La spirale infernale

Chez Marine, Laure finit par se rassurer. Devant un bon café et une part de tarte aux pommes, les problèmes s'évanouissent. Les deux femmes devisent gentiment, se remémorant les années lointaines d'une jeunesse heureuse. Elles parlent de tout, de rien, au gré de souvenirs qui remontent à la surface, embellis par le temps qui souvent ne trie que les bons. Pourtant quelque part son amie sent Laure soucieuse. Elle n'aborde pas le sujet bille en tête, mais cherche à contourner la citadelle pour prendre à revers les défenses de la femme de Gabriel.

— Tu as peur que ton homme apprenne, pour L'Effeuillage ?
— Oh non : il y a bien pire que sortir dans une boîte de cul.
— Ah bon ? Ça dépend de quel point de vue tu regardes cela. Évidemment, puisque tu n'as rien fait dans le club.
— Oui. Enfin, « rien fait »… j'ai tout de même revisité toute seule les murs percés.
— Les glory holes ? Tu es entrée toute seule dans le couloir des bites ? Non… Tu as vraiment essayé ?
— Oh, je n'étais pas vraiment seule : il y avait une autre femme. Elle m'a invité à… tu vois ce que je veux dire.
— Comment ça, « invitée » ? Vous vous êtes tripotées ?
— Pas exactement ; nous avons plutôt partagé un bâton… enfin, deux, un blanc et un noir.
— Ben ça alors ! Moi qui croyais que tu étais restée aussi sage qu'une image… Tu m'en bouches un coin, là.
— Mais il y a pire que cela, tu sais…
— Eh ben, vas-y, vide ton sac ! Tu te sentiras mieux après.
— Oui, mais si Gaby apprend cela… je ne sais pas comment il va prendre la chose. L'autre soir il m'a téléphoné, et mon jeune voisin…

Laure se lance alors dans une longue confession. Elle n'omet aucun détail, narrant sans rien négliger de cette idiotie réalisée avec Renaud, puis la venue de ce dernier chez elle. Elle révèle aussi la présence de l'autre individu. Elle se délivre du poids qui lui pèse sur l'estomac. Marine boit les paroles de sa copine sans la couper, dans un silence attentif. Les explications durent un long, très long moment. Quand elle a fini de raconter son histoire, face à elle son amie semble éberluée.

— Bon sang ! Quand tu t'y mets, tu ne fais pas semblant. Enfin, ne te bile pas trop pour ce… comment tu dis, Renaud ? Lui et son pote ne vont sans doute pas revenir. Et puis ce serait ta parole contre celle de ces sales cons. Allez, rassure-toi ! Tu peux rester ici si tu veux.
— Mais… il faudra bien que je rentre chez moi, et…
— Oui, demain il fera aussi jour, et puis tu verras le monde sous une lumière différente. On va se concocter un bon petit dîner. Tu vas dormir cette nuit chez nous. Viens avec moi, nous allons mettre en ordre la chambre d'amis.
— Je ne sais vraiment pas comment m'en sortir avec ces deux voyous.
— À mon avis, il n'y a rien à faire. Ils ne viendront sûrement plus t'importuner : ils savent bien ce qu'ils risquent puisque tu connais l'un d'eux.
— C'est pour Gaby que j'ai des craintes… il pourrait me quitter ! Je l'ai tout de même trompé.
— Tu ne vas pas lui dire, et je suis une tombe. Du reste, si l'autre imbécile la ramène, Alain et moi nous soutiendrons que tu étais avec nous à ce moment-là.
— Oui, mais Gabriel était au téléphone avec moi quand ça s'est produit.
— C'est vrai… les soupirs et les gémissements… ne t'inquiète pas outre mesure, laisse venir. Je… j'imagine bien la scène : prendre son pied avec un marlou alors que ton mec te chauffe au portable… j'adore la situation ! Finalement, vous êtes un couple plus moderne que nous ne le croyions.

Les yeux dans les yeux, les deux amies font une pause pendant laquelle chacune garde le silence. Laure parce qu'elle réalise qu'elle a tout dit à Marine et que la peur que ceci s'ébruite est latente. Quant à Marine, c'est le souffle un peu coupé par les révélations de la brune qu'elle médite sur cette histoire. Dire qu'elle pensait la femme de Gabriel si… prude, pour ne pas dire vertueuse ! Les apparences peuvent parfois être trompeuses.
Puis, réagissant d'un coup, Minouche se lève en murmurant :

— Ce n'est pas tout, ça, mais Alain va rentrer et le dîner ne sera pas prêt. Des patates farcies et une salade, ça te conviendra ?
— Bien sûr ! Donne-les-moi que je les épluche.
— Bien. Moi je vais préparer la farce. On fait simple les jours où nous ne travaillons pas.
— C'est bien bon ! J'en fais également parfois pour Gabriel, il adore ça.
— Tu veux un apéro ?
— Tu ne préfères pas attendre ton homme pour boire un verre ?
— Les absents ont toujours tort, non ?
— … Ouais. Vu ce qui se passe, je crois que c'est moi qui ai fait des conneries. Des grosses erreurs, même !
— Hep là, je ne disais pas cela pour toi. Ne le prends pas de cette manière.
— Je suis comme une lionne en cage ; je tourne en rond, mais je suis certaine que je peux encore être… mordante.

En jetant un coup d'œil sur son amie, Laure la voit sourire, et cette risette est communicative. Pour faire bonne figure, elle aussi a un rictus sur les lèvres.

— Après tout, tu as raison… buvons un verre.
— Voilà la Laure que j'aime. Battante et combative. Et puis tu vas voir que ça va le faire revenir, mon bonhomme.
— Il te laisse toute seule souvent ?
— Non. Il est parti nous pêcher une truite pour notre déjeuner de demain ; il se plaît bien à courir dans la montagne, à suivre des petits ruisseaux.
— Il en prend ?
— Quoi donc ?
— Des poissons, pardi !
— Ah ! Oui, oui. Des pas très gros, mais si savoureux… Vodka, comme d'habitude ?
— On ne change pas, hein ! Finalement, nous sommes si prévisibles, nous, les femmes…
— Tu trouves ? Lorsque je pense à ce que tu m'as raconté, ce qui s'est passé au club, je te trouve bien plus délurée que je ne l'aurais cru. Donc prévisible… non, pas vraiment.
— Mais je n'aime pas la violence que son pote voulait m'imposer en venant chez moi.
— Je… oui, je crois que je te comprends. Mais moi, je suis sûre que j'aimerais faire l'amour avec toi et Alain… avec ton Gaby aussi, sans doute.
— Entre lui et moi, ça s'est toujours bien passé ; nous n'avons aucun problème sur ce plan-là. Alors je me dis que je suis cinglée d'avoir eu ce comportement. Je n'ai pas réfléchi à une situation où nous serions tous les trois, non. Encore que…
— C'est ce que pourrait penser ton mari qui t'empêche de le faire ? D'essayer de voir ce que c'est ?
— Non. C'est simplement que je l'ai déjà suffisamment fait cocu comme ça. Il ne le mérite pas.
— Dommage, alors. N'en parlons plus.


Le bruit du moteur de la voiture d'Alain qui rentre alerte les deux amies. La table est dressée et elles sont calmes devant le petit écran. Le canapé rouge d'un vieux présentateur hypocondriaque reçoit une chanteuse canadienne venue faire la promotion de son dernier album. Là encore rien n'est vraiment fortuit. Le mari de Marine sifflote en remontant les marches de l'escalier. C'est un tourbillon qui rentre dans la maison. Et son épouse, sans se lever, le harangue alors qu'il est toujours dans l'entrée :

— Alors, on peut mettre la poêle sur le feu ? Les truites sont belles ?
— Ben oui… j'en ai pris des belles et bonnes. Mais c'est pour le déjeuner de demain, non ?

Sa femme s'est enfin approchée, et lorsqu'il lève les yeux il a la surprise d'apercevoir dans le sillage de celle-ci la silhouette agréable d'une brune.

— Ah, Laure, tu es là ! Salut, ma jolie. Je te manquais donc tellement ? Ça fait plaisir.
— Bonjour, Alain. Ben tu vois… la solitude peut vite devenir lourde à porter.
— Ça ne va pas, toi, hein ? C'est l'absence de ton Gaby qui te rend si morose ? Il va revenir bientôt et tu nous oublieras, comme toujours !
— Je… Tu as une façon de le dire… mais tu as raison. Nous veillerons désormais à nous retrouver plus souvent. Je suis votre invitée pour le dîner.
— Elle a mis la main à la pâte avec amour pour le repas.
— Si tu pouvais aussi la mettre ailleurs, Laure… J'aimerais bien aussi, tu sais !
— Je vois… Tu as avalé un clown ? Toujours le mot pour rire ! Contente-toi de ce que notre amie peut nous donner, ce ne sera déjà pas si mal.

L'œil noir de son épouse montre qu'elle ne veut pas qu'il effarouche Laure. Après tout, Minouche a eu bien du mal à la rassurer et elle n'entend pas voir son homme gâcher tous ses efforts par une maladresse verbale. Il est capable du meilleur comme du pire avec sa langue, son bonhomme. Il a senti que le calme apparent de leur amie n'était qu'une façade, et il suit les conseils muets de celle qui partage sa vie. Le dîner est un atout pour les discussions. Le mari se rattrape en alimentant la conversation de sa gouaille joyeuse. Quant à Marine, elle attend le bon moment, panthère prête à bondir sur une occasion favorable. Celle-ci arrive alors que le café fume dans les tasses.

— Je me sens vide, crevée. Gabriel me manque et je hais de plus en plus ces séminaires qui le tiennent loin de la maison.
— Ben… si tu te sens trop seule, nous avons de quoi te garder pour la nuit. Notre chambre d'amis est à ta disposition, tu le sais bien.
— Oui… vous êtes des amours. C'est vrai aussi que je n'ai pas très envie de retourner chez moi. Je crois que je vais accepter votre proposition.
— À la bonne heure ! Voilà qui me ravit. Toi aussi, Alain ? Tu es content que notre amie couche à la maison ?
— Bien sûr. La chambre d'amis… enfin, c'est mieux que rien.
— … ?
— Bon, je débarrasse la table. Allez vous installer au salon tous les deux.
— Non, je vais te donner un coup de main ; je suis venue à l'improviste, et je peux aussi t'aider à tout remettre en ordre.

L'homme est parti vers le salon et le son de la télé leur parvient alors que dans la cuisine l'une lave les assiettes et l'autre les essuie.

— Excuse Alain, ma belle ; parfois, il n'est pas très fin.
— Je te rassure : j'aime la plaisanterie, et je la prends bien.
— Oui, mais c'est souvent lourd et…
— Oh, il ne sait rien de l'histoire qui m'amène chez vous, sinon il aurait compati lui aussi.
— Oui. Je crois aussi que dans sa tête la chambre d'amis se trouve trop éloignée de la nôtre. Il a toujours flashé sur toi. Il n'est pas amoureux ; c'est plutôt que je crois qu'il aimerait que toi et moi nous partagions un peu d'intimité.
— Du sexe ? C'est ce que tu veux que je comprenne, là ? Il nous imagine toutes les deux à nous faire des trucs ?
— C'est bien un peu cela. Il réfléchit en libertin et a bien su me convaincre de le suivre dans cette voie.
— Tu n'as jamais peur ?
— Peur ?
— D'attraper une saloperie, de tomber amoureuse d'un autre, de voir revenir un type qui oserait croire que tu vas toute seule lui donner ce que vous lui offrez tous les deux ?
— Non. Si un mec me baise, il doit avoir une capote. Et puis nous les choisissons aussi libertins. C'est un état d'esprit particulier. Une autre valeur, quoi.
— Eh bien, moi et Gaby sommes bien loin de votre monde, je le crains, ma pauvre Minouche.
— Tu penses vraiment ce que tu dis, là ? D'après ce que tu m'as raconté sur notre sortie au club, tu n'as pas trouvé si déplaisant de sucer des queues étrangères. Pas plus que te donner à un jeune n'est pour moi raisonnable. Tu vois, nous échangeons, nous, sans que l'autre en souffre. Tu vas me dire que si ton Gaby apprend tes frasques, il ne va pas avoir mal quelque part ?
— Je… tu as sans doute raison. Mais j'ai du mal à m'imaginer en train de faire l'amour devant lui sans qu'il soit jaloux.
— Si tu ne lui demandes pas, tu ne le sauras jamais. Mais ne nous fâchons pas pour ce genre de discours. Je veux juste te faire savoir que notre chambre t'est aussi ouverte que notre table. Alors si le cœur t'en dit, je serais ravie de jouer avec toi. Et je peux t'assurer que je ne serais pas la seule à aimer cela ! Bon, allons rejoindre notre pêcheur au salon avant qu'il ne s'endorme.


Assise sur un fauteuil face au couple qui se tient par la main, Laure digère les paroles de sa copine. Évidemment que ce n'est pas chouette de s'être laissé aller avec le jeune voisin. Mais de là à coucher devant son mari avec un ou une autre, il y a tout un fossé. Des douves de château fort, même, que son esprit se refuse à enjamber. Il y a aussi l'autre argument, celui de la souffrance de son mari. Sur ce plan, Marine a vu juste. La brune ne sait pas comment faire, mais cette forme de malaise qu'elle pourrait avoir provoqué, elle ne souhaite pas le répéter.

Sur le sofa, lentement mais sûrement, les événements s'accentuent. Si Marine a toujours la main dans celle de son mari, elle penche la tête contre sa poitrine. Et la seconde paluche d'Alain est déjà remontée bien haut sur la cuisse de la femme qui a les yeux dans le vague. Du coin de l'œil, l'invité surprise voit celle-ci disparaître sous l'ourlet de la robe. Inutile de chercher bien loin ce qui se trame à quelques centimètres de la brune. Du reste, au bout de quelques secondes Laure entraperçoit son amie tressauter doucement. L'avant-bras masculin est presque en intégralité sous le tissu.

Viennent ensuite des soupirs plus prononcés. Ils indiquent clairement que les doigts invisibles sous le carcan de chiffon dansent un curieux ballet. Et l'imagination de Laure la fait d'un coup dérailler. Elle sait, elle sent que ces deux amants sur leur canapé vont aller bien plus avant dans la ronde qu'ils ont débutée. Et aussi étrange que cela puisse paraître, son corps réagit. Dans un premier temps, elle ferme les yeux pour chercher à échapper à ce qui lui torture les tripes. Rien n'y fait cependant, et lorsqu'elle ouvre ses paupières, la bouche de sa copine embrasse goulûment celle de son compagnon.

Ils sont seuls au monde en cet instant. Ni lui ni elle ne se soucient de sa présence. Se moquant bien de savoir si elle se trouve gênée par leur parade nuptiale, ils se tripotent sans autre forme de procès. Sans oser bouger, la brune voit Marine se déhancher, onduler sous les caresses terriblement ciblées de son époux. Et le remue-ménage de son ventre lui démontre par A + B qu'elle n'est pas vraiment insensible à ce qui se passe sous ses regards. Minouche, quant à elle, s'est pliée, courbant l'échine, et sa caboche est descendue de la poitrine de son mâle jusqu'à un niveau situé bien plus bas.

Dans la lueur des images de la télévision, Laure entend le bruit du zip de la fermeture Éclair du pantalon d'Alain glisser vers le bas, à défaut de le voir vraiment. Et devant elle, deux petites menottes s'emparent d'une tige qui surgit comme un diable hors de sa boîte mais ne reste sous les feux des projecteurs qu'une fraction de seconde. La tête de son amie, en se coulant sur ce vit tendu, interdit d'autres visions ; mais là encore, les sons sont significatifs. Une succion bruyante ne peut signifier qu'une seule chose : Minouche taille une plume à son homme.

Tout s'enchaîne avec une régularité de métronome, et la malheureuse voyeuse oubliée sur son fauteuil n'en perd plus une miette. Prestement, Alain a réussi comme par miracle à faire passer sa belle par-dessus son corps, et son visage à son tour plonge au cœur de la fourche largement ouverte d'une Marine gémissante. Elle ne s'arrache à son activité buccale que pour geindre ou reprendre un peu d'air. Et même si son amie brune ne peut pas le savoir, elle se tortille, tant les caresses de son mec sont ciblées. Dans l'action, lors de ses mouvements parfois désordonnés, elle jette ses bras en avant.

Et d'un coup, sans prévenir, la petite patte de Minouche accroche celle de sa potine. Instinctivement, ces doigts qui s'emmêlent avec les siens lui donnent une décharge électrique. Et la vigie qui suit les faits et gestes de ce couple enamouré crée un trouble que Laure ne peut cacher. Mais Minouche est trop occupée par la bouche qui la dévore pour comprendre qu'en insistant encore un instant… C'est donc Alain qui, impatient, revient à une position plus académique ; il se redresse. Ce faisant, il découvre sa queue tendue aux regards de la femme assise, et ses yeux croisent ceux de l'invitée sans que cela ne le gêne le moins du monde. Son épouse glousse et pousse un petit cri qui semble vouloir dire « Ne pars pas, pas tout de suite ! S'il te plaît… baise-moi. J'ai envie de te sentir en moi. » Alors son mari réplique immédiatement :

— Mais je ne t'abandonne pas, mon amour. Je veux simplement me placer de façon à ce que ce soit plus facile. Et toi, Laure, le spectacle te plaît ?
— … ?
— Oh oui, ma Laure, viens, viens près de moi, viens avec nous. Allons, ne reste pas toute seule dans ton coin.
— Mais…
— S'il te plaît ! Tu ne voudrais pas me caresser les seins ? Me toucher un peu pendant qu'Alain… me fait l'amour ? Et puis si tu en as envie aussi, je te le prêterai volontiers. Oh, ma belle, viens avec nous.
— Je… je ne sais pas.
— Allons, ne te fais pas prier, Laure. Minouche veut bien partager. Alors profite donc de cette soirée ; Gaby n'en saura jamais rien. Ma chérie adore se faire lécher les seins pendant qu'elle est pénétrée. Viens, viens avec nous.

La brune ne sait pas quoi répondre, et c'est presque bêtement qu'elle laisse tomber une phrase creuse :

— Il n'y a pas de place pour trois sur votre divan…

Avec un soupir, Marine répond à cet argument délirant :

— Elle a raison. Allons donc dans notre chambre : sur notre lit, nous serons plus à l'aise.

Cette fois, un silence se fait, juste perturbé par le couple qui se lève. La femme d'Alain lui attrape au vol le poignet, et c'est donc bien tous les trois qu'ils traversent la salle à manger en direction du nid des amoureux. Tout se bouscule dans la tête brune mais elle ne se dérobe pas, et c'est bien vers son destin qu'elle se trouve entraînée dans une spirale incompréhensible, sans l'avoir souhaité vraiment.

La porte se referme sur un curieux trio composé de deux femmes et d'un homme.