Ici la Panthère farouche

C'est étrange de se réveiller avec une femme dans son lit après toutes ces années. Bon, c'est avec Maëlle que je me suis réveillé hier matin, mais c'est ma fille ; ce n'est pas pareil : je ne venais pas de passer une nuit de folie avec elle, malheureusement. Et c'est agréable de se faire réveiller par une douce fellation. J'ouvre les yeux et me laisse bercer par la douce caresse de sa langue.

Val m'avait prévenue qu'elle adorait ce genre d'en-cas le matin. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas cru qu'elle le ferait. C'est donc une agréable surprise. Après nos fougueux ébats de cette nuit, la douceur et la délicatesse de sa langue et de ses lèvres sont apaisantes. Je jouis, pas grand-chose : après tant de coïts, je n'ai plus beaucoup de semence en réserve.

Je suis prêt à lui rendre la pareille mais elle me repousse en me disant qu'elle doit récupérer ses enfants chez sa mère. Je jette un coup d'œil au réveil : déjà onze heures ! Heureusement que c'est dimanche. J'enfile mon bas de pyjama et la raccompagne jusqu'à la porte. Un dernier baiser et nous nous souhaitons une bonne journée.

Maëlle est dans le salon en train de regarder la télé, assise dans le canapé. Je m'avance derrière elle, ne sachant pas comment aborder la discussion.

— Salut, ma belle. Bien dormi ? tenté-je.
— Ouais, ça peut aller.

Pas très convaincant ni très engageant. Déjà habillée, elle a adopté ce matin une tenue très sage. J'en suis une nouvelle fois déçu.

— Dis, tu veux manger quoi ce midi ?
— Je ne sais pas. Fais comme tu veux.

Son ton est limite exaspéré, comme si je la faisais chier. Une pointe d'agacement m'irrite.

— J'espère que nous n'avons pas fait trop de bruit cette nuit.

En ayant fait exprès d'en faire, c'est plus une pique qu'une crainte. Cela fait du bien sur l'instant, même si je regrette presque aussitôt. Quoi qu'il en soit, Maëlle ne réagit pas. Je laisse tomber pour le moment et pars me doucher. Tout comme elle, je laisse la porte ouverte au cas où la tentation la prenne. Je garde un œil sur le miroir pour surveiller tout le long. Rien à signaler, à ma grande déception.

Je descends ; elle est encore devant la télé. Je prépare le repas d'humeur maussade. Un coup elle est aux petits soins avec moi, et un coup elle m'ignore complètement. C'est le jour et la nuit.

Je ne la revois que quand je l'appelle pour passer à table. Une nouvelle fois, compliqué de lui parler. Elle n'arrête pas de pianoter sur son téléphone. Je vérifie mon portable rouge : aucun message. Ce n'est donc pas à son admirateur qu'elle écrit. À qui donc alors ? La jalousie me gagne.

J'imagine un autre mec rencontré hier sur le net. Elle avait envie de faire des cochonneries ; peut-être est-elle allée voir ailleurs, vu que son admirateur n'était pas disponible. Je chasse cette idée de ma tête. Ce n'est peut-être qu'une amie. Si ça se trouve, c'est même Lulu.

Un autre élément me tracasse. Ce n'est que vers le dessert que je décide de me lancer :

— Maëlle, c'était quoi ton petit jeu hier soir ?
— De quoi tu parles ? réagit-elle, sur la défensive.
— Venir sur mes genoux, me coller…
— C'est parce que tu bandais ? me coupe-t-elle. C'est ça qui te pose problème ? Je t'ai déjà dit que ce n'était pas grave. Tu ne contrôles pas les réactions de ton corps…
— Il n'y a pas que ça. Ton attitude était très bizarre.
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Eh bien les câlins, les mots mielleux, les…
— Quoi, une fille n'a pas le droit d'être gentille avec son père le jour de son anniversaire ?
— Ta tenue aussi, les sous-entendus. On dirait que tu faisais tout pour…
— J'y crois pas, s'énerve-t-elle. Tu me fais une scène juste parce que j'ai voulu être sympa. J'hallucine grave, là !

Elle se lève de table et, rageuse, se sauve dans sa chambre. Sa réaction me prend au dépourvu. Je ne suis pas fou, non ? Pourquoi réagit-elle comme cela ? Elle n'assume pas peut-être. J'aimerais vraiment savoir ce qu'il se passe dans sa tête.

J'envoie un message à Lulu pour savoir si ma fille lui a donné des nouvelles. La rouquine me dit qu'elle lui a envoyé un SMS ce matin, resté sans retour. Bon, plus qu'à espérer que l'admirateur obtienne des réponses. Je me rends dans ma chambre et allume mon ordinateur portable. Comme je m'y attendais, elle est connectée. J'ouvre une page de discussion.

« Bonjour Maëlle, comment vas-tu ? »
« Maëlle n'est pas là aujourd'hui. »
« Quoi ? »
« Attends ! »

Qu'est-ce qu'elle raconte ? Je panique ; j'imagine déjà le pire : elle s'est fait pirater son compte, ils ont récupéré toutes nos discussions et vidéos, et ils vont la faire chanter. Et s'ils pirataient mon compte aussi ? La catastrophe !

Mais non, ma parano a encore frappé ; la réalité est loin de mes craintes. Sa cam s'allume et Maëlle m'apparaît avec le costume et la perruque qu'elle portait avant-hier pour mon anniversaire.

« Ici la Panthère farouche. C'est à moi que tu auras affaire aujourd'hui. »
« Whoua ! Splendide. Très ressemblant. »

Et je joins des émoticônes cœur à mon message.

« Splendide ? C'est tout ? Dis-moi plutôt que je suis bandante. »

Elle tournoie devant la cam pour me faire admirer le costume sous tous les angles. Elle compresse sa poitrine avec ses mains pour la faire ressortir. Mon érection commence déjà à naître.

« Oh oui, tu es vraiment bandante ! Mieux que l'originale. »

J'ai très envie de jouer avec elle mais je n'oublie pas les infos que je recherche. Il faut que je la lance sur les évènements de ce week-end.

« Alors, l'anniversaire de ton père, comment s'est-il passé ? »
« Mon père ? Mais je n'ai pas de père. Juste une mère : la reine des Shurikens. Je suis issue de parthénogenèse, rappelle-toi. »
« Maëlle, sérieusement. »
« Maëlle ? Nous avons capturé une certaine blondasse de ce nom. Elle a été soumise hier soir à la torture pour nous révéler des informations confidentielles. Elle a effectivement mentionné un certain anniversaire. »
« La torture ? J'espère que vous n'avez pas été trop dur avec elle. »
« Nous lui avons juste introduit un objet de forme phallique dans des endroits sensibles de son anatomie. Cela a été suffisant pour la faire parler. Gémir, même ! »
« Ici le Commodore pourpre. J'ai besoin des informations qu'elle vous a transmises. C'est une question de sécurité nationale, voire mondiale. »
« Dommage alors que vous ayez manqué l'interrogatoire de la blondasse hier soir. Vous auriez sûrement jubilé devant le flot d'informations qu'elle a craché. Malheureusement, je crains d'avoir la mémoire courte et de ne pas me souvenir de ce qu'elle nous a révélé, Commodore. »
« Vous me décevez, agente. Je vous croyais dotée d'une mémoire eidétique. »
« Oui, mais je suis tombée dans les griffes du docteur Poulpe qui m'a fait boire une potion d'oubli. Désolée, Commodore ; j'ai failli à ma mission, je suis une vilaine fille. Je mérite sûrement une punition. »
« En effet. Peut-être qu'une séance de torture vous ramènera vos souvenirs. Allez me chercher l'instrument que vous avez utilisé sur la fille hier soir. »
« Il est là ! » écrit-elle en levant le gode qui était déjà prêt.

Mine de rien, ce petit jeu de rôle dans l'univers de Ninja Attack m'amuse et m'excite pas mal.

« Pour commencer, vous allez ôter votre haut pour que nous nous occupions de vos seins. Nous verrons ainsi ce qui vous revient en mémoire. Palpez-vous les seins et pincez vos tétons jusqu'à ce qu'ils soient bien sensibles. »
« À vos ordres, Commodore. »

Elle ne perd pas de temps. Visiblement, elle avait hâte de jouer avec son admirateur. Ses mains écrasent sa poitrine et la triturent dans tous les sens. Maëlle sourit et moi j'ouvre ma braguette. Comme je le lui ai ordonné, elle joue aussi avec ses tétons en les faisant rouler entre ses doigts et en les malmenant. Elle se mord les lèvres et ses yeux brillent d'excitation.

« Alors, la mémoire commence-t-elle à vous revenir, agente ? »
« Je me souviens effectivement d'un anniversaire ; de son père le shérif, il me semble. Rien de plus pour le moment. »
« Vous me décevez vraiment beaucoup, agente. Nous allons être obligés de pousser plus loin la torture. »
« Commodore, peut-être qu'un peu d'humiliation serait un bon complément ? N'hésitez pas à m'insulter de tous les noms. Après tout, je ne suis que votre salope d'agente qui a failli à sa mission. »

Ah ? C'est nouveau ça aussi. Bon, pourquoi pas ? J'avoue que j'ai envie de me défouler. Tant que ça reste dans le jeu, je n'y vois aucun problème.

Dans ce quatrième volet de Ninja Attack, le Commodore pourpre, patron de l'agence pour laquelle travaille la Panthère farouche, sert un peu de figure paternelle au personnage, mais une figure paternelle le plus souvent froide et distante. Il y a aussi une certaine ambiguïté dans la relation entre les deux personnages, comme un désir non exprimé. Je crois que les scénaristes de ce film ont voulu créer une autre relation quasi incestueuse. À défaut d'être de bons auteurs, ils devaient être des gros pervers.

« Bien parlé, sale catin. N'oubliez jamais que votre cul est à moi et que j'en dispose comme je veux. »
« Oui, Commodore, je suis votre salope. Mon corps est à vous. »
« Bien. Et si vous enleviez votre culotte pour que nous commencions sérieusement l'interrogatoire ? »
« Je ne peux pas : j'ai dû la perdre lors de la mission où j'ai dû séduire l'espion russe, le Loup argenté, pour lui dérober le microfilm. Il a dû profiter de l'occasion pour me subtiliser ma culotte sans que je m'en aperçoive. »
« Pas grave. Vous êtes donc prête à vous faire bourrer la chatte comme la sale garce que vous êtes. Mais avant de vous introduire l'objet de torture, je veux que vous vous introduisiez deux doigts pour vérifier l'état de votre sexe. N'hésitez pas à fouiller un moment. »

Maëlle plonge sa main sous sa jupe et se mord les lèvres. Elle jette un regard de chienne à sa webcam.

« Relevez votre jupe et écartez vos jambes en grand, petite pute ! Je veux vérifier que vous suivez mes ordres comme il le faut. »

Voilà, j'ai maintenant une meilleure vue. D'une main elle se stimule le clitoris ; de l'autre, elle s'enfonce plusieurs doigts. J'en bave d'envie.

« Alors, dans quel état est votre chatte de petite soumise ? »
« Chaude et très humide, Commodore… » m'écrit-elle, les doigts pleins de mouille.
« Et vous vous souvenez de quelque chose maintenant ? Comment Maëlle était-elle habillée lors de cette soirée ? »
« Ah oui, je me souviens que la garce se faisait passer pour moi. Elle avait copié ma tenue dans les moindres détails. Elle avait même mis une perruque pour me ressembler. »
« Et qu'en a pensé son père ? »
« Je ne me souviens plus. »
« Alors enfoncez-vous l'objet de torture ! »

L'engin n'a aucun mal à s'introduire. Maëlle se cale bien dans son fauteuil pour se mettre à l'aise. Sa main libre retourne s'occuper de sa poitrine. Comme ses jambes sont posées sur les accoudoirs, j'ai une vue parfaite dont je me régale en l'accompagnant de lents va-et-vient sur mon sexe.

« Plus vite, petite salope ! »

La fausse Panthère farouche sourit et accélère la cadence. De mon côté aussi ; je me cale sur son rythme.

« Très bien, très bien, vous êtes une bonne chienne soumise. »
« Merci, Commodore. »
« Alors, comment a réagi son père ? »
« Le shérif a apprécié, je crois. Il l'a trouvée sublime. »
« Oui, elle devait l'être. Bandante, même. Que s'est-il passé d'autre à cette soirée ? »
« Je ne sais plus. »
« Allons, faites un effort ! »
« De la danse ; et un jeu, je crois. »
« Quel jeu ? »

Au fur et a mesure de l'interrogatoire, notre plaisir nous gagne de plus en plus. Maëlle est comme une folle, je ne l'ai jamais vue comme ça. Elle tient difficilement en place sur son fauteuil. Elle peine même à écrire. Le rythme et l'intensité ont augmenté. Je ne sais pas si c'est notre petit jeu ou les souvenirs de la soirée qui l'excitent autant ; en tout cas, l'effet est admirable.

« Action ou vérité. » écrit-elle enfin.
« Et que s'est-il passé durant cette partie ? »

Elle jette un regard excité sur l'écran ; j'en éjaculerais presque. Elle est tout hésitante, semblant être en plein dilemme.

« Vous me promettez de ne pas me juger, Commodore ? »
« Bien entendu. »

Oui, cette fois c'est bon. Je sens qu'elle va enfin cracher le morceau, avouer son baiser incestueux et révéler ses désirs inavouables à son admirateur. Trop excitée, elle va enfin se lâcher.

Elle avance une main tremblante tandis que le gode continue de lui défoncer la vulve a une vitesse folle. Elle commence à taper quelques lettres. Ses yeux n'osent plus regarder l'écran, comme si elle était submergée par une honte immense. Dans quelques secondes, son message sera validé et je pourrai accéder au reste de ses secrets, tout savoir.

Mais l'orgasme la coupe dans son élan. Elle s'écroule sur son dossier et se retient de crier tandis que son corps est pris de spasmes. Quel beau spectacle !

Il lui faut du temps pour redescendre du septième ciel. De mon côté, je n'ai pas encore joui. J'attends de voir son dernier message, la grande révélation. Impatient, je la relance avec un « Alors ? » La voilà de nouveau à taper sur le clavier. Son message apparaît enfin.

« Il se peut que la blondasse ait révélé votre existence. Rassurez-vous, elle n'a rien dit de précis sur vous, Commodore, mais le shérif connaît vaguement votre existence, maintenant. »

Et merde ! Ce n'est pas ce que je voulais lire, et je suis quasi certain que ce n'est pas ce qu'elle avait commencé à écrire. L'excitation tombée, sa pudeur d'évoquer le tabou a dû revenir. Bordel, j'y étais presque !