Marion

Voici mon dernier long chapitre de la série sur mes ratés ou regrets. Cette histoire est une des plus cruelles pour moi.

Ma relation avec Marion a duré pendant cinq ans… et nous sommes restés bons amis, comme souvent avec mes ex. J’ai du mal à me dire que quelqu’un avec qui j’ai pu être, que j’ai aimé, puisse disparaître du jour au lendemain de ma vie. Sauf truc horrible, bien entendu.

Au moment où se passe l’histoire, je ne suis plus avec elle depuis trois ans, mais je dois admettre qu’elle me plaît énormément et que j’éprouve encore beaucoup de sentiments pour elle. Disons que si elle me demandait de me remettre avec elle, j’accepterais tout de suite. Comme nous nous voyons régulièrement, j’essaye de temps à autre de retenter ma chance, mais sans succès. Attention : je n’ai jamais été malintentionné et je ne l’ai jamais empêchée de se mettre avec qui que ce soit, et j’ai eu moi aussi quelques aventures durant ces trois dernières années.

Je vais vous la décrire rapidement : Marion est une jolie (fausse) blonde aux cheveux longs et naturellement frisés. Rien que ça, j’adore. Elle a un visage de poupée. Des yeux noisette. Une belle peau laiteuse à souhait. Elle est petite et fine. Un joli 85 B et un petit 34/36 en pantalon (ou jupe). Je décrirai certaines parties de son corps plus en détail un peu plus loin dans le récit.

Nous sommes le premier janvier ; je suis chez Marion. La veille, nous avons fait la fête pour la nouvelle année avec toute ma famille et des amis ; une très bonne soirée. Mais cet après-midi, Marion n’est pas bien, elle semble abattue. C’est sûrement le blues du changement d’année. Elle est dans le doute après avoir vécu pas mal d’histoires pourries avec des mecs (pourris eux aussi). Elle pense qu’elle ne pourra plus jamais séduire d’hommes ni avoir d’enfants ; de plus, elle s’est fait brancher par une nana, ce qui l’a émoustillée… Elle est perdue, quoi.

En bon ami, je la rassure du mieux que je peux. Je la prends par la main et lui dis qu’elle est jolie comme tout, que si elle est tombée sur de sales types ce n’est pas de sa faute, qu’elle n’est pas maudite et qu’elle peut avoir un mec si elle le veut vraiment, et un mec bien ; il faut juste qu’elle soit patiente. J’ai l’impression qu’elle va un peu mieux mais elle me demande de rester quand même dîner et dormir chez elle.

Nous dînons, regardons un peu la télé puis nous allons nous coucher. Nous discutons à nouveau de ce qui la travaille. Puis, peu à peu, le silence s’installe. Nous sommes là, couchés l’un à côté de l’autre, éclairés par la Pleine Lune. La chambre possède un grand velux qui laisse passer la lumière de l’astre brillant. Soudain, Marion brise le silence :

— Dis-moi, tu as envie de moi ?

J’avais très bien entendu, mais je me suis dit que je devais être en train de rêver. Elle répète alors :

— T’as envie de moi, là ?

Pas de doute, cette fois j’ai bien entendu. Au ton de sa voix, je sais que cette demande n’est pas juste une question en l’air et que si ma réponse est positive, nous ferons l’amour. Tout en passant une main sur son tee-shirt au niveau du ventre, je lui réponds :

— Oui, évidemment que j’ai envie de toi.

Elle me prend la main et me dit seulement :

— Viens !

Essayez d’imaginer la révolution à l’intérieur de moi… Voilà des années que je vivais sous la dictature de son amitié pour moi alors que mon amour pour elle était semblable à un peuple oppressé vivant sous le joug de son regard fraternel ; et là, je me retrouve en démocratie : pour la première fois depuis longtemps, j’ai mon mot à dire. Pour la première fois depuis longtemps, mon corps retrouve le droit de vote. Je vais enfin pouvoir glisser mon bulletin dans l’urne, si j’ose dire. Plus sérieusement, je ne croyais pas que ce moment privilégié avec elle reviendrait un jour ; je le désirais, je l’espérais, je le fantasmais, mais je n’aurais jamais cru qu’il serait de nouveau réel.

Je lui obéis sur le champ ; que demande le peuple ? Je m’installe entre ses jambes, allongé sur elle. Je la regarde, lui caresse la joue et je l’embrasse tendrement. Quelques smacks pour commencer, puis un vrai baiser, plus long, plus audacieux. Nos lèvres s’écartent et nos langues se rejoignent. Comme deux amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps, l’étreinte de nos deux organes est longue, belle et sincère.

Quand vous connaîtrez la fin de l’histoire, vous ne comprendrez certainement pas la façon dont je vais raconter ce souvenir ; essayer de raconter en tout cas, parce que j’aurais peine à décrire exactement ce que j’ai pu ressentir à ce moment là, l’état émotionnel dans lequel j’étais : c’était trop, bien trop fort et puissant. Je vais devoir vous raconter pour que puissiez comprendre, mais gardez bien en tête à chaque instant que chaque sentiment, chaque sensation que je vais essayer d’expliquer ici, il vous faudra les multiplier par mille pour approcher un peu la réalité. Il en est de même pour le plaisir ressenti dans les actes, du moins pour moi, car je n’aurais pas la prétention d’affirmer cela pour Marion, même si elle semblait impliquée et comblée.

Me voilà donc tout contre la belle Marion, contre celle que j’ai cru être la femme de ma vie. Un frotti-frotta s’installe alors entre nous, comme on aimait tant faire il y a quelques années. J’ai toujours aimé jouer à ça : frotter mon sexe contre le sien alors que nous sommes en sous-vêtements est un pur délice. Certaines personnes ne comprennent pas ça, mais j’ai toujours été dingue de cette pratique préliminaire (voire même plus). Je passe mes doigts dans ces cheveux frisés, en douceur, et en même temps je fais des mouvements avec mon bassin. Je bande fort, comme vous pouvez l’imaginer… Ce petit jeu de frottement est idéal pour faire monter l’excitation, et nous avions l’habitude d’y jouer à l’époque où nous étions ensemble. Après quelques baisers dans le cou et sur la bouche et quelques douces morsures bien placées, il m’a fallu passer à quelque chose de plus, disons, pénétrant.

Je retire son haut et sa culotte, et j’enlève mon tee-shirt. Sa peau si blanche répond à la pâleur de la lune. Je crois que j’avais oublié à quel point son corps était attirant. Dans la douce lumière qu’émet l’astre sélène, la chambre baigne dans une atmosphère fantastique. Cette femme au corps superbe dont j’ai rêvé ces dernières années me revient enfin ! Je me penche sur son corps pour l’explorer avec ma langue et ma bouche pendant qu’en même temps je la caresse avec mes mains.

Sa poitrine, petite mais bien ronde et ferme, est tout simplement délicieuse. Je me régale de ses seins magnifiques qui m’ont tant manqué. Je ne sais si vous serez d’accord avec moi, mais je trouve que chaque corps a un goût différent, chaque poitrine notamment. Et il se trouve que la saveur de la peau de Marion est exquise.

Je descends peu à peu vers son sexe ; je goûte cette fois à sa source d’amour. Elle mouille déjà un peu, et c’est divin. J’aime aussi le parfum de son sexe. Ma langue est exploratrice et habile ; j’aime donner du plaisir ainsi, mais cette fois je m’applique à être encore meilleur que d’habitude. J’enroule ma langue autour du joli berlingot de chair rose, je le titille et l’excite, alternant des pressions fortes et plus tendres. Je ne me contente pas de cela : ma main gauche parcourt ses seins et leurs pointes tandis qu’avec les doigts de ma main droite je visite la grotte sacrée abritant la source de ses plaisirs.

Ce travail d’approche sensuelle dure un peu. Marion apprécie sans aucun doute mon petit traitement. Je prends son petit bouton en bouche, l’enserre entre mes lèvres et le suce légèrement. À ce moment-là, Marion se cambre et se laisse aller à un petit gémissement. Mes deux doigts s’enfoncent alors plus profondément en elle, lui arrachant un deuxième gémissement de surprise et d’appréciation. Je recommence à laper précisément mais plus volontairement son clitoris tout en le reprenant en bouche de temps en temps. Mes mouvements digitaux s’accélèrent progressivement en elle ; je veux lui donner tout le plaisir possible. Ma volonté est dirigée vers son plaisir ; je sens son corps et ses effluves, j’écoute sa respiration et ses soupirs, je touche des endroits ciblés et ressens sa peau sous mes doigts, je regarde son corps et j’observe son visage, je goûte sa peau, ses sécrétions. Mes cinq sens sont au service de ma pratique pour faire de moi un amant plus efficace, plus précis.

Elle me demande d’arrêter et me dit qu’elle me veut en elle. Je lui demande où sont ses préservatifs : on se connaît, bien sûr, mais nous ne sommes plus en couple et nous avons eu des histoires chacun de notre côté, alors il vaut mieux être prudent. Je retire mon boxer. Mon sexe se trouve enfin libéré, et il se dresse fièrement.

— Je vois que je te fais encore de l’effet… me dit-elle.
— Tu n’imagines même pas à quel point ; ton corps est magnifique !

J’enfile rapidement la protection en caoutchouc. Elle s’allonge et sourit. Pour moi, ce sourire n’est pas anodin : depuis ce matin elle ne souriait pas, elle était mal. La voir sourire est déjà très agréable, mais savoir que c’est grâce à moi est encore meilleur. Je m’installe entre ses cuisses, et doucement, très doucement, je commence à entrer en elle. En même temps, mes doigts s’occupent de son clitoris. Connaissant bien Marion, je sais qu’elle aime être doublement stimulée quand elle couche avec un homme.

Nous faisons l’amour dans cette position pendant un long et délicieux moment. J’adore lui faire l’amour de cette façon car je peux voir son visage et l’embrasser sur la bouche et dans le cou, mais j’ai très envie de la prendre en levrette ; je sais que c’est une position qu’elle affectionne particulièrement. Je lui demande si elle veut être prise par derrière, ce qu’elle accepte tout de suite. Elle se met donc en position et je me cale derrière elle. Cela l’oblige à se stimuler le clitoris toute seule, mais en contrepartie je vais prendre soin de son anus avec mon doigt ; avec mon pouce, plus exactement. Marion a toujours adoré ça, et c’est un régal pour moi de lui montrer à quel point je connais tout ce qui peut lui donner du plaisir et la faire jouir, ce qui arrive en quelques minutes : elle explose dans un orgasme intense, qui provoque le mien dans la seconde, ce qui est assez rare parce que, généralement, je ne jouis pas quand je porte un préservatif.

Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre, je ne dirais pas déjà amoureux, mais dans une douce et belle euphorie.

Le lendemain matin, dès le réveil je décide de me positionner entre ses jambes pour lui prodiguer un nouveau cunnilingus. Cette fois nous ne ferons que ça. Je m’applique comme je l’ai fait la veille, comme je l’ai toujours fait. Elle ne tarde pas à jouir. Nous descendons et nous douchons ensemble, puis il me faut passer chez mes parents qui m’ont invité à manger le midi. Je l’embrasse tendrement ; je suis ravi, sur un petit nuage. Elle ne semble pas aussi enthousiaste que moi, mais sur le coup, comme je sais qu’elle n’est pas du matin, je me dis qu’elle ne doit pas être bien réveillée.

En revenant chez Marion, l’après-midi même, je suis encore perché sur ce petit nuage. Je ne vais pas tarder à tomber de haut, et sans parachute ; vous allez bientôt comprendre en voyant mon ego crashé et dispersé sur le sol pourquoi cette histoire, jusqu’ici plutôt agréable, fait partie de cette série sur les ratés et regrets.

Je me présente devant la belle avec un sourire amoureux (et sûrement un peu niais) ; un smack s’ensuit, et au moment où je recule mon visage du sien, je la regarde. Et là, je comprends qu’il y a quelque chose qui cloche. Je m’approche de la porte ouverte de l’avion. Je lui demande :

— Eh ben, qu’est ce qu’il se passe ?

Je suis dans l’encadrement de l’ouverture de l’appareil, penché. Elle me regarde et me répond alors d’un air triste et les yeux baissés :

— Il faut que je te parle…

De ses mains, elle me pousse hors de l’avion. Le reste de la discussion peut s’apparenter à une longue et tragique chute vers le sol. En résumé, elle m’a expliqué que nous avions fait une erreur ; enfin, qu’elle avait fait une erreur, et que moi j’avais simplement suivi le mouvement. Imaginez la violence de l’impact de mon cœur s’écrasant sur la dure réalité ! Ses doutes sur sa féminité, sur sa capacité à séduire et à plaire à un homme l’ont menée à commettre cette erreur. De surcroît, elle savait que je ne lui ferais pas de mal et que je la traiterais avec respect. Mais elle n’envisageait pas – à aucun moment – de se remettre avec moi. J’étais juste un coup d’un soir, secure, si vous voulez.

Qu’est ce que je peux faire ? Comment réagir ? Est-ce qu’elle m’avait promis quoi que ce soit ? Si je suis honnête, vraiment honnête, elle n’a rien dit de tel. Alors je peux jouer le coup de l’engagement physique, de la promesse induite qu’on se fait en couchant ensemble, mais à quoi bon ? D’abord, je crois que je savais très bien ce qu’elle voulait vraiment, inconsciemment, et j’ai joué le jeu. Et ensuite, on s’est quand même éclatés cette nuit. Bref, je peux difficilement lui en vouloir.

Je ne dis pas que ça a été facile dans les jours qui ont suivi, ni que je ne lui en ai pas voulu ; mais c’est ainsi : parfois la vie vous fait des cadeaux, et parfois elle vous fait des vacheries. Et il arrive même que, comme cette nuit-là, la vie vous offre un package contenant les deux à la fois.