Introduction

Je pratique l’hypnose depuis de nombreuses années. En tant que thérapeute ? Non, je ne suis pas médecin, mais pour aider, et parfois amuser les amis dans les soirées.

Je m’y suis intéressé il y a quelques années, alors que j’avais des soucis de santé (et surtout du temps à tuer). J’ai appris l’hypnose dite « de rue ». Rien de médical, si ce n’est dans l’autohypnose qui me permet, à moi, de me ressourcer.
L’hypnose de rue, c’est une manière de jouer avec l’hypnose, comme le font les showmen, comme Messmer ou Barbereau. À un détail près : c’est que moi, je ne suis pas célèbre et ne monte pas sur scène. Je me sers de cet « outil » pour aider des gens à mieux dormir ou mieux vivre une situation. Et puis parfois, lors de soirée entre amis, je fais une petite démonstration.
Je ne suis pas un professionnel, et cela ne fonctionne pas avec tout le monde ; mais c’est amusant.

J’ai une société de consulting, et j’ai parfois recours à l’hypnose – ou une pseudo-hypnose – pour mener à bien les missions que l’on me confie. Il y a quelques jours, un ami, chef d’entreprise, m’a convié dans sa boîte afin d’aider quelques-uns de ses cadres à « évoluer » et penser positif.

Je suis arrivé en début de semaine, et les quatre personnes que je dois coacher sont si différentes, tant par leur profil professionnel que par leur personnalité que j’ai un peu de mal à les amener tous quatre dans une direction commune de pensée. C’est pourtant la demande de leur patron, qui souhaite leur confier les rênes d’une nouvelle filiale.

Il y a là trois femmes et un homme. Lui est directeur d’une agence, la cinquantaine avancée, un peu réac, et surtout d’un machisme navrant tant il est caricatural ; pour lui, les femmes n’ont rien à faire au boulot. Terrifiant !

La première de ces dames est une marketeuse, la trentaine, un profil de bobo parisienne ; sport, soirées entre filles et un mec (mais surtout pas un mari). Sûre d’elle, un peu prétentieuse et n’ayant que des références anglo-américaines dans tous les domaines. Branchée culture underground, elle part au « Club » pour se ressourcer (et se faire baiser) et ne supporte que les sushis au déjeuner. Cela dit, c’est une très jolie blonde, grande, élancée, à l’allure sportive et au sourire ravageur.

La seconde contraste complètement par sa discrétion. Elle est responsable du pôle de gestion. Une petite brune, enfoncée dans des vêtements sans formes ni âge, éternellement en ballerines noires, une écharpe autour du cou. Elle reste fermée à toutes mes tentatives pour l’amener à s’ouvrir un peu. Je ne parviens pas à deviner ses formes, tellement elle s’engonce dans ses frusques. Elle a pourtant un joli sourire aux dents bien rangées et des yeux qui parfois pétillent de malice. Discrète, jolie, timide et sûrement coincée.

La dernière de mes trois drôles de dames est encore différente. C’est une très jolie femme à peine entrée dans la quarantaine, aux cheveux longs et noirs, élégante jusqu’au bout des ongles ; elle occupe un poste de cadre commerciale, et un simple sourire en dit long sur la taille de ses canines, qui doivent régulièrement rayer le parquet.

J’ai déjà eu des groupes assez dissemblables, mais là, j’avoue que j’ai usé de toutes mes stratégies – sans succès – pour les fédérer. Non que mes méthodes ne fonctionnent pas ; tout simplement, aucune ne fonctionne avec les quatre en même temps.

Après en avoir parlé avec le directeur de la société, mon ami, j’ai décidé d’essayer d’utiliser un peu d’hypnose pour parvenir à mes fins. Faisant appel au volontariat, je demande donc à chacun d’eux de choisir une date et une heure pour venir dans mon bureau (situé chez moi) afin de tester une nouvelle méthode.

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