Chapitre 2

J'ai le goût de son intimité dans la bouche. Elle est toujours en position, en levrette, attendant que je finisse de me déshabiller, ses doigts sur son clitoris à le caresser. Je regarde en même temps ses jolies fesses, bandantes à souhait. Une pensée : « Un autre y a touché quelques heures avant. Un putain de connard s'est enfoncé entre les fesses de cette salope il y a encore peu. » La jalousie me gagne ; j'essaie de me calmer, j'essaie de la contenir. Je lui ai pardonné son écart puisque je suis fautif. Et pourtant…

Je la prends par derrière. À nouveau cette pensée… « La tenait-il par les hanches comme je suis en train de le faire ? L'a-t-il prise ainsi ? L'a-t-il sodomisée ? Lui a-t-il fourré sa queue dans la bouche ? Où a-t-il éjaculé ? » Je n'arrive plus à contenir cette jalousie ; elle m'envahit de partout, me contrôle. Mes coups sont plus francs, plus brutaux je le sens, mais je ne peux pas m'en empêcher. J'ai presque envie de lui faire mal. Et elle gémit de plus en plus… « Salope… Sale pute ! »

Je sors d'elle, la repousse et l'attrape par les cheveux. Elle ouvre la bouche, surprise. J'en profite pour y enfoncer ma queue. Je sais qu'elle n'aime pas sucer lorsqu'il y a sa mouille dessus, je le sais très bien : ce n'est qu'une petite vengeance. Elle fronce du nez comme chaque fois qu'elle est dégoûtée, mais se laisse tout de même faire. « Tu sais que c'est pour te faire pardonner, pas vrai, pétasse ? » Oh oui, elle le sait. Ses lèvres s'activent sur ma bite, sa langue la lèche de tout son long. Elle s'applique du mieux qu'elle peut.

Elle aime sucer, elle ne s'en est jamais cachée. L'autre naze a dû en profiter aussi. Lui a-t-elle montré toute son expertise en la matière ?

— Salope, continue !

Ses yeux sont devenus ronds de surprise. Jamais je ne l'ai insultée, mais c'est sorti tout seul. Elle s'active encore plus, masse mes couilles en même temps. Ce n'est pas suffisant ; je prends sa tête entre mes mains et m'enfonce, enfonce ma bite entièrement dans sa bouche jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement. Je la maintiens. Elle pose ses mains sur mon ventre avec un regard implorant, se met à respirer fortement du nez et pousse pour que je me retire… Encore un peu, et je lâche enfin mon étreinte.

Elle tousse, essuie du revers de la main la bave qui a coulé, puis, elle me dit :

— Excuse-moi. Tu m'as surprise. Laisse-moi réessayer.

« Elle s'excuse ?… Elle s'excuse alors que c'est moi qui lui fais du mal ? » Mais je ne peux pas m'en empêcher. Je lui en veux tellement de m'avoir trompé, d'avoir eu du plaisir avec un autre… Oui, j'ai été nul en la rabaissant au rang d'un meuble, mais elle pouvait m'en parler au lieu d'écarter les jambes devant un enculé de bâtard ! Elle s'est vengée en couchant avec lui. C'est à mon tour, et je ne sais pas du tout où est ma limite.

Je la baise en n'ayant aucune considération pour elle. Je l'encule comme si ma vie en dépendait. Je lui donne des claques sur les fesses, je lui pince et tire les tétons. Elle gémit, elle crie par moments. Je la baise dans différentes positions. Je la baise sur la table, sur le canapé, contre le mur. J'alterne entre ses trois orifices sans aucune préférence de ma part, jusqu'à ce que je n'en puisse plus.

Je me sais plus calme, mais je sens encore cette rage et cette jalousie au fond de mon ventre. Je l'observe en train d'exécuter un dernier ordre de ma part : elle se branle, le visage couvert de mon sperme. Elle n'a jamais voulu d'éjaculation faciale, mais je ne lui ai pas laissé le choix. Elle n'a pas protesté, a juste fermé les yeux. « L'autre aussi y a eu droit ? » Je m'essuie la bite dans ses cheveux avant de lui dire :

— Branle-toi ! Je veux encore te voir jouir comme une salope !

Salope, c'est-ce qu'elle est : elle m'a trompé et y a pris son pied.

Un dernier orgasme, elle reprend sa respiration. Elle récupère sa nuisette en partie déchirée par ma fureur pour s'essuyer le visage. Je pense à ce que j'aurais pu lui faire subir en plus, à quoi j'aurais dû l'obliger. Se branler avec une de mes bouteilles de bière ? Lécher mon sperme que j'aurais éjaculé sur le sol ? Je tente de me raisonner ; c'est ma femme, tout de même… Mais pour le moment je n'ai plus aucun respect pour elle. J'ai tenté de lui faire du mal de n'importe quelle façon, et elle n'en a que plus joui.

Elle se lève. Ses bas sont déchirés, son maquillage a coulé. Je la regarde comme si elle n'était qu'une pute de bas étage qui vient de se faire défoncer par un bus entier. Pourtant, elle me sourit tendrement, ses yeux brillent. « L'a-t-elle regardé comme ça après qu'il l'a prise ? » Je tente de me calmer, mais cette jalousie remonte. Et je ne peux m'empêcher de lui demander :

— Je te l'ai fait oublier ?

Elle fronce les sourcils ; ses yeux se ternissent un peu. Elle se mord la lèvre inférieure. Son regard part sur la gauche, ses bras se croisent contre sa poitrine, elle frissonne un instant, elle déglutit. Le silence s'installe. Je suis incapable de savoir s'il ne dure qu'une seconde ou toute la nuit. Enfin elle me regarde à nouveau avec un sourire forcé avant de me répondre :

— Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Viens prendre une douche avec moi.

Oui, une douche. J'en ai tellement besoin… Je me sens sale de la tête aux pieds. Je ne crois cependant pas un instant que cette eau pourra nettoyer la noirceur qui a commencé à m'habiter. Elle me savonne, se frotte contre moi. Elle est douce et câline, c'en est presque un supplice.

Nous nous couchons ; elle s'endort, la tête posée sur mon torse. Mes pensées partent dans l'obscurité. Des images me viennent sur mille et une façons de me venger. Ce soir n'était que le début. Je veux qu'elle soit humiliée comme je le suis actuellement ; je veux qu'on lui crache au visage, qu'on lui pisse dessus. Je veux qu'elle souffre, et je me hais d'avoir de telles idées. Je me dégoûte. J'ai l'impression de perdre la tête. Je me mets à me branler. Je n'y prends pas de plaisir particulier ; ça me déstresse, simplement.

Mes mouvements de plus en plus frénétiques la réveillent. Elle ne dit rien, repousse les draps et observe cette main qui s'agite sur ma bite. Le sperme arrive ; ses lèvres entourent mon gland. J'éjacule dans sa bouche mais je n'attends pas que le dernier jet soit sorti pour la repousser et me tourner sur le côté ; je n'ai plus envie de la voir.

Je l'entends avaler, puis elle se colle contre moi, plaque sa poitrine contre mes omoplates. Elle m'embrasse dans le cou ; je suis insensible à ses attouchements. Elle me glisse à l'oreille :

— Ça va aller. Tout va rentrer dans l'ordre, ne t'inquiète pas mon petit chou.
— … Ne m'appelle plus jamais comme ça. Laisse-moi !

Je ne la supporte plus contre ma peau. Elle me lâche, s'enfuit de son côté du lit sans rien dire et se met à pleurer en silence. Je m'en fiche totalement, je ne suis même pas un peu attendri. J'ai mal au plus profond de mon âme, et cette rage n'a décidément pas envie de partir.

Elle essaie de se faire pardonner. Elle est à mes petits soins, trop attentionnée. Elle me dégoûte, je me dégoûte. Je n'en profite même pas. J'aurais pu la baiser encore et encore durant toute cette journée ; elle m'aurait dit oui, mais je n'en ai pas eu envie. Je n'ai qu'une hâte : d'être à ce soir, aller à cette soirée pour laquelle j'ai pesté d'avoir été invité. Mais j'ai besoin d'un autre air, j'ai besoin de respirer.

Je l'attends dans la voiture ; elle n'a pas fini de se préparer. Elle arrive enfin ; je ne la regarde qu'à peine. Son maquillage me semble bien trop provocant. « Putain de salope, elle va allumer tous les mecs… » Cette rage, cette jalousie, toutes deux me réconfortent, toutes deux me permettent de voir clair en elle. « Elle veut jouer ? Très bien, je ne serai pas le perdant ! »

Des dizaines de couples sont présents. Ça parle, ça crie. Le premier qui sort une connerie et c'est le concours de celle qui va rire le plus fort, l'orgie des rires faux et inutiles. À croire que toutes ces bourgeoises mal baisées cherchent à montrer à quel point elles peuvent jouir. Je me glisse pourtant dans ces conversations, cherchant à surprendre, à choquer. Ma rage est bien présente contre ma femme, contre toutes ces connasses. Mais, malgré mes commentaires machistes, il y en a une qui ne me quitte pas de l'œil : elle sera ma proie.

Les heures passent, les discussions continuent. Je ne parle plus qu'à cette pétasse dont le mari est en en train de gerber ses tripes aux chiottes depuis le dernier verre que je lui ai ramené. Elle me demande où est ma femme. Franchement, je n'en sais rien. Je regarde vaguement, je ne la vois pas. Je lui propose d'aller s'isoler pour discuter plus tranquillement car le vacarme ambiant nous empêche de nous entendre.

Dix minutes plus tard, nous sommes dans le garage à nous rouler une pelle tels des gamins de seize ans. J'ai beau la peloter, rien ne m'excite en elle. Je ne commence à bander que lorsque je me rappelle la nuit dernière, ma femme, cette salope qui est peut-être en train de se faire baiser dans un coin. L'autre se retourne, relève sa robe, baisse sa culotte pour que je la prenne. Je sors ma queue, la pénètre… J'arrête au bout de trois ou quatre va-et-vient et ressors. Je suis déjà en train de débander.

Je repars sans rien dire, la laissant là, le cul à l'air. Je cherche la mienne, la retrouve sur la terrasse en train de fumer une cigarette. La dernière fois que je l'ai vue avec une clope au bec remonte à plus de six ans. Elle sait que je suis là, ne dit rien, regarde au fond du jardin comme si je n'étais pas présent. Elle sait peut-être ce que je foutais dans le garage, mais je m'en bats les couilles. Je lui dis :

— Cette soirée est mortelle. J'ai envie de rentrer.
— Oui, merci. J'attends ça depuis des heures.

Nous avons à peine dit au revoir à nos hôtes. Nous sommes dans la voiture ; je conduis. Le silence dure depuis plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'elle décide de le rompre, me faisant souffler d'agacement au passage :

— La soirée t'a plu ?
— Il y a eu des moments sympas. Et pour toi ?
— À part que tu as passé ton temps à m'ignorer. Tu l'as baisée ?
— Maintenant, nous sommes à égalité.
— Puisque tu le dis… T'es vraiment qu'un con !

Je pile. Le feu devant nous est rouge mais je ne l'avais pas vu. Je tourne ma tête vers elle, prêt à en découdre si besoin. Elle tire sur la ceinture qu'elle porte. Je n'avais même pas remarqué qu'elle avait mis sa robe portefeuille. Elle l'ouvre, me montre son corps nu dessous, ne portant que des bas, avec la raie derrière qui remonte le long de ses jambes. Elle ajoute :

— C'est pour toi que je m'étais habillée comme ça, parce que je sais que c'est ce que tu voulais depuis longtemps.

Et elle sort de la voiture, récupérant son sac à main, disparaissant dans une rue sombre. Je reste là, sans bouger. Je ne comprends pas. Je vois le feu passer au vert puis, plus tard, à l'orange avant de devenir rouge. À nouveau, il passe au vert. On me klaxonne derrière. Je m'en fiche.

Assis sur une chaise en face de la porte d'entrée, je l'attends. Les heures passent. Le jour se lève, et elle n'est toujours pas là. La maison me semble si vide sans elle, pire que si on m'avait enlevé le canapé. Un meuble… je la considère encore comme un meuble. Je ne m'attendais pas à cette réaction. Je ne m'imaginais pas qu'elle puisse un jour faire ça, partir. Cette maison sans elle n'est plus pareille.

J'attends, j'espère… quoi exactement ? Je n'en sais rien du tout, mais elle me manque. J'attends, encore et encore. Elle ne peut que revenir, c'est chez elle, ici, plus que chez moi. J'attends… Un bip sur mon téléphone ; un message d'elle : « À 15 heures au pont. » Au pont ? C'est à l'autre bout de la ville. Je dois partir maintenant : je n'avais pas réalisé que nous étions déjà au début de l'après-midi.

Je rage, les routes sont bouchées. Je klaxonne comme un malade mais ça ne change rien. Je vais être en retard, je suis en retard. Il est quasiment seize heures ; elle n'est pas là. « Elle ne m'a pas attendu, elle n'est pas là. Elle ne m'a pas attendu, elle n'est pas… » Je lui envoie un message, un autre, encore un. Je n'arrête pas de m'excuser, mais je ne pouvais pas être à l'heure. J'attends, j'espère. Elle va venir, c'est certain. J'attends, je veux que nous nous expliquions. J'attends… La nuit fait son apparition ; j'attends encore, avant de comprendre qu'elle ne viendra pas.

Je rentre, range mes chaussures dans le placard ; les siennes ne sont plus là, ni ses manteaux. Je me précipite dans la chambre… ses tiroirs sont vides, son armoire aussi. Je crie de rage, je pleure de désespoir en découvrant son alliance parfaitement posée au milieu du lit. Plus rien d'elle n'est présent, pas même un tube de rouge à lèvres aux trois quarts entamé. Je cherche, je fouille, je veux sentir son odeur. Je cherche. Je découvre enfin quelque chose dans la poubelle : sa nuisette transparente que j'ai déchirée. Je la porte à mon visage, la hume, et m'écroule sur le sol en comprenant que je viens vraiment de la perdre. À aucun moment je n'avais imaginé qu'elle puisse partir. C'est comme imaginer que la fenêtre qui donne tous les soirs sur le coucher de soleil disparaisse à jamais.