(Louise) La vie de présidente

Je pousse un long soupir de bien-être. Mon corps ondule de plaisir sous les assauts de la langue de Thomas. J'ai eu le droit à ce ravissant réveil ce matin ; comme c'est délicieux ! Au début, j'ai été un peu surprise mais je n'ai pas posé de question et me suis contentée de me laisser faire. C'est l'avantage d'avoir son homme chez soi. Et maintenant que nous avons emménagé ensemble, je sens que je vais souvent en profiter.

Thomas a réussi à faire monter la pression très rapidement. Il se surpasse. Ou alors c'est moi qui suis très réceptive ce matin. Dans tous les cas, je sens que je ne vais pas être longue à atteindre le septième ciel. D'un côté, ce n'est pas plus mal, sinon nous risquons d'arriver en retard. D'un autre côté, j'aimerais que cela dure toute la journée.

J'aime Thomas et j'aime ce qu'il est en train de me faire. Je me suis battue pour lui, et pour le club aussi. Il s'en est passé, des choses, pour qu'on en arrive là. Je ne regrette en rien la voie sur laquelle je me suis engagée l'année dernière. Et aujourd'hui, avoir mon aimé qui s'occupe de moi ainsi me comble de joie et me remplit d'un sentiment victorieux. La tête plongée dans les souvenirs de l'année passée et dans des sensations envoûtantes, j'explose. Mon corps est pris de convulsions incontrôlables tandis que je perds sens de la réalité.

Il me faut quelques minutes pour retrouver les idées claires. Thomas s'est allongé à côté de moi et m'observe redescendre en souriant.

— C'était en quel honneur ? lui demandé-je.
— C'est juste que je t'aie vue allongée de tout ton long. Tu étais tellement belle que je n'ai pas résisté. J'espère que tu ne m'en veux pas.

Je l'embrasse passionnément pour le remercier et me frotte à lui. Je sens une certaine rigidité au niveau de son entrejambe.

— On dirait que cela t'a mis en forme, fais-je remarquer, souriante. Dommage qu'on est déjà en retard. Je te revaudrai ça.
— Je ne l'ai pas fait en espérant une contrepartie, se défend-t-il. Bien que ça ne serait pas de refus. Es-tu sûre que l'on n'a pas un peu de temps devant nous ? Et puis, est-ce si grave si nous arrivons en retard ?
— Allez, le tiré-je du lit, nous avons une nouvelle prof aujourd'hui. Ce n'est pas le moment de se faire remarquer.

Thomas me pousse le long du mur et se colle à moi pour me recouvrir de baisers. Il a l'air bien enflammé, ce matin… Dur de lui résister. J'ai envie qu'il me prenne maintenant mais je résiste tant bien que mal et le repousse.

— Allez, petit pervers, ce n'est pas le moment, le nargué-je en me dirigeant vers la salle de bain. Dépêchons-nous.

Nous arrivons finalement pile à l'heure en cours et trouvons par chance deux places vers le fond de la classe. Nous n'avons pas eu le temps de copuler mais je ne compte pas en rester là. Thomas le sait ; je l'ai vu à la lumière qui s'est allumée dans ses yeux quand il m'a vue enfiler ma petite jupe tout à l'heure. Il a compris que la journée allait être longue. J'entame les hostilités dès le début du cours. Alors que notre nouvelle professeur, remplaçante de l'autre immondice de Gluau, une grande blonde plutôt bien bâtie et assez jolie se présente, ma main part attaquer l'entrejambe de mon voisin qui se raidit rapidement. Il sait ce que cela signifie. Après tout, c'est notre petit jeu depuis le jour des élections qui m'ont consacrée présidente des nymphes. Le but du jeu étant d'exciter l'autre le plus possible. Thomas a voulu y jouer cet été quand il était chez moi pendant certains repas. Il s'imaginait que je n'oserais pas contre-attaquer en présence de ma famille ; il s'est très vite aperçu qu'il se trompait.

La prof, mademoiselle Dietch, fait à présent l'appel. C'est en entendant mon nom que je m'en aperçois. Je sursaute de surprise et réponds en rougissant tandis que je serre les cuisses pour empêcher Thomas d'atteindre trop rapidement son but. Mademoiselle Dietch m'observe pendant une fraction de seconde avec un air énigmatique. A-t-elle compris notre jeu ? À surveiller la prof, je baisse ma garde et Thomas en profite pour s'insérer entre mes cuisses. Je n'ai pas le cœur à le repousser. Ses doigts, glissés sous ma jupe, s'engouffrent sur mes lèvres humides. Je me laisse maintenant faire sans contre-attaquer. J'écoute à peine le cours. Ce qui est dommage car la prof a l'air bien plus dynamique que ne l'était le gros mollusque pervers qui nous servait de professeur l'an passé. Mon attention est uniquement portée sur les doigts qui m'agacent le clitoris. Je crois que Thomas va remporter cette manche.

Le temps passe, et notre petit jeu dure jusqu'à la pause. Je me suis retenue de ne pas jouir en plein cours. Bien que certaines personnes aient remarqué notre occupation – Anzhelina par exemple – je n'aurais pas aimé me faire plus repérer. Nous rangeons nos affaires rapidement. Nous ne nous sommes pas consultés avec Thomas mais nous savons tous les deux comment cela va se finir : par un corps-à-corps torride et libérateur aux toilettes. À peine sortie de la salle, nous tombons sur trois demoiselles de première année. Deux jolies blondes – une avec de longs cheveux tandis que l'autre les a plus courts mais bouclés – et une métisse aux cheveux noirs, elle aussi très belle.

— Salut ; c'est toi, Louise Leonne ? me demande la blonde bouclée.
— Euh, oui. C'est pourquoi ?
— Salut. Moi, c'est Noémie, se présente-t-elle, et voici mes amies Lula et Ondine. Nous avons entendu dire que tu tenais un club.
— Oui, tout à fait.

Et flûte ! Je crois que ma séance avec Thomas est tombée à l'eau pour le moment. Mais bon, je ne vais pas cracher sur des recrues potentielles. Thomas s'éclipse pour me laisser m'occuper de cette affaire tout en jetant un coup d'œil aux trois filles. Je commence par leur demander ce qu'elles savent ; elles en savent déjà beaucoup. J'apprends ensuite qu'elles ont entendu parler du club par une autre première année, une certaine Lindsay, une des filles avec qui Anzhelina a discuté. Si les premières années discutent entre elles, recruter de nouvelles nymphes se révèlera peut-être plus facile que prévu. Du coup, je donne plus de détails sur le club et réponds à leurs questions. Elles semblent toutes les trois intéressées. Tant mieux, mais j'ai perdu ma pause. Tant pis ; mon corps-à-corps avec Thomas attendra ce midi.

Nous débutons le nouveau cours et recommençons notre jeu là où il s'était arrêté. Quelques minutes plus tard, Thomas me demande comment cela s'est passé avec les filles.

– Très bien ; je pense qu'elles nous rejoindront. Pourquoi cette question ? lui demandé-je, faussement accusatrice.
– Cette Ondine semble pas mal du tout. J'ai discuté avec elle à la soirée et elle avait l'air sympa, en plus.
– Et tu penses donc que ce serait cool si, par hasard, elle devenait ta fillote ?
– Oui, le hasard serait un amour.
– Je ne te suffis pas ? Tu veux débaucher aussi les petites filles innocentes de premières années. Pervers, va !
– Je plaide coupable, Votre Honneur, mais je voudrais rappeler à mademoiselle la juge qu'elle m'aime comme ça. Et puis je ne m'en remets qu'au hasard.
– Dans ce cas, si tu t'occupes bien de moi ce midi, le hasard verra ce qu'il peut faire pour toi.
– Compte sur moi, mon amour.

J'ai vraiment une drôle de vie depuis que je suis dans cette école. Je n'aurais jamais pensé que je deviendrais une libertine et que j'aurais un copain qui le serait tout autant que moi. Adolescente, je pensais que l'amour ne pouvait que se vivre dans la fidélité. C'est marrant, quand je me dis que cette époque n'est pas si lointaine… Aujourd'hui, malgré les rares écarts et les futurs autres probablement moins rares, je ne doute absolument pas des sentiments de Thomas à mon égard. Il me prouve son amour tous les jours par les regards qu'il pose sur moi et par les petites attentions qu'il me témoigne.

Le cours est dérangé vers le milieu par la secrétaire du directeur qui m'indique que ce dernier me convoque ce midi dans son bureau. Flûte ! Ma petite séance avec Thomas va probablement être encore reportée. Je n'ai pas encore vu le directeur depuis le début d'année. Normalement, en tant que présidente des nymphes, je suis censée coucher avec lui une fois par semaine. C'est l'accord qui avait été trouvé quand ce dernier avait découvert l'existence du club. C'est le seul moyen pour qu'il n'interdise pas au sein de son établissement nos activités orgiaques.

Je me dépêche donc d'avaler mon déjeuner pour me rendre le plus vite possible chez notre directeur dans l'espoir que ça ne dure pas très longtemps avec lui et que je puisse rejoindre Thomas avant la reprise des cours.

— Bien le bonjour, Mademoiselle Leonne ; cela fait plaisir de vous voir. Comment allez-vous ?
— Très bien Monsieur, je vous remercie.
— Veuillez-vous asseoir. Avez-vous passé de bonnes vacances ? Votre stage s'est bien passé ?

Je trouve le ton amical qu'il emploie un peu déconcertant. Cela contraste avec le costume-cravate austère qu'il porte et le regard sévère qu'il se donne généralement. Il essaye de se montrer sympathique alors que ce n'est pas dans ses habitudes à l'école. De plus, je ne vois pas vraiment l'intérêt de sa manœuvre : il sait que je suis déjà à sa merci.

— Oui, tout s'est très bien passé. Vous vouliez me voir ? lui rappelé-je.
— Oui, j'aimerais faire le point sur la situation de votre club, reprend-il plus sèchement.
— Euh, eh bien nous avons déjà repéré plusieurs recrues potentielles. L'avenir du club semble être assuré.
— Très bien, très bien… Quelles sont les nouvelles années intéressées ?

Sérieusement ? Il veut vraiment savoir les noms des potentielles ? Pire que ça, je m'aperçois rapidement qu'il veut un rapport détaillé sur chacune d'entre elles : ce qui nous fait penser qu'elles nous rejoindront, ce dont nous avons discuté avec elles, les questions qu'elles ont posées… Moi qui ne voulais pas perdre de temps, me voilà bien embêtée par ce contretemps, mais je lui dis tout ce qu'il veut savoir.

— C'est très bien tout ça, ma chère Louise. Maintenant, parlons de vos activités caritatives. Où en êtes-vous donc sur ce point-là ?
— Je dois avouer, Monsieur, que nous n'avons pas plus avancé sur ce point par rapport à l'année dernière.
— Me voilà contrarié, avoue-t-il.
— J'ai repris contact avec monsieur Bevens pour reconfirmer que nous étions à la disposition de son association s'il voulait réorganiser une collecte. Vous savez, avec le stage de cet été, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour penser au club.
— Je le conçois, mais sachez que j'attends beaucoup de vous, déclare-t-il en se levant de son fauteuil. Je vous ai accordé ma confiance quand vous êtes venue me voir l'année dernière avec votre idée de donner à votre club un côté caritatif. Vous avez sorti votre club de l'ombre, et par conséquent aujourd'hui tous les regards seront braqués sur vous. Il est donc important que vous assuriez votre rôle et que vous teniez vos engagements. D'autant plus que vous pouvez grandement améliorer l'image de notre école. Pour le public, les élèves d'école de commerce ne sont que des êtres avides d'argent. Vous pouvez offrir une image plus humaine de notre établissement.

Il vient de me mettre la pression avec son petit discours, même si en m'expliquant tout cela il s'est placé derrière moi pour venir me peloter la poitrine.

— Est-ce bien compris ?
— Oui, Monsieur : je vais donner mon maximum.
— J'y compte bien, dit-il, satisfait, en glissant une main sous mon pull pour atteindre la chair mamellaire. Désolé d'avoir été dur avec vous, mais j'ai vraiment besoin que vous compreniez l'importance de votre rôle. Nous allons pouvoir passer à des choses plus réjouissantes. Je dois avouer que vous m'avez manqué, ma chère.
— Moi aussi, mens-je tandis qu'un frisson me parcourt l'échine suite au contact de ses doigts.
— Allonge-toi sur le bureau, m'ordonne-t-il après plusieurs minutes passées à me tripoter.

J'obéis, pas décontenancée par le passage du vouvoiement au tutoiement, m'allonge sur le dos et écarte les jambes, prête à le recevoir. Ses doigts ne mettent pas longtemps à venir traîner près de mon entrecuisse. Ma culotte est rapidement ôtée. Povin l'approche de son nez.

— Humm… hume-t-il, je vois que tu es déjà prête. Je vais commencer à croire que je t'ai vraiment manqué.
— Baisez-moi, s'il vous plaît, l'encouragé-je pour qu'il se dépêche.

Je suis excitée depuis toute la matinée. J'ai hâte de me faire prendre. J'aurais préféré Thomas, mais le directeur fera l'affaire pour le moment. Et puis plus vite ce dernier me baise, plus vite je retrouverai mon homme. J'espère juste que j'aurai assez d'énergie et d'envie pour recommencer avec Thomas.

Povin me pénètre rapidement et commence par de lents va-et-vient. Bien malgré moi je lâche un petit gémissement de plaisir. Très vite, ses mouvements se font plus rapides, trahissant ainsi son impatience. Il s'agrippe fermement à mes hanches et intensifie ses coups de boutoir. Je sens le plaisir m'envahir. C'est de Thomas que j'avais envie, et pourtant je suis là en train de me faire prendre par le directeur et je ressens véritablement du plaisir. J'ai l'irrationnel sentiment d'être en train de tromper en quelque sorte mon homme. Peut-être un résidu de mon ancienne morale. J'ai évolué très rapidement, et aujourd'hui je crois que je suis en train de perdre mes repères. Si j'ai changé, c'est aussi par amour. Je me suis engagée sur cette voie pour Thomas, et je crois que je commence à avoir peur d'aller trop loin et de me perdre. Pourvu que le directeur finisse vite, que j'aie le temps de retrouver Thomas pour mettre fin à mon malaise.

Et puis Povin se retire et me demande de me retourner. Je devine ce que ça signifie ; je commence à bien le connaître et sais ce qu'il veut. C'est toujours la même chose avec lui. Et le voilà déjà en train d'agacer mon anus d'un doigt humide.

— Pas besoin de me préparer, Monsieur ; allez-y directement.

Je ne tiens pas à m'éterniser, et comme je commence à être habituée à la pratique, je me sens capable de le recevoir sans préliminaires. Mais j'ai peur d'avoir fait une erreur dès qu'il commence à s'introduire : c'est plus douloureux que ce à quoi je m'attendais alors j'essaye de me détendre et me laisse faire sans résistance. Povin, satisfait, s'introduit finalement en entier et commence à me ramoner le fondement. Cela fait mal, mais mon corps s'accommode rapidement, laissant peu à peu place au plaisir que je ressens habituellement. Me voilà une nouvelle fois à la merci de cet homme qui en profite pleinement. Il a mon cul offert et en prend pleine possession. Et moi, dans tout ça, je me régale bien plus que prévu ; j'ai peur d'être rassasiée après ce festin et de ne plus avoir d'appétit pour mon homme.

C'est étrange ! Pourquoi apprécié-je autant me faire prendre par le directeur ? Il ne m'a jamais spécialement attirée et je n'ai pas vraiment choisi de coucher avec lui : j'ai juste accepté cette condition pour remplir mes objectifs. Je me suis donnée à un homme pour des intérêts pas du tout sexuels. Et pourtant plus il me prend, plus j'aime cela. Quand j'y pense, je me sens un peu sale. Est-ce cela que je trouve euphorisant, si paradoxalement excitant ? Ou si c'était juste me faire prendre qui me plaisait, peu importe l'homme ? Qu'est-ce que cela fait de moi ? Est-ce normal de prendre autant de plaisir à se faire sodomiser par quelqu'un qu'on n'aime pas spécialement ? Je suis une nymphe ; je n'ai pas à être fidèle, je suis libre de coucher avec qui j'ai envie, mais suis-je censée prendre autant de plaisir, voire plus, avec d'autres hommes qu'avec le mien ? Tandis que je geins sous la cadence de plus en plus élevée que m'impose mon directeur, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité. Cela ne m'empêche pas de jouir au moment où je sens les jets de sperme jaillir dans mon fondement.

— C'était très plaisant, Mademoiselle Leonne. Je garde votre culotte pour aujourd'hui. À la semaine prochaine.

Malheureusement, mon passage dans le bureau du directeur a duré trop longtemps ; je n'ai donc pas d'autre choix que de me rendre tout de suite, après avoir fait un petit brin de toilette pour me donner une meilleure contenance, dans le prochain cours. Thomas m'accueille avec un sourire et me fait signe de venir m'asseoir à ses côtés. Mon cœur fait un petit bond en le voyant ; ouf, j'ai toujours autant envie de lui ! Je m'assieds et notre jeu recommence. Il est très surpris de me découvrir sans culotte et en est plutôt content. Plus qu'à attendre la pause de l'après-midi pour espérer mon corps-à-corps amoureux. Et si par malheur ça loupe encore, je serai obligée d'attendre ce soir, étant donné que j'ai une réunion avec le BDE juste après les cours.

Je reçois à un moment un appel mais je l'ignore, étant donné que je suis en cours. Numéro inconnu. Si c'est important, il rappellera.

Il rappelle justement au début de la pause. Pas de chance ! J'hésite à l'ignorer mais décroche quand même à contrecœur.

— Oui, bonjour. Je suis bien sur le portable de Louise Leonne ?
— Oui, c'est moi.
— Je m'appelle Gérard Darme et je suis en train de fonder un nouveau foyer d'accueil pour les sans-abri. J'ai eu votre numéro par monsieur Bevens qui m'a parlé de vous…

Et voilà, c'est parti pour un quart d'heure à parler de mon club, de son projet et d'éventuelles contributions que nous pourrions apporter. Nous convenons finalement d'un rendez-vous pour en discuter plus en détail. Mon corps-à-corps avec Thomas est encore reporté, mais au moins j'ai peut-être un nouveau partenariat. C'est le directeur qui va être content.

Plus que deux heures de cours et une réunion avec le BDE et j'en aurai fini. Notre passe-temps avec Thomas reprend, mais j'essaye de me montrer plus assidue. Il faut dire que je n'ai pas été très sérieuse depuis ce matin et que par conséquent je n'ai pas retenu grand-chose. Il ne faudrait pas que je néglige mes études.