L'immeuble

Pas si simple de jouer avec les gens. J'ai essayé plusieurs fois sur d'autres personnes, sans succès. J'ai bien essayé d'influencer un chauffeur-livreur pour qu'il change de direction avec son camion, mais rien. Une secrétaire qui préparait un mail pour son patron, j'ai voulu qu'elle y ajoute une ligne où elle lui déclarerait sa flamme, mais le mail est parti sans même une hésitation, et surtout sans les conneries que j'avais soufflées. Non pas si simple…

Je cherche à comprendre comment cela a pu fonctionner une fois. Une simple coïncidence ? Étonnant, mais je trouve cela de plus en plus probable devant mes divers tentatives infructueuses. Depuis que je suis mort c'est le seul « truc » un peu rigolo qui me soit arrivé, alors je vais passer mon temps là-dessus. Bah oui, c'est que je m'ennuie terriblement.

Après avoir passé la journée à chercher un cobaye qui fonctionne, je me résigne à rejoindre le coin que je me suis trouvé pour passer la nuit. Depuis maintenant une quinzaine de jours, je me suis installé sur le toit d'un immeuble haussmannien, rue du Maine. Pourquoi là ? Je ne sais pas trop. J'ai toujours aimé ce quartier de Paris, et puis il y a de la vie tout le temps par ici. En montant les escaliers qui mènent aux étages puis au toit, j'écoute les bruits de la vie dans les appartements. Je connais maintenant tous les habitants de cet immeuble pour les avoir observés des journées entières.

Au premier, il y a une mamie, acariâtre et désagréable avec tout le monde dans le bâtiment sous prétexte qu'elle vit ici depuis 50 ans. Mais elle me fait rire parce qu'elle passe son temps à faire comme moi, à observer les habitants des lieux, cherchant toujours un truc désagréable à leur dire. À cette heure avancée, elle dort devant sa télé. Comment je le sais ? Ah oui, j'ai oublié de vous le préciser : les portes et fenêtres ne sont plus un obstacle, je passe et repasse au travers à ma guise. Plus simple ainsi de regarder les gens dans leur vie de tous les jours. Je m'ennuie tellement dans cette éternité délétère…

Au deuxième, il y a un couple, la trentaine, sans enfants. Des bobos pur jus, bien parisiens, cadres dans des multinationales, carriéristes et coincés. Ils passent leurs soirées avec d'autres bobos à se congratuler sur leurs diverses réussites de bobos. La vieille du dessous se plaint sans cesse du bruit qu'ils font. Ce que je ne comprends pas, car ils sortent tous les soirs et rentrent discrètement chez eux vers minuit, heure à laquelle mamie a pris ses cachets pour dormir.

Et pour finir, au troisième, il y a deux chambres d'étudiant, occupées par deux jeunes filles, qui sont si prises par leurs études que l'on ne se doute pas qu'elles sont là.

Il est une heure du matin, et je gravis l'escalier pour aller encore une fois regarder la ville du haut de mon toit. En arrivant au premier, j'entends mamie qui tempête contre les « bruyants » du dessus ; elle cogne au plafond avec son balai. Par curiosité, je monte à l'étage supérieur et entre dans l'appartement de mes jeunes cadres dynamiques et coincés. Ma curiosité est vite balayée par une surprise des plus frappantes : en effet, mes bobos sont rentrés chez eux, et au lieu de dormir bien sagement dans leurs draps de soie, monsieur est debout, nu, déambulant dans le salon et tenant au bout d'une laisse madame en tenue de cuir, à quatre pattes comme une petite chienne.

Voila un sujet amusant ; posons-nous un instant. Madame Bobo est plutôt bien gaulé : de longues jambes, des fesses rondes et pleines, une poitrine visiblement bien proportionnée. Elle porte des bas blancs, style Dim Up, et un ensemble de sous-vêtements rouge vif en cuir de belle qualité. Elle avance à quatre pattes dans le salon, menée à la laisse par son homme. Lui est nu, et plutôt bien bâti. Étonnamment, sa queue pend mollement entre ses cuisses ; à croire que la vue de sa belle ne lui fait aucun effet.

Moi, en bon voyeur que je suis devenu, je détaille la demoiselle et scrute chaque geste, chaque petit détail. Je tourne autour d'elle, épiant ses réactions, puisque lui ne semble pas en avoir. Je viens de remarquer quelque chose… Oui, je ne me suis pas trompé : elle a un plug anal qui dépasse du string rouge. Eh bien, voilà une femme que j'aurais adoré rencontrer dans ma vie d'avant !

Son homme cesse de la promener et lui demande de se mettre à genoux devant lui. Il tire sur sa laisse pour amener sa petite bouche sur sa queue toujours aussi molle. Elle obéit sans un mot et entreprend de sucer cette queue sans vie. La diablesse semble savoir y faire, et en quelques minutes de manipulations de la trompe flasque, elle obtient une belle queue rigide et de belle taille. Lui, toujours sans réaction, se contente de la regarder sucer.

« Putain, elle est belle ! Caresse-lui les seins, ils sont beaux… » Mes pensées sont si fortes que je crois qu'il a fini par les entendre. Il glisse une main dans le soutien-gorge rouge pour en faire saillir un magnifique sein à l'aréole fine et rosée. « Tiens, cela fonctionne de nouveau… Défais son soutif, espèce de blaireau ! » À nouveau, l'homme semble avoir été réceptif à ma pensée et libère enfin la poitrine magnifique de sa compagne. Ses seins ne sont ni trop petits, ni trop gros, et parfaitement galbés. Les pointes en sont tendues donnent envie de les sucer.

« Arrête de te faire sucer, et lèche-lui les nichons. » Faut décidément tout lui dire à ce nullos…

L'homme se recule, fait se relever la blonde et entreprend de lui embrasser les seins. La demoiselle semble surprise par ce regain d'intérêt et se laisse volontiers faire. Après avoir bien joué avec les mamelons durcis, il fait se tourner sa compagne, et sans préambule écarte la ficelle du string et lui enfile deux doigts dans la chatte qu'elle semble avoir fort humide. Les doigts s'activent sans peine au tréfonds de son sexe. Elle commence à gémir sous la caresse.

« Joue avec le plug ! »

Suivant mes consignes, il attrape le bout du plug de son autre main et entreprend de lui branler le cul avec le jouet qui me semble être de bonne taille. D'un coup il retire ses doigts, les fourre dans la bouche de madame Bobo et l'embroche d'un long coup de reins. La queue de son homme plus le plug, elle doit être bien remplie, et elle gémit de plus en plus fort. Ce type est une vraie machine !

Toujours sans la moindre réaction sur le visage, il lamine la blonde de plus en plus rapidement, sans ralentir. Elle jouit en criant, lui demandant d'arrêter pour reprendre son souffle, mais rien n'y fait : il continue à la labourer tout en lui branlant le cul avec l'objet métallique. Un instant il s'arrête et recule ; elle a à peine le temps d'afficher une expression de surprise sur son visage qu'il a retiré le plug, enfilé sa bite à la place, et enfoncé le jouet de métal dans la bouche pour qu'elle le lèche. Il reprend son rythme effréné de labourage et lui défonce le cul pendant de très longues minutes.

Je suis un peu abasourdi par la scène et la capacité de ce mec à tenir un rythme aussi puissant pendant aussi longtemps sur une fille aussi excitante. Je les observe sans un mot. Enfin une expression sur son visage me laisse penser que la fin est proche ; ils sont tous les deux en sueur et elle ne fait plus que crier et souffler. La voisine du dessous doit effectivement être aux premières loges !

« Tu vas lui décharger sur les fesses ! »

L'homme sort alors sa queue et lance de longs et épais jets de sperme sur le postérieur de sa compagne, obéissant sans s'en rendre compte à mon dernier souhait. Elle semble repue, épuisée et surprise.

— Tu as changé tes habitudes : jamais tu ne touches mes seins, et c'est la première fois que tu ne me demande pas d'avaler ton sperme… Ça va, mon chéri ?

L'homme semble lui aussi surpris par ces changements.

— Bah je ne sais pas… On devrait peut-être varier un peu les plaisirs, non ?

Amusé, je laisse le couple à ses explications. Peut-être que grâce à moi, ils vont changer leurs habitudes et faire évoluer leur sexualité.

Je repars donc vers la cage d'escaliers, escaladant tranquillement la dernière marches jusqu'à l'appartement des étudiantes. Ici, pas un bruit, tout le monde dort. Dans une chambre de 10 m2, on bosse ou l'on dort : on y vit rarement vraiment.

Les deux demoiselles sont assoupies et, en bon ectoplasme, je me contente de les regarder. L'une est cachée sous la couette de son petit lit, mais c'est la moins jolie des deux. L'autre, une brune aux jolies formes, est complètement découverte et ne porte qu'un tee-shirt type marcel, largement fatigué, qui laisse échapper par l'une des bretelles un sein rond et ferme. Le short, tout aussi délavé, contient avec peine une paire de fesses à peine trop larges. Il va falloir faire attention au Nutella si la demoiselle ne veut pas devenir trop ronde dans l'avenir ! Pour le moment, ce qu'elle m'offre à contempler est agréable, et je reste un instant immobile devant tant de richesses étalées sous mes yeux.

Je la regarde respirer ; sa poitrine qui se soulève régulièrement est divinement sexy. Ses lèvres bougent, elle doit rêver. Je ne comprends pas ce qu'elle murmure. Je m'approche de son visage pour tenter d'entendre ce qu'elle dit. Ce faisant, je me retrouve à la regarder de profil : joli petit menton, un nez bien dessiné et un front légèrement effacé, elle est vraiment mignonne. Je tenterai bien un truc…

Je m'approche de son oreille. Lorsqu'on dort, on est prétendument plus réceptif aux influences externes. Je murmure près d'elle. Pourquoi est-ce que je murmure ? De toute façon ma voix n'est pas perceptible, je pourrais tout aussi bien hurler. Non, je ne vais pas hurler, je vais lui demander quelque chose. Voyons si elle le perçoit.

— Caresse-toi…

J'ai dit cela doucement, dans le creux de l'oreille. Je me recule et l'observe : pas de réaction, hormis un mouvement de tête vers le mur, comme pour échapper à mes mots. Je recommence :

— Caresse-toi la chatte…

Sa main droite descend alors vers son micro-short et s'arrête.

— Allez, caresse-toi la chatte, tu en as envie…

Ses doigts reprennent leur route vers le vêtement, écartent doucement le bord du short et dévoilent une fine toison brune. Je l'encourage :

— Allez, je sais que tu en as envie…

À mon grand étonnement, elle susurre :

— Arnaud, mon amour, tu me fais faire n'importe quoi.

Arnaud ? Ce doit être son amoureux. Ses doigts sont maintenant en train de fouiller son sexe, caressant doucement son clitoris. Mais je ne vois pas bien car elle a la main dans l'échancrure du vêtement.

— Enlève ton short et écarte plus les jambes…

Vous allez dire que je suis vraiment un pervers ; mais à ma place, je suis sûr que vous ne feriez pas mieux. Je vous rappelle que je ne suis plus qu'un fantôme et que je n'ai plus aucune interaction avec le monde.

Pas farouche, la jolie brune se déleste du short, ouvre grand l'angle de ses cuisses, ce qui me permet d'admirer ce magnifique sexe de jeune femme de 20 ans. J'ajoute alors :

— Allez, ma belle, donne-toi du plaisir ; tu es si belle ainsi…

Mes mots doivent vraiment la toucher car je vois son sexe s'inonder, sa main s'activer sur son bouton de plaisir, et deux doigts s'enfoncer loin dans son vagin dégoulinant.

J'en suis là de mes observations quand une voix interrompt brutalement la séance :

— Que faites-vous là ?

Cette phrase a deux effets immédiats. Le premier, c'est que la belle endormie se réveille, les doigts gluants de plaisir et interrompt ses caresses, hébétée par ce réveil brutal et ne comprenant pas pourquoi sa colocataire hurle dans la chambre. Le deuxième, c'est ma totale surprise : elle m'a vu ! La surprise est de taille… La jolie brune, hébétée, ne comprend rien à ce que lui raconte sa colocataire. Hystérique, la deuxième locataire des lieux lui montre un endroit vide où est censé se trouver un type en train de la mater. Il y a un mec dans leur appart, là, juste sous son nez !

Les deux jeunes filles commencent à s'engueuler, l'une parce qu'elle ne comprend pas de quoi lui parle sa copine, l'autre parce qu'elle voit nettement un homme dans leur chambrette, homme qui la regarde en ce moment mais que sa camarade ne semble pas déceler. Devant les mots qui sortent à flots de la bouche de son amie, la brunette – qui se nomme Lauréline – saisit les épaules de sa copine qui, je viens de l'apprendre, se prénomme Karen et la secoue en lui disant :

— Mais tu vois bien qu'il n'y a personne ici ; tu as dû faire un cauchemar. Si quelqu'un était entré, je le verrais.

Lauréline hurle en me désignant du doigt :

— Mais je te dis qu'il est là ! Tu ne le vois pas ? T'es bourrée ou quoi ?

Elle se lève et avance vers moi d'un pas décidé, tente de me prendre le poignet, mais bien sûr ne saisit que du vide. La brune lui dit alors :

— Tu vois bien qu'il n'y a personne. En plus, je faisais un rêve génial avec Arnaud…
— Je dois être folle… Tu es sûre que tu ne le vois pas ? Parce qu'il est toujours là !

La brune se recouche, se recouvrant – à mon grand regret – de sa couette.

— Ouais, c'est ça ! Et la marmotte, elle plie le papier…

Karen est toujours debout près de moi. Voyant que son amie ne la croit pas, elle se tourne vers moi.

— Je ne suis pas folle ; vous êtes bien là ?

Coquasse, comme situation ! La jeune femme me voit clairement, sa copine la prend pour une folle, et moi je souris.

— Et ça vous fait rire, en plus ? Je vois des fantômes et ils se foutent de ma gueule ! Je suis vraiment barrée, moi… Je retourne me coucher, ça ira mieux demain.

Reprenant un peu mon sérieux, je me rends compte de ce que cela signifie pour moi : elle me voit ; je vais enfin pouvoir communiquer avec un être vivant. Peut-être même expliquer ma situation.

— Vous me voyez, mais pouvez-vous m'entendre ?
— Putain, pas si fort ! Vous allez réveiller tout l'immeuble !

Karen m'a répondu dans la seconde en se tournant vers sa coloc, mais cette dernière n'a visiblement rien entendu.

— OK. Alors, résumons : je peux vous voir, mais pas elle. Je vous entends, mais pas elle. Vous êtes qui ou quoi, au juste ?

Avant de lui répondre, je m'avance vers elle. D'un pas, je suis presque contre elle. Je pose ma main sur son épaule. Je ne ressens rien ; elle non plus, visiblement.

— Je voulais juste vérifier… Vous n'avez pas peur ?

Elle me regarde de la tête aux pieds.

— Non, vous n'avez pas l'air méchant ; c'est juste étrange. Mais comme je suis encore dans mon cauchemar, tout cela aura disparu demain matin. Maintenant, je vais retourner me coucher, et vous, vous allez partir. Allez, zou ! Dehors, l'ectoplasme !

Un peu étonné, je quitte la chambre de bonne, bien décidé à revenir demain à la première heure.