Posologie pour Laura

Je me suis tellement amusé avec la première de mes « patientes » que j’espère pouvoir réitérer avec celle qui se présente à mon domicile le lendemain soir ; il s’agit de la petite brune timide, Laura. Là, le pari est plus audacieux, car plus coincée que cette petite nana, j’ai rarement vu. Cependant, j’ai remarqué que lors des sessions de coaching que j’ai proposées, elle était volontaire, toujours prête à essayer, mais sans trop montrer son intérêt, surtout à la blonde d’hier à la personnalité un peu écrasante.

À peine entrée, elle se débarrasse de son pull informe en laine et me révèle une plastique des plus attrayantes. Comme on dit aujourd’hui, elle est super gaulée. Jolie postérieur galbé, des seins pas trop gros mais bien ronds, une taille fine, et un port de tête délicat. Elle porte un léger maquillage et s’est habillée plus légèrement : un pantalon de lin blanc quasi transparent (je le constate dès son entrée), un tee-shirt-débardeur et ses éternelles ballerines noires. Hors des locaux de son entreprise, elle se révèle un peu.

Comme pour sa collègue, je l’invite à quelques exercices pour tester sa réceptivité puis parviens, sans mal, à la mettre en état de transe hypnotique. Comme Léa avant elle, je l’interroge sur ses collègues :

— Laura, vous dormez profondément, et ma voix et le seul lien avec la réalité. Vous êtes bien, et en confiance. Parlez-moi de vos collègues.
— Je ne les aime pas : une pimbêche prétentieuse, un vieux pervers, et une salope déguisée en chef.

Intéressant. Pas pratique pour les objectifs fixés par son patron, mais intéressant.

— Laura, parlez-moi de vous. Qu’est-ce qui ne va pas dans votre vie ?

À peine ai-je prononcé cette phrase qu’elle se met à pleurer et m’énonce, un à un, tous les malheurs de sa vie. Je ne l’interromps pas mais comprends qu’elle vient de se faire larguer par son mec, qu’elle a 30 ans et qu’il l’a quittée pour une femme « moins coincée du cul », que sa vie est foutue, qu’elle lui a tout donné à ce salaud, mais que cela n’était pas suffisant. L’occasion est trop belle ; je lance un hameçon :

— Que lui manquait-il ?
— Apparemment, je suis coincée au lit.
— Développez. Qu’est-ce que vous ne faites pas et qu’il aurait aimé ?
— Je n’ai jamais voulu qu’il jouisse dans ma bouche, et je refuse la sodomie. Tout cela est trop sale.
— On va…
— Aidez-moi, Docteur !

C’est la première fois que l’on m’appelle ainsi ; je ne suis ni médecin ni psy, mais si cela lui fait plaisir…

— Laura, je vais décompter de dix à zéro. À zéro, vous vous éveillerez tout à fait en pleine forme, pleine d’entrain et convaincue qu’il est nécessaire de vous entendre avec vos collègues.

Tout le long de cet étrange échange, je fais des gestes dans la direction de son visage, des claquements de doigts près de son oreille, cherchant à savoir si elle est vraiment plongée dans l’état d’hypnose ou si elle me fait un numéro. Mais il semble qu’elle est profondément enfoncée dans le sommeil.

— Dix. Vous êtes bien, toujours endormie, vous m’écoutez. Yves, Nathalie et Léa ont le même objectif que vous : réussir, soyez-en sûre.
— Neuf. Vos collègues ont aussi envie de réussir, avec vous. Votre sommeil est toujours aussi profond.
— Huit. Vous sentez cette chaleur envahir votre bas-ventre et votre anus ; cela vous chauffe et éveille un désir profond et impérieux. Dorénavant, lorsque JE prononcerai les mots « Laura dispo pour moi. » ce désir vous reprendra et ne sera assouvi qu’après que je vous aie baisé le cul.
— Sept. Lorsque je prononcerai la phrase « Laura, dormez. », vous tomberez immédiatement dans le sommeil.
— Six. Vous êtes toujours aussi bien. Vous vous sentez reposée, et vous avez envie du bon goût du sperme dans votre bouche : c’est doux, chaud, et la saveur vous manque. À partir de maintenant, vous éprouverez régulièrement l’envie de faire de nouvelles séances d’hypnose avec moi.
— Cinq. L’excitation a maintenant envahi votre sexe et votre cul ; vous désirez par-dessus tout connaître le goût du sperme et le plaisir d’une bonne sodomie. Rien de cela n’est sale.
— Quatre. Petit à petit, vous revenez vers la conscience. Vous avez passé un agréable moment.
— Trois. Vous allez oublier ce que je viens de vous implanter dans la tête ; vous ne vous souviendrez que d’un agréable moment.
— Deux. Vous êtes pleinement consciente, prête à tout, et parfaitement sereine.
— Un. Vous ouvrez les yeux.

Laura émerge du sommeil et semble ravie. Un large sourire illumine son visage.

— Comment vous sentez vous ?
— Bien ! Oui, vraiment bien.

Ses joues sont roses et elle semble avoir chaud.

— Que puis-je faire pour vous maintenant ? lui dis-je.

Elle semble gênée. Elle hésite avant de me répondre timidement :

— Qu’avons-nous évoqué pendant la séance ?

Tout de go je lui énonce :

— Votre ressenti par rapport à vos collègues et vos soucis personnels, qui sont remontés seuls et que vous m’avez expliqués avec quelques détails.
— Quelques détails ? Vous m’inquiétez… Je ne vous ai pas parlé de ma vie intime au moins ?
— Si… Vous avez même été assez précise.
— Oh ! Mais je ne suis pas venue pour cela. Je suis si gênée…

Elle se lève et attrape son pull gris informe, s’emmitoufle dedans et se rue vers la porte sans même me saluer.
Étrange entretien que celui-ci.

Il y a peine deux minutes que la porte a claqué que l’on frappe de nouveau. C’est sûrement encore la timide Laura ; elle a dû oublier son sac ou autre chose lui permettant de se cacher derrière.