Leçon n° 9 : Sachez poser vos couilles sur la table… ou vos ovaires si vous êtes une femme

Kriemhild Kari

An de grâce 1290. Je suis en train de jouer à la guerre avec les fils de nos courtisans quand mon oncle Otto, les larmes aux yeux, me rejoint et m'explique que mon petit frère Friedrich a péri en mer. Ils allaient écraser une révolte de paysans an Corse – problème réglé maintenant – quand soudain Friedrich est passé par-dessus bord sans qu'on sache ce qu'il s'était passé.

Du coup on m'emmène et on me pose la couronne sur la tête. Je sens tout le poids de la volonté de mes ancêtres. Je ne les décevrai pas. Otto me dit de ne pas m'inquiéter, qu'il va tout gérer et que je peux retourner jouer. Sauf que j'ai plein de choses à apprendre pour être à la hauteur, alors je ne le lâche pas d'une semelle.

J'évoque le sujet de mes fiançailles avec le prince Valentin du Danemark. Mes héritiers seront de sa lignée ; ne serait-ce pas mieux de trouver un mariage matrilinéaire ? Impressionné que j'aie pensé toute seule à ce détail, Otto me félicite et rompt mes fiançailles, à la recherche d'un autre parti intéressant qui acceptera un mariage matrilinéaire.

On repart en expédition contre les lambeaux de l'armée d'oncle Franz qui est de retour dans les Alpes. Ce coup-ci, il ne parvient pas à s'échapper ; il est capturé. La guerre est enfin finie. Sauf qu'on apprend le soulèvement d'un de mes vassaux, Sieghard le Cruel, duc de Haute-Lorraine et de Moravie qui se bat pour que ma couronne soit transmise au duc d'Autriche Rudolf, un prince du Saint Empire Romain Germanique. Plier de nouveau le genou devant le Saint Empire ? Jamais ! Ma réponse semble satisfaire oncle Otto.

Bon, après il est vrai qu'on manque encore de moyens pour mener la guerre. La situation est mieux qu'il y a deux ans, au début du règne de Friedrich, mais pas folichonne pour autant. Le plus important pour le moment est de se trouver des alliés. Des fiançailles sont négociées avec l'Écosse ; j'épouserai – en matrilinéaire, bien entendu – dans quelques années le frère du roi Tadhg, le comte Oscar d'Atholl. Voilà une première alliance. Peu après, c'est ma mère Irmgard qu'on marie à Vilmos Árpád, roi de Hongrie. Les talents diplomatiques de notre chancelier sont nécessaires pour lui faire accepter une alliance ; nos deux alliés étant déjà empêtrés dans leur guerre (contre l'Angleterre pour l'Écosse et contre la Moldavie pour la Hongrie), il va nous falloir tempérer en attendant.

1292. Nous avons enfin réuni une armée suffisante pour affronter les rebelles. C'est à Žleby que nous les attaquons. Décidément, cette région doit nous porter malheur puisque, tout comme mon père, nous subissons une défaite sur ces terres. Nous avons perdu trop d'hommes dans cette bataille. Nous ne faisons plus le poids. Changement de stratégie : nous partons en Hongrie aider notre allié à finir sa guerre afin qu'il nous rejoigne plus rapidement.

Hop, la comtesse de Parme – une vassale du royaume d'Italie – profite de notre situation pour nous déclarer la guerre. Elle revendique le comté de Crémone. Bon, on s'en occupera après : elle ne représente pas la plus grosse menace, surtout quand on apprend que son armée a croisé une de celles du duc Sieghard le Cruel et a subi de lourdes pertes au passage.

Au début de l'année 1293, la Moldavie se rend et, accompagnés par les troupes hongroises, nous retournons en Bohême. L'appui de notre allié nous permet de reprendre rapidement l'avantage et de massacrer les rebelles. Très vite, nous obtenons une paix blanche. Hop, direction la botte italienne maintenant.

Arrivés en 1294, nous dégommons les restes de l'armée de la comtesse de Parme et commençons à assiéger ses places fortes. C'est à ce moment-là que les étendards écossais font leur apparition. C'est sympa, les gars, mais vous arrivez un peu après la bataille… mais bon, c'est quand même gentil d'être venus. Parme finit par se rendre l'année suivante.

Des rebelles se lèvent en Écosse. Je demande à oncle Otto de partir avec une petite expédition soutenir le pays de mon futur mari. Je profite de son absence pour me familiariser un peu plus avec la politique. Je crois bien m'en sortir puisque j'arrive à convaincre suffisamment de vassaux d'augmenter l'autorité de la couronne.

Otto revient d'Écosse en 1296 après une victoire. Il est stupéfait des changements que j'ai menés durant son absence. Désormais, bien que toujours régent, il va commencer par s'effacer peu à peu politiquement afin de me laisser plus de place. Je reçois une lettre de ma mère qui m'annonce qu'elle vient d'hériter le duché de Slavonie. Hum, voilà une alliée supplémentaire ! Et comme je suis l'héritière de ma mère, ce duché passera du Saint Empire au royaume de Bohême à sa mort. Je piquerai un duché complet au Kaiser sans même avoir à le combattre.

Il est temps de reconstruire le pays. Le trésor royal reprend un peu d'aplomb grâce aux impôts. Pour lui donner un coup de boost supplémentaire, je libère les nombreux prisonniers qui jonchent mes prisons à cause des dernières guerres, moyennant rançon bien entendu. Seuls les plus dangereux sont gardés en cellule. J'accorde cependant mon pardon à oncle Franz qui promet de ne plus prendre les armes contre moi et retourne en Hongrie.

En 1298, il est temps de me passer définitivement de régent. Je ne suis plus que la seule maîtresse à bord. Pour fêter cela, je tiens à honorer une vieille tradition familiale : taper sur l'Italie ! Le comté qu'on veut racketter cette fois : Modène. Le royaume ennemi est tellement faible à force de se faire défoncer qu'il ne représente plus vraiment une menace. Ce n'est donc pas la peine d'appeler nos alliés pour ce microbe.

En quelques mois notre objectif est atteint. Bon, cette fois je crois que ça doit vouloir dire que la période d'instabilité de notre royaume est terminée et que nous allons pouvoir entrer dans une phase d'expansion.

Mais avant notre prochaine conquête, nous apportons notre soutien à la Hongrie qui attaque le Saint Empire dans le but de lui prendre le comté d'Eisenburg. C'est une bonne occasion d'affaiblir le Kaiser qui ne nous porte toujours pas dans son cœur. Il y a peut-être de quoi instaurer une nouvelle tradition familiale…

La guerre dure jusqu'en 1301 et voit la défaite du Saint Empire. Peu après, mon beau-père, le roi Vilmos de Hongrie, meurt dans des conditions suspectes, brisant l'alliance entre nos deux royaumes. Ai-je des raisons de suspecter le rôle du Kaiser dans cette affaire ? Encore plus tard, nous apprenons que ce dernier a révoqué le titre de duchesse de Slavonie de ma mère, ne lui laissant plus que le comté d'Istrie. Oui, je crois qu'il tente de me mettre des bâtons dans les roues. Ah, et puis il y a aussi grand-mère Orsolya qui meurt la même année.

En 1302, je fais passer une loi augmentant le taux d'impôts des cités, créant pas mal de mécontents. Une révolte de propriétaires fonciers a lieu en Provence et dans le Dauphiné. Leur but : créer un royaume arlésien indépendant. Apparemment, ils ne se sentent pas vraiment bohémiens ; comme c'est étrange ! En parallèle, un aventurer suédois du nom de Gunnar af Ulvasa me déclare la guerre pour me prendre les terres que je contrôle en Croatie. Il va falloir chasser tous ces malotrus ; je prends moi-même la tête de mes troupes.

Juste avant, j'épouse enfin mon fiancé, le prince Oscar, comte de Gowrie, de Strathearm et d'Ulster. Mais pas de temps pour autre chose puisque je pars affronter mes ennemis. J'écrase les rebelles arlésiens devant les portes de Lyon en 1303 puis accours en direction de la Croatie. Là-haut, je mène la bataille contre les troupes de Gunnar à Senj. C'est une véritable boucherie. Dans le chaos de la bataille, je tombe sur Gunnar en personne qui m'insulte et m'invite à « retourner à Lyon pour m'occuper de broderie et autres conneries de femmes ». Encouragée par les acclamations de la foule, je lance mon étoile du matin dans son ventre. Il tombe. Ses tripes se répandent sur le sol. La guerre est finie.

Je devrais essayer de faire maintenant un héritier avec mon époux Oscar, mais les quelques échanges que nous avons eus pour le moment m'ont parus froids. C'est un homme plutôt austère et à l'esprit un peu étroit. Pas sûr que je veuille vraiment avoir affaire à lui. Nous couchons quand même une ou deux fois ensemble sans que ce soit folichon. Afin d'échapper à mon devoir conjugal, je lance une nouvelle campagne contre la Pologne pour m'emparer du comté de Cieszyn. C'est chose faite en 1306, et je n'ai pas d'autre choix que de me soumettre à mon devoir.

Je tombe finalement enceinte l'année suivante. En apprenant la nouvelle, Oscar semble être un tout nouvel homme. C'est la première fois que je le vois se réjouir ; il se montre beaucoup plus doux et affectueux et prend soin de moi. Nous nous rapprochons beaucoup et je prends maintenant véritablement du plaisir au lit avec lui.

Notre premier enfant naît en 1308 ; je le prénomme Karl, comme son grand-père. Espérons qu'il aura sa sagesse. Bon, un garçon, j'ai assuré ma lignée. Maintenant j'aimerais beaucoup avoir une fille. J'ai toujours mieux aimé les filles : les garçons sont bien souvent trop machos et idiots.

Ah, et puis ça y est : je suis officiellement couronnée reine d'Italie. J'ai usurpé le titre : les derniers duchés sous le contrôle de l'ancien roi sont maintenant indépendants, et ils refusent mon autorité. Mais bon, ils ne le seront plus pour bien longtemps : il est temps de terminer une tradition familiale ! Il y a seulement un petit hic, dans cette affaire : la loi de succession de l'Italie est par ancienneté. À ma mort, l'héritier de ce royaume ne sera pas le même que celui de Bohême. Une seule solution : changer la loi. Mais pour ça, il me faut d'abord renforcer mon autorité sur la région.

Voilà donc deux évènements à fêter la même année, de quoi organiser une grande fête. Je picole beaucoup, plus que d'habitude, et me réveille le lendemain dans mon lit avec deux de mes domestiques. Merde ! Je crois que j'ai un peu dérapé… À mon cul irrité, je pense qu'ils sont passés par derrière ; ouf, aucune raison de craindre un bâtard. Je les réveille pour les renvoyer mais décide à la place de jouer encore un peu avec eux. Très vite, je prends goût à ça ; la boisson et le cul deviennent mes deux plus grandes passions.

En 1309 naît mon deuxième fils, Richard. J'ai fait gaffe à ce que le père soit bien Oscar. Bon, encore un garçon. Pas grave, ce sera pour la prochaine fois ! Cette même année, la peste bubonique fait des ravages en Europe. Moi-même je l'attrape. À la cour, on me voit déjà morte. Sauf que je guéris rapidement. Eh oui, vous ne m'enterrerez pas si facilement !

Afin de renforcer mon pouvoir sur l'Italie, j'ai besoin de l'appui d'un peu plus de la moitié des seigneurs italiens de jure, sauf qu'en plus de mes propres vassaux qui ne m'aiment pas spécialement il faut aussi convaincre les anciens vassaux de l'ancien roi, plus les vassaux italiens du Saint Empire, autrement dit pas mal de monde qui ne m'aime pas. Je dois faire preuve de beaucoup de diplomatie, et surtout de pots-de-vin pour obtenir du soutien. Mais tout n'est pas encore gagné.

En 1312, le pape lance une croisade contre le royaume d'Estonie. Plutôt que de voir son pays ravagé par les croisés, la reine Aimo choisit de se convertir au catholicisme. De mon côté, j'attaque les duchés de Milan, de Pise et de Toscane afin d'obtenir les comtés de Pise, de Piombino et de Florence. Puisque ces derniers refusent de me soutenir, je vais prendre leurs terres et les donner à des seigneurs qui se montreront plus coopératifs.

L'année suivante, j'ai deux jumeaux : Nathan et Ferdinand. Encore des garçons ! Bon, j'espère que la prochaine fois ce sera une fille.

En 1314, ma campagne contre les ducs italiens est terminée. Je confie le duché de Pise à mon fils Richard et le reste à d'autres seigneurs. Voilà, j'ai maintenant assez de soutiens pour augmenter l'autorité royale sur le royaume ; je peux y promulguer la succession par primogéniture.

Durant les années suivantes, je me concentre sur ma relation avec Oscar. Un peu par culpabilité, j'ai réduit mes parties de jambes en l'air avec mes domestiques. Ah, et puis je me suis aperçu que Ferdinand est un peu lent d'esprit. Je crois que c'est parce que j'ai continué de boire pendant la grossesse. J'aimerais bien arrêter, mais c'est dur. Quoi qu'il en soit, Friedrich naît en 1316 et Hans deux ans plus tard. Six garçons, et même pas une fille. Fait chier ! Encore un et on risque de me surnommer Blanche-Neige et les sept nains !

En 1319, je fiance mon fils aîné Karl à Stéphanie de Nevers, la fille de la reine orthodoxe Emma de France. Voilà de quoi m'assurer une bonne alliance contre le Saint Empire que je compte bien attaquer. Je déclare donc la guerre au Kaiser Nikolaus le Sage pour revendiquer le comté de Genève. Sauf que – détail que j'ignorais – Emma est en trêve avec le Saint Empire et ne peut pas intervenir pour le moment. Je vais donc devoir gérer mon puissant ennemi toute seule.

Mais le Kaiser ne semble pas me porter grand intérêt. Il m'envoie quelques faibles armées, histoire de faire semblant de m'opposer de la résistance et préfère attaquer la Hongrie pour renverser le souverain excommunié. Je ne comprends pas ; mettre toutes ses forces dans une guerre qui ne lui rapportera rien et ignorer celle qui va lui faire perdre un comté, où est la logique ? Je trouve vraiment insultant qu'il m'ignore comme cela. Tant pis pour lui. Je remporte la victoire en 1320.

L'année suivante je me laisse aller à mes anciens démons et cède aux avances d'Adalbert, un de mes courtisans. Trop bourrée, je n'évite pas l'accident et tombe enceinte. Neuf mois plus tard naît la petite Valentina. Et ben voilà, enfin une fille ! Il me fallait juste changer de géniteur, en fait. Heureusement, mon époux Oscar n'a pas été mis au courant de mon petit écart.

En 1323 j'attaque Poppo le Sage, le nouveau Kaiser, afin de revendiquer Sienne en espérant que celui-ci prenne ma menace un peu plus au sérieux que l'ancienne ; eh ben, même pas ! Je remporte la victoire deux ans plus tard sans une véritable bataille tandis que lui aussi perdait son temps dans une guerre d'excommunication, mais contre la Pologne ce coup-ci. Ils commencent vraiment à me saouler, ces vieux cons, à ne pas me prendre au sérieux ! C'est quoi le problème ? C'est parce que je suis une femme, c'est ça ? Vous voulez me montrer que je ne vous fais pas peur ? Eh ben, c'est ce qu'on va voir…

La même année que notre victoire, j'hérite le comté d'Istrie après le décès de ma mère, volant ainsi un nouveau territoire à mister Poppo. Peu après, je fais assassiner le comte Peter de Sienne pour éviter que son comté ne retombe dans les mains d'un vassal impérial par succession.

En 1326, mon fils Karl se marie avec Stéphanie de Nevers, consolidant ainsi notre alliance avec la France. Je relance une nouvelle campagne en Italie contre les duchés de Modène, de Milan, et le comté d'Arezzo. Venise se range contre moi et m'impose un peu de résistance. La victoire est quand même acquise deux ans plus tard. Il ne me manque plus que le comté de Pavie à soumettre.

À en croire les cris qui animent notre château chaque nuit, mon fils semble ravi de sa nouvelle épouse et prend du bon temps avec elle. Leur union m'offre mes deux premiers petits-enfants : Ilsa en 1329, et Dietwin en 1330.

En 1332 et 1333, je clôture notre vieille tradition familiale en m'emparant du comté de Pavie, dernier vestige de l'ancien royaume d'Italie. J'avoue que ça me fait un petit quelque chose : tout ce temps passé à les grignoter petit à petit, et maintenant les voilà disparus. J'en verserais presque une larme !

Bon, heureusement, le Saint Empire m'offre une autre tradition qui devrait occuper ma famille durant des siècles, tellement il est vaste. 1335, fin de ma trêve avec Poppo : il est temps d'y retourner. Ce coup-ci, je revendique Forez, Mâcon et le Venaissin. J'ai bien fait gaffe ; aucun souverain des alentours n'a été excommunié : je vais peut-être avoir toute l'attention du Kaiser, cette fois. Eh ben, même pas. Ah oui, il m'envoie une armée plus importante que les fois précédentes, mais on est loin de la totalité de ses troupes. Non mais, sérieux, qu'est-ce qu'il fout, ce con ? Ce n'est même pas drôle si c'est trop facile ! Et voilà qu'on signe la paix l'année d'après. Pour l'occasion, mes gens commencent à me donner le surnom de Kriemhild la Grande !

En attendant, notre alliée, la reine Emma de France est morte de vieillesse. Afin de remplacer cette alliance, je fiance ma fille Valentina avec Josselin de Hauteville, le fils du roi Eustache de Sicile. Dans la foulée, je fiance Nathan à une duchesse bretonne et son frère Ferdinand à une princesse byzantine, et je confie les comtés de Forez et de Mâcon à mon fils Hans.

En 1338, l'heure est venue de monter à un autre niveau. Mes dernières conquêtes m'ont permis de prétendre au titre d'impératrice. Je proclame officiellement la naissance de l'Empire Lyonnais. Ah ah, j'ai fait mieux que n'importe quel homme de ma dynastie. Je suis la plus grande souveraine lyonnaise de tous les temps. Regarde-moi, Kaiser ; j'espère que maintenant que je suis ton égale tu vas me prendre au sérieux. Je vais te montrer qu'une femme botte des culs aussi bien – si ce n'est mieux – que les hommes !

Deux ans plus tard, mon fils Karl m'offre une autre petite-fille du nom de Mechthild. Son père Oscar meurt trois ans après des suites d'une mutilation. Karl part donc avec sa petite famille en Écosse administrer les trois comtés qu'il a hérités de son père.

De 1345 à 1348, une nouvelle croisade est lancée pour le royaume de Jérusalem détenu par les Turcs seldjoukides. Je me dis qu'il serait peut-être intéressant d'y participer, que prendre position en Terre Sainte pourrait apporter beaucoup de prestige à ma dynastie ; mais d'un autre côté je n'ai pas envie de servir les intérêts d'un autre pape que le mien, d'autant plus qu'il s'agit d'un vassal du Kaiser. Et tiens, comme par hasard, qui est couronné roi de Jérusalem à la fin de la guerre ? Un membre de la dynastie du nouveau Kaiser, pardi !

Hé, mais attends… il me vient une idée : maintenant que je suis impératrice, je pourrais moi aussi vassaliser la papauté. Si seulement je détenais un vassal qui aurait une revendication sur cet important territoire, comme mon antipape par exemple… Hé hé, voilà de quoi foutre une bonne tarte au Kaiser ! Je ne perds pas de temps et lui déclare la guerre juste après la croisade.

Ce nouveau Kaiser, Jürgen le Moine, me prend enfin au sérieux et mobilise la totalité de ses forces. Je suis même obligée de lever une importante compagnie de mercenaires pour faire le poids. Voilà de quoi nous donner des batailles dantesques dans la péninsule italienne ! Malheureusement pour lui, je bats toutes les forces qu'il m'envoie tandis qu'une autre de mes armées capture les différentes places fortes de la papauté les unes derrière les autres. La victoire est remportée en 1351.

Ah ah ah ah ah ! Dans ton cul, sale face de raie ! Oui, il n'y a désormais plus qu'un seul pape, et celui-ci est MON vassal. Tous ces évêques étrangers qui payent des impôts au pape, à qui j'en extorque une bonne part… Le pognon rentre à flots dans mes caisses ; je viens de doubler mes revenus. Ah ah ah ah ! J'ai mis à genoux ce vieux macho de Kaiser par la puissance de mes armées. J'ai à genoux toute la chrétienté car je contrôle le pape, symbole suprême du patriarcat ! Désormais, c'est ma famille qui fera la loi en Europe. Plus rien ne pourra nous arrêter. Nous sommes les meilleurs ; nous avons gagné !