Acte 3

Les jours qui suivirent, Maud les passa seule chez elle. Son amie avait plusieurs fois tenté de la joindre au téléphone, mais elle ne se sentait pas le courage de la regarder en face. Pas encore ! Ce n'était pas une sensation de honte pour ce qui s'était passé, plutôt une sorte de gêne inexplicable. Mais quand la voiture de la blonde dévala le petit chemin qui menait à sa maison, plus moyen d'échapper aux relents de cette soirée. La sonnette qui vibrait avait le son du souvenir.

— Alors, ma belle ! Tu nous fais la gueule ou quoi ? Plus moyen de te joindre, et Marc et moi nous nous inquiétons.
— Il ne faut pas. Tout va pour le mieux ; j'ai simplement envie d'un peu de solitude, je dois digérer cette… mes folies.
— Je comprends. Tu sais, la première fois pour moi, ça a été pareil. Mais bon ! Moi, j'avais mon Marco pour me soutenir. Et puis c'est aussi vrai que cela nous avait émoustillés au possible. Nous avions passé les trois jours et trois nuits suivantes à… oui, à baiser dans tous les coins de la baraque.
— Je ne regrette pas vraiment. Non, c'est autre chose. Un sentiment indéfinissable… Tu te rends compte ? J'ai baisé, et puis tout le reste, ce que j'ai laissé faire, tout cela avec un inconnu.
— Tu aurais préféré avec quelqu'un que tu connais ? À mon avis, ça serait encore plus difficile à assumer. Et puis quand même, nous étions là. Nous… enfin, Marc a veillé à ce que ça ne dérape pas.
— Tu veux dire que… vous avez tout vu, regardé ? Que vous me guettiez ?
— Guetter ? Non, mais Marc connaît bien Alain. Nous savions qu'avec lui tu ne risquais qu'une fessée sans conséquence. Il ne t'aurait pas laissé partir avec certains autres sur cette croix de Saint-André. Je pense que tu y as pris un sacré plaisir… Je suis une femme, et je sais que quand on gicle comme tu l'as fait, c'est que la jouissance est là. Bien là, même.
— J'avoue que oui, et c'est ce qui m'inquiète le plus. Tu vois, avec Julien, c'est trop policé, trop lisse. C'est bon, bien sûr, mais je n'ai pas eu, jamais, ce grand frisson.
— À toi de savoir ce que tu veux, qui tu veux. Remarque que rien te t'interdit de les garder tous les deux.
— Et si d'aventure Julien venait à l'apprendre ?
— Tu lui dois quelque chose ? Tu lui as promis, juré fidélité ? Moi, après la première sortie dans ce club, j'ai saisi que mon corps était à moi, et que si Marc en disposait, c'était mon bon vouloir. Depuis, nous en avons parlé, et chacun fait ce qu'il veut, dans la mesure où tout se passe dans ce cadre du libertinage.
— Oui ? J'ai peur de l'escalade, à cause justement de la façon où j'ai pris mon pied. Ce sont les… enfin, cette fessée qui a tout déclenché. Mais je reconnais que j'ai hurlé de bonheur.
— On a vu, ma belle ! Entendu, pas trop : le son de la musique nous a privés de cela. Marc m'a dit de te demander si tu voulais venir dîner à la maison demain. C'est mercredi, et nous sommes fermés ce soir-là. Le repas serait à notre appartement.
— Je… je ne sais pas trop si…
— Si quoi ? Je ne suis pas jalouse, et il ne te fera rien que tu ne veuilles faire. J'ai bien vu, et je ne suis pas venue t'arracher les yeux. Tu viens ou pas, mais tu nous préviens.
— D'accord. Bon, on se boit un café ?
— Ah, voilà une bonne parole. C'est vrai que c'est bougrement calme, chez toi. C'est toujours aussi net et bien rangé ?
— Le privilège de vivre seule. Tu me promets de ne parler de rien à Julien ?
— Promis-juré-craché. Ça vaut aussi pour Marc, bien entendu. On ne raconte jamais rien de nos histoires : ça nous appartient, mais ne pense pas que nous en avons honte. C'est juste que nos souvenirs sont personnels. Si nous partageons nos corps, nos souvenances sont bien à nous.

Au départ d'Aline, la brune était quelque part plus sereine. Elle eut un appel de Montpellier. Son Julien, la voix suave, lui narrait par le détail sa soirée : télé et dodo, d'une originalité débordante. Mais il avait ce don de faire passer en douceur les choses les plus ordinaires. Elle s'abstint de lui raconter la visite de son amie, pas pour cacher quoi que ce soit, simplement pour n'avoir pas à mentir. Il lui susurra combien elle lui manquait, et Maud n'osa pas lui dire que le contraire n'était pas acquis. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ce fut lui qui lui suggéra de sortir.

Alors, dans la foulée, elle rappela son amie. À la seconde sonnerie, la voix qui entra dans son oreille n'avait rien de celle d'Aline. Marc avait décroché.

— Allô ? Ah, Maud. Ça va ? C'est Aline que tu veux ? Elle n'est pas encore revenue de… chez toi. Non, je rigole ; elle devait passer chercher des ingrédients pour mes pizzas. Tu veux lui laisser un message ?
— Oui, Marc : dis-lui que c'est d'accord pour le dîner chez vous. C'est demain soir si j'ai bien compris ?
— Oui. Je suis content que tu viennes passer un moment à la maison. Tu as envie de manger un plat spécial ?
— Non, fais comme tu veux. Je mange de tout, sauf de l'ananas et du yaourt.
— C'est noté. Tu viens pour dix-neuf heures ; pour l'apéro, quoi.
— D'accord. Bise à tous les deux.

Il n'avait fait aucune allusion à ces attouchements profonds avec elle, lors de la sortie. Voilà, elle serait casée pour la soirée à venir. De plus, il savait mieux que personne faire une cuisine de terroir, et elle avait déjà l'eau à la bouche. La journée se passa calmement. Il y avait tant à faire dans sa maison… Le soir, un plateau léger pour regarder le film, un peu de feu dans la cheminée, ça suffisait à son bonheur. Elle somnolait depuis un bon moment déjà quand son demi-sommeil fut entrecoupé par une sonnerie étrange. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte que c'était son téléphone qui vrombissait sur la table basse du salon.

— Allô.
— Maud, c'est moi.

Julien et sa voix douce ; Julien… loin d'elle, qui la sortait d'une nuit qui s'annonçait bien.

— Je te réveille, on dirait. Excuse-moi alors, mais je voulais t'entendre.
— C'est vrai, je somnolais sur mon canapé. J'ai fait du feu, et le film n'était pas passionnant.
— Tu t'ennuies alors ?
— Non, je m'endormais pour de bon. Ça va, toi ? Vous ne sortez jamais, avec tes amis ?
— Pas vraiment des amis, tu sais ; des relations pour mon travail. Et puis je pensais à toi. J'aurais aimé être avec toi pour un bon massage. Tu sens mes mains ? Elles courent sur toi, je passe et repasse sur tes courbes alléchantes.
— Arrête ! Allumer le feu sans possibilité de l'éteindre n'est pas humain. Et puis ce soir, je ne sais pas si je me contenterais de tes massages calmes.
— Que veux-tu dire, par calme ?
— Ben, tu n'as jamais songé à des choses plus… enfin, moins douces ? Plus viriles, quoi. De temps en temps, que sais-je, moi… Une fessée par exemple ?
— Que tu me donnes une fessée ? Tu n'y songes pas ! Je ne crois pas que je suis attiré par ce genre de situation. Pour moi, l'amour c'est un long fleuve tranquille.
— Et tu ne saurais pas en donner une non plus ?
— Une quoi ?
— Une fessée ; c'est de cela que nous parlons depuis deux minutes, non ?
— Je… je ne sais pas du tout. Je n'y ai jamais songé. Ce n'est pas trop mon truc ; enfin, c'est comme ça.
— Et tu n'as jamais eu deux femmes en même temps ? Tu n'as jamais été amoureux de deux personnes simultanément ?
— Non. Tu me suffis pour de bon. Je ne cherche pas les complications. Tu as des questions bizarres, ce soir… Tu veux me faire passer un message, ou quoi ?
— Non, non, pas du tout ; mais tu vois, de temps à autre, l'amour autrement… ça ne doit pas être mal. Plus excitant aussi, sans doute.
— Je ne comprends pas trop. Je n'aurais sans doute pas dû te tirer de ton sommeil. Je te rappelle demain ? Fais de beaux rêves.
— Bonne nuit à toi aussi, Julien.

Maud avait bien senti que ces questions mettaient mal à l'aise un Julien doux comme du bon pain. À plusieurs reprises elle avait failli craquer et lui avouer qu'une petite fessée, elle aurait bien aimé cela avec lui. Il n'était pas prêt à l'entendre. Puis elle songea que cet Alain, elle ne le reverrait jamais et que les choses s'arrangeraient à la longue. Elle oublierait, mais pour l'instant les souvenirs étaient encore trop frais dans sa caboche. Aline n'avait pas tort : elle avait joui comme une malade sous des coups à peine appuyés. Elle s'était vidée d'une manière incontrôlée, et tous ceux qui étaient là l'avaient sûrement remarqué.

Cette idée d'aimer deux personnes, comment avait-elle jailli de son cerveau ? Aimait-elle vraiment Julien ? Pourquoi ce type du club revenait-il ainsi la hanter ? Et les massages qu'elle trouvait si bons avant cette soirée, ils lui paraissaient si mièvres maintenant… Merde ! Pourquoi se mettait-elle de pareilles conneries en tête ? Son corps et son cœur n'étaient donc pas toujours en harmonie ? Julien lui manquait ; de cela, elle en était certaine. Mais l'autre qu'elle n'avait vu qu'une seule et unique fois, quelles traces avait-il laissées en elle ? Elle pensa qu'elle était devenue folle pour de bon. Est-ce que c'était le type qui lui faisait cet effet-là ? Ou alors seulement cette autre manière de s'envoyer en l'air ? Comment le savoir ?


Le cérémonial de la douche, suivi de peu par celui du maquillage, amena tout naturellement Maud à se demander ce qu'elle allait porter pour ce dîner chez ses amis. Elle opta pour des vêtements sobres. Une jupe qui lui arrivait aux genoux, un chandail en lainage beige. Sous ces chiffons de bon goût, une parure de sous-vêtements en dentelle de Luxeuil. Cadeau qu'elle s'était fait pour son Noël solitaire. En passant devant le miroir en pied accroché à la porte de la salle d'eau, elle se trouva… potable. Un dernier raccord de gloss et il était l'heure de partir. Aline et Marc n'étaient qu'à quelques minutes de là.

Une bouteille de champagne tirée de la cave fraîche, juste le temps de monter dans sa voiture en prenant garde de ne pas se décoiffer, et elle roulait en direction de la pizzeria. Son doigt appuya sur le bouton de la sonnette, et la porte magiquement tourna sur ses gonds sans bruit. Les visiophones avaient du bon, finalement. Les trois amis s'embrassèrent gentiment et Marc l'emmena vers son salon. Elle s'assit tranquillement sur un fauteuil face à lui alors qu'Aline s'activait pour l'apéritif. Sur la table, une chose attira son attention ostensiblement.

Sur le plateau, quatre verres attendaient la boisson. Quatre ? Pourquoi ? Un autre invité, et déjà le cerveau de Maud était en ébullition. Mais ça lui était difficile de repartir maintenant. Donc elle se tut. Quand elle entendit son amie parler près de la porte, elle sut que quelqu'un d'autre arrivait. Le visiophone encore une fois venait de servir. Marc, lui, était volubile et discutait de cet après-midi. Il avait une passion : la peinture. Partout, des toiles de lui ornaient les murs de leur appartement. Il était intarissable sur les couleurs et les formes de ses natures mortes. Ce genre de vue n'était pas du goût de Maud, mais elle ne disait rien.

Soudain, dans l'encadrement de la porte du salon, le type qui s'y trouvait venait de faire bondir le cœur dans la poitrine de la brune. Alain et ses yeux pétillants ! Alain, un sourire aux lèvres, qui la regardait. Elle rougit sans rien pouvoir faire. Il s'était approché, avait serré la main de Marc et se tournait vers elle.

— Wouah ! Tu es très en beauté, ce soir. Je savais que tu devais être merveilleusement belle, à la lumière naturelle du jour.
— Bonjour… Vous auriez pu me prévenir ; je dérange, sans doute.
— Tu n'es pas folle ? Nous avons invité Alain parce que tu venais. C'est un homme charmant. Du reste, tu en connais déjà une partie…

Aline venait de briser la glace. En quelques mots, elle avait remis un peu plus à l'aise son amie. L'autre s'était incliné vers elle. Bon sang, qu'il était grand ! Sa bouche était venue au contact des joues de Maud. Il n'avait rien fait pour effleurer ses lèvres, et pourtant son esprit féminin lui dictait qu'elle aurait aimé ça. Pourquoi se sentait-elle comme un pantin, en sa présence ? Il lui semblait que sa volonté propre s'éparpillait dans les yeux de ce type quasiment inconnu.

Le repas se déroula d'une manière calme. Ensuite les deux femmes desservirent la table ensemble. Le café était prévu d'être pris au salon.

Quand les deux amies y retournèrent, Marc avait allumé du feu. Une musique douce flottait dans l'air, les deux mecs étaient assis sur le canapé et discutaient. À l'arrivée des femmes, ils se turent. Le silence était presque oppressant pour Maud. Les yeux des mâles restaient posés sur elle, et si la lumière n'avait pas été tamisée, ils auraient aperçu ses joues blanchir, ou rougir peut-être. Aline s'éclipsa discrètement, et toujours pas un mot de la part des mecs. Quand la maîtresse de maison revint vers eux, elle tenait une bouteille de liquide ambré. Du cognac peut-être. Elle disposa un minuscule verre devant chacun et se mit en devoir de les remplir ; alors le silence inquiétant fut enfin rompu.

— Trinquons à cette belle soirée.
— Merci pour ce délicieux repas de Marc ; buvons à la santé de la jolie maîtresse de maison et aussi à ses amies si jolies !

Alain levait son verre, et tous en firent autant. La boisson alcoolisée brûla le gosier de Maud. Debout, le type du club attendit qu'elle eût fini. Quand ils reposèrent leurs gobelets, il parla à nouveau :

— Bon, nous jouons un peu ? Marc, qu'en dis-tu ? Et vous, les filles ? Prêtes pour nous… faire plaisir ?
— Vous faire plaisir, ou nous faire plaisir ? Tout dépend de ce que vous attendez…

Aline avait parlé, mais l'autre avait les yeux plongés dans ceux de la brune. Il ne la lâchait pas, et elle n'arrivait pas à détacher les siens de ceux-là, hypnotisée par ces deux billes foncées qui entraient en elle, qui lisaient dans son esprit. La chaleur de l'alcool se dispersait partout. De l'alcool ? Elle voulait s'en persuader.

— Aline, lève-toi. Va donner la main à ton amie.
— …
— Oui, à toi, Maud. Laisse-moi encore une fois faire, veux-tu ?

Elle sentait une fois de plus les choses lui échapper, et pourtant quand Aline vint à ses côtés, elle ne broncha nullement.

— C'est bien. Non : Aline, reste debout. C'est toi, Maud, qui va te relever. Allez, bouge !

Les mots étaient doux, mais secs. Une sorte d'ordre sans en être vraiment. Alors pourquoi se releva-t-elle ? Debout devant sa copine, elle restait là, sachant à coup sûr ce qui allait arriver, et pourtant elle ne se dérobait pas.

— Vas-y, Aline ; retire-lui ses vêtements. Doucement. Commence par le pull. J'adore voir ses seins, ils sont de toute beauté.
— Mais…
— Chut ! Tu n'as rien à dire, Maud, juste à subir. J'ai bien saisi pendant la soirée au club que tu étais faite pour cela. Tu es née pour aimer ce genre d'amour. Et je crois que j'ai le béguin pour ce genre de chose, ou de femme. C'est bien, Aline, continue. Enlève-lui son soutien-gorge. C'est bien, tu es une bonne fille.

Il s'adressait à elle comme si elle était une gamine, et elle ne réagissait pas. Elle sentait les mains de son amie qui la déshabillaient, et elle en éprouvait une sorte de honte délicieuse. L'interdit avait ce don de la faire mouiller ; elle sentait déjà les premières gouttes de cette sueur intime qui sourdaient dans sa culotte. Incroyable ! Jamais les massages de Julien n'avaient atteint ce niveau d'ivresse.

— La jupe, maintenant. Enlève-moi ça. Putain, quel cul ! La culotte aussi ; et surtout, regarde si elle mouille. C'est bien. Alors, elle est humide ?
— Oui, un peu.
— C'est vrai ; passe-la-moi.

La blonde avait tendu la culotte au type assis en face et il la passait sous son nez puis la tripotait du bout des doigts.

— C'est vrai que ça sent déjà bon la chatte. J'aime ton odeur. C‘est bon, Aline, à ton tour : mets-toi à poil aussi. D'accord, Marc ?
— Mais oui ; nous sommes là pour jouer, non ? Alors vous allez être nos salopes pour la soirée. Retire tes fringues, mon ange ; ne laisse pas ta copine nue toute seule.

Maud restait plantée là, totalement à la vue des deux gaillards qui donnaient des ordres sans en avoir l'air. Aline avait rapidement rejoint la brune dans la même position. Maintenant elles attendaient toutes deux le bon vouloir de ces messieurs. Marc se leva et fouilla dans un tiroir d'un meuble bas sous la télévision. Quand il se redressa, sa main tenait une cravache. Maud frissonna sans cause réelle. Elle mouillait de plus en plus, rien qu'à l'idée de… non, elle devenait barje ! Se sentir dans cet état rien qu'en imaginant une badine qui allait lui frictionner les fesses, c'était du délire.

— Mettez-vous à genoux contre le canapé. Les genoux sur la moquette ! Allez, je vais vous caresser un peu… les côtes.

Pourquoi avait-elle suivi Aline ? Aucune explication. Elle était bouillante, et ses bras agrippaient le cuir rouge. Sa tête prit contact avec l'assise et elle ferma les yeux. Tout son corps n'était plus qu'une longue attente patiente. Elle entendit le premier sifflement en serrant les dents. Rien ne vint, mais à ses côtés le soupir qu'Aline laissa fuser lui fit savoir qu'elle avait eu les honneurs du premier assaut. Elle respira mieux. Mais ce n'était que partie remise, car le suivant s'abattit sur le haut de ses fesses. La trace bouillante restait vive alors qu'une autre arriva presque aussitôt.

Curieusement, plus elle en recevait, plus elle se liquéfiait. En ouvrant les yeux, elle vit que sa compagne servait déjà de monture à son mari. Il lui labourait les reins alors que la badine cinglante continuait à chauffer le cul de Maud. Les cris de joie d'Aline lui donnaient un certain émoi qui s'alliait à cette envie communiquée par les coups. Folle, elle devait avoir une case en moins pour adorer la douleur infligée par ce type. Et pourtant, elle se rendait compte qu'elle aimait vraiment cette forme bizarre de rapport. Pire, elle lui devenait indispensable. Jamais elle ne serait aussi fontaine que dans ces séances douloureuses.

Une pensée la fit presque sourire. Dans sa caboche, elle pensa que les massages de Julien ne feraient plus jamais le poids contre ces assauts tellement plus virils. Près d'elle, Aline subissait toujours les allers et retours de la bite de son mari. Elle couinait de plus en plus. Et d'autres bruits entraient dans les oreilles de la brune. Elle comprit enfin que, tout en la prenant, Marc lui donnait des claques sonores sur les fesses. Et elle devait apprécier, si elle se référait aux cris poussés par sa copine. Le rodéo avait des allures d'orgie. Les mots orduriers que prononçait Aline n'avaient rien du langage civilisé qu'elle employait chaque jour. C'était une autre femme que Marc baisait là, contre son divan.

Sans doute que la vision de la fornication du couple avait eu raison de l'envie d'Alain. Il saisit presque brutalement les cheveux de Maud et la tira en arrière. Obligée de se retourner, elle se trouva avec sous le nez la bite sortie du pantalon de l'homme. Pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'il voulait une pipe. Elle s'y colla sans mauvaise grâce. Il s'engouffra dans cette grotte ouverte et se cala au fond. Ensuite il ne bougea plus, se contentant de la maintenir dans cette position. D'abord elle s'étouffa un peu, puis elle reprit ses esprits et sa langue lécha ce qu'elle pouvait toucher de la hampe. Elle ne s'occupait plus des gémissements près d'elle.

La queue se retira lentement, millimètre par millimètre, avant de revenir brutalement. Au troisième mouvement, elle sentit qu'il allait éjaculer. Maud ferma les yeux, s'attendant à un jet violent. Mais non, il avait en ressortant réussi à se contenir. Elle reçut encore une gifle sur la joue, presque une caresse. Quand elle sentit que derrière elle ça bougeait, c'était trop tard : Marc avait déjà posé sa bite sur l'œillet. Elle voulut faire un mouvement sur la gauche, qui n'eut pour effet que d'accentuer la pression sur son anus.

— Calme-toi ; tu devais bien savoir que nous allions t'enculer. Allons, reste sage, tu vas apprendre à aimer. Et ta chance, c'est que ce soit Marc le premier. Moi, je suis un peu gros pour te dépuceler de par là.

Elle n'avait perçu qu'une partie de la diatribe. La queue s'était enfoncée en elle d'un centimètre, et la brûlure était intense. À sec comme ça, un vrai supplice. Deux mains lui maintinrent les hanches, et cette fois, d'une seule poussée le mari d'Aline fut au fond de l'abîme. La douleur était insupportable, mais il s'arrêta en restant le ventre plaqué contre ses fesses. Elle sentait ses couilles battre sur sa chatte. Elle aperçut son amie qui se couchait près d'elle. En rampant, elle se fit une place sous son ventre, et soudain la chatte glabre de celle-ci se retrouva sous sa figure. Elle comprit que la position devait amener sa fente au-dessus du visage d'Aline.

Alors, la langue qui venait de passer sur ses grandes lèvres ne pouvait qu'appartenir à sa copine. Elle léchait sa mouille qui continuait de couler de sa faille. C'est l'instant que choisit Marc pour la limer. La gêne était passée et la douleur s'estompait. La femme lui faisait un cunni de rêve, son mari la sodomisait, et en levant la caboche, le mât dressé d'Alain n'attendait plus que sa pipe. Elle se remit à l'ouvrage et les laissa faire. Le plaisir était là, énorme, immense. Elle ne pensait plus du tout aux massages de ce Julien si lointain. Marc se libéra dans cet endroit qu'il venait déflorer.

Ce ne fut qu'à la fin de cette soirée que le fondement de Maud reçut encore une visite : celle du vit épais de Marc. Elle ne lui entraîna aucune douleur, contrairement à la queue d'Alain. Le passage était fait. L'homme se révéla un amant hors pair, la prenant avec plaisir, sans la ménager, sans fioriture. Un amour viril qui contrastait tellement avec celui de Julien. Et pourtant… elle aimait les deux manières de faire, son cœur balançant entre l'une et l'autre sans vraiment choisir.

Son retour chez elle se fit dans une sorte de brouillard, du coton emprisonnant toute une palette d'odeurs, de couleurs, et ses souvenirs s'enrichissaient de cet ensemble étrange.


Si Alain lui avait donné son téléphone, elle mit un point d'honneur à ne pas l'appeler. Son ventre gardait la mémoire de ces deux passages hors norme. Elle n'avait pas vraiment détesté la sodomie, mais elle n'en ferait pas son ordinaire. Par contre, la fessée et la cravache avaient marqué plus en profondeur son esprit. Aucune trace ne subsistait sur sa peau douce. Et dans deux jours Julien reviendrait. Elle se faisait une joie de son retour. Elle eut un sourire en pensant que le top aurait été de faire une séance chez cet Alain et de terminer la soirée dans la salle de massage de Julien.

Ce n'était certainement pas demain qu'elle verrait son fantasme se réaliser. Elle n'avait pas non plus trouvé désagréable de tripoter son amie. Elle ne deviendrait jamais une lesbienne, de cela elle en était persuadée. Mais si l'occasion se représentait, elle renouvellerait avec plaisir les amours saphiques. Pour l'heure, elle restait sagement à la maison, se remettant doucement de ces deux sessions insolites dans sa vie. Julien appelait tous les jours, le soir en général, et quand elle vit son nom sur le cadran de son portable en plein milieu d'après-midi, elle se demanda pourquoi.

— Allô, Maud ? Je suis chez moi. J'ai écourté mon séjour. Tu viens me voir ?
— Chez toi ? Là, de suite ? Oh oui, juste le temps de me changer ! J'étais dans mes rosiers. Oui, j'arrive. Trop contente de te savoir de retour.
— Je prépare la table de massage ? J'en ai vraiment envie aussi.
— Si tu veux ; ça fait un bon moment que… Oui, oui, prépare-la. Bon, j'arrive vite.

Elle s'empressa de prendre une douche rapide, passa un jean qui lui moulait les fesses et un caraco sympa. Elle chantonnait en arrivant chez lui. Il était derrière la porte, en slip, sans rien d'autre. Elle sourit de le voir dans cette tenue. Il était bien gaulé, et pourtant son esprit ne put s'empêcher de faire un parallèle entre les deux. L'eau et le vin. Le calme et la tempête. Lequel saurait lui donner ce qu'elle attendait ? Sans même passer par la cabine de déshabillage, elle jeta son pantalon et son chemisier sur un siège. Sa culotte et son soutien-gorge, ce fut lui qui s'en occupa alors qu'il l'embrassait. Ses baisers avaient toujours la saveur des premiers jours.

Le rituel de la table, elle aimait cela. Les doigts pressaient les chairs, lui envoyant des décharges d'adrénaline partout. C'était bon. Elle songea soudain que s'il avait l'idée de lui coller deux ou trois tapes sur le derrière, elle serait à lui, à lui seul. Mais il persistait dans ses effleurements sans conséquence, étirant ses muscles, ce qu'il savait si bien faire mais qui, en définitive, s'avérait désormais insuffisant à ses yeux. Ça ne correspondait plus tout à fait à ses attentes. Ce genre de chose était trop feutré, trop mou pour qu'elle s'en contentât dorénavant. Bien sûr, ils firent l'amour et elle apprécia les délicates attentions de Julien.

Mais lorsqu'elle rentra chez elle, dans sa tête, il y avait comme un goût d'inachevé. Une sorte de manque, de finitions bâclées. Elle enrageait d'avoir suivi ses amis durant leur sortie. Cette nouvelle donne ne pouvait que l'entraîner vers d'autres horizons. Ceux-ci ne devraient plus être aussi aseptisés ou mièvres. Non ! Julien avait, avec son voyage, perdu l'attrait des jours heureux. Il devenait trop pâle au regard de la jeune femme. Ce n'était pas son cœur qui pleurait, mais bien son corps qui lui dictait sa loi. Julien n'avait pas essayé de la retenir, ne fût-ce que pour dîner ensemble.

Le reste de la journée, elle tourna et retourna dans sa caboche ces petits riens qui faisaient un grand tout. Les différences étaient sûrement d'ordre psychologique, mais elle avait acquis la certitude qu'elle ne pourrait plus vivre un amour sans le piment qu'Alain avait instillé en elle. Les chances de Julien s'amenuisaient autant par sa manière d'être trop délicate que par sa persistance à ne pas comprendre qu'elle avait besoin d'une épaule pour la protéger. Mais le copain de Marc était-il celui qu'elle espérait ? Rien de moins certain.

Un réflexe lui fit prendre le téléphone et appeler l'autre type. Celui de tous ses espoirs ?

— Bonjour ! C'est Maud ; je te dérange ?
— Non, je suis avec des amis. Tu veux nous rejoindre ? Je te donne l'adresse.

Pendant qu'il parlait, elle griffonnait sur un papier, machinalement, ce qu'il dictait.

— Mais si tu es avec des amis, je vais vous déranger, et ce n'est pas mon but.
— Pas du tout, ma belle. Alors, dis-moi, tu viens ou pas ?
— Je… j'hésite un peu.
— Tu as peur de quoi ? Du loup ? Chez Marc, tout s'est bien passé, non ? Il en sera de même ici.
— C'est qui, tes amis ? Tu veux que je vienne pourquoi ?
— Ne pose pas de questions. Tu me dis si oui ou non tu nous rejoins. Par contre, si tu dis oui, tu viens en jupe et sans sous-vêtements… ça, c'est l'obligation. La balle est dans ton camp, Maud : à toi de décider. Nous serons à l'adresse indiquée jusqu'à dix-neuf heures ; après, nous sortirons, eux et moi. Je t'embrasse, et tu sais ce que tu dois faire. Tu es une grande fille.

Elle n'avait pas eu le temps de rajouter un mot. Si elle se rendait au lieu indiqué, elle allait sans doute devoir les satisfaire les trois. Difficile décision, mais comme une folle, elle se tordait les doigts. Que faire ? Que penser ? Dans son esprit, ça tournait à toute vitesse, et puis elle craqua. Besoin, envie ? Elle n'en savait fichtre rien. Dans sa voiture, elle avait entré l'adresse dans le GPS, et la voix de la femme qui la guidait lui parvenait dans une sorte de brouillard. Elle roulait machinalement, suivant les indications de la gonzesse. Elle se remémorait les mots d'Alain.

Il avait été clair : sans sous-vêtements, avait-il dit. Sous son chemisier, ses seins ballottaient légèrement sous les rares secousses de la route. Son derrière aussi était libre d'accès. C'était bien une acceptation totale de sa condition de femme soumise. Elle ne se reconnaissait plus. Il avait réussi un tour de force : lui voler son âme. Plus elle approchait, plus elle se sentait chaude. Une salope, une vraie salope ! Elle n'avait aucune peur, seulement un peu honte. Honte de se vautrer dans des situations qui avilissaient sa condition de femme. Mais le plaisir pris en retour en valait-il la peine ? Ç'aurait dû être la seule question possible.

La porte devant elle allait sceller son destin. Si elle appuyait sur la sonnerie, elle ne saurait plus faire machine arrière. Julien et ses massages, Julien, c'était le sexe routine, le sexe sans saveur, insipide. Là, derrière ce mur, il y avait la déchéance, la bassesse, la vilenie, et pourtant son doigt ne trembla pas. Le type qui lui ouvrit lui était inconnu.

— Oui ?
— Je suis Maud. Alain est là ?
— Oui, bien sûr. Il m'a demandé de… vérifier, si c'était vous, que vous aviez respecté ses consignes.
— Pardon ?
— Il m'a dit de me rendre compte si… vous aviez obéi.
— Comm… comment ?
— Ben, je n'en vois qu'une : avec la main.

Le rouge était monté de ses joues à la racine de ses cheveux. Sur le pas de la porte, l'autre lui disait simplement qu'il allait lui mettre la main au panier. Elle sentit ses jambes vaciller sous elle, mais incroyablement, elle se tourna un peu de côté, et l'impensable se produisit : la main remonta d'abord la chemise et vint pincer la pointe d'un sein.

— C'est bien ça. Mais plus bas ?
— Regardez, si vous n'avez pas confiance.
— Je suis comme Saint Thomas : je ne crois que ce que je… sens.

Il s'était baissé et soulevait carrément la jupe. La touffe de poils bruns aurait dû le rassurer, mais non. Il glissa sa main sur le minou sans rempart. Elle recula son bassin d'un geste souple.

— Bon, ça va ! Vous n'allez pas aussi me tringler dans la rue.
— Non ; enfin, pas encore…

Il s'effaça et elle entra. Il la guida vers une salle où Alain et un autre type affichaient un sourire.

— Ah, Maud ! Je te présente Malou. Malou, Maud. Et lui, dont tu as fait la connaissance à l'entrée, c'est Dany. Alors, Dany ?
— Oui, c'est bon. La dame a bien suivi tes consignes.
— Elle est parfaite, je vous l'avais dit. Alors, puisque les présentations sont faites… tu peux peut-être te déloquer ?
— Pardon ?
— Défringue-toi. Ne t'inquiète pas, mes amis sont au courant ; je sens même qu'ils vont aimer ton joli cul.
— Ça ne va pas, non ? Je ne suis pas une pu…
— Pas encore, ma belle. Allez, tu obéis en silence. Vite ! La patience n'est pas le fort de Malou. Et ici, nous sommes chez lui ; il a des moyens pour te faire obéir. Et puisque tu es venue, c'est que tu acceptes pleinement nos jeux. Il est trop tard pour repartir, ma belle ; donne-moi tes fringues.

Maud restait debout, et les trois hommes restaient à la regarder. Elle hésitait, se balançant d'une jambe sur l'autre. Alors le nommé Malou se releva. Il était énorme. Sa stature imposante se retrouva devant la jeune femme. À ses côtés, Alain réclamait à nouveau d'une voix presque douce :

— Allons, ne fais pas l'enfant. Défringue-toi, ne mets pas mon ami en colère.
— Mais…

Elle n'eut pas le loisir de discuter plus ; une gifle venait de lui rejeter la tête en arrière. La montée de larmes fut immédiate.

— Inutile de chialer. Les salopes dans ton genre, on les mate avec des beignes.

Elle se rendit aux injonctions précitées. Sa main dégrafa lentement chaque bouton du chemisier. Quand il fut parti, elle ouvrit le zip de sa jupe. Là, devant les mecs qui la scrutaient, elle restait avec le vêtement autour des chevilles.

— C'est vrai qu'elle est bien foutue. On va se régaler avec elle. Pousse ta jupe sur tes guenilles et garde tes chaussures.

Malou venait d'ouvrir la bouche pour lui donner un ordre. Elle fit ce qu'il voulait. Ses bras longeaient son buste, et pas un instant elle ne fit mine de couvrir sa chatte ou ses nichons que les trois-là observaient avec envie.

— Tourne-toi un peu que l'on regarde le côté pile.

Encore une fois elle fit ce qu'il demandait.

— Putain, quel cul… Tu as bon goût, mon salaud ; merci de nous en faire profiter. À genoux, toi, et les deux mains sur la tête !

Maud avait déjà les jambes flageolantes, alors elle plia les genoux et ceux-ci prirent contact avec le parquet de la chambre. Rien de doux. Puis ses mains joignirent leurs doigts sur le haut de son crâne. Elle tremblait. Mais elle n'avait pas vraiment peur, ou alors seulement de ce qu'elle faisait. Rien ne l'obligeait à suivre les directives de ces types. C'était elle, son esprit qui se laissait aller ; et comme une bécasse, elle suivait. Le nommé Malou était tout proche. Ses mains saisirent chaque poignet de la belle et il les lia. Puis un collier qui lui collait au cou vint en complément, sous son menton.

Sur ses chevilles, juste au-dessus des chaussures, des bracelets semblables à ceux des bras furent attachés. Elle devenait l'esclave des trois mecs qui rigolaient. Ensuite, les choses furent plus confuses. Ils lui demandèrent de les suivre dans une chambre qu'elle n'avait pas même devinée. D'étranges instruments rappelaient par certains côtés ceux du cabinet de Julien. Elle se sentit moins bien avec le bâillon en forme de pénis d'environ cinq centimètres que Dany enfila dans sa bouche ; une fois sanglé derrière sa nuque, il lui devenait impossible de crier. Elle se savait à la merci totale de ces trois gaillards.

Une fois de plus elle fut obligée de s'allonger sur un autel ressemblant comme deux gouttes d'eau à une autre table de massage qu'elle connaissait bien. Ses bras étirés furent reliés par les bracelets aux pieds de l'étal. Bien entendu, ses jambes subirent le même sort. Maintenant, elle attendait ce qu'ils allaient faire, bien impuissante à s'y soustraire. D'abord trois paires de mains passèrent partout sur son anatomie. Elles étaient simplement caressantes, mais l'imagination de la jeune femme la faisait se crisper chaque fois que des doigts serraient ses seins ou ouvraient les lèvres de sa chatte.

C'était réellement flippant, mais terriblement excitant aussi. Malou était positionné au-dessus de sa tête, et il officiait sur sa poitrine. Quand elle le vit manœuvrer une espèce de pince métallique, elle aurait voulu crier de terreur. Les deux autres avaient simplement fait un pas en arrière et assistaient au spectacle. Le type étira un téton, le pinçant entre ses deux boudins noirs ; il est vrai que sa peau était couleur d'ébène. Les étirements durèrent un long moment, et le téton avait doublé de volume. Maud vit le Noir insérer entre les deux mâchoires de la pince un objet d'environ trois ou quatre centimètres, brillant de mille feux.

Elle avait si peur que son ventre se vidait sur la table. Les autres riaient toujours, mais ils ne firent pas un geste pour intervenir. Maintenant le téton venait d'être introduit lui aussi dans la pincette. Un claquement sec se fit entendre, et une douleur vive vrilla le cerveau de la femme allongée. Au bout du téton, le transperçant de part en part, une sorte d'aiguille dépassait. Avec un coton, Malou essuya la goutte de sang qui avait jailli de l'endroit agressé. Il ne parlait pas, et elle pleurait. De gros sanglots secouaient sa poitrine. L'autre sein subissait la pression des doigts de son bourreau.

À nouveau le bruit sec, et la même douleur qui lui transperça l'esprit. Douleur fulgurante, vite apaisée par un massage des doigts d'Alain enduits d'une sorte de crème. C'est vrai qu'elle ne sentait plus ses tétons alors que sur les deux petites barres en métal jaune, Dany venait de visser de part et d'autre de celles-ci des embouts qui pendaient. Ces boucles d'oreilles pour nichons lui donnaient une autre allure. Elle secoua la tête quand elle vit le Noir qui s'activait sur les grandes lèvres de son sexe. Non ! Elle ne voulait pas, pas ça ! Mais aucun mot audible ne perçait le bâillon ; elle n'arrivait qu'à émettre des gargouillis innommables.

Quelques minutes après, les douleurs de sa chatte s'estompèrent grâce au même onguent que celui qui l'avait délivrée de celle de ses seins. Elle ne voyait pas ce qu'ils avaient fabriqué sur sa chatte. Mais si elle n'avait plus mal, elle savait que c'était toujours en place, ce qu'il avait mis. Alain lui présenta un miroir : deux créoles de cinq centimètres de diamètre lui ornaient le sexe juste sous le clitoris.
Elle était la chose de ce type : le Noir ne devait être qu'un officiant trouvé pour la circonstance, un maître d'œuvre en quelque sorte. Toutes sortes d'idées se bousculaient sous les cheveux de Maud. Quel salaud, quand même… Il aurait pu la prévenir !