Les escarpins rouges - II

Durant les deux semaines qui suivirent, je fis venir deux autres professionnels pour réaliser d'autres devis. Quand je les reçus, je constatai que leur montant était inférieur à celui de ma belle voisine ; le premier était très inférieur, mais la personne qui était venue ne m'avait pas inspiré confiance : il ne m'avait pas tout listé, et sa prestation, dans le descriptif, semblait moins bonne. Le second semblait similaire dans le descriptif des travaux à celui de Mme S., mais le montant en était inférieur de plus de 2 000 €, ce qui était moins cher que le devis de Mme S., même après le rabais de 5 % dont elle m'avait parlé.
Je décidai donc de prendre mon téléphone et de l'appeler.

— Madame S. ? Bonjour. C'est Monsieur D.
— Oui, bonjour Monsieur D. Je vous avais reconnu.
— Voilà, je vous rappelle car j'ai finalement fait faire deux autres devis.
— Oui…?
— Eh bien, je suis embêté, Madame S., car ils sont moins chers que vous.
— Oui, je vois. Bon, c'est possible…

Je ressentis dans sa voix, un peu sèche soudain, qu'elle était contrariée.
J'enchaînai :

— Bon, peut-être est-il possible d'en discuter ? Vous m'aviez dit la dernière fois que nous nous sommes vus que vous pourriez peut-être faire un effort.

Du coup, elle se radoucit un peu, comprenant que j'étais plutôt dans la négociation et non pas le refus sec :

— Oui c'est vrai, je vous l'avais dit. Après, il faut voir quelles prestations on vous propose, pour comparer.
— Si vous avez le temps, est-ce que vous pourriez venir chez moi afin qu'on en parle autour d'un café ? Quand cela vous conviendra, bien entendu.

Elle eut comme une hésitation. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle réponde à mon invitation. Elle pouvait penser que j'avais, en tant que client, de drôles d'exigences. Elle pouvait en avoir marre de se déplacer, après tout ; elle était à moins de deux cents mètres de chez moi et je pouvais aussi marcher jusque-là, même si c'était moi le client.
Mais vu mon insistance, elle pouvait se dire qu'elle avait encore une chance de décrocher le chantier. Aussi me dit-elle :

— Quand est-ce que ça vous arrangerait ? Quand êtes-vous êtes disponible, Monsieur D ?
— Écoutez… vendredi après-midi, sans problème.
— En fin d'après-midi ? Vers 17 heures, 17 heures 30 ?
— Oui, oui, pas de problème ; je serai chez moi. Je vous attends sans faute.
— Mais je n'en doute pas, Monsieur D, dit-elle avec une voix charmante.

J'osai :

— Alors, à vendredi. C'est toujours un plaisir de vous voir, Madame S.

Elle rit un peu bêtement puis balbutia :

— Merci. À vendredi.
— À vendredi, Madame S. !

Visiblement, je l'avais troublée.
Nous étions mardi et j'étais tout excité. Il allait falloir que j'attende trois jours pour avoir le plaisir de la revoir et de tenter de la séduire.

Mais déjà, comment serait-elle habillée, comment se présenterait-elle chez moi ? Quelle serait son attitude ? La verrais-je arriver en femme un tantinet aguicheuse ou en femme d'affaires, âpre au gain, décidée à négocier, à décrocher son contrat à un prix intéressant pour elle, ce qui lui permettrait de gagner suffisamment d'argent, quitte à me faire les yeux doux pour me faire craquer ? En somme, avais-je une chance qu'elle soit un peu attirée par moi et mon charme de latin lover, de séducteur sur le retour, ou n'était-ce que l'odeur de l'argent qui la faisait mouiller ?

J'attendis le vendredi, je dois dire, avec un certain stress.
J'avais tout bien rangé, fait un ménage inhabituel dans ma maison, m'étais vêtu à mon avantage. Je me demandais si elle-même allait apporter un soin particulier à sa toilette.

À dix-sept heures tapantes, elle sonna. J'allai l'accueillir au portillon d'entrée.
C'est avec une certaine béatitude que je constatai qu'elle s'était faite ravissante : sa coiffure était impeccable (comme les autres fois), elle arborait un maquillage très léger mais suffisamment visible pour qu'on le remarque ; son mascara lui faisait plus que jamais des yeux de biche en allongeant au maximum ses cils et lui donnait un air très doux. Une petite ombre à paupières accentuait son regard, et un très léger fond de teint donnait un peu de relief à ses pommettes et à son visage. Quant à sa tenue vestimentaire, elle était plus que sexy : elle était à tomber ! Elle portait en effet un pantalon marron très près du corps (qui ressemblait à du cuir d'agneau), un chemisier blanc très seyant et – comble de bonheur – ses ravissants escarpins rouges à hauts talons qui semblaient toujours neufs, tellement ils étaient flamboyants !

Étant bien élevé, je la précédai en montant les quelques marches jusqu'à mon perron (on ne fait jamais passer une dame devant soi dans des escaliers afin de lui éviter cette possible sensation que l'homme mate ses fesses, situées pour le coup juste à hauteur des yeux de son suivant). Mais une fois la porte de mon entrée poussée, je ne résistai pas à l'envie de m'effacer et de lui laisser le passage tout en lui indiquant la table du séjour, où j'avais déjà disposé un plateau tout exprès pour le café. Je pus ainsi voir comment son corps mince était si bien mis en valeur par ce pantalon moulant et ces chaussures rutilantes, en cuir rouge sombre, si féminines !

C'était peut-être dans ma tête mais je trouvais qu'elle respirait le sexe à plein nez, d'autant que, pour la première fois, je sentais le parfum fleuri et capiteux d'une vraie eau de toilette de femelle (sans aucun doute de grande marque, un vrai piège à hommes, fabriqué pour les faire succomber et tomber raides) qui émanait d'elle.
Je dus faire des efforts pour réprimer le trop-plein d'émotions qui m'envahissait, et me maîtriser à tout prix. Je la priai de s'asseoir et allai faire couler les espressos.

Elle avait son air sérieux et professionnel que je lui connaissais déjà, mais avait tendance à incliner la tête sur la gauche quand elle s'adressait à moi, comme si elle voulait me charmer. Cela ne m'échappa pas, mais j'essayai de ne pas me laisser aveugler. Elle mettait peut-être le paquet pour me faire accepter son prix – un prix plus élevé que les autres – même après remise. Je me disais qu'en femme très fine qui sent bien ces choses-là, elle avait sans doute compris dès le début que je la trouvais ravissante, qu'elle me faisait un effet bœuf et qu'elle allait s'en servir. Et puis, cette femme respectable, travaillant pour une entreprise connue dans le coin, familiale, et avec une réputation à maintenir, savait – j'en étais sûr – jusqu'où elle pouvait aller, et qu'elle pouvait avoir une attitude un peu séductrice, mais sans que ça ne devienne jamais ambigu.

Je me demandais comment j'allais pouvoir la draguer sans que ça soit lourd, sans la choquer, sans compromettre mon image à moi, mais sans céder non plus en acceptant un prix exorbitant et me berçant d'illusions sans, en définitive, rien obtenir en retour ; en somme, en me faisant un peu rouler dans la farine– et pour ses beaux yeux – par une femme mûre et mariée qui ne ferait que son job de commerçante.

Je nous servis le café en lui demandant comment elle allait. Elle sembla un peu surprise mais esquissa un sourire poli et me dit qu'elle allait bien, mais rien de plus. Je n'espérais pas qu'elle me fît la conversation : ça ne semblait pas son genre de s'épancher sur des détails privés de sa vie. Mais je tenais encore à lui montrer que je m'intéressais à elle, au-delà de ce qu'elle avait à me vendre.

Je lui montrai des copies des autres devis (j'avais masqué l'identité des entreprises, par discrétion) pour qu'elle examine ce qu'ils proposaient dans leurs prestations, comme elle me l'avait demandé. Elle discuta, argumenta – voire pinailla –, cherchant à me prouver que tout n'était pas détaillé, et qu'en conséquence son entreprise à elle, pour le prix – certes plus élevé – m'offrait un service supérieur.

Je la laissai parler, effectuer sa démonstration, l'écoutant attentivement, puis je restai silencieux, les yeux parcourant les deux autres devis comme pour bien m'imprégner ce qu'elle venait de me dire, et réfléchissant.
Je pris enfin la parole. Je voyais que ses beaux yeux me fixaient avec attention.

— Écoutez, Madame S., ce n'est pas que je ne sois pas convaincu par vos arguments ; c'est vrai que votre prestation semble supérieure aux deux autres – même si je ne suis pas du métier, et qu'il est difficile de juger sur un papier –, mais même avec une remise de 5 % (enfin, celle que vous avez évoquée), votre prix reste très supérieur à celui du devis le plus cher. Ça n'est pas que je ne veuille pas, mais sincèrement, actuellement, je ne peux pas.
— Et vous ne pourriez pas obtenir un financement ?
— Sincèrement, je ne crois pas.
— Vous savez, nous pouvons vous faire également des facilités de paiement : un paiement en plusieurs chèques, échelonné sur, disons, trois mois… voire plus.
— Oui, oui, c'est sûr, répondis-je d'un air pensif et peu convaincu. Écoutez, lui dis-je avec un l'air vraiment chagriné, il faut que j'y réfléchisse. Ce n'est pas pour vous faire attendre… ni parce que je n'ai pas le courage de vous dire non tout de suite et devant vous ; je ne suis pas comme ça : je suis franc, et quelle que soit ma décision, je vous l'annoncerai de vive voix.
— Je n'en doute pas, Monsieur D.

Elle me regardait un peu bizarrement et pas le moins du monde avec un air contrarié, mais plutôt avec son air toujours charmeur et un peu compatissant. Étant arrivé au terme de ce que je voulais lui dire, je m'attendais à ce qu'elle se lève et prenne congé, mais elle ne semblait pas se décider à bouger. Aussi je fis le geste de me lever et ce fut le signal : elle se leva également, mais avec une certaine nonchalance, ce qui était inhabituel chez elle. Elle se tenait debout à côté de moi, comme un peu figée. Je sentais qu'elle avait encore quelque chose à me dire. En effet, elle annonça d'une voix plus basse :

— Écoutez, Monsieur D, je suis sincèrement désolée de ne pouvoir vous faire une offre plus avantageuse. Ça ne tiendrait qu'à moi – je vous assure –, je vous ferais un rabais plus intéressant… mais je ne peux pas : mon mari a déjà râlé quand il a su que je vous avais parlé d'une remise de 5 % ; on s'est un peu disputés… enfin, je ne devrais pas vous parler de ça, ça me gêne… mais il ne fait pas franchement de concessions. Enfin, jamais pour tout dire. Moi, je pense qu'on pourrait vous faire cette remise – on est voisins, après tout – et puis vous êtes si sympathique…
— Je vous remercie, dis-je doucement, en prenant un air un peu gêné sans me forcer.
— Ce serait malheureux, dit-elle en prenant un air contrit, que nous nous quittions ainsi… Je n'aime pas ça. Après ce devis que vous n'accepterez pas, continua-t-elle avec des airs de chatte précieuse, il y a de fortes chances que nous ne voyions plus…

Elle avait levé ses yeux vers moi, des yeux de biche troublée, et elle papillonnait un peu des cils, comme une jeune fille qui sait y faire. Sans compter qu'imperceptiblement, elle s'était rapprochée de moi ; je ne l'avais encore jamais eue aussi près de moi. Je sentais le parfum de son souffle que je trouvai très agréable.

— Et comment pourrions-nous faire ? lui répondis-je en choisissant un ton un peu enjôleur.

Elle baissa un instant les yeux, puis les leva vers moi en posant sa main sur mon avant-bras :

— Écoutez, commença-t-elle. Moi, ce que je pourrais faire, c'est vous faire une remise de 5 %… mais non officielle. C'est-à-dire que pour vous faire réellement ce rabais de 5 %, je pourrais ne pas encaisser un dernier chèque ; je peux le faire car mon mari regarde les devis, mais la comptabilité c'est moi qui la tient, il n'y entend rien. Vous comprenez, mon mari est un peu grippe-sous ; il est devenu trop cupide alors que nous avons désormais une bonne situation. Nous gagnons encore suffisamment notre vie, mais il ne se rend pas compte que la vie a changé avec la concurrence étrangère, tout ça. Les prix ont baissé, mais nous pourrions baisser aussi… Nous serions des artisans en début de carrière, endettés et tout, c'est vrai que ce serait difficile, mais cela fait trente ans que nous avons commencé…
— Je comprends. Mais même avec… un rabais de 5 %, vous êtes encore chère, chère Madame S., lui dis-je plus bas et avec le ton le plus délicat que je pouvais ; et je me surpris, en prononçant ces mots, à lui caresser délicatement la joue.

Elle sourit, minauda un peu en se rapprochant encore :

— Songez, cher Monsieur, que nous aurions ainsi l'occasion de nous revoir… et elle me gratifia d'un délicieux sourire.

Cette fois je posai mes mains des deux côtés de sa taille et l'attirai tout contre moi.
Je sentis que son souffle était court.

Je me rendais compte que j'étais peut-être en train de me faire avoir, mais je me disais qu'enfin, j'allais certainement pouvoir la mettre dans mon lit. Ce serait cher payé, mais comme je crevais d'envie d'elle… !

Doucement, lentement, je posai ma bouche sur sa petite bouche, qui finit par s'ouvrir pour laisser le passage à ma langue. Elle s'offrit et passa ses bras fins autour de mon cou. Je sentais sous mes mains combien sa taille était fine. Je la galochai longuement. Sa bouche avait comme un goût de fraise.

Ma bouche finit par se détacher de la sienne et je la fis glisser dans son cou ; je la sentis glousser légèrement et se pâmer contre moi. Je sentais à peine sa poitrine menue contre mon torse. Son cou avait un goût de parfum très fort et amer sous ma langue (c'est vrai qu'elles ne sont pas faites pour être léchées, ces eaux de toilette de luxe). Ma main gauche emprisonna sa nuque frêle et je repris sa bouche : elle m'embrassa fougueusement.

— Vous êtes si jolie… j'ai tellement envie de vous… lui murmurai-je sensuellement à l'oreille avec sincérité.
— Ce ne serait pas bien… minauda-t-elle.
— Vous m'avez plu dès la première fois que je vous ai vue ; votre physique, vos manières gracieuses, votre élégance, votre sensualité…
— Oh… me coupa-t-elle d'un air gêné.

Mais à quoi jouait-elle, cette petite chatte ? Je sentais qu'elle se raidissait. Je me rendis compte qu'elle n'avait pas envie de passer à la casserole ; quelque chose la retenait. Elle se crispait, elle était anxieuse comme si elle avait peur de quelque chose.
Moi, j'avais une gaule d'enfer !

J'embrassai sa bouche, prenant sa lèvre inférieure entre mes lèvres ; ma bouche glissa sur son menton, son cou, sa gorge, lui faisant ployer sa tête en arrière. Mon visage descendit encore, et je le pressai contre son chemisier entre des seins moelleux mais menus. Je me laissai glisser lentement à genoux, mon nez contre son ventre ferme, en humant, respirant son odeur. Je pris ses hanches entre mes mains, et mon nez descendit sur son pubis. Elle me laissait faire. Ses mains s'étaient posées sur mes épaules, tout en retenue.

Elle tenta de m'empêcher quand j'entrepris de déboutonner son pantalon de simili-cuir mais je me saisis de ses mains qui comptaient m'arrêter et les couvris de baisers. Elles me parurent si fines, si douces, si délicates, avec ses gros bijoux en or à ses doigts… mais c'est un autre bijou que je convoitais. Finalement, elle me laissa faire et j'arrivai à ouvrir son satané pantalon, tombai sur une culotte très fine de satin rose ourlée de dentelle. Pour aller plus vite, je l'écartai pour plonger ma langue dans sa fente.

J'avais réussi à baisser légèrement son pantalon, mais pas assez pour que ses cuisses s'ouvrent autant que je l'aurais voulu ; je pouvais faire aller et venir ma langue en pointe entre ses jolies lèvres fines, mais j'étais frustré de ne pas pouvoir coller ma bouche à cette chatte que je désirais tant, que j'avais envie de dévorer. Ça m'énervait : elle allait croire que j'étais un mauvais lécheur alors que comme bouffeur de chattes, je suis le meilleur ! Néanmoins, elle soupirait de plus en plus fort ; elle se mit à gémir, m'encourageant par de petites plaintes timides mais sincères.

Je réussis finalement à plonger ma langue dans sa grotte, le plus profondément possible, à lui lutiner le bouton, et elle poussa des petits cris retenus mais d'une voix que je ne lui connaissais pas : elle jouissait, la petite biche !

J'entendais bien pousser mon avantage ; je me relevai, décidé à l'entraîner dans ma chambre, mais déjà, reprenant ses esprits, elle se rajustait, remettant sa culotte en place, refermant son pantalon. Elle s'excusa presque :

— Monsieur D., je ne peux pas rester plus longtemps : j'ai un rendez-vous dans un quart d'heure et il n'y a personne au bureau.
— OK, dis-je, dissimulant mal ma déception.
— Il faut que j'y aille, désolée.
— Je comprends, Madame S. Je vous raccompagne.

Après ce que je venais de lui faire, ma politesse semblait presque surréaliste.

Éprouvait-elle un remords ? Se disait-elle qu'elle était allée trop loin ? Allait-elle laisser tomber le dossier et faire comme si j'avais refusé tout bonnement son devis ? C'est ce que j'étais en train de me demander au moment où elle se retourna tandis que j'avais déjà ouvert la porte, et qu'elle me murmura avec les yeux d'une femme amoureuse :

— Je n'ai pas le temps… aujourd'hui. Nous reprendrons rendez-vous… et je reviendrai. Et soyez sûr, je vous… consacrerai le temps… dont nous aurons besoin.
— Mais avec plaisir, Madame S., ma jolie petite Madame S.

Mon visage s'était de nouveau éclairé. Elle eut un regard vers la table, vers son devis :

— Et le devis, vous ne l'avez pas signé ?
— Mais quand vous reviendrez, Madame S. Rien ne presse.

Elle eut un regard étrange, hésita un moment. Moi, je n'hésitai pas et lui dis à brûle-pourpoint :

— Je vous signerai le devis quand vous serez à moi.

Elle posa sa main sur ma poitrine, me regarda tendrement, sensuellement, et repoussant un peu la porte pour qu'on ne nous voie pas de la rue, elle m'offrit sa bouche que je ne refusai pas. Je la gratifiai d'une pelle monumentale. « Tu vas connaître le goût de ta chatte, ma petite salope… » pensai-je tout en la galochant passionnément.

Le baiser dura à peine trois secondes. Elle lâcha ma bouche, ouvrit la porte et s'en fut, très raide, descendit les huit marches de mon perron en se trottinant, sans même se retourner, sans même me dire au revoir. Elle disparut dans la rue.
Était-elle troublée ou contrariée ? Je me le demandai longtemps après qu'elle fût partie.


Les jours passèrent, mais j'étais bien décidé à ne pas prendre l'initiative de l'appel. Je devais tenir bon. C'était à elle de me rappeler si elle voulait que nous fassions affaire. Ne me rappellerait-elle pas que j'aurais interprété ce silence comme un remords ou, du moins, comme un renoncement. Renoncement au chantier comme à cette promesse qu'elle m'avait faite.

D'ailleurs, je n'étais pas du genre à me contenter d'un coup vite fait mal fait entre deux rendez-vous, dans le stress, l'empressement, histoire de dire que nous avons consommé.

Elle m'avait allumé grave. Je faisais des rêves érotiques, le soir dans mon lit ; je me remémorais son parfum, la forme de sa taille dans mes mains, ses petits pas gracieux et ses escarpins rouges qui la rendaient on ne peut plus bandante, sans compter son élégance, sa classe, son allure de petite bourgeoise soignée, et je me disais que si elle ne finissait pas empalée sur mon dard dans mon lit en une cavalcade furieuse, j'allais en faire une jaunisse !

Néanmoins, elle ne devait rien en savoir mais au contraire penser que je n'attendais pas après elle pour vider et mes couilles et mon énergie sexuelle débordante. Je la soupçonnais quand même d'être intéressée par ce chantier juteux, si l'on peut dire, et pas seulement motivée par une partie de pattes en l'air avec mézigue.

Et puis, puisque son mari suivait l'état des devis, il lui demanderait sûrement à un moment donné où le mien en était, et comprendrait peut-être mal pourquoi, après tant de rendez-vous, je ne donnais pas suite. Il n'était sans doute pas autoritaire ; il semblait la laisser gérer les finances, la comptabilité, mais d'après ce qu'elle m'avait fait comprendre, ce devait être le genre de type près de ses sous et qui ne devait pas vouloir lâcher un client comme ça.
Si elle voulait laisser tomber, il insisterait certainement auprès d'elle pour qu'elle me relance.

Je pris donc patience, et je fis bien de le faire : une dizaine de jours plus tard, elle m'appela sur mon portable :

— Monsieur D. ? Bonjour, c'est Madame S.
— Bonjour, Madame S. Comment allez-vous ?
— Très bien, je vous remercie. Je vous appelle par rapport au devis.
— Oui… ?
— Vous êtes toujours intéressé ?
— Si vous l'êtes aussi, je le suis.

Elle eut comme un raclement de gorge. Je me dis que peut-être elle n'était pas seule ; peut-être son mari était-il à son côté et la tançait-il pour qu'elle me relance.

— Vous avez besoin qu'on se revoie ? demanda-t-elle comme si elle avait besoin d'une confirmation.
— Oui, oui, bien entendu. C'est très important qu'on puisse… en discuter, lui dis-je, méfiant (peut-être avait-elle mis le haut-parleur, obligée de le faire).
— Quand pouvez-vous passer me voir ? enchaînai-je.
— Hum…, sembla-t-elle réfléchir, le vendredi après-midi, je crois que vous avez un peu plus de temps ?
— Oui, en effet. Si c'est le cas pour vous également… Et pas comme la dernière fois, où vous étiez un peu… pressée, ajoutai-je malicieusement.
— Vendredi de cette semaine, c'est possible pour vous ?
— C'est parfait. Votre heure sera la mienne. Tout l'après-midi si vous le souhaitez, dis-je sur le ton de la plaisanterie.
— En tout début ? Disons, quatorze heures trente ?
— Pas de problème : je serai à vous, ajoutai-je non sans jouer sur l'ambiguïté des mots.
— Alors entendu. S'il y a contre-ordre, je vous en informe.
— OK, entendu. Bonne semaine, Madame S.
— À vous aussi, Monsieur D. Au revoir.
— Au revoir.

Qu'elle ait eu quelqu'un près d'elle ou pas, elle devait être rassurée : j'avais été d'une discrétion de violette. Je savais très bien, pour y être allé, que son bureau était de toute façon près de l'atelier et d'éventuelles oreilles indiscrètes. Je n'étais ni assez stupide ni assez balourd pour risquer de la compromettre.

Dire que je n'étais pas désormais impatient d'être au vendredi serait pure fanfaronnade. Elle m'avait assuré implicitement que nous aurions un peu de temps : je prenais ça pour une promesse.

Évidemment, je me préparai à sortir le grand jeu ; je commençais à en avoir l'habitude. Grand ménage dans toute la maison, toilette irréprochable, rasage de frais, ambiance cosy et parfumée, changement pour des draps impeccablement repassés et couvre-lit romantique, préservatifs et gel lubrifiant en cas de besoin.

Dans la matinée, je reçus un appel. Je décrochai, vaguement inquiet. Avec une voix des plus douces et sur un ton délicieux et discret, elle me demanda si elle pouvait venir vers 13 h 30, étant donné qu'elle pouvait se libérer plus tôt. J'acquiesçai, bien entendu.
Je me préparai à déjeuner plus tôt afin d'être paré à l'heure dite.

13 h 30 tapantes. Alors que mon cœur faisait des bonds de kangourou dans ma poitrine depuis plus d'une demi-heure, on sonna. J'ouvris la porte. Elle attendait sagement derrière le portillon ouvert. Je la priai d'entrer et la regardai monter les marches jusqu'à moi. Elle avait une serviette à la main – nos papiers, sans aucun doute – ce qui faisait très professionnel.

Elle avait soigné sa toilette : elle portait un tailleur très classe avec une jupe cintrée qui s'arrêtait au-dessus du genou, une élégante ceinture qui marquait sa taille, des bas brun foncé, un chemisier léger… et surtout elle avait à nouveau à ses pieds ses escarpins rouges à hauts talons ! Une vraie petite bombe !

Dès qu'elle passa la porte, je me mis instantanément à bander ! Son maquillage léger – réalisé avec toujours autant de goût et de soin, comme la fois précédente – mettait merveilleusement en valeur ses yeux de biche et ses petites pommettes.

Elle se tenait debout devant moi, me regardant avec une expression d'attente.
Je lui lançai :

— Vous avez apporté le devis ?

Elle répondit, me montrant sa serviette :

— Je l'ai là.

Désignant la table d'un mouvement de tête, je lui dis :

— Jetez ça là ; nous le regarderons plus tard. Pour le moment, nous avons mieux à faire…

Et je m'approchai d'elle lentement comme un fauve avançant vers sa proie.
Elle me fixait, immobile, comme paralysée – fascinée ? – et n'émit aucune protestation. Je tendis mes mains vers sa taille. Immédiatement elle passa ses bras autour de mon cou et m'enlaça. Ma bouche fondit sur la sienne et elles fusionnèrent. Mes bras emprisonnèrent sa taille. Je la plaquai contre moi. Ma main caressait fiévreusement sa nuque, ses cheveux courts, tandis que l'autre partait explorer son dos, ses épaules, ses bras.

Elle me galochait fougueusement. Nos bouches se cherchaient, se lâchaient, se reprenaient ; je mangeais ses lèvres, son menton, ses pommettes, et elle n'était pas en reste. Tout en l'embrassant je commençai à reculer, l'amenant au pied de l'escalier où je lui fis faire un demi-tour, si bien qu'elle grimpa les degrés à reculons, marche après marche, mes mains courant partout sur son corps, ma bouche passant de son cou à sa bouche.

Nos bouches avides étaient trempées de salive. Il y avait dans ses yeux bruns cerclés de bleu comme une lueur de folie ; je la maintenais emprisonnée dans le cercle de mes bras, ne la laissant s'écarter légèrement que pour gravir chaque marche supplémentaire en toute sécurité avec ses talons rouges glissants. Je la serrais fort ; les marches grinçaient comme à leur habitude. Mes mains descendaient vers le bas de ses reins, appréciant la naissance de sa croupe que je trouvai musclée et nerveuse comme celle d'un pur-sang.

Nous fûmes bien vite au pied de mon lit. Des bougies parfumées embaumaient l'espace intime de la pièce chaude, odeur d'ambre et de musc. Je la débarrassai de sa veste de tailleur et me mis nerveusement à déboutonner son chemisier ; une fois ouvert, je le fis passer par-dessus ses épaules d'un geste brusque et passionné.
Elle n'avait pas perdu son temps et avait fait de même avec ma chemise.

Je descendis l'une après l'autre les bretelles du soutien-gorge, posant dans un mouvement quasi-religieux ma bouche sur l'épaule ainsi découverte, ce qui la fit sourire, d'un sourire attendri. Je caressai ses épaules douces, son dos, puis mes mains glissèrent jusqu'aux agrafes que je défis tout en la regardant dans les yeux, ses beaux yeux doux de femme en apparence bien sage.

Enfin, prenant entre mes doigts le petit sous-vêtement, je le descendis délicatement le long de ses bras, mes mains les caressant ce faisant, effleurant ses avant-bras, ses fins poignets ; je fis tomber l'objet à terre et lui pris les mains. Ses yeux étaient fichés dans les miens. Je prenais sa bouche par petits coups, en picorements nerveux qu'elle me rendait en écho.

Tout doucement, elle souleva mes mains, et sans lâcher mes yeux, elle les porta à sa poitrine nue que je n'avais pas encore regardée. J'ouvris des soucoupes sur deux jolis petits seins que je découvris alors, de jolis petits fruits arrondis comme des poires bien mûres. Délicatement, mes mains s'y posèrent à plat ; elle eut comme un frisson. Je commençai à les caresser et à les palper avec des petits mouvements circulaires, dédaignant les pointes dans un premier temps, les effleurant à peine.

Ses beaux yeux troubles battaient légèrement des cils et me fixaient avec un air d'inquiétude, un affolement mal contenu.

La pulpe de mes doigts insista un peu plus sur les jolis petits mamelons roses qui immédiatement se dressèrent. Je finis par les prendre délicatement entre pouce et index, comme j'aurais fait d'un bouton de rose au moment de le cueillir. J'en appréciai le velouté satiné comme un pétale de jeune fleur ; évidemment, c'est ma bouche qui les cueillit l'un après l'autre, ce qui la fit soupirer profondément, la tête rejetée en arrière.

Mes lèvres apprécièrent leur tendresse, puis je me mis à les sucer un peu plus fort, jusqu'à l'entendre haleter. Je m'arrêtai avant qu'elle demande grâce, et ma bouche ouverte descendit entre ces jolies pêches, puis sur son ventre… Quand elle fut arrivée à la ceinture, mes doigts la dégrafèrent et l'ôtèrent. Je déboutonnai lentement et méthodiquement la jupe ; mais avant de l'en libérer, je pressai avec passion ma bouche sur le renflement de son pubis tandis que mes mains faisaient de même sur sa croupe.
Elle poussa un petit couinement de surprise et de contentement.

Tout en massant ses fesses avec fièvre, je frottai mon nez et tout mon visage sur son joli mont dont je sentais le relief à travers la jupe, comme un gosse qui prend le temps d'apprécier avec ravissement le beau paquet-cadeau qu'il vient de recevoir, avant de l'ouvrir. Je n'eus pas besoin d'efforts pour que la jupe tombe à ses pieds ; et c'est avec un sourire de contentement que je découvris que c'étaient des bas autofixants qui emballaient ses cuisses fines.

Le petit mont renflé était habillé d'une jolie culotte de soie pâle, très échancrée sur les hanches. Mes mains caressèrent la peau laissée libre sur les côtés de la culotte ainsi que celle laissée nue au-dessus des bas ; ma bouche leur succéda, découvrant la surface douce et lisse.

Je levai les yeux vers elle pour découvrir qu'elle me contemplait avec un air attendri, et tout en la fixant dans les yeux, je posai lentement mes doigts sur le haut du slip, et je la déculottai avec une lenteur poussée à l'extrême sans lâcher ses yeux.

Une adorable petite motte à peine couverte d'un poil fin, soyeux et soigné, s'offrait désormais à moi. J'embrassai tendrement cette petite fente encore fermée, puis remontai sur mes jambes pour enlacer ma jolie amante et l'embrasser encore. Elle referma ses bras sur moi et me roula une pelle monumentale.

Je l'avais enfin entièrement nue entre mes bras (ou presque : elle ne portait plus que ses bas, et ses magnifiques escarpins rouges), et je trouvai son petit corps gracieux et étonnamment fragile.

Elle passa à son tour à l'action et entreprit, tout en continuant à me galocher, de déboutonner nerveusement mon pantalon. Elle le fit descendre d'un geste sec puis fit de même du boxer, et je me débarrassai du tout, les envoyant valdinguer très loin. Immédiatement, ne perdant pas le Nord, elle saisit ma queue raide et gonflée dans sa petite main fine et la pressa avec ravissement. Nous nous baisions avidement la bouche ; mes mains descendaient de ses épaules à ses fesses et remontaient dans un ballet étourdissant.

Elle semblait émue de découvrir concrètement ma virilité et la caressait en de longs mouvements d'aller et venues. Je lui murmurai :

— C'est vous qui me faites cet effet-là. Si vous saviez depuis combien de temps j'ai envie de vous… Je vais vous laisser vos bas et vos chaussures : vous êtes si bandante comme ça !

Pour toute réponse elle poussa un long soupir.

Je la poussai lentement contre le pied du lit et la renversai tout en douceur. Elle se laissa aller en arrière et se retrouva allongée sur le dos, ses jambes gainées de nylon sombre dans le vide.
J'attrapai ses chevilles, les montai à la verticale, embrassai avec passion le dos de ses pieds, puis couvris en descendant ses jambes de baisers, puis ses cuisses. Je passai mes mains en coupe sous ses fesses et soulevai son bassin d'un seul coup comme un fétu de paille ; elle poussa un cri de surprise et de joie.

Ses jambes se retrouvaient posées sur mes épaules ; ma bouche fondit sur sa belle chatte ainsi offerte qui s'était mise à bâiller dans cette action. Je maintins son bassin soulevé, et ma langue parcourut tout l'intérieur de sa vulve comme un assoiffé. Ma bouche se colla comme une ventouse à son coquillage bien humide, l'aspira, glissant sur les fins pétales, sur le bourgeon. Elle poussait des petits cris de joie et de plaisir. Ma langue descendit plus bas, jusqu'à l'étroit sillon et je fléchai sa petite rosette avec ravissement.

Elle accueillait mes caresses buccales avec contentement, mais je ne fis pas plus longtemps durer l'exercice car la position (elle ne reposait que sur les épaules et avait la tête très basse) ne devait pas être très confortable.

Je la regardai tendrement, tout en caressant ses cuisses arquées et racées ; mes mains crissaient sur le nylon des bas, appréciaient la finesse de la cheville, le dos cambré du pied sur lequel je posais des petits baisers. Lentement je commençai à lui écarter les jambes, mais elle les ouvrit toutes grandes : appuyée sur les coudes, elle me contemplait avec un petit sourire satisfait et vicieux. Qu'elle était belle ainsi, les yeux brillants, les cuisses obscènement écartées, les lèvres de sa chatte entrebâillées comme une invite.
Elle me dit d'une voix de gorge, comme dans un soupir :

— Viens.

Je ne me fis pas prier. Sans lâcher ses chevilles, je les descendis et me plaçai, le sexe fièrement dressé, à l'aplomb de sa petite grotte d'amour. Je me penchai, passai mes mains sous ses fesses, à la naissance de ses reins. Ses mains appelèrent ma nuque et j'allai à sa rencontre. Je commençai à frotter mon membre contre son abricot rose et fendu, lubrifiant gentiment sa petite fente. Je jouai ainsi un moment, montant et descendant, tandis que sa bouche de bourgeoise semblait dessiner des voyelles, mais sans émettre un son.
Elle me fixait bien dans les yeux et je faisais de même, et je voyais dans les siens des lueurs lubriques, des éclats où l'excitation montait comme des flammes qui enveloppent une maison embrassée.

Je m'amusai à faire durer ce petit jeu, commençant à me demander qui cèderait en premier, mais j'arrivais à maîtriser mon désir. Pourtant j'avais une envie tenaillante de sa chatte, de son petit corps, de la sabrer, de l'entendre gémir sous ma saillie. Je gagnai car c'est elle qui craqua en premier. Sa bouche se tordit et elle me supplia presque en gémissant :

— Oh, je t'en prie, prends-moi.

Et avec un sourire satisfait, je lui répondis calmement et fort courtoisement :

— Mais vos désirs sont des ordres, ma toute belle.

Et avec la même douceur, je positionnai mon gland devant la bouche ronde que faisait désormais l'orée de sa chatte rose vif et bien luisante, et je la pénétrai lentement, pour notre plus grand bonheur à tous les deux.

Immédiatement elle m'attira davantage à elle et, m'appuyant sur les coudes, mes mains s'emparèrent de ses petits seins que je caressai et pressai voluptueusement tandis que mes reins commençaient à imprimer la cadence de mes longs va-et-vient.

Inutile de détailler plus longuement l'heure qui suivit (je sais faire durer le plaisir), mais c'est avec ses chevilles sur mes épaules et ses petits pieds toujours enfermés dans ses escarpins rouges que je la besognai avec la régularité d'un métronome ; et c'est solidement soudés l'un à l'autre que nous continuâmes, bouche contre bouche, mes mains tantôt sur ses épaules tantôt sur ses seins, et je dois avouer que j'ai dû faire des efforts monumentaux de concentration zen pour ne pas jouir quand elle enroula ses cuisses et ses jambes convulsivement autour de ma taille ; je dus faire les mêmes efforts mentaux quand mes coups de boutoir lui arrachèrent ses premiers cris de jouissance.

Je sus obtenir un délai supplémentaire à la montée de mon plaisir en l'arrachant du plan du lit, la tirant vers le haut par les jambes pour enfoncer ma langue tout au fond de sa chatte et la faire glisser avec ferveur de bas en haut, aspirant son bourgeon et le suçant comme un bonbon acidulé, voyageant de haut en bas jusqu'à sa petite praline, mon muscle du goût s'y enfonçant et le titillant à loisir, ces petites fantaisies étant accueillies par elle par des cris de joie et de plaisir.

Je ne sais comment également elle se retrouva à un moment à quatre pattes, toujours au bord de mon lit, ses cuisses et ses jambes toujours gainées de nylon brun, m'offrant une vue sur son joli cul pommelé et ses pieds toujours chaussés des escarpins rouges, et comment ma queue raide trouva si vite le chemin de son délicieux fourreau. Toujours est-il que mes mains bien fermées sur sa fine taille, je peux vous dire qu'elle s'en prit plein le cul, et d'après ses cris hystériques, qu'elle apprécia mes grands coups de pine.

Ce que je sais, c'est que c'est moi qui lui demandai de se retourner et que, lui écartant tout grand ses jambes, je lui balançai des coups de boutoir comme un dément, lui arrachant des beuglements de plaisir alors que, m'étonnant de sa souplesse – c'est elle qui tenait ses chevilles dans ses mains – je jouis en rugissant comme jamais, lui envoyant ma semence tout au fond de sa délectable chatte, finissant de la défoncer comme un marteau-pilon.

Il nous fallut quelques instants pour reprendre nos souffles et retrouver nos esprits. Elle s'empressa de partir faire un brin de toilette en prononçant « Quelle folie, quelle folie… » sans que je sache si ce substantif exprimait un regret ou un sentiment admiratif pour ce que nous venions de faire.

Quand elle fut rhabillée, elle semblait avoir du mal à remettre de l'ordre dans sa tenue et sur son visage rouge, mais pas dans ses idées. En un rien de temps elle était assise à la table de ma salle, tenait le stylo et me faisait signer le devis.
Elle regardait sa montre nerveusement.
Je ne pouvais plus reculer. Je lui demandai juste :

— Pour les 10 %, c'est toujours d'accord ?
— Bien entendu. Une promesse est une promesse. Je reviendrai te… vous les redonner après le chantier… en mains propres.

J'esquissai un sourire satisfait. Une promesse en effet.

Mais j'appris plus tard qu'elle n'était pas si libre que ça. Le mari était un peu jaloux, du moins suspicieux, et elle n'avait jamais l'esprit tranquille. Prendre une heure ou deux pour venir me voir ne s'avèrerait pas si aisé. Elle avait peur d'éveiller les soupçons.

« Au moins, elle ne sera pas une de celles qui débarquent à tout bout de champ à l'improviste pour se faire tringler ! » me dis-je. À tout bout de champ, non. Mais quand l'envie la taraudait, croyez-moi, elle finissait par trouver le moyen.
Mais ceci est une autre histoire.