Que se passe-t-il ?

Karen dort sagement dans son lit. Je me penche vers son oreille pour la réveiller en douceur.

— Karen, ma belle, réveille toi.

Elle se tourne de l'autre côté en murmurant :

— Pas envie, j'étais en plein rêve érotique…

Dans son mouvement, le drap a glissé au bas du lit et découvert son corps. Elle est quasi nue : elle ne porte que sa culotte de coton bleu. Je la regarde dormir. Je la trouve vraiment jolie : un si beau corps, des courbes harmonieuses, des seins presque parfaits, un visage doux, de longs cheveux soignés, un cul à damner un saint, et… et une jolie trace humide qui forme une auréole sur sa culotte au niveau de son sexe ! La coquine n'est pas seulement dans un rêve : elle en vit un.
Je m'approche doucement, oubliant momentanément mon problème de fringues et lui glisse dans le creux de l'oreille :

— Raconte-moi ton rêve.

Toujours aussi réceptive à mes propositions, elle me murmure :

— Tu dois bien le savoir : c'est toi qui es venu me le suggérer quand je me suis endormie.

Je suis parti depuis ce matin, et je ne lui ai rien dit avant de quitter la chambre. En plus, on avait baisé toute la nuit et je voulais la laisser en paix.

— Ah oui ? Et que t'ai-je suggéré ?
— Tu m'as dit que tu allais vivre à poil avec nous et qu'on baisera tout le temps.

Elle a rêvé : je n'ai pas dit ça, et en plus je ne vois pas comment j'aurais pu l'imaginer. Elle s'est inventé ce rêve toute seule. En même temps, c'était prémonitoire parce que je suis à poil, je n'ose plus quitter l'appartement et j'ai de nouveau envie de baiser.

Je me penche tout contre elle pour entendre ses pensées et éventuellement lui en suggérer… Mais ce que j'entends est des plus explicites : elle pense à moi, ou plus précisément à ma queue qui lui a donné tant de plaisir. Je ne veux pas la décevoir, alors je m'allonge contre elle « en cuillère », mon sexe venant naturellement se loger contre ses fesses. Elle bouge un peu pour en ressentir la dureté, et toujours dans ses songes murmure :

— Enlève ma culotte et caresse-moi…

Comme on dit, on ne fait pas attendre les dames ! Je tire sur le vêtement, le fais glisser jusqu'à ses genoux et avance ma main vers sa vulve juteuse à souhait. Mes doigts se faufilent dans son sexe trempé et je commence à la branler doucement. Elle semble toujours endormie, mais elle se laisse caresser, répondant même par des mouvements de hanches à ma sollicitation manuelle. Je sens sa main venir se saisir de ma queue et commencer, elle aussi, à me branler lentement. C'est divin… Je sens ses doigts sur moi. Dit comme ça, cela semble fort étrange ; mais dois-je rappeler qu'il y a seulement quelques jours on ne pouvait ni me voir ni me toucher, et que je passais allégrement au travers des corps sans que personne ne le remarque ?

Mes doigts s'enfoncent dans son sexe de plus en plus loin et de plus en plus vite ; elle gémit son plaisir d'être ainsi masturbée. Sa main dirige maintenant ma queue vers son cul. Je suis un peu surpris car ne l'ayant pas préparé, la pénétration risque d'être un peu difficile ; mais comme c'est elle qui mène la manœuvre, je la laisse faire. Elle guide ma queue vers l'entrée, et je n'ai qu'à pousser un peu pour m'enfoncer de quelques centimètres. Elle crie !

— Aïe ! Mais t'es con ! Je veux bien que tu m'encules, mais prépare un peu avant !

Son réveil brutal et ses mots me surprennent.

— Mais c'est toi qui…
— Moi ? Moi rien du tout : je dormais tranquillement !

Je ne comprends rien ; c'est bien sa main qui m'a amené là ! Je me redresse sur un coude pour avoir une vue d'ensemble de la scène. En effet, c'est impossible qu'elle m'ait tenu la queue : ses deux mains sont sous sa tête. Voilà que maintenant je perds la tête : je n'ai pas rêvé ses mots, ses gestes, et pourtant elle est en train de me crier dessus !

Je me relève tout à fait. Ma queue, elle, prend le chemin inverse et pique vers le sol.
Comment est-ce possible ? J'ai senti ses doigts qui me guidaient, j'ai entendu ses mots – dans un souffle, certes – mais je ne les ai pas inventés. Karen comprend encore moins ce qui se passe. Elle est furieuse contre moi : cet assaut pendant son sommeil, le réveil brutal… Elle s'assoit dans son lit, me dévisageant et fronçant les sourcils pour marquer son mécontentement. Je quitte la chambre et file me réfugier dans la salle de bain pour m'isoler et réfléchir, non sans au préalable avoir bredouillé quelques excuses à la belle.

Je prends quelques minutes pour réfléchir. D'abord mes fringues qui disparaissent, maintenant des gestes et des mots que j'invente… je ne comprends rien !

Je sors de la salle de bain et passe dans la chambre voisine, celle de Lauréline. Elle dort elle aussi, sûrement, bien sagement allongée dans son lit. L'image doit être jolie, mais je suis venu pour parler ; il me faut la réveiller doucement. Elle est sous son drap, ne laissant apparaître que sa poitrine. Ses jambes repliées soulèvent le tissu.

En m'approchant dans la pénombre, j'entends distinctement sa respiration. Elle est irrégulière, saccadée, légèrement sifflante. Je m'en inquiète et m'avance près de la jolie blonde pour constater qu'elle ne dort pas mais est en train de se caresser. Elles ont décidément chaud aux fesses, mes petites colocs ! Ses yeux sont clos et elle murmure tout en pressant ses seins.
Je m'avance un peu pour l'écouter.

— Tu me ferais jouir juste avec tes doigts ?

Je suis à un bon mètre de sa couche et je n'y suis pour rien ! Peut-être est-elle aussi dans un rêve.

— Rhoooo, ta langue est divine…
— Mais je n'ai rien fait, je suis debout près du lit !

Elle entrouvre les yeux et, me découvrant, se redresse d'un bond, rejetant le drap vers le pied du lit. Elle se recule contre le mur, le regard apeuré, les cuisses resserrées l'une contre l'autre. Je m'avance et tire sur le tissu pour découvrir qui se cache dans sa couche et jouait ainsi avec elle ; à ma grande surprise, il n'y a personne. Je regarde la jolie blonde, un peu surpris.

— Tu rêvais, ma belle ?
— Non, j'étais éveillée et je croyais que c'était toi.
— Comme tu vois, ce n'était pas moi.
— Ouais…

Je vois le doute dans son regard ; elle aussi fronce les sourcils.

— Puisque je te dis que ce n'est pas moi !
— Ah oui ? Alors pourquoi t'es à poil, la bite au vent ?
— Euh… Justement je venais en parler avec toi. Karen fait la gueule ; ce serait un peu long à t'expliquer.
— J'ai toute la nuit.
— Non, écoute : on m'a piqué mes fringues, j'ai une gaule d'enfer, et j'ai cru que Karen voulait que je lui mette dans le cul.
— Et… ?
— Bah, elle ne voulait pas, et j'ai vraiment plus de vêtements.

Elle réfléchit un moment puis me dit :

— Si ce n'est pas toi qui me léchais, si ce n'est pas toi qui as perdu tes fringues et si ce n'est pas toi qui a enculé Karen…

Je rougis (enfin, je crois) et lui dis :

— Si… J'ai essayé d'enculer Karen, mais pour le reste ce n'est pas moi.
— Donc si ce n'est pas toi… c'est quelqu'un d'autre !

Logique féminine imparable. Basique, mais imparable.
Se posent alors les questions suivantes :

— Comment ? Et qui ?

J'ai posé les questions à haute voix, pour Lauréline, mais surtout pour moi.
J'ai déjà eu toutes les peines du monde à trouver des gens à qui parler, qui me croient et ne fuient pas en courant devant un fantôme (parce que c'est bien ce que je suis) ; alors qui pourrait interagir avec moi sans même que personne ne le voie ? Et surtout, pourquoi il m'emmerde, moi ?

— Parce que je suis comme toi, pauvre nouille !

La voix féminine dans mon dos me fait me retourner d'un bloc.
Face à moi, dans l'angle de la pièce, une femme magnifique, brune, plantureuse, sexy, le regard pétillant de malice me regarde en souriant. Ma surprise et mon silence l'encouragent à poursuivre.

— Je suis moi aussi un fantôme ; je m'amuse avec les vivants depuis de longues années, et c'est en t'observant que j'ai découvert que l'on pouvait avoir des contacts, hum, physiques avec eux. Tu te débrouilles bien, on dirait ! J'avais envie de jouer avec un de mes semblables, pour une fois que j'en trouve un, et aussi pervers que moi !

Je désigne Lauréline qui n'entend que ma voix dans ce dialogue.

— Et elle ? Et Karen ?
— Je commence juste. J'ai joué avec les deux poufs : je peux les toucher, te toucher ; et ça, c'est ma bonne nouvelle. Mais elles ne me voient pas et ne m'entendent pas.
— Et mes fringues ?

Lauréline, me voyant discuter avec l'angle du mur, me lance :

— Putain, t'es flippant, là… Tu parles avec qui ? Un truc encore plus fantôme que toi ?
— Je parle avec une de mes « consœurs ». Je t'expliquerai ; attends.

Puis, me tournant vers la jolie brune toujours appuyée contre le mur :

— Mes fringues ?
— Je vais te les rendre… après.
— Après quoi ?
— Après que tu m'aies bien baisée : j'en crève d'envie depuis des lustres !
— Euh, OK… Mais il y en a beaucoup d'autres comme nous ?
— Je ne sais pas. J'en ai jamais vus, mais maintenant on est au moins deux et on va pouvoir s'amuser, tous les deux et avec quelques vivants…

S'amuser, vraiment ? J'adore cette idée.
Si elle est, comme moi, une reine de l'amour, oui, on va s'amuser !