Estelle

Ce deuxième chapitre racontera mon histoire avec Estelle ; et cette histoire se déroule en deux parties. Cette fois on remonte encore plus loin dans le temps.

Estelle est la petite sœur de Nicolas, un de mes amis du lycée. Elle a trois ans de moins que lui, et donc trois ans de moins que moi, du coup. Avec des potes – son frère ainsi que d’autres amis – nous essayons de former un groupe de rock. Comme je ne sais pas jouer d’un instrument et aussi parce que je peux écrire des textes, je suis désigné pour être chanteur. C’est chez Nico que nous nous retrouvons pour la première répétition.

J’ouvre ici une petite parenthèse : j’ai déjà écrit plein de trucs personnels sur ce site, mais c’est la première fois que je me sens vraiment gêné en racontant quelque chose. Ce fut notre seule répétition parce qu’il se trouve que je n’étais pas du tout à l’aise avec un micro. Je me suis contenté par la suite d’écrire les paroles de quelques chansons ; chacun son domaine. Et Dieu merci, il ne reste aucune trace de nos morceaux à ce jour. Mais je repars dans mon récit.

Nous sommes très inspirés par des groupes comme Nirvana, Pearl Jam, The Exploited, Rage Against The Machine, Sex Pistols, Bérurier Noir, Ludwig von 88, etc. Plutôt grunge, punk et rock alternatif, donc. Et de toute façon, pour être honnête, les copains ne sont pas capables de jouer du Pink Floyd.

Deuxième parenthèse pour parler mode : au désespoir de nos parents, nous avions adopté la mode punk et grunge en vogue à cette époque. Côté vestimentaire, ça voulait dire : Doc Martens coquées obligatoires ; jean troué, voire très troué, en lambeaux presque ; tee-shirt trop grand, parfois troué aussi ; chemises et surchemises. On traitait les fringues à la Javel pour les décolorer. Côté déplacements motorisés, c’était la belle époque des cyclomoteurs Peugeot, 102 ou 103 par exemple. Le mien était rouge, et je l’avais décoré d’un énorme sigle « Anarchie » et d’un très subtil « Mort aux vaches ! » Côté hygiène… euh… comment dire… Bref, c’était il y a longtemps, quoi ! Et puis je m’égare. Alors revenons au récit.

On passe la journée là-bas. Vers seize heures on s’arrête parce que d’autres copains et copines du lycée doivent nous rejoindre. Parmi ces personnes, mon jeune cousin Cyril ; il traîne souvent avec nous, même s’il a trois ans de moins, déjà parce que c’est mon cousin et qu’il est plutôt cool. En plus il est ami avec Estelle, la sœur de mon pote. Cette jeune fille n’a beau avoir que seize ans, elle est vraiment super jolie. Un détail qui me fait fondre : ses petites joues se teintent facilement d’une charmante rougeur quand elle gênée ou en plein effort. Elle a également de très beaux yeux bleu clair.

À peine sont ils arrivés que Cyril se jette sur moi et m’entraîne à l’écart pour m’annoncer :

— J’ai parlé avec Estelle et elle m’a avoué qu’elle t’aime bien ; mais vraiment bien, tu vois…

Je ne sais pas quoi dire ; je me retrouve comme un con. C’est débile, mais à cet âge-là sortir avec une plus jeune – et qui est plus la sœur de mon pote – m’aurait valu les moqueries des copains, et cela aurait été encore pire pour elle. Et puis tout aussi débilement d’ailleurs, vu que c’est la sœur de mon pote, je trouve ça pas cool pour lui (alors qu’en fait il s’en foutait totalement). Tout ça pour dire que je suis bien embêté, d’autant plus que je n’envisageais absolument rien avec elle avant ce jour-là. Elle est super mimi, oui, c’est sûr, mais elle est encore trop jeune. Par contre, maintenant que je sais que je lui plais, ça me donne envie d’aller vers elle.

Je vais avoir l’occasion de me retrouver seul avec elle un peu plus tard car la maison est grande et un immense parc l’entoure. Du coup, nous sommes éparpillés un peu partout, occupés à fumer des clopes – et quelques joints aussi – et à boire des bières, Kro et Fisher (dont on récupère le bouchon pour le fixer aux lacets de nos Doc Martens… toute une époque).

Je me retrouve dans un coin de la maison avec seulement Estelle et mon cousin qui, malin, nous dit qu’il doit aller chercher une bière ; il se tire. Et voilà, je suis seul avec Estelle, et ce qui doit arriver arrive. Le bisou est vraiment très agréable, et il me faut une énorme volonté pour arrêter tout ça. Je la regarde dans les yeux et lui explique que ce n’est pas possible, que je ne veux pas qu’elle souffre, et qu’inévitablement ça finirait par lui faire du tort, donc du mal. J’en ai envie, je lui dis, mais ce ne serait pas bien de ma part.
Elle accepte mes explications à contrecœur et nous en restons là pour aujourd’hui.

Trois années plus tard

J’ai vingt-deux ans ; je suis en fac de philo. J’y suis inscrit en tout cas. Le look a changé, mais les goûts musicaux pas tellement, même si je n’écoute pas que du rock. C’est l’été et il fait beau. Je me retrouve à aller voir mon ami Nicolas chez ses parents, comme à la belle époque. On ne se voit plus trop parce qu’il est parti sur Nancy pour ses études. Et puis la vie fait qu’on se voit moins. Mais il est là, alors j’en profite. J’ai aussi largué le cyclo tagué pour une voiture, moins rebelle mais plus pratique.

Quand j’arrive chez lui, ses parents ne sont pas là. Il s’avance vers moi, tout heureux qu’on se revoie. Il me dit que d’autres anciens potes vont arriver, deux ou trois. Il m’invite à passer à l’arrière de la maison sur la terrasse. Je m’assois et il rentre pour aller chercher des bières. Je regarde autour de moi pour profiter de la vue du beau parc quand j’entends une voix féminine :

— Ah, il me semblait bien que je connaissais cette voix ! Alors, on dit plus bonjour ?

Je me retourne alors et je vois Estelle. Nico ne m’avait pas dit qu’elle serait là. Elle est juste superbe. Les cheveux châtain relevés et tenus grâce à une baguette. Son visage est toujours aussi beau mais elle fait plus femme, maintenant qu’elle a dix-neuf ans. Ses yeux sont cruellement magnifiques avec cette lumière estivale, et ses joues ont toujours cette petite teinte rougie. Elle est un tout petit peu plus en chair qu’avant. Elle doit faire un 85 ou 90 B, le ventre plat, et de belles fesses bien rondes. Dans mon souvenir, entre 36 et 38, quoi ; ça fait quand même quelques années, alors vous m’excuserez de ne pas être plus précis.

Elle porte un simple débardeur noir (marqué Nirvana, parfait !) et un short en jean plutôt court, je dirais. Et les pieds nus (et jolis). J’ai du mal à répondre tellement je suis subjugué, mais ça ne dure qu’une poignée de secondes. Je souris puis me lève et vais la voir. On se fait la bise et je repars m’asseoir en disant :

— Je ne savais pas que tu serais là ; c’est cool, ça fait plaisir de te revoir. Tu es superbe, dis donc ! Tu vas bien ?
— Merci. Bah, j’ai connu de meilleurs moments…

Nico revient à cet instant-là avec ma bière, et Estelle lui demande :

— Y a qui d’autre qui vient ?
— Fred, Olivier et Manu, répond Nico en prononçant ce dernier prénom moins fort.
— Manu ?! Super ! déclare Estelle, d’un air agacé. Je vais me chercher une bière aussi, ça va m’aider.

Puis elle rentre dans la maison. Nico attend qu’elle soit hors de portée et me dit doucement :

— Ils viennent de se séparer, et il a pas été super clean avec elle ; mais bon, c’est mon pote…

Eh bien franchement, je le trouve un peu léger sur ce coup-là. Il ne s’est jamais vraiment bien entendu avec sa sœur, mais là… Devant mon air dubitatif, Nico ajoute que toute sa famille part en vacances dès le lendemain pour quinze jours et qu’à son retour il sera sur Nancy pendant plusieurs mois et ne redescendra pas de sitôt, alors il voulait voir tous ses potes avant de partir. Mais la discussion s’arrête là parce qu’Estelle revient avec sa bière. Et quelques minutes après voilà les potes qui débarquent aussi.

Nous sommes là depuis près d’une heure ; c’est sympa dans l’ensemble, mais l’ambiance est un peu alourdie par moments parce que Manu s’en prend régulièrement à Estelle : il lui balance des réflexions, et les autres se marrent un peu à chaque fois. Elle se retrouve hyper gênée ; elle tente bien de répondre un peu mais elle ne veut pas trop rentrer dans son jeu et péter un câble, comme il aimerait.

Bon, ça commence à me gaver. Je n’aime déjà pas trop qu’un groupe s’acharne sur une seule personne, alors sur une jeune femme – et une que j’apprécie, en plus – ce n’est plus possible. Je me mets donc à réagir à ce que dit Manu : à chaque vanne qu’il balance je lui en sors une moi aussi en y ajoutant de temps en temps un petit compliment à l’adresse d’Estelle. La situation se retourne vite, et désormais mes potes se foutent ouvertement de Manu. C’est bien parce que ça a rétabli l’équilibre et que ça fait sourire la belle Estelle, mais ça ajoute à la tension générale. Manu n’est pas très bon joueur et devient de plus en plus agressif. Estelle, toujours plus maligne, préfère se retirer en prétextant qu’elle doit faire sa valise. L’ambiance retrouve un peu de calme et nous parlons de nos souvenirs.

Tout se déroule bien jusqu’au départ de Fred, Manu et Olivier. Ces trois goujats ne prennent pas la peine d’aller dire au revoir à Estelle. D’ailleurs moi je regrette qu’elle ne soit pas redescendue. Je discute un peu avec Nico quand soudain il regarde sa montre et sursaute :

— Oh merde, faut que j’y aille ! Je suis à la bourre et je dois aller chercher ma meuf ; elle part avec nous en vacances demain. Désolé, gros, faut que j’y aille parce qu’elle habite pas à côté non plus.

Il me fait la bise et s’échappe. Bon, ben je vais y aller aussi. Mais moi, je vais aller dire au revoir et souhaiter de bonnes vacances à Estelle. Je monte à l’étage ; arrivé devant sa chambre je frappe à sa porte. Elle me dit d’entrer. Tiens, elle a défait ses cheveux. Je m’avance dans la pièce et lui dis :

— Bon, ben je vais y aller. Ils sont tous partis, ton frère aussi. Il est allé chercher sa copine. Je voulais pas me barrer sans te dire au revoir.
— Ah, ben c’est sympa, ça. Je te remercie pour tout à l’heure ; c’était vraiment agréable de te voir prendre ma défense contre ce trou de balle ! Je me demande vraiment ce que je suis allé foutre avec ce type.

Je lui fais la bise en souriant et je la rassure en lui disant qu’on fait tous des erreurs dans la vie. Je me retourne et commence à partir. J’ai à peine passé la porte quand je l’entends dire :

— Attends, reviens, j’ai quelque chose à te dire.

Je fais demi-tour, je rentre dans la chambre à nouveau et m’approche d’elle, tout près parce qu’elle a la tête baissée comme si ça n’allait pas. Je suis à quelques centimètres d’elle. Je lui dis doucement :

— Eh ben oui, qu’est-ce que tu veux me dire ?

Elle relève la tête et me jette un regard enflammé puis elle passe ses mains derrière moi pour m’attirer vers elle et me murmure :

— J’ai rien à dire…

Puis elle se rapproche de plus en plus et m’embrasse sur la bouche. Je retrouve le goût de ses lèvres et leur texture si douce. Mais quelle bouche ! Je réponds immédiatement à son baiser, et même plus, en fait. Je la pousse contre le mur, tout près de la fenêtre. Je ralentis et passe mes mains derrière son dos pour amortir le choc contre la paroi. Je l’embrasse avec fougue, dans un baiser très sensuel et langoureux. J’en avais envie depuis si longtemps que je suis très chaud. Je ne me retiens absolument pas. Je l’embrasse dans le cou et je le lui mordille légèrement. Je lui dis que j’ai envie d’elle et que j’adore son haut Nirvana mais que j’ai encore plus envie de le lui enlever. Je passe mes mains sur ses seins par-dessus le débardeur. Elle me répond alors dans un souffle :

— Oui, vas-y, enlève le, j’ai envie moi aussi.

Pas besoin de me le dire deux fois ! Je lui retire le débardeur et la voilà face à moi, les joues rougies par la chaleur de l’empoignade. Elle porte un superbe soutien-gorge bleu avec de la dentelle fine. Sa peau est toute blanche ; j’adore. Nous échangeons un nouveau baiser torride puis je me penche sur sa poitrine et commence à embrasser le haut de ses seins. Je saisis alors le tissu et le baisse pour découvrir enfin la totalité de ses globes de chair. Je découvre de jolis petits seins avec de belles aréoles et de mignons petits tétons roses. Elle se cambre pour défaire son soutif et libérer les deux objets de mon désir que prends en mains et continue à les couvrir d’attentions buccales. Passant une de mes mains sur son ventre plat, j’arrive sur son short en jean et je frotte ma main sur le tissu rêche au niveau de son entrejambe. Elle ne se choque de rien ; elle a vraiment envie de moi également. C’est parfait.

Je m’agenouille, défais le bouton et descends la braguette du short que je tire vers le bas, laissant volontairement sa culotte (assortie au soutien-gorge). Comme je l’avais fait pour sa poitrine, je l’embrasse d’abord par-dessus le tissu puis j’écarte l’ultime vêtement avec mes doigts. En l’embrassant sur sa culotte, j’ai bien senti qu’elle n’était pas entièrement épilée : elle a gardé un joli triangle de poils très courts et très clairs.

Son sexe est déjà chaud. Je dépose quelques bisous contre sa toison dorée. Très vite, comme je suis toujours très chaud, j’écarte un peu ses lèvres pour y glisser ma langue afin d’aller à la rencontre de son clitoris. Elle me tient la tête et laisse échapper un petit gémissement. Elle mouille déjà un peu.

Je la lèche ainsi tout en utilisant mes doigts depuis un moment quand je crois entendre un bruit, mais je suis trop concentré sur ce que je fais pour bien capter ce que c’est. En fait, ce sont des coups de klaxon. Estelle jette un coup d’œil à la fenêtre et s’exclame :

— Oh putain ! Arrête !

Sur le coup, je ne comprends pas pourquoi, et je ne veux pas m’arrêter parce que j’adore ça. Mais elle a l’air paniqué et m’appuie sur la tête pour m’écarter. Je stoppe alors et lui demande :

— Ben, qu’est-ce qu’il y a ? C’était quoi ces bruits ?

Elle me répond alors, toujours aussi affolée :

— Ce sont mes parents, bordel ! Ils klaxonnent parce qu’ils sont contents d’être à la maison et en vacances. Faut que je me rhabille et qu’on fasse l’air de rien, sinon ils vont me tuer !

Moi, je ne me suis pas encore déshabillé, donc je peux l’aider à remettre ses fringues. La situation m’amuse franchement… Ses parents prennent leur temps ; ils ont fait des courses et ont pas mal de trucs à descendre du coffre. Il faut quand même que je cache mon érection, parce que là ça pourrait se voir. La maman d’Estelle s’écrie en bas de l’escalier :

— Estelle ! Viens nous aider à ranger les courses, s’il te plaît ! Qui est là ?

Estelle ouvre la porte alors qu’elle n’a pas encore remis son haut et crie à son tour :

— C’est Yann. Il est venu voir Nico et il est monté me dire au revoir. J’arrive, le temps qu’il m’aide à fermer ma valise.

Je lui dis en murmurant et en décomposant chaque syllabe pour qu’elle comprenne bien, toujours en souriant :

— Men-teuse !

Je ramasse son haut. Elle le remet et nous nous embrassons encore. Je l’attrape par la main et lui dis que tout va bien, qu’il faut qu’elle se calme. Enfin elle s’apaise et me sourit, puis ajoute :

— C’est dommage, quand même… j’en avais tellement envie ! Mais faut qu’on descende.

Je ne peux que répondre :

— Oui, moi aussi j’en avais très envie ; ça c’est vu, je crois… T’es incroyable, et vraiment super belle !

Encore un dernier baiser sensuel et doux et nous descendons voir ses parents, que je connais bien. Je les salue puis je les aide à ranger les courses. Je suis certain qu’ils n’ont rien remarqué. Je finis par devoir m’en aller, même si je n’en ai pas envie. Estelle me raccompagne à ma voiture ; je suis garé sur le côté de la maison, à l’abri des regards. On se précise d’un commun accord que nous ne sommes pas ensemble, mais que c’est « à suivre ». Un petit smack pour se dire au revoir, et me voilà parti.

Il n’y aura pas de suite, finalement : le lendemain elle partait en vacances pour quinze jours, et moi, une semaine après, je me mettais en couple avec Camille, une jeune femme avec qui je suis resté pendant six ans. J’ai recroisé Estelle quelques fois, mais étant en couple nous n’avons jamais rien refait. Puis nous nous sommes perdus de vue.

Je ne regrette vraiment pas ma belle histoire avec Camille, mais j’avoue que j’aurais quand même beaucoup aimé vivre une vraie relation avec Estelle. Je pense que ça aurait pu coller entre nous. Le destin en a décidé autrement.