Damien, Dimitri et les autres

Seul le tic-tac de l'horloge comtoise du salon vient troubler le calme de la nuit et de mon bureau. Son long balancier de laiton jaune brillant rythme le temps. Sous mes mains, les touches de mon clavier s'enfoncent elles aussi à la vitesse à laquelle mes doigts leur impriment une pression douce. Puis soudain… dans ce semi-silence…

— Enfin, Élyse ! Tu as vu l'heure ? Mais qu'est-ce que tu fiches encore devant ton ordinateur ?

Je lève les yeux sur le cadran aux chiffres romains. « Zut, il est vraiment si tard que cela ? Ou si tôt, devrais-je dire ? » Alors ma voix claire et nette réplique à ce Stéphane hirsute qui me fait face :

— Oh, pardon ! Je n'avais pas vu l'heure, Stéphane. Tu sais bien que lorsque je suis plongée dans mon histoire, je n'ai plus aucune notion ni du temps ni de rien, d'ailleurs.
— Oui… mais bon, tu ne vas pas être très fraîche pour aller déjeuner chez maman à midi. Bon sang, il est cinq heures du matin !
— Oui, je vois ! Je t'ai réveillé ?
— Non. J'avais besoin d'aller… Pff, c'est fou, ça ! Tu n'es pas du tout venue te coucher ?
— Je suis désolée… mais regarde, j'ai bien avancé dans mon chapitre.
— Ouais, c'est toujours la même rengaine.
— C'est mon nouveau bébé, tu le sais bien, ce bouquin…
— Ce qui te donne le droit d'en oublier le père… enfin, ton mari ?
— Non… non, je t'assure ; et franchement, ce que je vois là… me donnerait plutôt envie de te sauter dessus.
— À cinq heures du matin ? Tu deviens folle, ma parole !
— Je t'ai connu plus hardi, plus enjoué et gaillard, Stéphane. Il n'y avait pas d'heure ni de lieu pour ce genre de… galipettes.
— Ouais ; eh bien, avec l'âge, je préfère mes aises et un grand lit avec un matelas douillet.
— Mon Dieu ! Monsieur devient « petit bourgeois » et ne peut plus se satisfaire d'un câlin à la « bergère » ?

Il est là dans l'encadrement de la porte. Aussi nu qu'un ver, avec ce truc qui d'un coup me fascine par une rigidité caractéristique. Est-ce l'envie d'aller aux toilettes ? Ou bien une autre, plus masculine, alors que ses grands yeux me fixent comme si j'étais une martienne ? Il est là et son souffle semble s'affoler. Sa poitrine se soulève irrégulièrement, et c'est moi qui me lève de mon siège. Je le sens hésitant. S'avancer vers moi ou reculer pour retourner vers le corridor sombre qui mène à notre chambre à coucher ?

— Attends, Stéphane, ne pars pas…
— …

Il a la chair de poule. Froid, ou autre chose ? Je n'en sais rien et je m'en fiche. Mon bras droit se tend pour lancer ma main vers cette excroissance rigide. Stéphane n'a qu'un seul geste du cou, comme pour rejeter en arrière sa caboche de Vendéen.

— Tu ne veux pas ?
— Pas quoi, Élyse ?
— Ben, tu… Oui, ça ! Ne fais pas l'innocent ; tu as parfaitement compris.
— Tu crois que tu le mérites ? Je n'en suis pas certain.
— De toute façon, je ne te demande pas ton avis : je me sers toute seule. Et dis-moi que ça ne te fait pas plaisir ? Allons, vas-y ! Dis-moi le contraire.
— Folle ! Ma femme est folle, et surtout une vraie cochonne qui m'oublie.
— Pas toujours, tu vois. Pas toujours, mon amour.

Ce qui suit a tout d'un déferlement d'envies mélangées et contrastées. Il ne cherche plus à repartir dans notre chambre, oubliant son confort royal pour finalement se laisser faire comme je l'entends. Nous faisons l'amour là, comme mes personnages sur le papier – les pages Word –, ceux que je faisais se mieux connaître, l'instant précédent son arrivée dans mon bureau. Leurs panses vierges de tout vêtement se confondent avec nos corps dénudés dans cet espace clos où Stéphane me prend avec fougue et bonheur.

Bien sûr, notre accouplement, là, dans l'exiguïté de l'endroit ressemble sans doute à un corps-à-corps guerrier. Mais s'il est bref, il n'en reste pas moins chaleureux. Et les bedaines des héros de mon histoire s'entrechoquent dans ma tête alors que je jouis sous le piston qui me lamine. Je sais déjà que ce trio qui pour l'heure est en standby sur la page blanche encore ouverte va se nourrir de ce que nous réalisons avec force soupirs. Nos gémissements, les miens seulement ? Je n'analyse plus vraiment. Ces cris qui résonnent en moi ou autour de nos corps imbriqués sont déjà source de lignes éblouissantes à venir.

Pantelants, soûls de cette ivresse de nos sens qui désormais se refont une santé, nous sommes toujours dans la position qui nous unissait quelques instants auparavant. Je ne remue plus, laissant simplement mourir en moi cette chose qui piaffait d'impatience, juste avant de pleurer de joie. Les larmes blanches qui coulent sur mes cuisses sont autant de traces de cet abandon total dont nous adorons nous repaître à chaque fois.
Ma main court sur tes cheveux, leur redonnant un semblant de coiffure ; tu gardes fermés tes quinquets.

— Décidément, Élyse, il faut toujours que tu aies le dernier mot.
— Mais je ne dis rien…
— Tes mains parlent pour toi. Alors, ton récit, qu'est-ce qu'il raconte cette fois ?
— Tu sais bien que je n'aime pas en parler ou montrer tant que rien n'est achevé. C'est une histoire… voilà tout ce que tu dois savoir.
— Condamné à attendre, donc ? C'est toujours pareil. Ma femme me fait des cachotteries avec son ordinateur…
— Plains-toi ! Tu ne vas pas être jaloux d'Acer, tout de même…
— Si ! Surtout s'il me vole tes nuits.
— Tu devrais lui dire merci puisque tu viens de te rembourser largement. Mais j'avoue que… c'était trop bien pour moi également.
— On retourne se coucher ?
— Je croyais que tu avais envie de faire pipi…
— Tu m'as coupé ce désir au profit d'un bien plus grand.
— Non ? Tu ne veux tout de même pas remettre le couvert ?
— Si, mais cette fois dans un lit douillet et agréable. Tu viens ?

Je te suis, bien sûr. Et cette fois, tout est plus doux, feutré, bien loin de la fougueuse envie qui nous a assaillis quelques minutes plus tôt. Tu prends ton temps, tu savoures ces délicieuses caresses que nous partageons avec une tendresse toujours renouvelée. Le plaisir est plus dans les gestes simples et ces frôlements qui nous envoûtent que dans une possession forcenée. Tout est doux, calme, et j'oserais dire calculé pour faire remonter à la surface de nos esprits une exaspération de nos sens qui nous mène lentement à une jouissance épanouissante. « Je t'aime, Stéphane, mais ça fait si longtemps qu'il en est ainsi ! »


Sur le pas de la porte qui donne sur la terrasse, je distingue sur les flancs des montagnes qui nous entourent les premiers signes de rousseur chez les bouleaux. Ce sont les signes annonciateurs de l'automne qui nous arrive. Les feuilles contrastent déjà avec leur rouge tirant sur le brun, lesquelles se détachent des verts nuancés des autres essences avoisinantes. Pourtant le firmament reste d'un bleu ciel uni, gardant à l'étendue d'eau du lac qui borde notre pelouse une couleur azuréenne chaude, trompeuse.

En ce lieu si enchanteur, paradisiaque par certains côtés, je songe avec une langueur sur fond d'automne que, dans quelques semaines, ici ce sera blanc partout, avec une bise froide et que l'hiver promis va remplacer notre décor de carte postale par un autre non moins beau, mais pourtant bien plus difficile à vivre. Cette époque de l'année me donne toujours une sorte de bourdon. Les moments difficiles ressurgissent toujours dans ma caboche dès que le paysage devient moins chatoyant.

Comme chaque matin tu es parti à ton bureau, et il m'arrive de savourer seule cette transition entre été et automne. Une intersaison qui ne dure souvent que l'espace d'un feu de paille. Il faut saisir les nuances nouvelles, les odeurs aussi qui s'en dégagent, pour ne garder au fond du cœur qu'une patience qui nous emporte de la neige vers le renouveau d'un prochain printemps. Cependant il est encore bien lointain, et les rides qui frisent la surface lisse de l'immense masse d'eau me font frissonner.

Ce week-end, nous l'avons passé chez la mère de mon mari. Gentille veuve au demeurant, une femme souriante de soixante-et-onze ans qui a bien du mal d'admettre que le ventre de sa bru soit d'une aridité absolue. J'adore ma belle-mère, mais ses regards attristés qui me font trop souvent me sentir coupable de ne pas être mère ont parfois le don de me rendre nerveuse. Nous lui avons expliqué depuis le début nos difficultés, mais cependant je pense que quelque part elle en veut un peu à son fils unique de n'avoir pas choisi la bonne femme, la bonne mère.

Bien sûr, elle n'en fait jamais état devant moi, gardant un sourire de circonstance, depuis les vingt-trois ans que nous sommes mariés Stéphane et moi. Elle – tout comme nous – y a cru au départ, puis au fil des années, des échecs, des visites médicales que nous lui relations dans les moindres détails, son visage s'est fermé, et l'espoir d'être un jour grand-mère s'est éloigné aussi vite que le mien d'être mère. Jamais un reproche, jamais une remarque ; seulement un regard pesant ou des soupirs mal contenus à la vision de mon ventre aussi plat et vide qu'un jour de jeûne.

Je suis revenue de la maison familiale de Stéphane avec un cafard plus présent. Un blues qui s'accentue à cette évocation d'un automne déjà sur les rails. Je vais donc me replonger dans mes petits fantômes, mes personnages qui dansent dans ma tête. Ils vont prendre forme, gagner en consistance. Dès lors qu'une idée me traverse l'esprit, elle s'y loge pour ressurgir en amples mouvements qui font vibrer ces elfes sortis de mon imagination. Il me faut donc les reprendre là où je les ai laissés samedi, à cinq heures du matin… pour des folies somptueuses.

Me voici de nouveau assise, face à une page blanche où ces lutins qui naissent sous mes doigts sont figés. Et pour le fil de l'histoire qui reprend, ils sont deux. Un duo de garçons aussi identiques que mon esprit peut les imaginer. Issus d'un même œuf dans un ventre, comme pour me faire oublier que le mien n'a jamais su en fabriquer ne serait-ce qu'un seul. Damien et Dimitri sont donc là ! Beaux, aussi un peu à l'image de cet homme qui traverse ma vie, qui s'y est planté contre vents et marées. Et je dérive dans l'existence de ces deux enfants devenus des hommes.

Un soir d'automne, Damien rencontre une belle jeune femme. Celle-ci, prénommée Paule, est vite subjuguée par l'esprit et la culture de ce garçon qui, comme elle, se situe dans une fourchette d'âge comprise entre vingt-cinq et trente ans. Cette demoiselle travaille dans une pharmacie, et ce premier contact si important où les deux sont face à face, c'est dans l'officine où elle travaille. Le jeune homme lui tend une ordonnance tout en lui souriant. Il est jeune, il est fort, il est beau. Ils discutent quelques minutes et le garçon arrive à lui arracher un sourire avec une blague de collégien. Alors comme ça, pour voir, il lui lance sans véritable conviction :

— Vous aimeriez prendre un pot avec moi après votre boulot ?

La jeune femme, en blouse blanche sur la poche de laquelle un badge fait d'un mortier et d'un pilon annonce clairement ce qu'elle fait, reste un instant hésitante. Puis d'une voix légèrement troublée, elle réplique timidement :

— Je ne sais pas si c'est bien raisonnable. Je…
— Allons, un verre n'engage à rien. Je ne vais pas vous sauter dessus, surtout si c'est vous qui choisissez l'endroit. Et vous seriez mon invitée.
— Bon… alors d'accord. Au Café des Sports ? Mais je sors seulement à dix-neuf heures.

Ainsi débute une idylle entre Paule, jeune préparatrice en pharmacie et Damien, avocat stagiaire dans une étude de la ville. Ces deux-là sont faits pour se rencontrer. Alors le soir venu, devant la porte de l'officine, un grand gaillard dégingandé saute d'un pied sur l'autre, attendant sur le trottoir la sortie de la jeune femme. Elle arrive quelques minutes après que les cloches de l'église toute proche viennent de sonner l'Angélus. Cette fois, elle est en jupe relativement courte, juchée sur des escarpins à talons hauts défiant les lois de l'équilibre.

Sous son corsage, une poitrine prometteuse tressaute joyeusement à chacun des pas de la demoiselle, et les yeux bleus du garçon sont irrésistiblement attirés par cette danse singulière. Son visage devient tout rouge de ne pouvoir détacher ses prunelles de ce paradis qui doit être bien libre sous un voile de tissu endiablé au point d'envoûter le jeune homme. Tous deux marchent de concert vers l'oasis qui va leur permettre de se connaître, de commencer aussi peut-être à s'apprivoiser. Tous les couples du monde débutent de cette manière… le temps du flirt !


Si Dimitri ressemble physiquement à son frère, il en est tout autrement de son caractère. Depuis sa plus tendre enfance il est plus facétieux, se jouant des autres grâce à cette similitude de traits. Souvent Damien est rendu responsable des blagues de mauvais goût de son frère. Du reste, son jumeau prend un malin plaisir à se substituer à son sosie. Même leurs parents ont bien du mal à les différencier ; alors, les étrangers à la famille… Plus les enfants grandissent, plus ces traits se renforcent. Les bons comme les mauvais, et à plusieurs reprises Damien se trouve en posture délicate à cause de son frère.

Pourtant, ni l'un ni l'autre ne saurait vivre très loin de son jumeau. C'est un peu comme si un fil invisible les reliait et que par cette connexion tous leurs sentiments, leurs ressentis se transmettaient. Mentalement, ce que l'un ressent, l'autre le subit également. Une force bizarre qui les pousse à ne jamais s'éloigner de son double et qui pourrit parfois la vie du plus doux des deux. Dimitri est un zeste plus profiteur que son frérot, et il est moins regardant sur les moyens pour parvenir à ses fins. Dans le cadre de leurs études, si Damien a été un élève brillant, il a aussi dû se dévouer à maintes reprises pour que Dimitri obtienne son bac.

Sans vraies violences, le pauvre Damien s'est vu obligé par son frère à se présenter à certains oraux en lieu et place de Dimitri. L'esprit de persuasion de son autre lui est tel que le plus crédule des deux n'a jamais su résister aux demandes empressées de Dimitri. Alors cette rencontre avec Paule, bien entendu que Damien n'en fait pas état auprès de son jumeau. Mais l'autre pressent ce qui se passe, parce que cette fois c'est plus sérieux, et l'amoureux balbutiant se ferme comme une huître. Il ne dit pas un mot de cette relation qui débute avec la jolie brune de la pharmacie.

Pourtant, le futé Dimitri n'arrête pas, dans l'appartement qu'il partage avec son frère, de poser des tas de questions. Ce qui fait que Damien se sent comme pris au piège et ne sait trop comment faire avec son amie pour expérimenter une première fois hors de la présence de son double envahissant. La jeune fille vit encore chez ses parents ; ceux-ci non plus ne sont pas au courant de ce flirt de plus en plus poussé. Alors, comment faire pour échanger plus que de simples baisers dont ni elle ni lui finiront par ne plus se contenter ?

Et puis les journées de repos prises dans l'appartement en compagnie de Dimitri sont devenues compliquées. L'autre, confusément, sent bien que son frère garde l'esprit occupé en permanence. Il aimerait bien comprendre ce qui se passe depuis quelque temps. Damien ne l'a jamais autant tenu à l'écart de tout un pan de son existence. L'interconnexion qui se crée en permanence cependant trahit ce garçon dont le cœur vibre pour Paule.

— Qu'est ce qui t'arrive, mon vieux ? Tu as des ennuis ? Toi, le fils si sage de papa et maman, tu t'es fourré dans une histoire dont tu ne veux pas me parler ? Allez, ne me prends pas pour une bille, Damien. Dis-moi ce qui te prend la tête de cette manière.
— Mais rien, rien, je t'assure. Je ne sais pas si c'est une si bonne idée que cela de partager un appartement tous les deux.
— Ah, c'est donc ça ? Tu ne veux plus que nous vivions ensemble ? Tu as donc une bonne raison pour entrevoir cette séparation ; il y a une gonzesse là dessous… Je savais bien que tu me cachais quelque chose.
— Mais pas du tout ! Que vas-tu encore imaginer ? C'est juste que l'on se marche dessus dans cet endroit confiné.
— Tu n'as pas toujours dit cela. Et puis nous ne sommes pas faits pour nous éloigner l'un de l'autre. Je trouve bizarres tes réactions depuis quelque temps. Elle est jolie au moins ?
— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes… Et puis il y a des choses dans la vie que je ne veux pour rien au monde partager…
— Pas même avec moi ? Tu es sûr ? Nous sommes le prolongement de l'autre. Tu es moi, je suis toi, ne l'oublie jamais. Donc il s'agit bien d'une nana…
— Pff ! Je vais chercher un autre logement. Acheter peut-être un appartement en ville, plus proche de mon boulot.
— Eh bien, elle doit valoir sacrément le coup pour que tu envisages une séparation aussi radicale ! Pourquoi ne me la présentes-tu pas ?
— Il n'y a personne à présenter. Et puis moi, je ne sais rien de tes petites amies… Tu n'en parles jamais.
— Tu es si semblable à moi, Damien… Si j'avais une amie, une copine, un flirt, tu serais le premier averti : tu sais bien, ce sixième sens qui nous garde si proches l'un de l'autre. Et puis, si j'en avais une aussi… je partagerais, moi.
— Quoi ? Mais tu es cinglé, ma parole ! Les filles ne sont pas des objets que l'on peut se refiler comme ça sans vergogne.
— Tu sais bien que nous avons toujours eu les mêmes goûts, les mêmes attirances… Le jour où j'aimerai une fille, une femme, tu l'aimeras forcément toi aussi. Et l'inverse est vrai également. Tout comme je sens – je sais – que tu es amoureux et que cette femme… je l'aime déjà.
— Bon, tu termines là ton délire : il n'y a personne, un point c'est tout ! Je vais au cinoche, tu auras le temps de te calmer. Je file. À tout à l'heure, et songe que je vais vraisemblablement chercher un appartement pour vivre séparément.
— Mais… c'est du sérieux, dis donc ! Je n'en reviens pas : Damien est amoureux… Amoureux, le frangin…

Damien plante là son emmerdeur de frère et remonte vers le complexe où les salles de cinéma voient déjà de longues files d'attente se créer. Il a donné rendez-vous à Paule dans le hall, près de la machine qui, pour quelques pièces, distribue bonbons ou sodas. Elle est éblouissante. Son visage diaboliquement fardé, illuminé par deux lèvres au sourire enjôleur lui troue le cœur. Merde… cette femme… c'est déjà une partie de sa jeune vie d'homme. Paule a très vite avancé vers le garçon qui lève sa main en signe de bonsoir. Et quelle grâce dans ces pas qu'elle fait pour venir le serrer dans ses bras, se blottir contre lui…

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