand les yeux et laisse échapper un faible gémissement. Un souffle… Sur un balcon de la maison de retraite, juste en face d'elle, deux vieillards en pyjama l'observent, une main tremblante glissée dans leur robe de chambre, sous la ceinture…

— Tu la sens, la grosse bite de Cédric qui te ramone ?

Stéphanie prend un malin plaisir à mettre en scène le petit scénario de son mari. Baiser la distinguée femme d'affaires de ses rêves… C'est à son épouse qu'il devrait penser, le salaud, non ? Alors Marie en prend plein la chatte, pour la peine. Stéphanie a déposé le téléphone sur la table de nuit toute proche, à portée de main, afin de prendre appui sur les hanches de sa partenaire et de la défoncer de toutes ses forces. Elle le récupère de temps en temps pour maintenir le lien avec Cédric et lire le quasi-monologue de son délire qu'elle se charge de retranscrire à grands coups de reins. Pendant qu'elle tape sur l'écran, elle tente de garder le rythme de sa pénétration effrénée en se déhanchant pour continuer d'assurer l'amplitude de son mouvement. Sans sortir du fourreau dégoulinant, bien sûr. Puis, dès qu'elle le peut, elle s'accroche à nouveau aux flancs de Marie et redouble de vigueur, tel un coureur cycliste s'arc-boutant sur son guidon pour lancer son sprint. Elle gémit à chaque respiration, un sourire béat aux lèvres. Là-bas, de l'autre côté du jardin, deux petits vieux sont en train de se masturber sur un balcon… Qu'ils en profitent ! Et on dirait que Cédric se propose, un peu malgré lui, de leur en donner plus encore. Stéphanie sourit en lisant les derniers mots.

— Regarde ces dignes messieurs qui se branlent… Tu les vois ? Tu les excites, ma cochonne !

Elle se penche sur Marie, se plaque contre son dos pour passer ses mains sous sa poitrine et défaire un à un les boutons de sa chemise. Puis elle se redresse, tire sur sa queue-de-cheval blonde pour la forcer à se cambrer. Elle offre à la lumière du matin la superbe poitrine de Marie libérée. Elle la tringle comme une furie, agrippée à ses vêtements. Marie se laisse aller à râler, à crier. Elle sent la cravate rose balayer ses seins qui dansent au grand air en bonds saccadés. En face, les deux spectateurs du troisième âge sont en train de se faire tancer par une petite infirmière brune aux formes généreuses et au chignon sévère. Marie n'y prête plus attention… Elle explose, se liquéfie, manque de s'évanouir sous les fabuleux assauts de sa partenaire.

Stéphanie, à bout de souffle, se retire. Elle attrape son téléphone pour assurer son chéri de toute son attention. Marie, titubante, tombe à genoux et vient empaler sa bouche sur le gode trempé pendant que la conversation qu'elle est supposée mener continue sans elle.

— Attention, Cédric : on ne jouit pas ! Il faut bien garder ce qui reste dans tes couilles pour cet après-midi !

Elle a dit ça à voix haute, autant pour elle-même que pour l'élégante, débraillée et indigne, qui se délecte de ses propres sécrétions… Rassasiée et apaisée, Marie se relève et embrasse Stéphanie à pleine bouche. Cette dernière semble apprécier le petit goût vaginal du baiser et se lèche les lèvres en lui rendant son téléphone afin qu'elle puisse conclure elle-même ce singulier échange. Quelle fougue, Cédric… Cette saillie était mémorable.

Marie range le portable dans sa poche et entreprend de réajuster sa tenue, retrouvant peu à peu son allure. Elle regarde sa montre tout en tirant sur ses manchettes.

— Tu devrais t'habiller rapidement, Stéphanie : nous avons à peine plus de deux heures pour faire nos petites emplettes et récupérer nos commandes.

La jeune femme acquiesce en grimaçant et se dirige vers la penderie.

Sur le balcon de la maison de retraite, blouse ouverte et poitrine bombée, l'infirmière branle lentement les deux sexes noueux qui viennent d'expulser la semence millésimée qui s'étale sur ses seins.


Marie et Stéphanie sont installées dans de confortables fauteuils de cuir blanc. Des fauteuils bas aux larges accoudoirs, moelleux, dans lesquels on aime s'enfoncer et se laisser aller. Elles sirotent une flûte de champagne. Chacune occupe un angle du fond du petit salon cossu entièrement décoré en noir et blanc. Une console blanche placée contre le mur les sépare, supportant un plateau d'argent sur lequel trônent la bouteille largement entamée et un troisième verre à moitié plein. La pièce est identique aux deux autres, situées de part et d'autre de celle-ci, comme ces dames avaient pu le constater lors de leur toute première visite. Le silence est à peine troublé par de lointains gémissements, cris et autres éructations orgasmiques enregistrés que l'excellente isolation phonique étouffe. En revanche, ces messieurs auront l'impression d'évoluer au milieu d'une véritable orgie dans leurs salons respectifs…

Sur la gauche, Stéphanie porte un superbe ensemble noir. Une guêpière sans bonnets, des porte-jarretelles et des bas. Des touches assorties du rose qui fait tant tourner la tête de Cédric viennent élégamment relever la tenue : les coutures sur la dentelle, qui soulignent notamment la courbure de ses seins nus, les petites boucles de soie sur les attaches des bas, les talons aiguilles et, détail coquin, la cravate de Les nouée autour de son cou.

Sur la droite, Marie a choisi un ensemble en latex extrêmement moulant, lisse et luisant. Du genre que Cédric adore. Un corset rose, sans bonnets lui non plus, un pantalon noir fendu à l'entrejambe, et les mêmes escarpins que son amie. Contrairement à Stéphanie qui est littéralement avachie dans son siège, les jambes écartées et les lèvres béantes, Marie se tient droite, assise sur le bord du fauteuil, les jambes croisées. Distinguée en toutes circonstances, décidément. Et elle a gardé ses lunettes.

Chacune a sous les yeux, percée dans le mur, une petite trappe ronde cerclée de métal doré et surmontée d'un bristol portant un prénom inscrit au feutre noir. Comme s'il fallait nommer le sexe en érection qui n'allait pas tarder à apparaître… « Les » pour Stéphanie, « Cédric » pour Marie. Leurs correspondants secrets…

Les deux femmes attendent. Elles tuent le temps en admirant les quatre superbes étalons noirs complètement nus alignés face à elles. Des athlètes tout en muscles qui entretiennent nonchalamment leur impressionnante raideur par de lents mouvements de poignet.

Le premier signe annonciateur des réjouissances arrive sur le portable de Stéphanie qui vibre sur la console. Les est là. À quelques centimètres, de l'autre côté. À quelques centimètres, pense-t-il, de son épouse. Il est en train de s'habituer à l'endroit. Il a compris en quoi consistait la fameuse surprise et veut partager son enthousiasme, au moins en quelques mots rapides, sans savoir qu'il s'apprête à partager beaucoup plus encore.

Stéphanie se débarrasse de son téléphone et ouvre la trappe en tirant sur le bouton doré placé en son centre. Les deux femmes fixent le trou sombre d'où finit par émerger un sexe déjà bien bandé et tendu à l'horizontale. Marie le reconnaît ; elle l'a si souvent pratiqué… Elle ne saurait décrire l'émotion qui l'envahit lorsque la gourmande Stéphanie se met à genoux devant la boiserie et avale le membre de son cher et tendre. Un mélange de gêne, de jalousie peut-être, et surtout d'une incommensurable excitation. Elle regarde la jeune femme onduler, impliquant son corps tout entier dans la fellation qu'elle prodigue avec tant d'application. Et ce derrière… Ce magnifique derrière…

Marie commence à se caresser, mais l'impatience finit par prendre le dessus : où est Cédric ? Elle lui envoie un petit message auquel il répond immédiatement. Il est en retard, il arrive, mais il va falloir attendre encore un peu… Contrainte de se soulager avec ses doigts, elle assiste à la démonstration que lui offre une Stéphanie débordée de travail. Deux des étalons sont venus se placer de part et d'autre de la trique de Les, et elle se doit de prendre convenablement soin des trois verges. Elle les avale tour à tour en reprenant à peine son souffle, masturbant vigoureusement celles qu'elle n'est pas en train de sucer.

Cédric revient enfin en ligne. Il est là, ça y est ! En guise de réponse, Marie ouvre la trappe, trop heureuse de passer enfin à l'action après ces quelques minutes de plaisir solitaire. Le sexe s'avance devant ses yeux… Elle pose les doigts dessus, les laisse courir en l'effleurant à peine, et dépose un baiser sur le bout. Quelle émotion… Son partenaire virtuel vient de prendre enfin corps, sous la forme de ce phallus sortant du mur. Toujours assise sur le bord de son fauteuil, les jambes serrées, elle se penche et ouvre ses lèvres pour prendre le gland dans sa bouche. La fellation commence. Douce et lente, d'abord, puis plus vive et plus rapide une fois le rythme de croisière trouvé…

Les deux athlètes restants se sont approchés. Le premier propose une alternative noire et musculeuse à Marie, qui n'a d'autre choix que de distiller en alternance ses talents de suceuse et de branleuse multitâche à ces messieurs. Le second se contente pour l'instant de se masturber en regardant cette femme du monde un peu guindée qui joue du poignet comme elle boit son thé. Le petit doigt levé.

Du côté de Stéphanie, l'un des deux hommes se soustrait à l'avidité de la suceuse et vient se placer derrière elle. Il l'aide à se relever, mais, penchée en avant, elle tente malgré tout de maintenir le rythme avec les deux triques qui lui restent. La troisième n'en a pas pour autant fini avec elle, et s'enfonce de tout son long dans son vagin dilaté. Les mains serrées autour de sa taille, l'étalon l'investit sans ménagement. Malgré les secousses, Stéphanie tente d'assurer un travail de qualité. Cédric la traite souvent de « salope » pendant leurs ébats, mais le mot « pute » qu'il emploie aussi parfois lui donne une satisfaction toute autre : il a cette connotation professionnelle, cette reconnaissance d'une expérience et d'un savoir-faire dont elle est particulièrement fière.

Marie n'échappe pas non plus à la pénétration. L'un de ses deux partenaires noirs a placé son fauteuil contre le mur, juste sous la trappe. Elle est ensuite venue s'agenouiller sur lui, s'empalant doucement sur le pieu qu'elle a contribué à faire durcir. En appui sur le dossier, elle continue de sucer Cédric. Elle avale son membre autant qu'elle le peut, dans le mouvement brutal imprimé par les bras musclés qui s'assurent que son vagin engouffre bien toute la longueur qui la baise.

L'autre athlète ne saurait se contenter de se masturber indéfiniment ; Marie a encore un trou de disponible, et il s'en satisfera pleinement. Son collègue freine un instant ses élans afin qu'il puisse ajuster son nœud sur l'anus qui semble se détendre à son contact. On dirait que madame a l'habitude de recevoir du monde par la porte de derrière… Les bras tendus, en appui sur les accoudoirs, il entre en force. La pénétration reprend alors son tempo endiablé, mais en double, cette fois. Et pendant que son fondement se fait défoncer, Marie en furie dévore Cédric. La fellation est de plus en plus sauvage, de plus en plus profonde. Elle doit cracher de temps en temps, lorsqu'elle essaye de respirer, pour évacuer le trop-plein de salive accumulée.

Stéphanie sent le sexe qui la pénètre s'immobiliser après un dernier à-coup, plus violent que les autres, comme si l'homme avait voulu s'assurer d'exploser au plus profond de ses entrailles. Les jets de sperme l'envahissent, véritable feu d'artifice dans son intimité inondée. Mais il ne lui laisse pas le temps de profiter de sa jouissance à elle : à peine sorti, il l'attrape par les épaules, lui faire faire demi-tour et se met en devoir de la mettre en relation avec le membre qui sort de la petite trappe pour prolonger le pilonnage vaginal. Il guide les hanches jusqu'à ce que le gland trouve l'entrée, et n'a qu'à pousser en douceur pour assurer l'introduction. Celle-ci est grandement facilitée par la production abondante de mouille et l'écoulement de sperme, lubrifiants naturels dans lequel Les baigne maintenant confortablement.

Stéphanie peut voir Marie prise en sandwich sur son fauteuil, bien trop occupée pour s'émouvoir de ce que la petite vicieuse est en train de faire avec son mari. Elle ne peut toutefois pas profiter bien longtemps du spectacle ; le pénis du second étalon chargé de son cas se présente en face d'elle et s'enfonce avec autorité dans sa bouche.

La bite qui occupait le petit trou de Marie sort brusquement et vient un instant plus tard éjaculer sur son visage. Le sperme épais et blanc s'étale sur ses lunettes, couvre ses joues sur lesquelles il s'écoule lentement. L'homme lui fait lâcher prise pour expulser son dernier jet entre ses lèvres, puis la laisse reprendre Cédric, la bouche pleine. La fellation se fait plus douce, plus apaisée, à l'instar de la pénétration qui ralentit.

On aide Marie à se relever. Elle titube, un peu perdue. On la fait tourner sur elle-même, puis se pencher en avant, à son tour, pendant qu'on déplace le fauteuil. Elle tousse, crache un mélange de sperme, de salive et de glaire dont un filet accrocheur se balance et s'étire sous son menton. On joue sur ses hanches, on la pousse, on la tire, jusqu'à ce qu'un nouveau sexe s'introduise en elle. Ses fesses viennent taper contre le mur ; Cédric ne s'enfoncera pas plus, mais c'est déjà si profond…

Stéphanie est probablement en train de déguster elle aussi, devant ses yeux, mais ses lunettes engluées ne lui permettent pas d'y voir quoi que ce soit. Peu importe. On investit brutalement sa bouche. Il n'y a plus rien à regarder, il y a juste à sucer. Marie se dit qu'elle a bien fait d'opter pour un chignon ; ses cheveux l'auraient embêtée. Le sens pratique de Marie se rappelle toujours à elle dans les moments les plus inattendus…

Stéphanie en finit à genoux. La brute qui n'a pas encore joui la force à avaler toute la longueur du trophée mural. Maintenant sa tête d'une main ferme et se masturbant frénétiquement de l'autre, il la laisse étouffer de longues secondes, la gorge obstruée. À deux reprises, il la tire en arrière pour lui permettre de respirer. Elle crache de volumineux paquets translucides et poisseux qui viennent s'étaler sur sa poitrine et sur sa cravate. À la troisième, l'éjaculation vient se joindre aux mictions de Stéphanie, aspergeant la queue de Les par la même occasion. L'homme la lâche et, libérée de sa contrainte, elle peut donner libre cours à son expertise de la fellation pour cette dernière ligne droite qui se conclut rapidement par le bouquet final tant attendu. Cela gicle, gicle et gicle encore, sur sa figure et dans ses cheveux, sur sa poitrine et sur la soie rose. Sa langue elle aussi récolte quelques gouttes… sans en perdre une seule.

Puis elle s'affaisse, adossée contre le mur. Exsangue.

Les fesses de Marie battent la cloison à un rythme endiablé, entraînées par les mains fermes et rapides de l'un de ses partenaires. Le second, celui qui est en train de pénétrer sa bouche en l'asphyxiant, doit encore lui livrer sa semence. Et cela ne tarde pas. Il jouit en même temps que Cédric. Deux paires de couilles se vident en même temps en elle, la remplissant aux deux extrémités, pour finalement la laisser choir une fois les réserves épuisées. Elle s'écroule à quatre pattes, lessivée, laissant le sperme s'écouler entre ses lèvres et entre ses cuisses. Cédric vient de se donner à elle, dans tous les sens du terme. Lui qui n'était qu'un fantasme, quelques lignes sur un écran, vient de faire une entrée fracassante dans sa réalité. Encore déboussolée, elle a du mal à réaliser.

Elle se relève péniblement et se laisse tomber dans son fauteuil en espérant pouvoir y reprendre ses esprits. Elle enlève ses lunettes souillées, devenues inutiles. Stéphanie, vautrée contre la cloison, la regarde. Et lui sourit.

Deux de leurs vigoureux partenaires du jour se chargent de fermer leurs trappes respectives.


Le majordome tout de noir vêtu attrape sa flûte de champagne sur le plateau d'argent. Il vient de prendre congé des deux bienheureux gâtés par ces dames, et peut enfin terminer son verre avec les deux clientes du salon numéro 962.

Elles sont là, à ses pieds, en train de se disputer son sexe. Quelles suceuses, et surtout, quels tempéraments… À peine quelques minutes après leurs exploits, elles ont retrouvé la forme et leur joie de vivre, au point de pouvoir ainsi le remercier de ses bons offices. Elles sont apparemment contentes de leur après-midi…

Ces deux insatiables fréquentent régulièrement l'établissement depuis environ un an. Il ne compte plus les scénarios qu'elles ont mis en scène ici, et allez savoir combien de bites d'inconnus elles ont pu satisfaire, combien de paires de testicules elles ont pu essorer… Elles ont sans aucun doute une incroyable expérience ; il a le privilège de s'en rendre compte.

Il jouit, leur offrant son abondante bénédiction et quelques coulures poisseuses supplémentaires. Pour leur plus grand bonheur, à la santé de ces messieurs et de leurs fantasmes.