Des achats qui changent tout

Toujours dans les toilettes femmes, Nicole tente de reprendre ses esprits, effrayée et honteuse par ce qu'elle vient de faire. Comment elle, si maîtresse de ses nerfs, a-t-elle pu se laisser aller à faire ça dans un tel endroit, se… se branler jusqu'à la jouissance ?

Après s'être consciencieusement essuyé la vulve avec le papier toilette, elle remonte sa culotte. Malheureusement le tissu, trempé de cyprine, colle à son entrecuisse. En pestant, elle saisit quelques feuilles de papier toilette qu'elle dépose au fond de la culotte pour isoler la peau du coton. Bien que perturbée comme jamais par ce qui vient de se produire, elle prend conscience qu'elle se sent mieux : la tension nerveuse qui la nouait a disparu. Rectifiant son maquillage pour se donner une allure sereine, elle réalise qu'Éléanore l'attend depuis un bon moment à cause de cet instant de coupable égarement…

De retour à leur table, Éléanore, un peu inquiète, se demande si elle n'est pas allée trop loin dans la provocation.

— Nicole, allez-vous bien ? Vous n'avez pas été malade j'espère.
— Non… pas du tout. Excusez-moi de vous avoir fait attendre ; je vais même très bien.

Nicole réalise qu'elle a répondu un peu vite. Pourquoi avoir ajouté « très » ? La jeune femme pourrait penser que leur conversation lui a beaucoup plu. « Il faut absolument que je me reprenne ; je ne peux pas lui laisser croire que… mais quoi, en fait ? » Elle cherche désespérément à éjecter de son cerveau ces images de débauche qui l'envahissent : sa main fouillant entre ses cuisses jusqu'à la jouissance dans les toilettes d'un restaurant, quelle honte ! Et cette jeune femme, culotte baissée, courbée cul nu sur les cuisses de son boss… « Quitter ce lieu, vite. Oublier cette discussion et mon attitude dégradante dans les toilettes. »

— Bien. Il est temps de retourner au bureau. Allons-y.

Les feuilles de papier toilette qu'elle a disposées dans l'empiècement de sa culotte la démangent. Elle tente bien de donner à sa démarche une allure naturelle en se dirigeant vers la sortie, mais cette impression que tout le monde la suit du regard ne la quitte pas.
Dès la porte franchie, Éléanore saisit la main de Nicole et, se mettant sur la pointe des pieds, elle pose un baiser appuyé sur la joue de sa directrice.

— Merci pour ce repas et cet excellent moment passé avec vous.

Nicole, confuse et peu habituée à ce genre d'effusion, finit par sourire en pressant la main de la jeune femme. « Finalement, je l'aime bien, cette stagiaire ! »

— Vendredi, à la sortie du bureau, je vais faire un peu de shopping ; voulez-vous m'accompagner ?
— Euh… je ne sais pas… Les enfants vont m'attendre.
— Nicole, s'il vous plaît, j'aimerais beaucoup… J'ai besoin de conseils pour une ou deux jupes.
— Bon, d'accord ; nous sortirons un peu plus tôt.
— Super !


De retour au bureau, Nicole ne peut se concentrer sur son travail. Elle a dû aller voir le boss à deux reprises. Chaque fois qu'elle est entrée dans le bureau, elle pensait à la scène racontée par Éléanore, imaginant la jeune femme, le collant et la culotte descendus aux genoux, courbée sur les cuisses du boss, recevant la fessée, et peut-être… plus encore…

Le boss ? Il la regarde à peine. Est-ce parce qu'elle est trop vieille, parce qu'elle n'est pas sexy ? Elle se rappelle les mots employés par la jeune stagiaire, les photos sur le PC, des femmes en bas et porte-jarretelles, des femmes… indécentes, obscènes, les cuisses ouvertes. Le boss n'est pas une gravure de mode, pourtant elle le trouve beau. Il a de l'allure, du charisme. Il la respecte, avec parfois un peu trop de condescendance. Pourquoi ne la regarde-t-il pas avec les yeux d'un homme désirant une femme ? Éléanore lui a dit qu'il possède une belle… un beau sexe ; mais bien qu'elle s'en défende, le mot « bite » s'impose à elle. Et les couilles, des couilles bien pleines, prêtes à cracher leur jus…

Se replongeant dans son dossier, elle tente d'oublier toute cette lubricité qui l'obsède. Impossible : elle ne pense qu'à des choses sales, des hommes se masturbant devant des femmes exhibant leurs cuisses, leur cul. Et cette culotte trempée qui lui colle à la peau… Posant une main sur l'entrejambe de son pantalon, elle réalise que le tissu est encore trempé ; une auréole foncée est bien visible sur le devant du vêtement. « Mon Dieu… Le boss l'a-t-il vue ? »


Le vendredi suivant, à la sortie du bureau, elles partent ensemble pour une séance de shopping. Éléanore entraîne Nicole dans le grand magasin. La bonne humeur de la jeune femme l'amuse. Elle appréhendait cette sortie, mais parcourir les rayons avec celle qui pourrait être sa fille est finalement un vrai régal.

Éléanore essaie deux jupes, puis trois, puis cinq – toutes plus courtes les unes que les autres – en tournoyant, un grand sourire aux lèvres qui amuse beaucoup sa supérieure. L'une des jupes est plissée, courte, lui donnant une allure d'écolière. Ayant fait son choix, elle propose :

— Nicole, vous devriez en choisir une vous aussi.

L'enthousiasme de la stagiaire entraîne Nicole dans un tourbillon ; elle aussi se met à rire. Alors elle choisit une jupe droite, noire, l'essaie, la trouve un peu serrée aux fesses, mais finit par demander l'avis d'Éléanore.

— Elle vous va bien ; un peu longue, toutefois : il faudrait la raccourcir.
— Oui, mais elle me serre vraiment trop.
— Non, non, au contraire : elle moule parfaitement vos hanches.

À force de persuasion, Nicole finit par en choisir deux ; des jupes droites, dont l'une se fermant sur le devant par des pressions du haut en bas.

— Il ne faudrait pas que les pressions lâchent quand vous vous asseyez… commente perfidement la jeune femme.

Nicole rit, se demandant intérieurement si elle osera vraiment porter cette jupe un jour. Éléanore a raison : si elle s'ouvrait lorsqu'elle s'assoit dans le bureau du boss… quelle honte ! Depuis combien de temps n'a-t-elle plus mis de jupe ? Trois mois ? Six mois ? Deux ans peut-être, deux ou trois fois en été. Elle s'examine dans le miroir de la cabine d'essayage. Les attaches des chevilles et des genoux sont fines, les cuisses pleines, les hanches un peu fortes ; mais après tout, elle n'a plus vingt ans. L'excitation prend possession d'elle : « Pourrais-je encore plaire à un homme avec cette jupe ? Pourrais-je plaire au boss ? »

Puis les deux femmes parcourent le rayon des chaussures. Après bien des palabres, Nicole cède devant une superbe paire d'escarpins noirs aux talons effilés et une paire de bottes à talons aiguille, très chics, la vendeuse l'ayant bien conseillée de porter son choix sur une cambrure lui permettant de marcher sans souffrir.

— Nicole, vous devriez garder les escarpins aux pieds : ils vous donnent une jolie démarche. Et mettez la jupe droite.

Elle cède encore une fois, finalement ravie de ses achats. Bizarrement, elle se sent épiée. Lorsqu'un regard se fixe sur elles, les femmes le ressentent toujours. Pivotant sur ses escarpins pour suivre Éléanore, elle découvre son boss derrière le rayon juxtaposant le sien. Il approche, un large sourire aux lèvres.

— Monsieur Picard… que faites-vous là ? s'exclame Nicole en se sentant stupide.
— Nicole, bonsoir. Quelle bonne surprise ! Vous êtes ravissante.
— Euh… merci, mais…
— J'espère vous voir dans cette tenue lundi matin.

Avant que Nicole ne puisse réagir, Éléanore s'approche, le sourire malicieux.

— Bonsoir, Monsieur Picard.
— Éléanore, vous aussi vous renouvelez votre garde-robe ? Est-ce vous qui avez conseillé à Nicole de s'habiller enfin comme une vraie femme ? dit-il en insistant sur « vraie ». Elle a de bien jolies jambes ; dommage qu'elle les ait si longtemps cachées…

Nicole rougit. Une bouffée de chaleur lui monte au visage. « Une vraie femme… Il veut me voir en “vraie femme” ! »

— Eh bien, nous nous conseillons mutuellement, répond Éléanore. Excusez-nous, nous n'avons pas terminé ; il reste le rayon lingerie à parcourir.
— Excellente idée. Si je peux me permettre : blanc, le porte-jarretelles. Blanc, c'est bien plus chic que le noir… Couleur chair, les bas ; et beige aussi, j'aime bien, dit-il malicieusement.
— Nous ferons comme vous le désirez, réplique Éléanore en riant aux éclats.

Nicole n'en revient pas. Son boss et la stagiaire discutent comme si elle n'existait pas. Pas vraiment, en fait, car le boss, tout en parlant, ne quitte pas ses jambes des yeux. « Il me regarde ; il me regarde comme jamais il ne m'a regardée. Et il suggère d'acheter un porte-jarretelles ! »

— À lundi, dit-il en fixant du regard les yeux de Nicole ; à lundi, et… heureux de voir que vous avez décidé de vous montrer à votre avantage. Ravissant, vraiment ravissant ! dit-il en s'éloignant.

Nicole ne peut plus bouger, les muscles du corps tendus comme un arc, la respiration bloquée.

— Il m'a regardée. Il a… regardé mes jambes, mes hanches, mon corps ; il… il s'est intéressé à moi ! pense-t-elle tout haut.
— Eh bien oui, Nicole, vous lui plaisez. Je l'ai vu faire, le regard braqué sur vos cuisses… J'ai bien fait de vous faire choisir une jupe laissant voir le tiers de vos cuisses. Je crois bien qu'il a envie de vous sauter.
— De quoi ? Me sauter ?
— Ben oui, de vous baiser, si vous préférez. Je connais ce regard qu'il a lorsqu'il veut une femme ; et la manière de vous regarder, de vous complimenter, de suggérer la couleur des bas et du porte-jarretelles… Il veut que vous soyez sexy, bandante.
— Éléanore, voyons ! Je ne suis pas cette sorte de femme qui…

La jeune femme ne la laisse pas terminer sa phrase ; elle repousse Nicole dans la cabine d'essayage puis, à l'abri du rideau, elle la plaque contre la paroi, lui saisit les hanches, colle ses lèvres contre celles de sa supérieure qui, complètement dépassée par les événements, se laisse faire. Alors la jeune femme en profite : elle force les lèvres de Nicole, enfonce sa langue, l'embrasse à pleine bouche dans un baiser torride, seins contre seins !

Lorsqu'Éléanore relâche enfin son étreinte, subjuguée par ce baiser délicieux, Nicole reste adossée à la paroi, les bras ballants. La tête lui tourne, son cœur bat la chamade. Elle réalise qu'elle a été passive… Non, bien pire : elle a participé au baiser, elle a enroulé sa langue à celle de la jeune femme. Une femme, elle a embrassé une femme ! Jeune, en plus !

— Allons voir la lingerie, propose Éléanore en partant vers le rayon des dessous féminins.

Nicole reste sans voix. Elle récupère son sac, son manteau, la poche dans laquelle se trouve la jupe à boutons-pression et le pantalon qu'elle portait en arrivant, puis elle file rejoindre Éléanore, réalisant qu'il n'est pas si difficile de marcher avec ces escarpins aux talons très hauts qui lui embellissent les jambes.


Le week-end a été très perturbant pour Nicole. Les événements du vendredi soir la troublent profondément. Les achats de jupes, d'escarpins, et surtout de bas et porte-jarretelles selon les désirs du boss, le profond baiser d'Éléanore, tous ces événements l'ont mise dans un état d'extrême nervosité. Le boss la trouve ravissante ; il la veut sexy !

Les deux nuits du week-end ont été agitées, très agitées. Elle a dû se masturber à de nombreuses reprises avant de pouvoir trouver le sommeil, s'imaginant baisée sur le bureau du boss, enfilée par la grosse bite – c'est bien le terme employé par la stagiaire – une bite bien dure dans la chatte. Elle a répété le mot « bite » une bonne dizaine de fois en se caressant, s'imaginant la prendre profondément, elle, la mère de famille sage et pieuse, courbée sur le plateau de verre de la table de travail du boss, les seins à l'air, gémissant comme une… comme une… salope ! Comme une salope dépravée faite pour être baisée par les hommes, tripotée par Éléanore… par une femme ! Les orgasmes se sont succédés, la rendant trempée de sueur, mais enfin apaisée. Jamais elle n'avait autant joui en étant seule à se caresser comme la dernière des vicieuses en manque.

Dès que les enfants ont été couchés, elle a essayé le porte-jarretelles et les bas choisis avec Éléanore, les escarpins aux pieds. Elle a enfilé la jupe à boutons puis, assise sur une chaise, face au miroir de sa chambre, elle s'est observée, croisant et décroisant les jambes. Défaisant le bouton du bas de la jupe, elle a tenté de savoir si le haut de ses bas était visible ; puis un autre bouton. Elle croise les jambes. Cette fois-ci, un œil averti pourrait apercevoir un morceau de chair nue et l'attache d'une jarretelle.

Elle se trouve belle, séduisante. Elle se sent femme ; terriblement femme. Un mot lui vient à l'esprit : « femelle ». Une femelle faite pour séduire les hommes, faite pour être caressée, tripotée vicieusement. Une fois de plus sa petite culotte, qu'elle a pris soin d'enfiler par-dessus le porte-jarretelles, s'humidifie au point de coller à sa vulve.

Elle sort de son dressing un tailleur gris avec de fines rayures blanches, la jupe tombant au ras du genou. « Très chic ; peut-être devrais-je la porter chez la retoucheuse pour ouvrir une fente sur le devant : ce serait joli, beaucoup moins austère, et surtout… sexy ! »

Dimanche matin, à la messe, elle s'est surprise à observer les jambes des femmes. Surtout celles qui portaient de hauts talons, les jambes recouvertes de collants… ou peut-être de bas. Elle a remarqué que l'une d'entre elles, perchée sur de très hauts talons aiguille, avait les jambes parées d'une couture courant le long de l'arrière du mollet. « Certainement des bas… Porte-t-elle une culotte ? Peut-être est-elle nue sous sa jupe ? Et le curé, observe-t-il les jambes de ses paroissiennes ? » Jamais auparavant elle ne s'était préoccupée du type de sous-vêtement que porte une femme assistant à l'office. Effrayée par ces pensées lubriques, elle s'est replongée dans le déroulement de la messe, mais sans grand succès.

Lundi matin, encore en peignoir, elle observe le porte-jarretelles et une paire de bas qu'elle a déposés sur le lit. « Comment m'habiller ce matin ? Je ne vais quand même pas porter cette tenue de femme fatale ! Je ne vais pas travailler pour séduire les hommes : je dois rester professionnelle. »

Une heure plus tard, elle réalise qu'elle ne s'est toujours pas décidée. « Pantalon ou jupe… Allez, jupe pour changer ; quand même pas celle à boutons : trop tendancieux. Et un collant. » Elle enfile la jupe droite, le collant, se regarde dans le miroir. Finalement, elle se décide en enlevant le tout pour enfiler les bas couleur chair, le porte-jarretelles et la jupe à boutons. « Zut ! Après tout, je vais m'habiller comme j'en ai envie ! »

Aujourd'hui, temps sec ; les bottes attendront. Ce seront les escarpins qu'elle portait vendredi au grand magasin lorsque son boss l'a vue… Elle s'observe encore, tourne et retourne devant la glace. « Pas mal ; bon chic bon genre. Un collier de perles, un chemisier blanc… » Le chignon bien en place, les ongles impeccablement vernis, elle vérifie son maquillage une dernière fois.

« Mon Dieu… Trois quarts d'heure de retard ! Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? » Jamais, au grand jamais elle n'avait été en retard au bureau. Saisissant son manteau, elle attrape son sac, les clés, et réalise soudain qu'elle ne porte pas de culotte ! Filant dans sa chambre, elle en saisit une rapidement, l'enfile en se tortillant car la jupe est vraiment serrée, très ajustée aux hanches, lui moulant le cul de façon obscène ; mais ça, elle ne s'en est pas encore rendu compte…

Arrivée au bas de l'immeuble de l'entreprise, elle entre dans le hall, le manteau entrouvert, chemisier boutonné jusqu'au cou. Un petit mot gentil accompagné d'un signe de la main à l'hôtesse d'accueil et elle fonce vers l'escalier qui la mène à son bureau situé au deuxième étage. La jeune femme de l'accueil, la bouche ouverte et les yeux écarquillés, lui rend le bonjour en bafouillant. « C'est vraiment Nicole, en jupe et escarpins aux pieds, qui vient de passer en trottinant ? »

Entrant dans son bureau, elle trouve un mot du boss lui demandant de venir le voir. « Pas le temps de démarrer mon PC ; il faut que j'y aille. Il doit être furieux : j'ai presque une heure de retard. »

— Nicole, bonjour. Mais…

Subjugué, il découvre sa directrice administratif et financier en jupe et talons aiguille, chemisier blanc très ajusté, collier de perles au cou tombant sur le haut de la poitrine, boucles d'oreille discrètes, les lèvres bien dessinées par un rouge à lèvres carmin. La créature qui se tient devant lui, d'habitude si austère, sa plus proche collaboratrice est devenue féminine… Une working woman de rêve, terriblement sexy !

— Monsieur Picard, désolée. Je ne sais pas ce qui m'a pris ce matin, mais…
— Nicole, vous êtes ravissante, délicieusement ravissante, lui dit-il avec un grand sourire. Dois-je remercier Éléanore pour ce changement… positif ?

Rougissant jusqu'aux oreilles, Nicole répond :

— Merci Monsieur, mais…
— Nicole, vous égayez ma matinée ! Si tous les lundis pouvaient être comme celui-ci, le monde serait merveilleux.
— Encore merci, Monsieur, mais… vous m'avez appelée…
— Tss-tss, laissez tomber ; nous verrons ça plus tard. Allons prendre un café.

Il se dirige vers la porte, lui fait signe de passer devant. Dans le couloir conduisant au coin café, elle sent le regard du boss sur ses jambes, sur ses fesses bien trop moulées par la jupe.
« Il regarde mes jambes, mes fesses. Il regarde mon… mon cul ! » Elle se sent fragile, vulnérable. « Est-ce que je lui plais ? se demande-t-elle, anxieuse. A-t-il envie de me baiser ? Mon Dieu, il faut que je cesse de penser à… au sexe. »

Croisant un homme dans le couloir, Nicole remarque le regard qu'il porte sur elle ; un regard qui part des escarpins, monte le long des jambes, la courbe des cuisses, puis les hanches, le chemisier qui lui compresse les seins. Un regard lubrique, comme doit être celui de son boss qui la suit. Elle le sent, ce regard, et elle commence à sentir une humidité en haut des cuisses. C'est Patrick, le consultant en management, recruté par le boss pour dynamiser l'ambiance dans l'entreprise. Il porte son éternel costume noir, cravate Hermès, chemise bleu-ciel à fines rayures blanches. Un bel homme, aux tempes grisonnantes. Il la salue courtoisement.

Prévenant, son boss lui offre le café et lui tend le gobelet.

— J'aime beaucoup ces petits plis au niveau de votre cheville ; c'est exquisément sexy. Vous avez très bien choisi vos bas, chère Nicole…

Baissant la tête, Nicole rougit une fois de plus – la deuxième fois de la journée – à peine arrivée au travail. « Mais comment diable sait-il que je porte des bas ? Des petits plis… Zut, j'ai dû mal les tendre, à cause de ces jarretelles dont je n'ai pas l'habitude… Il a dit “sexy”… Il me trouve sexy ! Il me trouve séduisante ; il veut peut-être me… me coucher sur son bureau, me baiser ? Non, pas lui ; impossible : il est trop bien élevé, il n'oserait jamais faire une chose pareille. Et puis ce serait sale, faire ça dans un bureau, sur une table… Non, l'acte sexuel ne doit se faire que dans l'intimité d'une chambre, dans un lit. »

Le café avalé, ils retournent au bureau du boss. S'asseyant dans son confortable fauteuil, il demande :

— Nicole, venez voir ce dossier ; j'aimerais avoir votre avis sur un point qui m'intéresse.

Elle approche, contourne le plateau de verre, et positionnée contre le fauteuil elle se penche sur le dossier. Tout à coup elle se raidit… La main du boss vient de se poser dans le creux de son genou, puis remonte lentement, très lentement, dans une légère caresse, le long de la cuisse, faisant crisser les mailles du bas. Nicole proteste dans un souffle mais ne peut bouger, tétanisée par la sensation de cette main qui caresse avec légèreté l'arrière de sa cuisse. La tension est extrême ; ils sont tous les deux silencieux. Il n'y a que cette main qui monte, descend, remonte – jamais trop haut – effleurant la boucle de métal qui attache la jarretelle au bas, ne touchant jamais la peau nue.

« Il a osé… Il… il me touche. Et je me laisse faire. Mon Dieu, c'est… c'est vicieux ! » Puis elle se met à trembler légèrement. Pour garder l'équilibre, elle écarte un peu les pieds.

— Qu'y a-t-il, Nicole ? Vous frissonnez ; auriez-vous froid ?