Chapitre 3

Voici donc les dispositions d'esprit dans lesquelles je me trouve lorsque je sonne chez Myriam ce soir-là.

Driiiiiiiiiiiing !

— Ouais, c'est Patrick, et je…
— Quatrième étage, porte de gauche.

Le grésillement de la gâche électrique se fait entendre, insistant. Je pousse la porte vitrée, pénétrant dans un petit immeuble tarabiscoté, typique du vieux Clermont-Ferrand. Une odeur âcre de choux plane dans l'air. Pas d'ascenseur. Pas grave. Je monte les étages quatre à quatre et arrive devant le palier de l'infirmière, à peine essoufflé. La porte est entrouverte.

— Entre…

J'obéis, refermant derrière moi.

L'infirmière m'attend dans son salon, en robe du soir décolletée, allongée plus qu'assise dans un canapé bas couvert de coussins. L'éclairage est tamisé. Ici et là, quelques lampes basses colorent la pièce de lueurs rouges ou violettes. Myriam a fait brûler de l'encens, fermé les volets, tiré les rideaux. Une musique tsigane joue quelque part en sourdine.

Une pièce étonnante, ce salon, dont un pan entier est colonisé par des étagères chargées de livres. La couleur ocre des murs, peints à l'éponge, souligne les photos noir et blanc accrochées un peu partout. Des jeunes femmes. Nues. Photographiées dans des positions érotiques qui frisent parfois l'obscène. Sur certains clichés, je reconnais une Myriam plus jeune, au sortir de l'adolescence. Ce lieu dégage une atmosphère de maison close. Du moins, c'est à ça que ça me fait penser.

— Approche. Mets-toi à l'aise…

Des yeux, je cherche un siège, un fauteuil. Il n'y en a pas. Intimidé, je pose une fesse sur le canapé, à bonne distance de mon hôtesse. Mon excitation est en train de retomber. Je ne me sens pas du tout à ma place, ici.

Pourtant Myriam a fait des efforts pour me plaire. Elle est même assez attirante, maquillée avec discrétion comme elle l'est, ses lèvres charnues mises en valeur par un gloss éclatant. Elle a troqué ses grosses lunettes contre une paire de lentilles de contact qui donnent une profondeur nouvelle à son regard bleu azur. Ses cheveux noirs, mi-longs, retombent avec grâce sur ses épaules nues.

— Tu veux boire quelque chose, Patrick ?
— Hum… de l'eau, si vous avez.
— Pas d'alcool ? Très bien, c'est mieux pour l'érection…

Aargh ! Voilà qui me rappelle que je ne suis pas là juste pour mes beaux yeux. Mais plutôt pour le plaisir des siens.

— Je voulais vous dire… euh… je suis pas sûr que…
— Que quoi ? susurre-t-elle, décidant de se rapprocher.
— Que… vous et moi… vous savez, quoi ! Crac-crac !
— Pourquoi donc ? Je te plais pas assez ?
— Je suis du genre… timide. C'est pas certain que j'arrive à… à bander, conclué-je, soudain très mal à l'aise.
— Ce serait horriblement décevant, déclare-t-elle, solennelle. Mais je suis certaine que ça n'arrivera pas.

Elle se lève, vient se planter devant moi et relève lentement le bas de sa robe, dévoilant peu à peu ses jambes gainées de nylon noir ajouré, que je trouve tout de suite très sexy. J'admire le galbe de ses mollets, la beauté de ses cuisses, à la fois fines et musclées. Myriam a vraiment de très belles gambettes ! La robe continue de monter. Comme hypnotisé, je suis le trajet du tissu qui me dévoile à présent le haut de ses bas – des autofixants, avec une jolie jarretière de dentelle. Ça fait un peu pute, et c'est ça qui est excitant, justement. Encore un chouïa, et je vais apercevoir sa petite culotte…

Et là, c'est le choc ! Son bas-ventre est nu. Entièrement nu. Pas le moindre sous-vêtement, pas plus que de poils pubiens pour dissimuler les grandes lèvres de son con, aussi glabre que la paume de ma main. Son mont de Vénus est presque aussi lisse, hormis une mince bande noire et rase qui désigne comme un point d'exclamation la naissance de son clitoris. Assez gros, son bouton fait saillie entre les plis roses de sa vulve huilée par une substance visqueuse et odorante.

Malgré moi, je me penche en avant. Sa fourche est à moins de cinquante centimètres de mon nez. À la fois plus forte et plus subtile que les senteurs d'encens, une fragrance caractéristique me parvient, en provenance directe de sa chatte. Elle s'est caressée juste avant que j'arrive ! Bien plus tard, elle m'avouera qu'elle s'est fait jouir tout l'après-midi en frottant ses cuisses l'une contre l'autre tout en pensant à ma queue de cyclope.

Cette vision oblitère soudain tous mes doutes. Je la veux. Et elle, visiblement, n'attend que ça. Mon sexe enfle démesurément. Je vais devoir me mettre rapidement à l'aise si je veux éviter une fracture du pénis ! Je fais sauter les boutons de mon jean, libérant mon membre de toute entrave. Il se déplie aussi sec. Je tends alors la main vers le fruit juteux, si joliment fendu, qu'elle expose dans une totale absence de pudeur.

— Tss-tss… Doucement, jeune homme. Avant qu'on aille plus loin, j'ai quelques conditions à poser.

Surpris, j'interromps mon geste. Des conditions ! Quelles conditions ?

— Ce soir, il s'agit simplement de faire connaissance…
— Mais, je croyais que…
— Tu es tellement gros qu'il me faudra un sacré entraînement avant de pouvoir te prendre en moi.

Myriam laisse retomber sa robe et farfouille derrière le canapé, excitée comme une gamine. Quand elle se redresse, elle tient à la main un long tube de plastique gris.

— Fait sur mesure pour ton membre, par un de mes amis. Une pièce unique.
— Euh… et qu'est-ce que c'est ?
— Je t'explique : ce truc va servir à faire un moulage de ton « monstre », une copie en silicone pour que je puisse m'exercer avant, y aller progressivement.
— Je vais devoir fourrer ma queue là-dedans ?
— Je sais, c'est pas très seyant. Désolée, mais c'est pour la bonne cause.

Qu'est-ce que c'est encore que cette idée tordue ? J'ai décidément du mal à la suivre, cette nana-là !

— Donc, si tu es prêt, nous allons commencer par une prise d'empreinte.
— Et… euh… qu'est-ce que je suis censé faire ?
— Rien. Je m'occupe de tout.

Ça ne me rassure guère. La dernière fois qu'on m'a dit un truc dans ce genre, ça ne s'est pas vraiment bien terminé !

Coupant court à toute discussion – mon érection parle d'elle-même – Myriam dégrafe sa robe et s'installe tout près de moi dans le canapé. Je me rends alors compte à quel point elle est svelte et combien sa poitrine rebondie paraît imposante, en comparaison. Sous la pression de ses seins, son soutif menace d'exploser à tout moment ! Vrais ou faux, les seins ? Pour l'instant, ça ne me préoccupe pas, j'ai bien d'autres choses en tête. Comme par exemple ne pas oublier de respirer lorsqu'elle adopte une position à me faire sauter les yeux des orbites : allongée sur le dos, elle remonte les genoux sur sa poitrine puis écarte lentement les cuisses, me dévoilant les détails intimes de sa moule, cette béance rosâtre qui fend un bassin par ailleurs large et épanoui.

Sous mon regard incrédule, elle commence tranquillement à se branler. Je n'ai jamais eu l'occasion de mater une femme en train de faire ça. Même pas Chloé ! Épilée comme l'est Myriam, c'est une des choses les plus indécentes qu'il m'ait été donné de voir. Tout en se malaxant les tétons d'une main, elle se caresse la chatte de l'autre, enfonçant parfois ses doigts dans son vagin avec des petits bruits mouillés. J'ai chaud, je suis en nage. Captivé par les effets physiologiques de la masturbation sur l'anatomie féminine, je suis comme paralysé.

Je ne sais pas si Myriam m'autorisera à toucher, à palper ce corps qu'elle offre à ma vue, mais en tout cas, j'en ai très envie… Et bien sûr, je bande de plus en plus fort. Ce dernier détail n'a pas échappé à l'infirmière qui m'observe, les yeux mi-clos, sans cesser de se caresser.

— Ça te plaît ?
— Raaahh !
— Je suppose que ça veut dire « oui ». Tu sais, toi aussi tu peux y mettre les doigts…

Je tends une main tremblante vers sa fourche, caressant tout d'abord ses cuisses, ses fesses, m'approchant peu à peu des lèvres épaisses de son sexe. Devant ce tableau, je n'ose presque plus respirer. Mes phalanges dérapent sur le liquide clair et visqueux qui suinte en abondance. Myriam tressaille, prend mes doigts entre les siens et les pose d'autorité au cœur de l'action.

— Là… Tripote-moi là !

Si elle me le demande, alors… Je lisse doucement ses nymphes écarlates et gonflées qui s'ouvrent aussitôt, me dévoilant l'orée de son vagin, tel un rideau s'ouvrant sur le théâtre des opérations. Je me contorsionne pour approcher mon visage de sa chatte, sans trop coincer ma bite sous moi. Myriam soulève les fesses, approchant avec obligeance son intimité de ma bouche. Une impulsion me traverse l'esprit : souder mes lèvres à sa vulve, boire directement à la source de son plaisir. Les narines saturées par le parfum acide de sa mouille, ma bite pulsant sous moi, j'ai la tête qui tourne.

« Trop tôt, trop vite ! D'abord mes doigts… »

Mon index se faufile sans problème dans le triangle d'ombre découpé par ses petites lèvres glissantes. Mieux encore, il paraît être comme aspiré. Waouh ! C'est drôlement large, là-dedans ! Avec curiosité, je fais tourner mon doigt dans sa grotte, occasionnant un peu plus haut un hoquet de plaisir. Myriam accélère le rythme de ses caresses sur le capuchon de son clito, l'écrasant de plus en plus fort. Je suis sur la bonne voie ! M'enhardissant, je propulse un deuxième doigt entre les parois chaudes et élastiques de son vagin, déclenchant des miaulements d'approbation.

— Yeeees ! Bouge tes doigts… à l'intérieur. C'est ça, Patrick !

J'enfonce, tourne, ressors, deux, puis trois, puis quatre doigts dans son con, sans la moindre difficulté. Et je n'ai pas précisément des mains de pianiste : plutôt prometteur ! Je commence à retrouver espoir. Il y a – peut-être ! – une chance que ce vagin extra-large puisse s'accommoder d'une pénétration de ma part. Je vais enfin pouvoir faire l'amour à une femme sans craindre de lui faire mal.

— Ta bouche… Lèche-moi !

Elle ne me laisse pas le temps d'hésiter. Se redressant sur les coudes, elle m'empoigne par les cheveux et plaque mon visage sur sa chatte, m'écrasant le nez contre son bouton. Ce contact la fait bondir. Je suis comme électrisé par son désir, parallèle au mien. J'adore ce côté directif, le fait qu'elle me guide sans chichis vers ce qui lui plaît, selon ses envies. Continuant d'agiter mes doigts en elle, je lape tout ce qui se trouve à proximité de ma bouche. Ce ne doit pas être si mal, car je sens les parois de son con se crisper sur ma main, se contracter spasmodiquement. Quelques secondes plus tard, elle se met à crier en soulevant le bassin.

— Oh oui ! Oh ouuuii ! Ouuiiii ! Ouuuuuiiiiiiiii ! Putain, c'est boooon…

Au moins, Myriam ne se prive pas d'exprimer son plaisir ! L'entendre jouir ainsi, c'est carrément excitant ! Essuyant du dos de la main mon menton couvert de jus, je la regarde atterrir, reprendre son souffle. Elle est vraiment désirable, une jambe repliée sous elle, les cuisses toujours écartées, le con trempé et bien ouvert. Elle tourne les yeux vers moi, me lance un sourire radieux.

— Ça t'a plu, de me bouffer la chatte ?

J'opine du chef, trop ému pour parler.

— À mon tour de m'occuper de toi…